Personne en vérité, ou alors quelque esprits chagrins qui cultivent le pessimisme comme de vulgaires medias qui privilégient les faits divers bien effrayants, parce quils sont générateurs d’audience confortable et d’Audimat flatteur.
Esprits chagrins nous le sommes, le pessimiste, répétons-le, étant un optimiste bien informé. Donc, uniquement pour tenter, modestement, de rappeler à nos contemporains que les civilisations sont mortelles et que la nôtre est en train de s’éteindre, nous allons tenter de noter une fois encore et avec prudence, que la loi du plus fort, celle de la jungle, et le darwinisme social et économique, nous gouvernent. Ce qui signifie que la violence et le mensonge, la contrainte, l'exploitation et...le bien-être des uns, sont fondés sur la souffrance des autres.
Et ceci parce que judéo-chrétienne de naissance, doncthéoriquement fondée sur l’amour, notre civilisation n’a jamais cessé, dans les faits, de cultiver la haine. Que ce soit de manière brutale ou subreptice, cela n'a en rien empêché sa manifestation et les ravages qu'elle a engendrés.
Avec, tout de même c'est vrai, nombre d’éclaircies qui ont nourri les optimistes impénitents lesquels, obstinément, et contre toute évidence, ont voulu croire, dans les périodes de paix, ou de non guerre, à l’incroyable.
C'est-à-dire à la possibilité pour l’Homme de faire de la Terre un Paradis. On attend encore...
Pourquoi donc cet interminable entrée en matière ?
Tout simplement pour dire que notre analyse, réaliste plutôt que pessimiste, est confortée, hélas, par une foultitude d'actualités dont le dernier numéro, de Courrier International vient de nous donner une série d'aperçus d’une noirceur à désespérer définitivement du genre humain.
On résume.
Enfin, on va tâcher.
Le titre en une du journal en question, et l’édito qui l’appuie, donnent déjà le ton : Irak : The End.
Et pas happy évidemment.
Le constat du confrère est l’évidence même : fondée sur un tissu, sur des fondements hétéroclites de mensonges officiels, qu’appuyait un consensus médiatique hautement complice (1), la guerre anglo-américaine en Irak va obligatoirement (mal) se terminer, suivant le sain principe qui veut qu’un conflit cesse faute de combattants…ou de subsides suffisants, voire de consensus national, et mediatique (eh oui...vae victis, il était temps...)pour le soutenir.
VIOLENCE ET MENSONGE
Piteuse fin que celle-ci.
Mais abominable bilan d’une guerre qui n’aura, en fin de compte et comme toutes les guerres, servi à rien d’autre qu’à engraisser le système politico-militaro-économique (2). L’enrichissement des seuls bénéficiaires du conflit, les multinationales américaines et anglaises de l’armement, du pétrole, du transport et du BTP, se sera fait sur le dos, la vie et les souffrances de dizaines de milliers d’innocents, y compris des soldats - surtout les moins galonnés d’entre eux…- embringués, comme toujours, dans une guerre qui n’était pas la leur et avec même pas les attentions de l'administration US, laquelle ne fait pas grand chose pour les démolis, les handicapés à vie, les éclopés et les familles des disparus...même pas la reconnaissance du ventre....
La démocratie, anglo-saxonne en l’occurrence, aura donc imposé sa loi fondée, comme toute dictature hélas, sur la violence et le mensonge, et cette fois, à grand spectacle. Il y a des morts? Tant pis, the show must go on...l'audience grimpe, donc,les chiffres et les tarifs de la pub remontent.
Et, voyez comme la perversion du monde se retrouve partout de la même manière : le même numéro dudit journal évoque la fin d’une autre dictature qui se termine, elle aussi mais en pire, en eau de boudin pour son principal acteur, Pinochet.
Enfant chéri et naturel de la CIA, Henry Kissinger, Richard Nixon, Ronald Reagan et Margaret Thatcher (3), le général Pinochet était un bon militaire, bon catholique, ce qui lui valait, dans le Chili de l’époque - mais dans tous les pays à toutes les époques- d’être un chef vénéré, adulé par la population, en fait par la frange du peuple qui, elle, a largement profité de la manière du grand homme de faire régner l’ordre et la paix...et la prospérité économique... pour l'élite cela va de soi.
Le sauveur de la démocratie, comme il se désignait lui-même, se présentait comme un rempart républicain contre le totalitarisme marxiste, en détruisant le régime d'Allende pourtant, à l’époque, légalement mis en place dans les urnes.
Destruction en toute bonne catholicité d’ailleurs, car le sanglant dictateur - habituel pléonasme - était conforté dans son droit, ‘’moral’’ et ‘’divin’’ de vie et de mort sur le petit peuple, par une tribu d’ecclésiastiques soucieux, eux aussi, de s’assurer leur Paradis sur terre. Et qui semblaient avoir pas mal oublié le principe censé fonder leur autorité morale, savoir, ‘’aimer son prochain comme soi-même’’…
S’aimer eux-mêmes et au sein de leur clan, ça, ils savaient, mais quant à aimer leurs prochains…
SEULS AU MONDE
Et voyez comme l’actualité est farce.
Dans le même numéro, Ioulia Timochenko, égérie du mouvement orange de libération de la partie ukrainienne -qui en avait marre d’être russifiée plein gaz et à coups de bottes dans le train-, y va, elle aussi, de son couplet sur la violence et le mensonge qui se pratiquaient, et se pratiquent toujours, dans sa patrie.
‘’Mes collègues députés, révèle-t--elle, me contraignaient à me déplacer comme un chef d’état, avec motards, sirènes et limousines, pour bien marquer mon appartenance à la classe dominante, alors qu’il me suffisait d’une bagnole comme tout le monde.’’
Il est vrai qu’elle touche là du doigt, les manies compulsives d’un pouvoir, de tout pouvoir, qui n’aime rien tant que s’entourer d’un invraisemblable apparat, afin d’être respecté, adulé…et peut-être aussi protégé vu que ses manières de faire font souvent pas mal d'aigris à la gâchette ou à l’explosif facile.
Les politiques nantis ukrainiens sont-ils les seuls à prendre leurs distances avec le peuple vulgaire ?
Que voyons-nous dans les pays occidentaux, européens, voire dans l’Hexagone ?
Voitures de fonction, motards, sirènes, gardes du corps, ‘’autorisation’’ de dépassement de la vitesse limitée(4), droit du plus fort qui a toujours raison en cas d’accident, immunité diplomatique, régimes spéciaux pour les puissants, portions congrues pour les sans grade…
Au moins en Ukraine, existe-t-il une députée qui trouve ces pratiques abusives et anti-démocratiques et hélas, propres à éloigner le peuple de ses élites et les dénonce ouvertement.
En accusant les...''représentants du peuple'', de s’imaginer seuls au monde, dans leur monde en tous cas.
On peut, à cet égard, rappeler qu’à droite comme à gauche, et curieusement et opportunément à l’approche des prochaines présidentielles, l’on déplore aussi, à grands renforts de formules pleines d’humilité, ‘’ce fossé qui se creuse, hélas, entre le peuple et ses élites.’’
Joli non ?
Et plein de promesses avec ça…
La rupture tranquille, le devoir d’avenir, l'espoir pour tous (ne dit-on pas chez les malheureux que l'espoir fait vivre..?), et autres formules choc, sûrement pleines de bonnes intentions, mais peut-être aussi, censées attirer les votes, comme les lampadaires attirent les papillons.
Sont-elles, ces formules, des assurances certaines sur le futur ou des demi-vérités, voire de vrais mensonges bien commodes, chargés de faire croire aujourd’hui à ce qui sera (ou pas) possible demain ?
Formules propres, aussi, à rattraper les bulletins de plus en plus attirés par les populistes contempteurs du ‘’tous pourris’’… ?
Elites d’une part, petit peuple de l’autre : cela ne vous a-t-il pas des airs de républiques bananières ?
LES FEUX DU SPECTACLE
Violence et mensonge alors aussi dans les démocraties ‘’vraies’’?
Oh certes, nous ne sommes pas dans le Chili de Pinochet, ni dans l’Argentine de Videla, et l’Espagne franquiste a disparu en grande partie. Et nous sommes moins encore dans une Allemagne nazie ou une Italie fasciste, mais la violence faite aux petits est bien là.
Seulement elle fait dans le soft. Elle change de nom.
Elle s’appelle chez nous RMI et SMIC faméliques, intolérance, discrimination raciale et religieuse, chômage, justice quelquefois à deux vitesses, riches plus riches et pauvres plus pauvres, société spectacle chargée de ‘’faire rêver’’, de faire prendre des vessies pour des lanternes, et dont la mission consiste à détourner l’attention des vrais problèmes, tout un populo hypnotisé, ébloui par les feux du spectacles, et qui aspire à oublier, quelques instants, ses lendemains angoissants.
Quant au mensonge politico médiatique, qui, de nos jours, oserait nier que la politique est devenue vulgairement politique spectacle, puis, par la force des choses, en est arrivée à être un spectacle à part entière?
Promesses non tenues qui n'engagent que ceux qui y croient, solutions illusoires ou en trompe l'oeil, sondages manipulés ou interprétés, mensonges en paroles, en actions et surtout en omissions…
Nous sommes bien loin du sanglant scandale irakien mais les mêmes ingrédients servent à tous les dirigeants de la planète...gênés aux antournures pour les plus démocratiques, certes, car la morale judéo-chrétienne colle aux pattes, mais tout de même....
Tous ces ingrédients servent partout et toujours. A des degrés divers bien sûr, mais la démocratie qui était pourtant si porteuse d’espoirs absolus après des millénaires d’oppressions médiévales, nous a, désormais, habitués à des grandes idées de façade, à solutions de moyen terme, à de pitoyables à peu près, à un bonheur largement promis mais jamais atteint, sous prétexte que les choses et la vie sont si difficiles voyez vous…sauf, bien sûr, pour ceux qui nous en parlent sur un ton si élégant et si compassé…
Réjouissez vous braves gens : la violence et le mensonge des démocraties occidentales sont choses supportables après tout.
Imaginez un peu si vous deviez vivre dans la Russie qui fait chanter la planète plein gaz et qui pogrommise les étrangers, ou alors au Moyen-Orient qui assassine au nom de la sécurité ou en Chine aux élites…dites communistes, qui se délectent, à la chinoise, de l’exploitation de centaines de millions d’esclaves…
Ce serait invivable, impensable non ?
Donc, contentez-vous de ce que vous avez.
Tenez, pensez donc que vous pourriez avoir la tuberculose ou le SIDA. Ou encore être cul de jatte. Ce serait affreux n’est-ce pas ?
Donc, estimez vous heureux de n’avoir que le diabète ou de n’être qu’unijambiste…
Le bonheur aujourd’hui c’est pouvoir encore choisir entre avoir la peste ou le choléra.
(1)…médias US et autres, complices et qui font tout pour éviter d’y revenir et de faire amende honorable…
(2) Dont Dwight Eisenhower qu’il fallait se méfier. Président et général, il savait de quoi il parlait.
(3) Ses parents sont bien plus nombreux encore, mais manque de place…
(4) Autorisation non officielle, évidemment, mais régulièrement utilisée avec comme excuse…’’les besoins du service’’, ou, si nécessaire…excès de zèle du chauffeur mais, surtout pas, de l’auguste passager…