Europe, ‘’Le Président’’ et les medias.
Retour sur quelques images de cette campagne sur le point de se terminer ?
Eh bien c’est l’euphorie chez tout le monde.
Enfin presque car côté Sego, on sent que la fin semble bien annoncée.
Un chouia tristounet pour les crève la faim, même si, et nous le savons bien ici, combien le recours à la gauche, au temps de Tonton, a pu décevoir les citoyens qui en attendaient bien plus.
En 81, et sans qu’ils s’en rendent compte, ils avaient mis en place un homme de gauche qui a entamé…une droitisation accélérée du pays et a été suivi par un pur et dur Lionel qui, tout en exigeant un droit d’inventaire, a fait pire.
Résultat, il s’est piteusement ramassé en 2002.
Résultat, aujourd’hui, parce qu’ils en ont soupé des promesses non tenues de la gauche, certains Français ont été se jeter dans les bras du centre mais aussi…de la droite qui, le contraire serait étonnant, va mener une politique du style ‘’à droite toutes’’, d’ailleurs clairement mis en œuvre et clamé dans les medias tout au long des cinq années écoulées.
Etre déçu par la gauche censée vous épargner et se réfugier à droite qui va vous faire marner…Comprenne qui pourra.
Certes, les appels aux travailleurs et aux larmoiements consolateurs pour attirer les votes des prolos à casquette, ça fonctionne toujours mais il y a tout de même de quoi s’étonner.
Encore que.
Suivez le guide.
L’affaire de l’Europe, du référendum et du ‘’Non’’ massif, nous en disent plus long.
Souvenez-vous. Le refus a été, en grande partie, le fait d’électeurs de gauche pour qui, on les comprend, Europe n’était que le faux nez des Etats-Unis capitalistes dévorants déclarés qui, après avoir combattu l’idée européenne, ont préféré y aller de leurs lobbies anglo-saxons à Bruxelles, pour démolir de l’intérieur ce qui était très mal vu de l’extérieur.
Et ils y sont arrivés.
Exemple, le projet de Constitution rejeté à plus de 50% par Français et Hollandais qui ont flairé le piège, fut-ce en ne le comprenant pas vraiment…raison de plus..
Aujourd’hui, au dire des commentateurs, les électeurs de droite sont majoritairement pour le OUI à l’Europe.
Pas très étonnant.
La droite n’a jamais séduit que les nantis, du haut en bas des grilles salariales diverses, et l’idée d’une Europe privilégiant les riches sur le dos des pauvres leur va bien. Au nom du darwinisme économique.
Super et même hyper logique.
La France va donc ressembler de plus en plus aux USA.
55 à70% de nantis pour 30 à 45% de pauvres.
Ce n’est pas une vue de l’esprit. Sur 300 millions d’Américains, on compte, tout de même, plus de 35 millions de pauvres.
Logique encore : s’il y a des riches, il faut bien qu’il y en ait qui paient cette richesse quelque part.
Et voyez comme c’est drôle, on retrouve dans ces pourcentages, les mêmes que dans les scores de nos deux leaders de droite et de gauche.
GAGNER PLUS
Gagner plus ?
Simple comme un coup de pied aux fesses.
Si vous voulez gagner plus, travaillez plus longtemps.
Lumineux non ?
Les adeptes des 35 heures n’auront qu’à en faire 39 et, s’ils sont Smicards, s’enrichiront d’environ…600 Frs de plus par mois !
Mirifique non ? De quoi, vous vous en doutez, faire la nouba tous les mois pendant…euh…disons un repas de midi un peu amélioré au restau mais à deux ou trois, pas plus.
Voili voilou. C’est ça le changement, la nouvelle société, bref, la richesse et le Paradis promis.
Un signe : madame Laurence Parisot, patronne des patrons, bien connue pour n’avoir jamais su driver la société que lui avait laissée son papa, s’est bien gardée de pavoiser à la victoire annoncée de son poulain.
En fait, elle a été priée de se la fermer entre les deux tours. Les patrons chantant la victoire d’une droite qui va envoyer au charbon les prolos…tout en leur promettant le contraire, aurait été, évidemment, contre productif pour les derniers votes attendus.
D’ailleurs, à entendre déjà ce matin France Info, il n’est que de voir l’agressivité, toute nouvelle, de la grande majorité des journalistes, bien nourris et payant moins d’impôts que les citoyens ordinaires, à l’égard de madame Royal, pour se rendre compte qu’ils ont bien compris qui allait gagner dimanche en 15 et qu’ils se rangent du bon côté du manche.
Avant-hier, ils se méfiaient un peu…on ne sait jamais.
Aujourd’hui, fidèles à leur devise, ils sont forts avec les faibles et faibles avec les forts.
L’EUROPE ET LE PRESIDENT
On prend parti ? On défend Ségolène direz-vous ?
Sûrement pas.
Notre vote à nous est très comparable à celui des pêcheurs à la ligne du dimanche matin.
Du dimanche d’élections cela va de soi.
Encore que nous accomplissions pieusement (ou piteusement ?) notre devoir comme tout bon Français qui respecte les lois républicaines.
Mais sans illusion aucune.
Cela dit, que vient faire l’Europe dans cette histoire ?
L’autre soir, la 3 a repassé le film de Verneuil Audiard ‘’Le Président’’.
Splendide.
Splendide et…prémonitoire.
En effet, l’histoire met en scène un vieux dur à cuire de la politique d’avant, un socialo pur sucre qui faisait passer l’honnêteté et le bien du peuple avant même son parti.
On parlait déjà d’Europe à l’époque.
Mais le ‘’Président’’, du Conseil comme on disait alors, posait, déjà, la vraie question : ‘’L’Europe ? Mais quelle Europe d’abord ?’’.
Eh oui ! L’Europe au bénéfice de qui ?
On soupçonne, d’ailleurs, quelque peu de malignité et de vraie culture aussi, le responsable qui a décidé, innocemment en apparence, d’avoir programmé ce film au moment opportun.
S’ensuit, dans le film, un discours ahurissant, une vraie tirade d’anthologie, qui pourrait servir de morale, d’exemple à suivre, aujourd’hui aux tenants de l’Europe, de droite, de gauche et du centre.
Le film contient des phrases d’Audiard qu’il serait fort à propos, de graver aux frontons des immeubles abritant douillettement nos élus et commissaires européens.
Telle celle-ci.
‘’Quelle Europe voulez-vous faire ? Celle des travailleurs ou celle des profits des grandes entreprises ?’’.
Ou encore ‘’On n’aura bientôt plus à faire avec les ministères mais avec les conseils d’administration.’’
Et, pour faire bonne mesure, et bien dans le style d’Audiard : ‘’Les patrons de gauche ? S’il y en a, ils sont comme les poissons volants, ça existe peut-être mais ça ne constitue pas la majorité du genre’’.
Voilà.
C’était il y a…55 ans.
Depuis, Gabin et Audiard sont morts, mais pas leur message et, hélas, pas l’Europe du fric, tête de pont du monde des profits américains et mondiaux.
Ils sont toujours là, et bien là.
Bien présents. Bien envahissants.
Bien prospères.
Pas pour tout le monde évidemment.
Et…pour le moment seulement.
Car dans la Bible, encore elle, le fameux ‘’faux prophète’’, finit par se casser la margoulette nous ont dit nos copains versés dans l’Evangile.
Ca rassure.
A terme.
Car dans les années qui viennent, on va souffrir.
Enfin une bonne petite moitié des Français. Smicards, retraités, Rmistes et autres SDF en tête.
Allez ciao bonsoir comme dirait PPDA chez les Guignols.
L'espoir fait vivre.
Enfin ça aide....