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Tibet (bis): courage, fuyons...!

Nous écrivions, dans le précédent article, que si les terres du Tibet avaient la chance de recéler des réserves de pétrole, les puissances occidentales observeraient probablement une tout autre attitude à l’égard de la Chine. Et nous citions l’exemple de leur immobilité complaisante au Soudan, où le pétrole jaillit quasiment à flots, assez en tous cas pour intéresser les intérêts qui y sont liés et Dieu sait s’ils sont nombreux.

Correction nécessaire : nous citions aussi le fait que la Chine ayant mis les pieds à Khartoum, il n’était donc plus question d’intervenir pour sauver le Darfour, car les Chinois ont là-bas pas mal de longueurs d’avance sur les Américains, les Anglais et les Français, en payant en armes claquantes et percutantes, les hydrocarbures dont l’immodéré usage fait grimper le taux de croissance de l’Empire du Milieu.

Nouveauté : dans le droit-fil de toute cette affaire, il se trouve que nous avons deux bonnes informations relativement bonnes à porter à votre aimable attention.

 

La bonne est qu’on a, eh oui, trouvé du pétrole au Tibet.

Exactement à environ 200 kilomètres de Lhassa et pas qu’un peu, des milliards et des milliards de mètres cube de pétrole mais également de gaz.

Ououououaouh ! ! ! ! clamerez-vous, enfin peut-être, voilà une raison qu’elle est bonne et qui va inciter les Occidentaux à intervenir, humanitairement bien sûr, en faveur, et pourquoi pas, d’une (même très relative) libéralisation des contraintes et autres oukases imposés aux Tibétains.

Voilà pour la bonne nouvelle.

La mauvaise, eux, eh bien, c’est… la même.

En effet comme le pétrole en question se trouve et restera définitivement entre les mains des Chinois, les Tibétains n’en profiteront (même pas) goutte, et les fils du Ciel n’y trouveront que des avantages et des moyens de faire grimper encore plus leur fameux et sempiternels taux de croissance à deux chiffres et de creuser un peu plus le fossé entre les riches et les pauvres.

Les Tibétains se retrouvant eux les plus démunis parmi les crève la faim.

COURAGE FUYONS !

Pendant ce temps, les vertueux occidentaux continueront à inventer des moyens de rétorsion du genre des épinglettes qu’arboreront, avec une témérité folle, les athlètes participant aux Jeux et tous les courageux du monde politico économico médiatique, lesquels épinglettes clameront bien haut :’’ Pour un monde meilleur’’.

Vous vous rendez compte de l’audace ?

S’opposer ainsi, avec cette violence et cette force inouïes à la sauvagerie mandarine…on en reste pantois d’admiration.

Oser clamer à la face du monde et afficher en public son désir que le monde devienne meilleur, ne vous rendez-vous pas compte qu’à le seule lecture d’une pareille téméraire sentence, chacun comprend immédiatement qu’il ne peut s’agir là, d’évidence, que de la vigoureuse condamnation du génocide tibétain ?

D’ailleurs, les Chinois qui, eux, ont très très bien compris, en tremblent fort, très fort même…de rire.

Courageux mais pas téméraires nos dirigeants, nos intellos, nos sportifs.

Courage, certes, soyons fermes bien sûr, mais fuyons les décisions un peu hâtives, les emballements du cœur, au Diable les choix un peu émotionnels. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, n’est-il pas ? Place au réalisme. A la realpolitik comme on dit. Politique faite de bons sentiments affichés mais fortement sous tendus par des calculs bien crades.

Courage fuyons nos responsabilités en quelque sorte.

Vous pensez bien qu’outre les intérêts, suprêmement légitimes de toutes les entreprises industrielles, il importe de ne pas oublier ceux des sponsors. Vous ne voulez tout de même pas que ces malheureux sportifs sponsorisés soient les victimes indirectes du désintérêt des sponsors

Il est tout de même une chose qu’aucun medium n’a trouvé opportun de rappeler.

Les journalistes oublient, très curieusement d’ailleurs, de rappeler que durant près de 25 ans, l’Afrique du Sud avait été exclue de TOUS les Jeux Olympiques, mais également de TOUTES les compétition,s sportives internationales, pour sa politique d’apartheid, de racisme, de violence à l’égard des majorités et des minorités.

A l’époque, il fallait chercher longtemps pour trouver plus facho et plus raciste qu’elle. Mais ne peut-on en dire autant d’un pays qui use de toute sa puissance pour contraindre une minorité, importante tout de même, à ne plus pratiquer sa religion sauf celle que tolère et contrôle le pouvoir, à oublier sa culture et, pire, si l’on ose, à ne plus parler sa propre langue ?

Si l’on peut parler d’apartheid, c’est bien dans le Tibet d’aujourd’hui.

Pourtant, nos édiles, jusqu’au plus haut niveau, en se contorsionnant sans craindre le ridicule qui, décidément n’est plus du tout meurtrier, trouvent qu’il faut composer, ne pas s’énerver, comprendre, bref, collaborer gentiment avec ces réalistes hommes politiques chinois si…civilisés du point de vue économique.

PANTALONNADES

Et ces pantalonnades nous remémorent un chouette précédent.

Lorsque, vers le milieu des années 80, les américains décrétèrent un embargo quasi-total à l’égard de cette même Afrique du Sud, le gouvernement de ce pays répondit en menaçant de ne plus exporter de chrome (Son monopole mondial) vers les USA et l’Europe, ce qui calma illico nos courageux, mais pas téméraires, hommes politiques et industriels qui des lors trouvèrent, comme c’est curieux, tout plein d’excuses au gouvernement de Pieter Botha.

Enfin, lors du passage dans la capitale, nos aussi courageux journalistes ont trouvé très opportun d’interviewer les Chinois de Paris qui, on les comprend évidemment, n’ont pas apprécié les actions anti-Pékin mais au nom de…la liberté d’expression.. totalement inexistante en Chine, avec l’aide fort active de Google et Yahooo, en plus.

Dommage que ces mêmes journalistes n’aient pas fait profiter de leurs micros trottoirs les Tibétains, également à Paris, dont les frères de sang se font tabasser et massacrer depuis 50 ans.

Bof…pantalonnades…

Enfin, on oublie, dans tout cela, que personne non plus ne s’est posé la question de l’opportunité de l’existence même des dits J.O.

Plus haut, plus vite plus fort, telle est leur devise n’est-il pas ?

C’est drôle tout ça. Pourquoi n’existe-t-il pas de Jeux Olympique de la gentillesse, de la modestie, de l’humilité, de la serviabilité ?

Le sport, bien sûr, nous on aime.

Mais celui qu’on tâche de pratiquer, en commençant par la marche, la rando, ou le vélo, tout simplement.

Mais aller perdre ses dimanches à hurler dans un stade, en pratiquant ledit sport, par demi dieux interposés, très peu pour nous.

Alors, baver d’admiration ( compris devant la télé) devant des gugusses qui luttent les uns contre les autres tout en étant copieusement nourris par des sponsors qui tirent toujours les marrons du feu, cela nous rappelle un peu trop les disputes des cours de maternelles du genre, c’est moi que je suis le meilleur.

Les jeux du cirque, encore et toujours.

Depuis 5.000 ans, la civilisation a drôlement avancé ne trouvez-vous pas ?

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