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''LA'' CRISE: SALUT A DROITE OU A GAUCHE?

Il va falloir changer le système.

Juré craché, on ne trouve aujourd’hui personne, je dis bien personne, qui ose dire le contraire. La gauche, la droite, le centre, les pauvres, les classes moyennes, les politiques, les économistes, chacun y va de son refrain,  en fait de ses incantations, plaidant pour un retour aux règles démocratiques devant guider les peuples et les nations, en les défendant contre l’avidité du grand capital.

Même les…capitalistes invétérés s’y mettent.

C’est dire…

Enfin pas tout à fait quand même. Mâââme Laurence PARISOT, vous savez cette brave patronne des patrons qui dirigent la France, a tenu à préciser que la prise de participation de l’Etat dans le capital bancaire, c’était normal et bon à prendre, mais point trop n’en faut. En clair, dès que la situation sera stabilisée, retour à la case départ. Pas question de laisser les fonctionnaires et les politiques diriger les patrons. Non mais...

Privatiser les gains, d’accord, mais à condition, comme cela a, d’ailleurs, toujours été la règle, de collectiviser les pertes…et, on vient de le voir, en allant chercher dans les poches des contribuables l’équivalent du fric que les banques ont dilapidé…enfin, dilapidé, c’est beaucoup dire car cet argent n’a pas disparu en fumée, mais, mathématiquement, est bien tombé dans la poche de quelques uns non ?

INVENTIFS, INTELLIGENTS, DYNAMIQUES…

Hier après-midi, une émission sur la 2, chez Guillaume Durand, nous disait, de façon très rassurante, que pour créer des emplois, il fallait bien qu’existent des créateurs de richesses, c’est-à-dire, des gens inventifs, entreprenants, intelligents, dynamiques et tout et tout, qui montent des boîtes, procurent du travail et, c’est bien le moins, puissent être…riches et même beaucoup, non ?

Beau raisonnement, sauf qu’à l’émission en question, où une pépète chef d’entreprise à boucles d’oreille en diamant, donnait des leçons de libéralisme à visage humain à la pauvre Arlette Laguillier, l’animateur a oublié de souligner que la grosse richesse des uns provient, très exclusivement, de la grande pauvreté des autres.

Et qu’en tout bon libéralisme, un patron riche ne peut être compétitif que si ses employés lui coûtent moins cher qu’à ses concurrents. Cf. les SMIC (et retraites accessoirement) qui perdent de leur pouvoir d’achat au fil du temps.(1)

Et que cette course au prix de revient minimum, se traduit, en spirale descendante, par salaires en baisse, désindustrialisations en série, dégraissages massifs, plans sociaux bidons, délocalisations en masse, chômage généralisé dans les pays riches et paupérisation grandissante des nations occidentales .

Mouvement qui finit par nous conduire droit à la situation actuelle où nous assistons à un renversement complet des courants économiques, à savoir un appauvrissement des pays naguère plus riches et un enrichissement, très relatif mais bien réel, des pays naguère les plus pauvres…sans pour autant que l’ ‘’enrichissement’’ des miséreux leur permette de mener une vie décente.(1)

Certes, le discours actuel qui consiste à dire que si les états n’avaient pas volé au secours des banquiers, la crise serait plus grave.

Il est vrai qu’en 1929, les politiques et économistes ultralibéraux ont froidement laissé tomber les banques et, comme les Américains vivaient déjà à crédit, moins de dollars a signifié bien vite moins de crédits, moins d’investissements, puis moins de production et, en fin de compte, plus rien du tout et c’est le pays, puis le monde entier, qui ont été condamnés à la soupe populaire, du moins pour 95% des populations, les super riches ayant toujours de quoi subsister nous pouvons, sur ce point, leur faire totalement confiance.

PAR LA FENETRE

Fait très intéressant, il faut d’ailleurs noter que ces ultralibéraux de l’époque avaient, encore, une vraie morale.

Partisans acharnés de la loi du marché, ils sont restés fidèles à leur doctrine et ont raisonné ainsi : ‘’Le marché est incompétent, les bons à rien n’ont qu’à crever.’’.

Nombre de banquiers, réellement ruinés, ont pris la formule au mot et ont…sauté par la fenêtre ce qui, au-dessus du dixième étage, a une mortelle et définitive signification.

A l’époque, on avait encore un peu de… morale.

L’actuelle ‘’morale’’ relative est passée par là.

Aujourd’hui, toute honte bue, les patrons faillis sont rentrés à la maison et les autres, amoureux du secteur privé, encore moins honteux, ont, sans barguigner tendu la main au secteur public, pourtant haï, détesté, accusé de tous les maux et ce depuis la Révolution Française.

Et ils ont empoché.

Mais, ayant encore moins de morale que l’on pourrait penser, ils empruntent, en fait ils prennent aux contribuables, et dans tous les pays du monde, seront les seuls à contrôler cette manne inespérée, ce qui leur permettra d’en faire ce qu’ils voudront, comme avant la crise.

En fin de compte, ils rembourseront…s’ils le peuvent, et si l’argent prêté sera en mesure de rapporter quelques dividendes supplémentaires, ce qui n’est en rien une obligation puisque absolument aucune garantie n’a été réclamée par les politiques à leurs amis banquiers et entrepreneurs.

Il sera toujours possible à ces derniers, dans quelques années, d’invoquer n’importe quel motif économique ou autre pour échapper à leurs responsabilités de rendre ce qui leur aura été prêté…à fonds perdus.

On en reparlera.

LE PARADIS ? A DROITE OU A GAUCHE ?

Pour terminer je voudrais vous faire part d’un assez impressionnant raccourci entrevu sur la 5 et Arte, à quelques heures d’intervalles, samedi dernier, lequel raccourci démontre en textes et images, à quoi se réduisent les causes de la crise et le fait qu’aucun espoir ne puisse être envisagé pour en sortir un jour.

Un documentaire de plus d’une heure a été consacré à la vie sur ‘’LE’’ super porte-avions américain de dernière génération.

Un engin totalement ébouriffant. Une puissance de frappe transportable (80.000 tonnes) des USA au Moyen Orient en un clin d’œil, bourré de technologies méga coûteuses, et capable de ‘’faire le boulot’’ de vingt engins du même genre durant la dernière guerre.

Le coût ? Quand on aime n’est-ce pas, on ne compte plus ;

Il faut dire que les USA ne savent plus quoi faire pour dépenser l’argent de contribuables patriotiques jusqu’aux sourcils et tout contents de commander au monde entier…y compris en acceptant de vider leurs poches pour rester les meilleurs.

Or donc, ce genre de joujoux a été baptisé d’un nom très évocateur, celui d’un vrai héros US celui-là : Ronald Reagan.

Eh oui. Celui-là même qui, suivant la voie largement ouverte par l’ultralibérale forcenée Margaret Thatcher, a mis les USA sur la voie de l’efficacité, de la rentabilité, de la déréglementation, de la…profitabilité donc…de la crise.

Les Ricains ont toujours adoré : ils ont élu un cow-boy (en apparence évidemment), qui leur a dit qu’ils allaient éternellement dominer le monde, en brûlant tous les ‘’communistes’’ et surtout tous ceux qui pouvaient ressembler à ce genre de dangereux terroristes, et en confiant leurs vies à la loi du marché.

Le Paradis à droite toutes au fond du couloir…

C’est ce qu’ils ont fait.

En face ?

Ben oui, qu’ont fait, en matière de bonheur humain, tous ceux qui pouvaient ressembler quelque peu à ces affreux bolcheviks, les démocrates-chrétiens, sociaux-démocrates, même socialistes…voire les communistes eux-mêmes ?

C’est vrai au fond, beaucoup étaient en droit d’espérer qu’un régime totalement opposé à l’horreur ultralibérale, aurait pu leur donner quelque espoir de vie meilleure.

Hélas, un autre documentaire nous a conté, par le menu, ce qu’a été le communisme mis en pratique par des marxistes pur sucre : massacres pour la prise du pouvoir, flicage des citoyens de base, suppression des libertés publiques, déplacements de populations, persécutions, re-massacres, bref, au final, environ, 80 à 100 millions de Russes, on ne sait plus très bien, assassinés par d’autres Russes.

Pire, le bon petit père des peuples, Joseph Staline, on ne le savait pas, avant d’être le sauveur de la Russie, a commencé sa carrière, de massacreur disons le mot, en étant, tout simplement, gangster de bas étage, violeur, extorqueur, tortureur, voleur, il a commis hold-up sur hold-up, vols de grands chemins et braquages de banques, bref, plus affreux que lui tu meurs…et ce, avec une bizarre complaisance de la police tsariste. Comprenne qui pourra.

La droite nous promet le Paradis depuis…le début des temps. La gauche, seulement

depuis deux à trois siècles.

Donc, le Paradis à gauche en sortant…du capitalisme ou de la crise pourquoi pas ?

Résultat ? Promesses, faux-semblants, mensonges, illusions, coups fourrés, corruption, bref, entre voleurs et menteurs, le petit peuple a l’embarras du choix…et l’envie, irrépressible, d’en faire autant. L’exemple vient d’en haut n’est-il pas. Comment s’étonner de la victoire de ce qu’on appelle gentiment aujourd’hui, la morale relative, de la criminalité, de la délinquance, de la déliquescence de la morale sociale et de la morale tout court?

Moralité donc, si l’on peut dire, la droite et la gauche ne méritent-elles pas ce jugement de comptoir qui nous dit aujourd’hui que ‘’ tout ça, c’est bonnet blanc et blanc bonnet’’, à très peu près en tous cas ?

A l’époque peut-être dirons certains. Mais aujourd’hui, avec la démocratie, la république, la Liberté, l’Egalité (Aille !) et la Fraternité (Ouaouh !), et le Progrès surtout, il n’en est plus tout à fait ainsi.

Voyez au Centre d'ailleurs. Ni à droite ni à gauche. Demandez donc à Bayrou.

C'est vrai mais comme il puise autant dans les manières d'un côté que de l'autre, il y a de quoi s'inquiéter non?

Mais il faut bien avouer que certains estiment que, sans être parfaites, bien des choses vont nettement mieux.

Mais dites voir, sincèrement, vous y croyez vous ?

Bon.

Si vous pensez que la crise va être équitablement répartie, donc résolue, par ‘’LE’’ grand changement demandé par tous, des citoyens les plus basiques jusqu’aux élites trônant sur leurs nuages, nous vous saurions gré de vouloir bien nous en envoyer des preuves.

A votre tour de nous rassurer.

Maurice CARON

(1) Il n’y a guère que les tenants du libéralisme, politique en tête, qui osent prétendre qu’un SMIC permet de vivre, voire même de survivre.

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