On y est.
Il y a belle lurette qu’on vous dit sur ce blog, bêtement on vous l’accorde, que le monde ne connaît qu’une vraie crise, celle qui oppose les riches aux pauvres.
Ce que nous sommes en train de vivre, pardon, de commencer à vivre, en est la matérialisation la plus évidente. Du moins pour les pauvres et, peut-être, du moins on le souhaite, quelques riches.
Certes, les censeurs les plus experts en matière de salvatrice modernité ,de Progrès triomphant et de nouvelle morale, nous accuserons de populisme, mais si c’est du populisme que de répéter ad vitam que les plus forts ne le sont qu’en raison du fait qu’ils prospèrent aux dépens des plus faibles, alors d’accord, nous sommes de vilains populistes.
Ce qui nous permet, d’ailleurs, de suggérer une solution.
Très populiste on vous l’accorde, mais totalement raisonnable excusez du peu, cette solution de cette crise dont les puissants nous promettent qu’ils vont nous en sortir, en cachant soigneusement que c’est avec notre sueur et nos douleurs (1) qu’ils vont le faire.
Alors ? Laquelle ?
Eh bien rappelez-vous, nous l’avons déjà dit mais il est toujours rafraîchissant de le répéter : c’est le moment de se souvenir que nous vivons dans une civilisation judéo-chrétienne puisque notre président est tout de même chanoine du Latran et la France la fille aînée de l’Eglise catholique.
Par conséquent, c’est le moment de mettre en pratique ce qui est, pardon, ce qui est censé être, le fondement de notre société dite civilisée, savoir le principe qu’évoquait Jésus lui-même :, ‘’Aimez vous les uns les autres’’, ou ‘’aimer son prochain comme soi-même’’.
Quel homme d’église, quel homme politique confit en dévotion laïco-républicaine, quel patron paternaliste oserait ne pas approuver un tel programme ?
FAIRE DE L’ ARGENT AVEC DE L’ ARGENT
Vous avez dit programme ?
Ben oui.
Le monde est actuellement dirigé par 4 à 500 milliardaires, qui pèsent, ensemble, environ dix mille milliards de dollars, c’est-à-dire dix fois plus que les liquidités que les états injectent actuellement dans les banques pour regonfler leurs portefeuilles, en clair, les récompenser de nous avoir copieusement volés.
Ajoutons à cette somme, dix à vingt fois plus de liquidités qui représentent la fortune cumulée des quelques trois à cinq millions cette fois, de millionnaires de plus en plus nombreux à s’en mettre plein les poches depuis l’émergence de la Russie et de la Chine.
On arrive donc à la somme rondelette de 300 à 400 mille milliards de dollars…
Le monde, c’est-à-dire le vrai monde des vrais gens, des pauvres pour tout dire, est peut-être en crise, mais la solution est à portée de main.
Car il faut savoir que ces monstrueuses liquidités ne sont pas, dans leur grande majorité, créatrices d’emplois mais exclusivement consacrée à spéculer pour, sans cesse, arrondir le bas de laine des heureux propriétaires.
Comme le disait un député hier matin : les avoirs et mouvements financiers ne développent pas mais pèsent sur la vraie économie, seule créatrice d’emplois, de richesses…partagées, pas beaucoup, et d’équilibre social assez instable.
THATCHER, REAGAN,BUSH...ET LES AUTRES.
Ce qui devait arriver arriva : en suivant l’ultralibéralisme de Mme Thatcher, de Ronald Reagan, de la famille de G.W Bush et de tous leurs copains du pétrole, de l’informatique et de la grande distribution, la spéculation n’a fait que ‘’faire de l’argent avec l’argent des autres’’ en ne créant aucune richesse palpable et nous a amené, directement, dans le trou.
Les économies occidentales, celles-là mêmes sur lesquelles les financiers internationaux ont construit leurs colossales fortunes, ont été , à force de délocalisations et de saignées en personnels donc de désindustrialisation, démantelées par ceux-là même qui prêchaient pour des taux de croissance illimités et nous racontaient qu’eux seuls la rendait chaque jour plus forte .
La logique, économique tout simplement, voudrait donc qu’au lieu de se préparer à taper dans le portefeuille des plus pauvres, et en nationalisant maintenant pour tout redonner ensuite au privé, il vaudrait mieux cette fois aller chercher des liquidités, simplement là où il y en a largement de reste, dans la poche des plus riches.
Ce qui ne gênera en rien les investissements mais, par contre, tous les mouvements spéculatifs qui creusent les déficits, des richesses indues et suppriment les emplois.
Chiche ?
Sauf, eh oui, qu’en période de crise, les riches deviennent, par miracle, plus riches et les pauvres plus pauvres.
Tout simplement parce que, pour leur permettre de devenir plus riches, personne dans le monde politique, ne s’avisera de toucher à ses amis…les riches.
La crise résultat d’un manque d’amour chrétien ? Ahhh...l'amour, toujours l'amour...
Oh, je me permettrai seulement de citer ce qu’a dit une distinguée journaliste de 67 ans, pas du tout bolchevique mais juste un chouia à gauche, Mme Barbara Ehrenreich, qui écrit régulièrement dans le New York Times, à propos de la crise : ‘’Les coupables désignées de la crise financière ? La cupidité et sa sœur roublarde la spéculation.’’
On précise, point de sentiments religieux là-dedans, simplement de l’humaine logique.
Alors ?
Le député cité plus haut nous le dit : ‘’Il ne s’agit pas de combler les trous creusés par des coupables qui seront ainsi amnistiés et de perpétuer le même système qui nous a emmenés à la faillite. Il faut carrément changer de système’’.
On voit clairement se dessiner certaines caractéristiques du ‘’nouveau’’ système en question promu par le soudain clairvoyant élu: il devra contrôler le fric, moraliser les flux financiers, voire, au mieux, être plus égalitaire en mettant en avant les travailleurs, l’Homme quoi, plutôt que les profits.
Chouette non ?
DU BEURRE OU/ET DES CANONS?
A cela près que ces idées de gauche, plus…disons vaguement chrétiennes que celles d’en face, n’ont pas du tout été respectées par…toutes les gauches.
Et non seulement par les socialistes chamallows de chez nous en premier, mais jusqu’aux gauches les plus extrêmes, soviétiques pour tout dire, chez qui les élites du régime avaient droit aux douceurs byzantines des tartines de beurre, alors que le populo bossait pour fabriquer des canons.
Les téléspectateurs et électeurs américains penchent aujourd’hui vers Obama, plutôt à gauche ?
On les comprend mais ce qu’ils ne comprennent, c’est que toutes les révolutions de l’Histoire, y compris les plus violentes, ont toujours été récupérées par les nantis, d’ailleurs remarquablement doués pour la métamorphose et le retournage de vestes.
Dernier exemple : Madame Lagarde, notre ministre des Finances déclare superbement que les coupables, y compris les plus haut placés, devront payer…en oubliant au passage qu’il y a quelques mois, commentant l’augmentation du coût du pétrole, elle n’a rien trouvé de mieux que dire à l’intention des travailleurs et en particulier des…plus pauvres :’’Ils n’ont qu’à y aller (au travail) en vélo…(1)’’.
En oubliant aussi que son propre gouvernement, président en tête, a été élu sur un programme prenant pour modèle…le système ultralibéral américain…avec lequel qui il tâche aujourd’hui désespérément, et avec forces acrobaties verbales, de prendre ses distances…
Alors, croire que les uns sont meilleurs que les autres (2) et que les hommes vont, soudainement, construire une civilisation vouée à l’homme et non au fric, revient à soigner un cancer avec un cachet d’aspirine.
Que ferions-nous, nous ?
Allez ! On tente encore une invraisemblable suggestion, une incroyable horreur qui nous est propre, mais qu’on assume très allègrement ?
On y va.
Or donc, résoudre la crise est possible. Il faut et il suffit de changer totalement les règles. C’est-à-dire prendre notre monde construit sur la haine et le construire entièrement sur l’amour.
Totalement invraisemblable ? Absolument irréaliste ?
Ben voilà. C’est donc évidemment voué à l’échec.
Vous voyez ? On vous l’avait bien dit…
Maurice CARON
(1) Comme disait Churchill en 40 pour doper les Anglais : avec les douleurs et la sueur…des autres
(2)…en oubliant d’ailleurs au passage que la langue française conseille de dire à vélo et non en vélo. Il est vrai qu’on ne peut être expert financier et linguistique tout à la fois. Comme disait Marius à Olive, ‘’à force de vouloir grimper trop haut, on finit par ne montrer que son derrière…’’
(3) Une preuve ? Obama et Mc Cain veulent, tous les deux, pour venir à bout de la crise, prendre exemple, voire comme conseiller particulier…Waren Buffett, l’homme le plus riche du monde qui, actuellement, achète tout au plus bas pour engranger des gains records une fois la crise passée…ou supposée l’être. Belle mentalité non ?