Ben voilà…
Y plus qu’à…
Après une bonne quinzaine de trouille, enfin pour ceux qui avaient quelques économies à gauche (oh pardon…), on se sent, tout d’un coup pleinement rassuré.
Les responsables ET coupables de ces abominables magouilles et combines, qui leur ont permis de s’enrichir sur le dos des pauvres de la planète entière, ces affreux, ces galeux, ces profiteurs, ces nantis disons le mot, vont être vigoureusement recherchés, traqués jusque dans leurs châteaux ces infâmes repaires dorés de ploutocrates repus, en un mot ils vont être convoqués devant l’impitoyable justice, et sévèrement punis.
Ah mais… !
On vous l’a dit : comme on nous a appris qu’il ‘’fallait que…’’, eh bien y a plus qu’à…
Non mais alors…
Quoi ?
Vous rigolez ?
Vous n’y croyez pas ?
LIBERAUX ET BOLCHEVIKS
A dire vrai, nous non plus…
Parce que, tout de même, croire ou plutôt faire croire que ce sont seulement quelques ignobles qui sont coupables de cette catastrophe (pour les contribuables du monde entier et pas seulement les américains) qui devront être découverts, démasqués et emmenés, manu militari et la corde au cou, devant la justice quasi populaire, c’est vraiment, mais alors vraiment, nous prendre pour des crétins des Alpes.
Car, jusqu’à présent et depuis des décennies, des siècles voire des millénaires, qui mène le monde sinon le fric ?
Et qui fait ami ami avec ceux qui détiennent les cordons de la bourse, sinon les hommes politiques, dans quelque régime que ce soit ?
Certes, n’attendez pas de nous que nous fassions le procès de nos grands chefs à nous, qui s’affichent, enfin, s’affichaient jusqu’à ce que les sondages leur montrent qu’il valait mieux ne pas irriter trop leur propre électorat, avec les nantis les plus argentés, et ce pour une simple raison.
En effet, droite et gauche, démocrates et républicains, libéraux et bolcheviks, royalistes, impérialistes, dictatoriaux et égalitaristes de toutes obédiences, ne nous ont-ils pas tous archi montré et démontré, par leurs pratiques, que les pouvoirs financier et politique étaient intimement, viscéralement liés ?
Et qu’il était absolument impossible que l’un puisse aller sans l’autre, le politique, en outre, ne mettant en œuvre que ce que l’économique lui dictait suivant le principe tout bête qui veut que ‘’celui qui paye commande ?’’
Alors ?
En appeler, le menton virilement levé, aux très hautes, aux suprêmes valeurs éthiques, voire morales tant qu’on y est, en affirmant que les coupables seront recherchés et punis, ne donne-t-il pas envie de rigoler ?
Avant, évidemment d’en pleurer ?
Car cette manière de présenter le problème et sa miraculeuse solution, imaginée par les maîtres du monde, a de quoi nous faire furieusement gamberger.
Qu’il nous soit donc permis de poser quelques questions.
‘’GOLDEN HELLOS’’ ET ‘’GOLDEN PARACHUTES’’
Que dire des 400 et quelques milliardaires qui sont les véritables dirigeants de notre système économique mondial ?
N’y aurait-il pas parmi eux, et par pur hasard, quelques uns de ces coupables, très faciles à alpaguer d’ailleurs, vu que leurs manières ostentatoires de s’en mettre plein les poches, ont été, de toujours, vigoureusement encouragées et encensées par le monde politique dans son entier ?
Ces super nantis là, sont-ils de parfaits inconnus pour les politiques qui réclament aujourd’hui leur tête ?
Et cet ardent, et tout nouveau, désir, de faire rendre gorge aux profiteurs, n’est-il pas un peu subit, voire suspect, compte tenu des dizaines et dizaines d’années durant lesquelles les pratiques douteuses ont eu largement le temps de creuser le cloaque dans lequel nous (et pas eux) commençons à barboter et ce au vu et au su de tout le monde, politique en premier lieu ?
Que dire de ce copinage permanent du financier et du politique et ce mépris du commun peuple, éternellement convié, pour le consoler de son éternelle poursuite d’une éternelle promesse d’un pouvoir d’achat éternellement défaillant, à admirer de loin les fastes du petit monde économico politico médiatique, gavé, repus et auto satisfait?
Que dire des ‘’golden hello’’, ces super primes des PDG, choisis dans le sérail et entrant dans les multinationales ?
Que dire des ‘’golden parachutes’’, ces autres super primes encaissées par les mêmes patrons lorsque, après quelques années de direction incohérente, mais pas pour les actionnaires, lesdites entreprises étaient laissées en faillite ?
Que dire de ces primes ? Des primes à l’efficacité ou aux nombreux copinages ?
Et que dire de ce juteux jeu de chaises musicales, qui permet aux ex ministres et/ou hauts fonctionnaires, d’aller pantoufler dans le privé, et/ou d’en revenir, à des salaires mirobolants légitimés par les seuls carnets d’adresses enrichis par leurs divers passages dans tous les secteurs de cet immense club de copains ?
Ou de coquins ?
Enfin, que dire de cette solution miracle qui consiste à diviniser désormais le secteur public qui va devoir assumer les pertes…du secteur privé précédemment divinisé puisque seul pouvant générer les gains…pour ceux qui savaient en profiter ?
N’est-ce pas une bien commode manière de privatiser les gains et de collectiviser les pertes ?
Que dire pour en terminer des propos de la patronne des patrons, Mâââme Laurence Parisot qui nous a dit, sans rire, que cette crise est très grave et qu’il allait falloir prendre des mesures tout aussi graves, vu qu’elle a toujours considéré le SMIC français comme ‘’somptuaire’’…alors que l’INSEE, qui calcule quelquefois juste, vient, justement, de faire passer dans la catégorie des réellement pauvres les…SMICARDS ?
Restent deux certitudes : une, c’est que nous sommes dans la mouise, deux, que c’est nous qui, comme à l’accoutumée, allons payer pour en sortir.
Et pour en sortir non seulement nous, mais ceux qui nous y ont plongés.
Sérieux tout çà ?
N’avez-vous pas envie d’en rire ?
Avant d’en pleurer ?
Bon.
Alors voilà.
Y a plus qu’à.
GRATUIT A VIE
Au fait, et juste pour dire, au cours de l’avant-dernière de l’émission ‘’C dans l’air’’, les intervenants, TOUS les intervenants, nous ont dit, pourquoi, petit a petit b, le Sénat ne servait à…rien. Ou, au moins, à 90, 95%.
Mais aussi que ce service quasi nul était payé en moyenne 10 à 15.000 euros par mois à 250 bienheureux, pour un travail pour lequel aucune obligation de…présence au boulot n’est demandée.
Chouette non ?
Le plus heureux dans l’histoire ?
Le président de cette auguste assemblée qui lui aura, comme d’hab, une retraite réellement dorée : 10.000 euros par mois, un adjoint et une secrétaire, un appart de 200m2, une voiture et un chauffeur, tout ça gratuit et à vie.
C’était juste un tout petit exemple de quelques misérables économies qu’en temps de vaches maigres il ne serait pas inutile de faire.
D’autant que les sénateurs sont protégés par un article de la Constitution qui impose de leur demander leur avis pour tout ce qui concerne…le Sénat.
Moyennant quoi, lors de la dernière révision de ladite Constitution il y a quelques semaines il n’aurait pas été tout à fait inopportun de la réviser pour tout de bon…
Mais entre les paroles, les promesses -on appelle ça comme ça-, et les actes, il y a le large fossé qui sépare l’illusion de la réalité.
Or, comme nous vivons une époque ou le virtuel est devenu une manière de vivre n’est-ce pas… ?