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Majocratie, démorité

Majocratie et démorité?
Ca veux dire quoi ces horreurs ?
Ces trucs que même mon orthographieur automatique souligne en rouge quatre fois parce qu’il n’y comprend pouic ?
Ces horreurs sont, en fait, assez rigolotes quand on les regarde par les petits bouts de la lorgnette, tout neufs parce que pas souvent utilisés.
La démocratie, bon, on s’en plaint pas, parce que la nôtre, malgré tout ce qu’on en dit, on voudrait pas tout à fait la changer avec une d’autres pays. Surtout les exotiques.
Sauf peut-être, avec celles des scandinaves mais faut aimer l’aquavit sur le poisson fumé et, en plus, apprendre la langue. Comme ils en ont pas mal, et toutes différentes, et aucune française en plus...
Mais, pour le moment, la nôtre de démocratie, c’est déjà pas mal.
Et dans notre démocratie pas parfaite mais que nous envie le monde entier, enfin la moitié au moins, qui c’est qui décide, nom de d’là ?
C’est la majorité !
Normal.
Mais qu’est-ce que c’est la majorité ?
Eh bien c’est, par exemple, ce que décident 51 électeurs sur un groupe de 100. Ils ont raison contre les 49 autres.
Qui se disent que s’ils avaient su, hein, vu le résultat, ils auraient été à la pêche ce jour-là.
Oui mais.
Si le bonheur de 51 zigs passe par l’obligation de couper le kiki aux 49 autres ?
Hein ? Qu’est-ce qu’on fait ?
Et le respect des minorités alors ?
Pire, si sur 100 pékins, 60 se prononcent et que sur ces 60, 51% l’emportent sur les 49% restant ?
Hein bis ?
Parce que, au final, ça fera - me dit Mlle Casio – 30,60 gus qui dicteront leurs quatre volontés, aux 69, 40 autres.(1)
En clairement pas gai, 30 personnes vont gouverner la vie de 60 autres personnes. Voire, contre leur gré !
La démocratie à l’envers quoi!
Ben les autres ils n’avaient qu’à ne pas la fermer quand on leur a demandé de l’ouvrir hein ?
Oui mais, tout de même, aller là où va tout le monde, c’est pas toujours signe de sagesse et de raison.
Un exemple.
Vécu par moi qui vous cause.
Avant-hier, travaux inopinés dans ma ville. Pas étonnant qu’ils n’aient pas été annoncés une semaine, un jour ou même quatre ou cinq heures avant ou ailleurs que sur le journal ou affichés à la mairie : je lis pas le journal et je passe pas tous les matins en mairie pour savoir d’où vont surgir les pelles mécaniques.
Et puis j’habite Hyères, dans le Var – vous savez là où on a tué…Bon.
Disons que ma ville c’est pas tout à fait la France…comme les autres départements, vous savez.
Ici, les travaux, c’est toujours inopiné, d’une logique très municipale et sans délais bien connus. Du citoyen lambada bien sûr.
Donc travaux.
A un rond-point, panneau « Déviation ».
Tout le monde suit le chemin qu’indique le panneau. Et tombe dedans!
On s’engouffre dans la voie en question dont je m’étonne, une seconde, de la direction mais bof, puisqu’il y a au moins une trentaine de bagnoles devant moi et qui filent bon train, je les suis.
Au bout de 4 kilomètres, le nez dans la poussière, tout le monde stoppe.
Le chemin est une impasse. Et tout le monde s’arrête, pas pour causer ou pique-niquer mais pour s’enguirlander parce qu’on sait pas comment on va faire marche arrière et qui va se décider le premier!
La guerre de Troie ou quasiment !
Discussions de marchand de tapis puis, enfin, retour.
La plancarte, comme certains disent ici, est toujours mal plantée, les ouvriers sont à côté et s’en foutent, ils ont autre chose à faire, mollement d’ailleurs. En plus, il y en a même un qui rigole.
Un tour de plus autour du rond-point, comme au manège et hop : LE chemin qu’il fallait prendre : 11 kilomètres de plus. Avec les discutailles, une heure perdue. Bon poids.
Pour un truc qui n’aurait demandé qu’un feu rouge alternatif et une précoce et convenable signalisation, sans oublier un contrôle de la mairie et…le respect des électeurs.
Allez. On va pas épiloguer.
Moralité : j’ai cru que la majorité avait raison…parce qu’elle était la majorité.
Un deuxième exemple ?
Justement : et les minorité alors ?
Hier, c’est pas vieux, je viens de Marseille et passant au péage (2) de La Ciotat, j’envoie mes pièces de monnaie.
La machine, bien sûr, me les rejette – à ma tête elle a dû penser que c’est moi qui la fabriquait -, j’insiste, fort de mon bon droit et de l’honnêteté du supermarché qui m’a rendu les pièces dont je dispose, et, après quatre ou cinq tentatives et changements de pièces, je finis par brailler ma hargne désespérée dans l’interphone ad hoc.
Après moult explications incompréhensibles, avec les furieux qui me klaxonnent aux fesses en me traitant de tous les noms, la gamine au bout du fil me dit qu’elle manipule – joli terme – pour faire accepter les pièces car la machine, pas au point, réparée, détraquée, on sait pas…bref. Je finis par balancer un euro, puis un et demi, enfin deux et quelque et la machine consent à me laisser passer lorsque j’aurai déboursé…deux fois le prix.
Je hurle de plus belle après.
Explication, indignée de mademoiselle en plus: « On peut pas tout prévoir. Et si tout le monde faisait comme vous. On peut pas rembourser tout le monde… »
Parce qu'en plus c'est ma faute.?
Et puis ça arrive à tout le monde?
Ah bon ?
Bonjour la fiabilité du système !
En clair, 60, 70, 80, voire 99% des gens sont contents et c’est l’essentiel.
Le micro 0,1%, c'est moi, paiera ce qu’on lui dit.
Donc, "Possible rembourser mais demandes en trois exemplaires, attente de quatre mois, réunions de commissions pour étudier votre litige (de 1,5 euro).
Si si, en fin de compte, c’est possible. Faites toujours votre réclamation. »
Epiloguer ?
Pas plus.
Moralité : le peuple est heureux puisque la majorité est satisfaite.

(1) :On vous dit pas le malheur d’être un 40/100 ième de citoyen…
(2) : Au fait, on va en parler de ces péages. Juste à côté.

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