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POUVOIR D’ACHAT, MONSANTO, OGM…..ELECTIONS…PIEGE A QUOI ?

Non. N’attendez pas que nous nous lancions dans une diatribe mettant à mal le droit de vote, les élections, le manque de démocratie, voire la république et la démocratie elle-même, toutes choses, ou prises de positions, se résumant, du moins dans les années 68, à la phrase à l’emporte pièce suivant : ‘’Elections piège à…’’.

Non. Tel n’est pas notre propos. Tout d’abord, ce genre de grossièreté n’a pas notre faveur. De plus, comme pour le divorce ou l’avortement, faire disparaître un problème, n’est en rien le résoudre. Pas plus que mettre la poussière sous le tapis ne saurait signifier nettoyer la pièce. Enfin, traiter ainsi tous ceux qui votent n’a rien de très conciliant, ceux qui se prononcent de cette manière se voulant pourtant, par ailleurs, promoteurs d’une tolérance qu’ils ne pratiquent pas, en paroles en tout cas.

Alors ? Pourquoi ce titre d’une ambiguïté qui n’a pas échappé au vigilant discernement de nos lecteurs ?

Tout simplement parce que, à voir tout ce que les élections suscitent comme commentaires, discussions, disputes, supputations et calculs divers, l’acte citoyen mérite réflexion, développement, discussion, méditation et analyse. Pour le moins.

Tout d’abord voter.

Contrairement à ce que d’aucun disent, sans trop réfléchir, voter est un droit, pas un devoir, même si l’on parle un peu vite du devoir du citoyen.

Il y a une très forte ambiguïté soigneusement entretenue et cachée par ce que l’on croit être le bon sens populaire.

En effet, vos ancêtres et les miens se sont très probablement battus afin d’obtenir ce fameux droit de vote, qui était, jusqu’à la Révolution de 89, le privilège des nantis.

Mais si nos ancêtres se sont donc battus pour jouir de ce droit, ce n’est pas pour être obligés d'en user sous peine d'être disqualifié en tant que citoyen. Car dans la contrainte, où se trouve la liberté ?

Donc, ceux qui disent : ‘’Ceux qui ne votent pas n’ont pas, ensuite, le droit de critiquer ceux qui les dirigent’’, feraient mieux de se taire.

Tout simplement parce qu’un citoyen digne de ce nom n’est pas caractérisé par le fait qu’il vote, mais bien parce qu’il s’acquitte scrupuleusement ses impôts et obéit aux lois de son pays et…si possible, se montre serviable avec ses concitoyens.

Et celui donc qui paie ses impôts et obéit aux lois, a le droit, voire le devoir, même s’il ne vote pas, de dire son mot sur la manière dont les élus et les commerçants disposent de son argent.

En effet, les idées d’un royaliste peuvent, d’évidence, être en totale contradiction avec le vote démocratique. Mais si, logique avec ses idées, il ne vote pas, tout en respectant les lois républicaines, il a tout de même le droit d’évaluer à sa juste valeur, la façon donc ceux qui le gouvernent dépensent ce que la loi le contraint de donner au fisc.

Par ailleurs, tout citoyen a bien le droit d’estimer qu’aucun candidat ne recueille sa faveur. Nous ne sommes ni en URSS, pas plus qu’en Russie hyper gazière, ni dans une quelconque république bananière, encore moins aux Etats-Unis où les citoyens pensent qu’ils sont libres parce qu’ils ont le choix entre démocrates et républicains.

Mais, plus encore, ce citoyen-là a même le droit de contester la manière de voter. En effet, pourquoi n’estimerait-il pas plus juste le principe suisse de la votation ? Ou ne préfèrerait-il pas une plus grande représentativité de toutes les couches de la société ? Ou ne trouverait-il pas meilleure la manière anglo-saxonne de désigner son candidat ?

Bref, voter est un droit, rien de plus, mais rien de moins non plus.

PRES DES PETITES GENS …TOUS LES SIX ANS

Et les arguments sont légion pour donner à un citoyen des raisons d’être suspicieux à l’égard d’un système qui, soi disant démocratique, il faut tout de même l'avouer dans pas mal de cas, foule quotidiennement aux pieds les sacro-saints principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Certes encore: liberté, d'accord, nous apprécions bien. Egalité...voire. Dire ça sans rigoler trop est tout de même plutôt ardu. Quant à la fraternité, permettez-nous de rester silmencieux pour n'en  pas pleurer.

De quoi donc ne pas faire extrêmement confiance dans un système qui parle mais ne met pas en pratique.

Par ailleurs, est-il normal, est-il disons le mot, démocratique vraiment, que les candidats, de tous bords, s’empressent de visiter quasiment tous les citoyens, petites gens en priorité…une seule fois tous les six ans, et de les ignorer le temps entier restant de leur mandat ?

Essayez donc d’être reçu par votre maire une fois qu’il a été élu et vous m’en direz des nouvelles.

Ensuite ?

Pourquoi entretenir la division, disons le mot, la rancœur, voire la haine au sein de la population, en contraignant, dans les villes moyennes et grandes, les électeurs à voter par listes entières, condamnant au silence quasi éternel les groupes minoritaires ?

Enfin, comment se fait-il que ces élus pour qui nous sommes invités à voter, jouissent d’un statut unique sur la Terre entière puisque leur fonction fait d’eux des personnes totalement irresponsables, du moins financièrement ce qui est tout de même d’une importance qui n’aura échappé à personne ?

En effet, un maire se trompe-t-il dans ses comptes ? Ou alors se rend-t-il coupable de trous dans la caisse ?

Pas de problème : pour boucher lesdits trous on augmente les impôts. Et, six ans plus tard, même si la gestion n’a pas été idéale, il suffira, une année durant, d’inaugurer des premières pierres, d’illuminer laïquement la ville aux fêtes religieuses et de lancer de mirifiques projets qui ne verront peut-être jamais le jour, pour réveiller chez les électeurs déçus, un nouvel enthousiasme propice à une réélection dans un fauteuil.

Certes, pénalement, il est des maires, voire des ministres, qui ont eu maille à partir avec leur autorité de tutelle, voire avec la justice, tout en étant, d'ailleurs, d'une intégrité reconnue.Mais la gestion d'une ville étant, tout de même, d'une complexité abyssale, il leur est donc arrivé d'être cloués au pilori, quelquefois pour des queues de cerises.

Au point, d’ailleurs, que certaines petites communes ne trouvent aucun candidat car dans les petits villages, les budgets sont si maigres que les infrastructures essentielles ne seront jamais réalisées. Ce qui mettra les maires dans le pétrin un jour ou l’autre. Pas fous, ils préfèrent se tenir à l’écart de la chose publique.

Néanmoins, dans les grandes et moyennes villes, on peut croire la place très bonne et sans trop de risques : il y a du monde, beaucoup de monde pour faire le boulot, et plus encore pour se bousculer au portillon…au nom du service public évidemment.

COMBIEN DE FONCTIONNAIRES POUR PLANTER UN ARBRE ?

Enfin, la France souffre d’un problème qui découle directement du système électif : elle est servie par bien trop de fonctionnaires.

Sauf que…ce n’est pas au niveau national mais bien local qu’il y a pléthore.

Allez donc un lundi après-midi réclamer une pièce d’Etat-Civil à la mairie. Ou faire une réclamation au sujet d’un parking concédé à une société privée qui pratique les prix qu’elle veut, pour des emplacements prévus pour abriter des nains, voire à propos de réparations urgentes à faire à certains endroits de la voirie municipale…

Si l’Education Nationale, les contrôleurs du Travail (1) et le service de Répression des Fraudes manquent de bras, les mairies, elles, ne souffriront jamais, au grand jamais, d’une quelconque pénurie.

C’en devient, d’ailleurs, une plaisanterie nationale, de comptoir certes, mais avec quelques raisons : savez-vous combien il faut d’employés municipaux pour planter un arbre ? Six. Un qui conduit le camion, un qui creuse, un qui tient l’arbre, un qui donne les ordres et un qui arrose…ce qui fait cinq.

Et le sixième alors ?

Le sixième c’est celui qui contrôle.

Comptez donc le nombre d’employés de mairie de votre commune.

Et questionnez-les sur le rythme de travail qui leur est imposé ?

DEPUIS 220 ANS

Or donc, pourquoi ce problème-ci découle de notre système électif ? Tout simplement parce que chaque élection génère de nouveaux obligés, qu’il faut bien récompenser du zèle manifesté durant la campagne.

Et c’est fou l’importance des familles nombreuses que comptent les zélés agents électoraux.

Le clientélisme que voulez-vous…

Il est bon de préciser, évidemment, que cette manière de faire se rencontre autant à gauche qu’à droite.

Un peu donc de clientélisme par-ci, un peu de favoritisme par-là, n’a jamais tué la République. Elle vit comme ça depuis bientôt 220 ans.L'ennui, c'est qu'il grève les finances...ce qui fait grimper et les impôts, et le coût de la vie du contribuable puisque le chapitre salaires d'une collectivité locale est le plus lourd à supporter. Sans oublier les abus que le statut, sinon autorise, du moins porte à pratiquer.

Comme tous les partis ont des obligés et vivent des situations semblables, les mauvaises langues vous diront que vous ne verrez jamais l’Assemblée Nationale, créer une Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives...en matière d’emplois communaux…

PARACHUTES

Enfin, que dire du choix des candidats eux-mêmes, et que les électeurs ont à leur disposition ?

Certes, nombre de ces candidats sont plein de bonnes intentions, de qualités vraies, voire même de sincérité véritable.

Néanmoins que dire de toutes ces bonnes choses et de ces braves gens eux-mêmes, une fois élus, et après six ans de trempage dans un Système, économique gouverné par l’argent qu'on le veuille ou non, c’est-à-dire l’avidité, le mensonge, le vol manifeste, la débrouille et l’irresponsabilité au bout du compte ?

Or donc, les élections ne sont pas un piège à benêts

Non. Elles sont juste un système (le moins mauvais de tous disait Churchill, ce qui n’en fait évidemment pas du tout le meilleur) où les pièges abondent, et rares sont ceux qui les évitent.

Il est vrai qu’au niveau local on vote plus pour un homme que pour une étiquette. Voire.

Ces dernières élections nous ont montré le contraire.

Certes, on a voté souvent pour l’homme.

Néanmoins, les parachutés issus de divers partis n’ont pas manqué...tout en récusant leur parachutage.

N’ont pas manqué non plus, les commentaires hautement instructifs, après et avant vote.

A mourir de rire, il est vrai…pour n’en pas pleurer une fois de plus.

Car c’est là que se posent les vraies questions.

Ainsi, les majoritaires au plan national qui ont perdu, ont précisé qu’il ne s’agissait pas d’une vote sanction, mais d’un vote inquiet, voire impatient…alors que les vainqueurs de l’opposition nationale ont affirmé, eux, et péremptoirement, que la sanction était bel et bien assénée par le peuple en colère.

Qui croire lorsque des deux côtés se disent satisfaits ?

Soit d’une victoire, ce qui va de soi, mais également, d’une défaite qui, aux dires des perdants, est due aux craintes des électeurs ou, au pire, à leur naïveté à l’égard des promesses des gagnants.

Comme si, d’ailleurs, promesses et mensonges n’étaient le fait que des uns et pas des autres.

Vous savez ce que disait Paul Valéry de la politique ?

’La politique, disait-il, c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.’’

Et Henri de Montherlant, lui, avait compris que ‘’La politique c’est l’art de se servir des gens’’…et, manifestement pas, de les servir.

Tandis que Voltaire qui s’y connaissait plutôt bien disait, lui que ‘’La politique est l’art de mentir à qui il faut, quand il le faut.

Plus inquiétant, Georges Orwell lui, auteur de l’effrayant ‘’1984’’, nous a avertis : ‘’Le langage politique est destiné à rendre vraisemblable les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que du vent.’’

Comme disait Charles Pasqua lui-même : ‘’En politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.’

Tandis qu’Edouard Herriot, ancien et célébrissime maire de Lyon qui s’y connaissait autant en politique qu’en gastronomie lyonnaise, notait que ’’La politique c’est comme l’andouillette, ça doit sentir la m…mais pas trop’’.

Terminons donc par Clemenceau, le ‘’Père la Victoire’’ de la guerre de 14 : ‘’En politique on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables.’’.

Et pour rêver un peu ‘’La politique c’est servir son prochain’’, a dit Vaclav Havel, âme de la révolution de velours en Tchécoslovaquie.

Il y croyait ferme.

Il en est quelque peu revenu depuis.

7 MILLIONS DE PAUVRES

Alors ?

Quel rapport de toute cette politique avec le pouvoir d’achat, la pollution universelle et les scandales financiers,

Direct chers amis, direct.

Qui nous promet, nous a promis, et nous promettra encore, que les pauvres vont devenir sinon riches du moins très à l’aise alors que l’actualité et le panier de la ménagère nous prouve le contraire tous les matins ?

Et que nous nous dirigeons, selon les chiffres du BIT tout de même, vers une population de…7 millions de pauvres, ce qui fait que la France du XXI° siècle s’achemine à vitesse grand V, vers la France du… XIX°… ?

Et que le France éternelle se situe au dernier rang des pays européens dans la lutte contre le stress dû au travail précaire, au travail sous payé, au travail dévalorisé par ceux-là même qui nous promettent de le revaloriser…si les travailleurs acceptent la disparition de la législation du Travail elle-même?

Qui nous promet que les OGM made by Monsanto via les USA, La Chine et l’Amérique du Sud, ne rappliqueront jamais chez nous alors que nous en boulottons déjà des tonnes qui entrent en France dans les cales des flottes de bateaux chinois et sont intégrés dans toutes sortes de produits alimentaires qui ne le mentionnent même pas ?

LOCAL ET NATIONAL MEME COMBAT ?

Certes, certes, l’on pourra toujours dire que les élections locales n’ont rien à voir avec la politique nationale. Et qu’au niveau national et local le combat n’est pas le même.

Alors pourquoi, côté majorité, et quand tout va bien, l’on nous susurre que la preuve est faite que les beaux résultats au plan local, confirment l’accord du peuple français tout entier et de son président…au plan…national?

Et pourquoi, quand tout va mal, le parti d’en face nous clame-t-il que la preuve est ainsi, et aussi, faite que le peuple français manifeste ainsi sa désapprobation de la politique au plan…national ?

Et puis dernier souci des électeurs moyens que nous sommes, en tous cas de certains : depuis que le monde est monde, depuis que les dirigeants et possédants, dirigent les possédés, ou plutôt les dépossédés, depuis donc que les promesses pleuvent sur le bon peuple instamment prié d’y croire, comment se fait-il donc qu’avec le temps, les choses ne cessent de changer…mais en pire.

Qui ment ?

Et qui prend les électeurs pour des imbéciles ?

Les meilleurs, ou les pires, pièges ne sont pas ceux que l’on croit.

Ce vieux paysan avait raison : les électeurs sont comme les touristes qui font la route des vins, quand ils les ont tous goûté, ils ont la gueule de bois.

 

(1) Une entreprise française est, en théorie, contrôlée une fois tous les…dix ans…

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