Les moulinets et les gesticulations étant le propre, en ce début de campagne présidentielle, de tous les candidats ardemment désireux, -avant tout et personne n’en doute-, de faire le bonheur des citoyens, nous ne sommes pas étonnés de constater combien sont durs ces affrontements.
Y compris dans le plus grand parti d’actuelle opposition, dont un commun peuple était invité, jusqu’ici, à le considérer comme pur des combinaisons de celui d’en face.
Que nenni !
La bagarre à coups de petites phrases et de grands coups fourrés, entre les éléphants du PS et la porcelaine qui les défrise, ne donne pas une bien belle image de la pureté de leurs intentions. De part et d’autre.
Retour sur image bizarre, voire plutôt trouble.
Déjà, comparer les caciques du PS ou de tout autre parti d’ailleurs, à des éléphants, comme le disent certains commentateurs, nous démontre que ces zèbres-là n’y voient pas plus loin que le bout de leur clavier.
En effet, donner dans cette douteuse image est, en effet, faire injure à des bestioles, d’une exemplaire douceur et d’une simplicité de vie, qui les situent aux antipodes du goût immodéré du luxe et de la vie somptuaire des princes qui nous gouvernent (1).
Lequel n’a d’égale que l’agressivité qu’ils manifestent à l’égard de ceux qui veulent les priver de leurs juteuses situations, actuelles ou espérées.
La preuve : plus le temps passe, et plus les candidats à la candidature deviennent massivement indéboulonnables. Et là, la difficulté à les faire bouger, justifie, il est vrai, la comparaison.
MEMOIRE…DE DOSSIERS
Certes, on conviendra que le seul trait de caractère que ces princes de notre royaume démocratie ont en commun avec les pachydermes, est une mémoire…éléphantesque.
Sous forme, il est vrai, de dossiers que chacun collectionne sur ses concurrents réels ou supposés…
Ceci dit, si ces grosses bêtes du parti avaient l’intention de se ridiculiser, ils ne s’y prendraient pas autrement.
S’y mettre, désormais, à une bonne douzaine pour pourrir la réputation d’une ‘’faible’’ femme…simplement parce qu’elle a l’audace d’être candidate elle aussi, frise non pas le ridicule, mais le délire machiste obsessionnel.
Voire, au bas mot, leur incapacité majeure, de mettre en œuvre la parité dont, justement, ils tirent un argument majeur, propre à ratisser large du côté des millions de femmes…probablement favorables à la démarche royaliste en question !
Dilemme évidemment…que les éléphants, dès lors, totalement dépourvus du solide bon sens et du discernement naturel des rois de la savane, n’ont, à l’évidence, même pas détecté, et qu’ils sont et seront, donc, incapables de résoudre.
Ce qui laisse, désormais, planer de sérieux doutes sur leurs capacités à gérer les affaires du pays…
Il est vrai que depuis la mini, voire micro crise, qu’a suscitée la controverse, un accord au sommet (2) a été trouvé.
Néanmoins, cette tempête dans un dé à coudre, en fait craindre d’autres qui, au vu de celle-ci, ont de quoi inquiéter le vulgum pecus qui attend de tous pouvoirs absolus – ils le sont tous - , qu’ils soient absolument aussi fiables que cohérents…ce qu’ils ne sont, et ne seront, manifestement jamais.
Enfin, comparer, comme certains éditorialistes l’ont fait, ce combat à un assaut brutal d’éléphants cherchant à écrabouiller une fragile porcelaine, nous semble un tantinet exagéré.
Eh oui, cette fragile et blanche colombe de Ségolène, nous semble très capable, comme une grande, de tenir la dragée haute à de vilains messieurs (3), apparemment plus soucieux d’assurer leur promotion, par un prudent arrêt de leurs navrantes gesticulations, que d’assurer à leurs électeurs un avenir réellement vivable.
Mais bon…
Quant à la volonté de Ségolène, serait-elle toute autre ?
On en serait vraiment très étonné.
Si la place était moins bonne, comme on le dit au zinc du café du Commerce, ‘’ils’’ ne s’y précipiteraient pas aussi vite…et aussi nombreux.
Hommes autant que femmes.
Parce que nous avions des doutes, des illusions ?
Non mais cela nous fait du bien, de temps à autres, de penser que les allées du pouvoir, et celles qui y conduisent, recèlent, de temps à autres, un ou deux hommes ou femmes, véritablement désireux de nettoyer les écuries d’Augias, de faire propre quoi. Et de construire, en premier lieu, le bonheur de leurs semblables.
(1) Dixit Michel Debré lorsqu’il tempêtait contre les non moins caciques profiteurs de la IV° République…avant, il est vrai, de prendre leur place.
(2) Tout accord de grands et super grands chefs, ne saurait être considéré, avec toute l’admiration voulue, que comme un entente très au sommet. Et jamais de bas étage. Saluez s’il vous plaît.
(3) Fine allusion au film de Joseph Mankiewicz avec le solidement machiste Brando.