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Milka, Milka, mille cas et compagnie

Milka, Milka, mille cas de ce genre de squattage de noms de sites se retrouvent au quotidien sur le web.
Et alors?
Le site jaune de la couturière de la Drôme qui oeuvre à améliorer l'image de marque de ses clients contre le site de la vache violette qui ne donne pas particulièrement dans le diététique et ne se voue énormément pas à l'amélioration de la santé de ses clients: qui l'a réellement emporté?L'imagination? Le Progrès? Le mieux-être des consommateurs?
On peut disserter sur le ridicule d'une estimation qui se réduit à prendre les internautes pour des demeurés ne sachant pas faire la différence entre la retouche d'un pantalon et la dégustation d'un chocolat.
C'est, tout de même, faire injure au bon sens basique qui, malgré l'abrutissement des masses du marketing, permet aux masses en question de savoir encore distinguer une tablette de choco-caramel au lait d'une veste en tweed.
Mais ce combat, la sempiternelle guerre où le pot de fer (ici de chocolat), l'emporte toujours, va au-delà de cette confrontation.
En effet, si l'on se penche sur le problème des brevets français, on tombe sur une trouvaille qui nous permet de comprendre pourquoi les Japonais, les Américains et nombre d'autres nations européennes sont en train de nous repousser plus loin encore vers la queue du convoi des nations en quête de croissance. En clair, nous nous plaignons de patiner économiquement alors que les entreprises dépensent leurs bénéfices à gaver les actionnaires tandis que la recherche en est à tendre la main et à faire la grève pour subsister.
Pire: dans le même temps, il est une recherche qui ne coûte rien à l'Etat: les inventeurs du genre concours Lépine, qui se démobilisent du fait du mépris dans lequel ils sont tenus...voire dans l'image qu'en donnent les medias: de gentils rigolos à barbe et binocles qui ''occupent'' leur retraite de fonctionnaires...
En France, lorsqu'un petit Tournesol ou Nimbus fait bréveter une trouvaille, conçue, élaborée et fabriquée grâce à des milliers d'heures de passion, de travail et de manque de sommeil, il n'est en rien protégé, d'autant que les droits à payer dépassent de bien loin ses moyens de subsistance.
Et même protégé, la publication de son brevet le met à la merci de tous les industriels prédateurs, français et européens qui s'en saisissent et font fabriquer puis vendent, à son nez et à sa barbe.
La Loi?
Vous rigolez!
En Espagne, en particulier, certains sont passés maîtres dans la pratique: on fabrique vite, pas cher et on diffuse. Et on empoche les bénéfs.
La Justice? Vous rigolez encore plus!
Comme l'inventeur n'a pas encore pu fabriquer et vendre, la justice, dans la quasi-totalité des cas, considère qu'il n'a pas subi de bien grosses pertes. Les dommages et intérêts tournent donc autour du symbolique.
Et quand bien même le voleur (c'est le mot jurique et moral) est condamné, vous pouvez toujours courir pour lui faire rendre gorge. Il a ses moyens financiers et son habileté avocatière pour faire reporter les contraintes et évoluer dans le fatras des chicanes administratives.
Enfin, même les organismes officiellement chargés d'aider les inventions, ne se mobilisent que pour les sociétés, pas pour les ''amateurs''...
Comment s'étonner de cette démobilisation des inventeurs à la petite semaine?
Aux Etats-Unis, décriés à raison dans bien d'autres domaines, les brevets sont déposés en un ou deux clins d'oeil. Plus intéressant, les avocats sont maîtres dans l'art de faire rendre gorge aux trusts voraces. Ce qu'on leur reproche en France! Et pour cause!
D'ailleurs, la situation est, là-bas, en train de changer: l'aministration Bush s'emploie à limiter les droits des pots de terre face aux pots de fer, en matière de poursuites. Le contraire aurait été étonnant!
Il y a, pourtant, un moyen fort simple, et gratuit, de limiter ces abus: il suffit de pondre une loi qui rende les peines financières contre les délits de ce genre, réellement dissuasives. Il suffit de rendre ces dédommagements importants et immédiatement applicables, au niveau européen (on est bien en Europe non?) sous peine de contraintes financières et pénales au quotidien pour les fabricants, diffuseurs et revendeurs qui, eux, se moquent éperdument de la moralité de ceux qui les fournissent.
La croissance a tout à y gagner. Mais les multinationales se foutent absolument de la recherche. Ce qui compte c'est la vente. Pas l'imagination au service du Progrès. Résultat: les budgets de la R et D dégringolent.
Actuellement, la France est à la queue des pays déposant de brevets, mais dans ces derniers, aussi, les grands groupes ont compris qu'il valait mieux dominer le marché et vendre sans se fatiguer et...s'entendre avec les copains pour partager les profits.
A terme, ils visent la fabrication, promotion et diffusion par des machines. Il n'y aura même plus de frais de personnels.
L'innovation? Du temps et de l'argent perdu...pour les actionnaires.
L'imagination au pouvoir?
Encore un soixantehuitard vieillissant qui...s'imagine que l'on peut changer non pas le monde mais ceux qui le dirigent.

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