Ben oui.
Que voulez-vous ?
S’effarer du tableau que nous donnent ces prochaines élections et déplorer le spectacle que nous propose, ce qu’on appelle sans rire, notre civilisation, ne fait pas de nous les responsables de ce Grand Guignol qu’est devenu le monde politico économico médiatique français en particulier et planétaire en général.
D’affligeant qu’il était, ce monde là s’enfonce de plus en plus, et plus rapidement, dans le grotesque, le pitoyable, l’ignoble, le crade des plus crades.
Inventaire.
Un exemple parmi tant d’autres.
L’actualité nous apprend que, désormais, nos élus les plus huppés n’ont même plus la décence de tenir leurs maîtresses ou amants en-dehors de leurs fonctions politiques. Fut-ce un petit peu.
Désormais, de l’apparence bienséante, tout le monde s’en fiche et s’affiche.
Et, pour s’auto déculpabiliser, l’on dénomme compagnons et compagnes les amants et maîtresses ‘’d’avant’’.
Qui ont désormais voix au chapitre comme les époux et épouses réguliers ou régulières jadis.
Enfin, jadis, d’il y a, disons une petite quinzaine d’années.
La situation change du tout au tout mais, comme on a, encore, un peu le sens des convenances, pour moraliser la situation, on change simplement les mots.
Exemple tout bête, le terme facteur était, paraît-il, insultant pour l’intéressé. On l’a baptisé préposé et il en a, du moins paraît-il, retrouvé le sourire.
De même, un balayeur est devenu un technicien de surface.
Et si lesdites surfaces ne suffisent pas à lui remplir l’escarcelle, quitte à lui faire faire des heures sup’, on l’appellera peut-être spécialiste des profondeurs?
Ben pourquoi pas après tout?.
Et c’est ainsi que les moralistes en sont pour leurs frais et leur passéiste indignation et n’ont, désormais qu’à fermer leur bec
FAMILLE NOMBREUSE JUDEO CHRETIENNE.
Or donc, ces dames de la haute n’y vont désormais plus par quatre chemins.Foin d’hésitations ringardes n'est-ce pas?
L’une trompe son cher et tendre au vu et au su de tout le monde, puis vient reprendre en main les destinées dudit cher et tendre, qui n’est vraiment mais alors vraiment pas rancunier.
L’autre, dès la nomination de son compagnon de cœur, vient illico prendre en main la maisonnée ministérielle et une domesticité au garde à vous….puisque la fonction en donne le droit n’est-ce pas, pourquoi se gêner même hors des liens pourtant considérés officiels du mariage ?
La troisième vous donne l’exemple de la famille nombreuse très judéo chrétienne…dans le cadre d’un concubinage au long cours le plus convenable désormais.
Loin de nous l'idée de vilipender qui que ce soit et de jouer les Cassandre.
Néanmoins, nous ne pouvons nous empêcher de constater que toutes ces éminences qui, à tous les coins de discours, se plaisent à se présenter comme les dignes héritiers en ligne directe des principes gaulliens ou mitterrandiens, ont dû sauter quelques pages des mémoires de leurs grands aïeux.
Difficile, en effet, d’imaginer une tante Yvonne et son quasi royal époux, donner leur bénédiction à des mœurs pareilles.
Et même Tonton, si ses funérailles en présence de ses épouses officielle et officieuse donnèrent lieu à pas mal de commentaires, ne se permettait pas de s’afficher avec ses préférées.
On savait vivre tout de même. Du moins en public.
Tout ceci pour se demander cela: quid de ces valeurs, sinon morales, disons plus ou moins respectables d’un passé pas si lointain...mais qui perdurent chez certains hommes publics, politiques en particulier car il faut bien donner quelques exemples moraux au petit peuple?
Force est de constater qu’elles sont envolées ces valeurs. Ringardes. Passées de mode. Voire indécentes.
Ces exemples relevant d'une relative morale ont, cependant, fâcheusement disparus pour le susdit petit peuple, lequel s’est trouvé tout heureux, à son tour, de pouvoir se déculpabiliser en copiant ses élites, ou supposées telles.
Souvenez-vous: il fut un temps ou se droguer ou se livrer à la licence la plus débridée était reservé aux classes privilégiées...et nanties. Puis, la drogue mais tous les autres débordements aussi, se sont démocratisés..
Et nos médias d’applaudir! Et pour cause! Ce qui est bon pour les puissants, l'est aussi pour ceux qui le sont moins...et ainsi de suite !La grande…fiesta amoureuse (pour dire le moins) de nos dirigeants et de tous ceux qui les singent, se présente aujourd’hui comme le nec plus ultra de la nouvelle morale -qui est tout sauf cela- et des convenances, propres à la démocratie républicaine, libérale et, bien entendu, socialiste nouvelle manière, mais aussi, laïco catholique, laquelle, elle aussi, tolère pour ratisser large.
Il faut bien dire que nos élites en avaient un peu assez, depuis des lustres, de pratiquer le libertinage tous rideaux tirés.
Désormais, nulle personnalité désireuse de s’épanouir, ne saurait s’encombrer de bonnes mœurs classés hors d’âge.
D’autant que le populo, lui aussi, avait bien besoin de soulever la soupape.
TRAVAILLER A DROITE ET COUCHER A GAUCHE
Mais oui ! Souvenez-vous encore !
Après les gaulliennes puis pompidoliennes années de plomb moralisatrrices que l'on sait, la France d’en haut découvrit les vertus de l’ultra libéralisme sous…VGE. De l'ultralibéralisme et des vagabondages divers, sexuels en premier lieu.La rigolade bien française étalée, désormais, au grand jour..
Le président d'alors, bien conscient des contraintes désormais inévitables imposées aux masses par la rentabilité à tout prix, alla encore plus loin que les demandes libératrices et soixante-huitardes en déclarant l’IVG, l’avortement pour dire le mot, non seulement légale mais remboursée par la Sécu.
Aux côtés des foultitudes d'actions et d'associations de planing familial qui en sont arrivées à permettre, aujourd'hui, à faire administrer à votre fille et sans même vous en avertir, la pilule dite du lendemain. En clair, abortive, avec tout ce que cela implique comme dégâts moraux, psychologiques voire physiologiques éventuels..
Le travail devenait désormais de plus en plus contraignant? Qu'à celà ne tienne: pour faire passer ces exigences, génératrices prévisibles de débordements, voire de troubles sociaux, il fallait bien diminuer la pression sociale quelque part, et donner plus de liberté, ne fut-elle qu’illusoire, dans le domaine des mœurs. Ca ne coûte pas cher, et c'est populaire: on en a même fait une chanson: il n'y a pas de mal à se faire du bien n'est-ce pas?
C’est très exactement ce qui s’est passé aux Etats-Unis où tous les observateurs notent que, depuis les années 60°/70, leur société bosse à droite -démocrates et républicains même combat ou presque-, mais couche à gauche pour rester correct.
Et ce malgré les ligues de vertu et les associations familiales qui ne remplissent plus guère les églises traditionnelles, mais au bénéfice des nouvelles religions plus que laxistes dans ce domaine.
C’est en période de crise, dit l’adage, que l’on voit apparaître les meilleurs et les plus mauvais aspects des sociétés et de la personnalité des hommes.
Exemple les guerres, les clashs sociaux, les famines, les épidémies, les grands catastrophes. En émerge le meilleuir et le pire.
Un scrutin, quel qu’il soit, est une période critique en ce qu’il représente une vraie loterie...pour le gros lot de laquelle toutes les élites des classes sociales se déchirent à qui mieux mieux en vue d’acquérir le pouvoir
Le plus grand, bien sûr mais aussi, puisqu’il n’y a qu’un seul fauteuil au sommet, celui attaché aux meilleures places, au plus près de l'unique détenteur de l’autorité suprême.
Quid du bien du peuple dans tout cela ?
Avouez que tous les hommes se ressemblant étrangement, et comme il est toujours difficile de faire deux choses en même temps, l’on ne peut décemment s’escrimer au bénéfice de ses propres intérêts et à ceux de millions de ses semblables en même temps...
Comme tout cela se passe dans un invraisemblable fouillis de promesses de bateleurs dont on sait qu’au mieux, elles ne pourront être tenues, d’effets d’annonces qui se suivent et se rassemblent tous partis confondus, d’invectives désormais directes confortées par des appels au peuple cousus de fil blanc, une ambiance malsaine se dégage de cette agitation indécente, de ce fatras désordonné qui sent la fin de la Rome antique.
LES BARBARES AUX PORTES
Rappelez-vous encore et toujours. Du moins ce que l’Histoire nous en a appris.
Alors que les barbares se pressaient aux portes du centre du monde d'alors, les Romains se jetaient à corps perdu dans les fêtes délirantes, se battaient pour accéder aux postes les plus rentables et conviaient le vulgum pecus à se réjouir de spectacles ignobles dont les miséreux se contentaient faute de mieux, leurs conditions de vie demeurant toujours aussi misérables.
Que voyons-nous de nos jours ?
Et pas seulement à l’occasion de ces prochaines élections ?
D'un côté, la course effrénée aux meilleures places et aux profits honteux ; les élites, ou soi disant telles, se congratuler, festoyer, se déchirer mais, toujours dans le même petit monde politico économico médiatique.
De l'autre, le petit peuple trimer pour nourrir tout ce joli monde puisqu’il faut bien tirer l’argent de quelque part.
Pendant ce temps, la menace, les menaces grondent.
Chômage, immigrations envahissantes, mécontentements, frustrations, amertumes, délocalisations, mépris, haine…
Pollution surtout : alors que les hommes jouent et rejouent la dramatique comédie humaine, les dégâts causés à la planète Terre sont désormais sur le chemin de l’irréversible.
Pour conjurer la Grande Menace ?
Facile ! Il suffit de quelques incantations, de beaux discours, de signatures d’une charte sans lendemain…puis de revenir aux choses sérieuses : le pouvoir, l'avidité, la politique, l’économie, les bonnes places, le népotisme étendu, le copinage, le CAC 40, les marges avant et arrières, le taux de croissance.
Non vraiment.
Ca ne sent pas bon tout ça.
Ca sent même la fin.
D’un règne.
D’une ère.
D’une civilisation...si l'on peut appeler ça comme ça.
Civilisation. Comme toutes celles qui l’ont précédée, on sait, pourtant, qu’elle est mortelle.
Mais, n’est-ce pas, la technique va nous sauver ?
Un exemple, pour la bonne bouche ?
Les machines à voter électroniques.
On sait désormais pertinemment qu’aux Etats-Unis, elles ont permis à un candidat non élu de l’être. Et depuis bientôt deux mandats.
De plus, là-bas, elles sont remises en question ne serait-ce qu’en raison du fait que les principaux fabricants sont d’importants sponsors du parti républicain.
En outre, ces mirifiques appareils peuvent, malgré toutes les précautions, être, très aisément, trafiqués et que seuls, comme des grandes, il leur arrive, souvent d’ailleurs, de tomber en panne.
Eh bien malgré toutes les bonnes raisons de ne pas changer de mode de comptage qui seul donne toutes garanties d’honnêteté et de fiabilité, une soixantaine de maires s’obstinent en France à en acheter sans aucune consultation préalable de leur propre électorat.
Motif ?
De plus en plus difficile de trouver des scrutateurs pour recompter après le vote.
Alors qu’il suffirait d’imposer légalement la présence de membres des partis en présence, sous peine de nullité de la participation de leurs candidats.
La candidature citoyenne impose des responsabilités non ?
Mais la tentation de traficotage des machines est grande.
Et le grand air du modernisme triomphant envahissant.
Parce que même s’il y a des erreurs constatées, il sera fort aisé, comme aux responsables des services des impôts, des entreprises de vente de téléphones portables et d’abonnements à Internet, ou à la Sécu, de donner la réponse magique: ‘’C’est la faute à l’ordinateur’’.
C’est ce que l’on appelle avoir le sens des responsabilités.