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Péages en tous genres: on est inquiets...

Ca y est. On y est !

Cela fait des lustres qu’on vous dit que les progrès, que nous dispense si largement notre sacro sainte, et qui mieux est ultra moderne, civilisation, ne cesseront de nous étonner.

Les acquis successifs et grandissants de notre non moins mirifique démocratie aussi.

Quelles avancées depuis la royauté !

Qu’on en juge.

Il fut un temps, fort fort lointain, où un des abus de la royauté, parmi les foultitudes dont elle avait le secret et tirait avantages, l’on comptait le péage.

L’usage des grandes routes, des chaussées départementales, des voies et chemins, jusqu’au venelles, toutes les voies de circulation du Royaume de France étaient payantes.

Y compris, évidemment, l’entrée des villes où siégeait l’octroi qui dura jusque vers la fin du XIX° siècle. Il y a tout juste une centaine d’années.

La Révolution, puis la république, en un mot la vraie de vraie démocratie, ont remis de l’ordre dans tout cela.

Depuis, la circulation est devenue libre et gratuite pour tous les Français.

Ah mais !

Victoire sur toute la ligne.

 

SAUF QUE…

Sauf que, l’Etat n’ayant pas assez d’argent ( Personne, d’ailleurs, ne se souvient d’une quelconque époque où il en ait eu assez…) il a fallu emprunter pour construire des autoroutes.

Mais, juré craché, une fois les emprunts remboursés, les dites autoroutes devraient revenir à l’Etat, et rendues gratuites au peuple, l’entretien entrant dans le Budget des Transports ou de l’Aménagement du Territoire.

Ca, c’était la promesse.

Il y a un peu plus d’un an, le temps étant venu de rendre au peuple ce qu’il a déjà payé deux ou trois fois, l’Etat a fait cadeau à ses copains des autoroutes sans consultation du Parlement et sans que ni la gauche ni la droite ni personne dans les partis les plus extrêmes n’y trouve à redire.

Et, comme d’hab, avec le silence ému, satisfait et bien nourri des medias.

Y compris, tiens comme c’est curieux, le mirifique ‘’Libé’’, si prompt pourtant à amplifier la vox populi.

Donc, péages partout.

Et ça augmente.

PROGRES DEMOCRATIQUE.

La décrentralisation ayant donné des ailes a tous les chefs locaux, les municipalités s’y sont mises.

Enfin surtout ceux qui les dirigent, qui se sont finalement rendus compte que le long de leurs rues, avenues et boulevards, existait un espace, dévolu, concédé, délaissé sans bourse délier au vulgaire, qui y stationnait de façon honteusement gratuite ses bagnoles, et que cela faisait, tout de même, pas mal d’argent à récupérer.

Vu qu’avant, tout cela était payant et faisait rentrer des pépètes dans les poches du roi, des ministres, des fermiers généraux et de leurs sbires.

Aussitôt dit aussitôt fait : le stationnement payant a été inventé.

En fait réinventé.

Prétexte : rendre la circulation plus fluide.

Gros mensonge car le système de zone bleue incitait déjà fortement les usagers à vider les lieux dès que le disque apposé derrière le pare-brise de leur véhicule indiquait que l’heure limite avait été dépassée.

Evidemment, il eut fallu, pour cela que les forces de l’ordre fassent (ou fissent j'en sais trop rien) leur boulot en distribuant les PV sur les bagnoles qu’il fallait.

Comme les véhicules en question étaient surtout ceux des commerçants du coin qui se servent généralement de la voie publique comme garage de 8 à 19H…et comme les commerçants sont les supports financiers lesplus fidèles et les plus précieux de toute bonne campagne électorale…

Bref, le vulgum paye et les professionnels ne sont pas incommodés vu que les dépenses de stationnement entrent dans les frais généraux de leurs boîtes.

Beau progrès démocratique, on en conviendra, de la république par rapport à la royauté non ?

Mais l’usage lui-même de la chaussée elle-même des rues, avenues et autres boulevards restant toujours gratuit, il importait donc de trouver une solution à ce gaspillage éhonté.

LA SOLUTION SOCIALISTE

Les élus locaux du monde entier l'ont rêvé, et Ken, dit le Rouge, maire de Londres, l’a fait.

Nouvelle avancée de la démocratie par rapport aux pratiques médiévales de la royauté : le péage à l’entrée de la ville fonctionne à ravir. Ni plus ni moins que l’octroi disait-on encore en 1788. Avancée sociale et démocratique n'est-il pas?

A noter, premièrement : Ken dit le Rouge est socialiste. Enfin c’est ce qu’il dit, alors que, effectivement, socialiste en Angleterre, surtout à la mode Tony Blair, ne signifie pas grand-chose, et en réalité, rien du tout.

Puisque entre Blair et Thatcher, il n’y a même pas la différence de vêtement disent les ennemis du Premier travailliste, vu que si Tony ne porte pas de jupe, il lui arrive souvent de porter le kilt, même si ce n’est que pour gratter quelques voix de ces malpolis d’Ecossais. En période de déconfiture électorale, on fait feu de tout bois.

Deuxième avantage de la mesure, cette manière de faire très écologique et socialiste sinon sociale, privilégie surtout les cadres de la City et du centre industrieux londonien, à qui ces broutilles sont remboursées par les sociétés qui les emploient.

Résultat final : les autorités en question se félicitent : le trafic a diminué de 15% dans le centre ville.

La lutte des classes et la Révolution ont porté leurs fruits. Gagnants : les actionnaires et les gestionnaires de leurs portefeuilles d’actions. Indispensables au PNB britannique, foi de socialo.

Les besogneux et les gagne petits n’auront qu’à prendre le bus. Et à l’attendre s’il n’y en a guère dans leurs quartiers.

Ou alors ils n’ont qu’à se débrouiller de devenir les enfants chéris de l’ultra libéralisme.

ET DANS VOTRE ESCALIER ?

Et à Paris ?

Eh bien à Paris, comme la France fait beaucoup dans le social, et dans le verbal surtout, les édiles se tâtent.

Prudemment.

Déjà parce qu’en période préélectorale, mieux vaut ne pas faire n’importe quoi.

Alors on ne bouge pas. Au nom de l’égalité des citoyens devant la loi cela va sans dire et mieux encore en le claironnant.

Mais on bouge un peu tout de même. En marche arrière et en faisant croire qu'on avance tout en faisant du surplace. Tout un art...

Certains ont déjà pris position. En affirmant que ‘’chez nous, nous n’envisageons pas cette mesure.’’ Notez la nuance : chez nous…Ce qui veut dire que la chose est possible, fut-elle mise en oeuvre ailleurs...Fine nuance démocratique

Alors, suivez bien le mouvement amorcé.

En France, lorsqu’un grand chef vous dit, ‘’Nous n’envisageons pas cette solution’’, sa déclaration précède de peu la suivante : ‘’Nous n’avons encore rien décidé’’…laquelle se situe juste avant la dernière :’’Nous avons décidé que…mais uniquement de façon provisoire…’’.

Comme nous sommes, en France, les champions du provisoirement permanent, et même de l’éternel provisoire, on sait ce qui nous attend.

Le péage à paris ? On vous le promet, c’est pour dans un an ou deux au maximum.

Mais aussi dans les autres grandes villes.

-Y compris dans celles où les transports en commun ne sont pas encore à même de satisfaire les manques que va générer ce genre de dispositions ?

-Y compris, vu que handicapés, retraités septua ou octogénaires et personnes âgées en général, sont cloîtrés dans des maisons de retraite.

Ou alors, s’ils végètent à domicile, ne sont pas particulièrement syndiqués et ne génèrent pas trop de manifs très violentes afin de faire valoir leurs droits. Si tant est que cela leur arrive.

Préparez donc vos mouchoirs et conservez les couennes de vos jambons d’Aoste ou de Bayonne, pour attendrir vos godasses qu’il va bien falloir rechausser afin d’aller faire vos courses à pinces.

Mais attendez-vous à mieux encore.

Comme il reste encore pas mal d’espaces gratuits à exploiter, et suite à une étude exclusive et ultra secrète de notre service scientifique que nous vous demandons de ne pas divulguer, nous sommes à même de vous dévoiler certaines solutions qui figureront dans les prochains plans écologiques qui seront mis en place…après les présidentielles évidemment. Durant cinq ans, il y a de quoi faire.

Ainsi, on pense très sérieusement, en haut lieu, que l’accès à chaque domicile pourrait, voire devrait, être taxé. En effet, pour prendre un exemple concret, la rue où vous habitez à de bonne chances d’être encore totalement, et bêtement, avouez-le, gratuite.

Alors que la mairie de votre ville ne vous a jamais rien demandé, ne vous a jamais extorqué quoi que ce soit, bien que dans d’autres villes, on y ait déjà très fortement pensé.

Comme la mairie entretient cette rue jusque devant chez vous, il n’y a pas de raison : une taxe ne serait que justice.

Voire même pourrait s’étendre à l’escalier de votre immeuble. Qui lui non plus n’a jamais été taxé.

Quoi ? Vous payez déjà pour l’entretien des rues ?

Oui mais les prix ont augmenté et ça n’est pas la faute de votre maire. Donc, il y a comme des manques.

Et puis l’écologie le demande.

Pour sauver la planète, il faut payer le péage pour entrer chez vous.

Et pour aller de votre salon à votre chambre direz-vous ?

Voire même, en exagérant vraiment, pouvoir vous asseoir sur la lunette de vos lieux d’aisance personnels ?

Non ! Là vous y allez trop fort. Et les plaisanteries de corps de garde, on n’aime pas.

Faut pas déraper hein !

Certes et toutezfois, il est vrai, que comme le pire n’est jamais sûr, mais souvent tout à fait certain donc jamais meilleur, nous avons, à tout hasard, posé la question au maire. Au nôtre déjà.

Ce qu’il nous a dit ?

Euh…eh bien…enfin bon, il faut dire qu’on n’est pas très rassuré…

En effet il nous a affirmé avec un très joli mouvement républicain et même démocratique de menton que :’’Cette question n’est pas à l‘ordre d’un jour…’’.

Et, un de ses adjoints, a même renchéri, bien bien fort : ‘’En tous cas, nous affirmons solennellement qu’il ne saurait jamais au grand jamais en être question. Durant toute la durée de notre mandat en tous cas.’’.

Et là, on ne voit pas bien si la nuance doit nous glacer d'horreur ou nous faire voir l’avenir sous de brillantes couleurs démocratiques à défaut d'égalitaires…

On vous l’avoue tout net.

On est inquiets.

Je suis inquiet..

Et puis, pire que pire, il y a comme un consensus chez tous les candidats à la candidature.

Aucun d'entre eux n'a parlé de mon problème de péage pour passer de ma salle de séjour à la cuisine où je vais souvent vu que je me fais ma bouffe petit à petit...voyez comme c'est commode....

Silence aussi parmi les medias. Aucun n'a soulevé la question.

Si, si, ça m' inquiète.... 

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