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Constitution: informer ou pas?

M. Valéry Giscard d’Estaing a, selon ses propres dires et bien avant la campagne d’information pré référendaire, demandé à M. Jacques Chirac de ne ’’pas envoyer le texte complet de la Constitution aux Français’’, au motif que ledit texte ‘’était trop compliqué pour qu’ils puissent le comprendre’’.
A cette aune et à ce qu’il nous en semble, on ne nage pas vraiment en pleine démocratie.
Car, de deux choses l’une.
Soit les Français sont des ânes, incapables de comprendre un texte sur lequel on leur demande de voter, dès qu’il dépasse deux feuillets A4.
Mais alors, il suffit de le leur faire connaître très à l’avance, et que les personnes chargées de le leur expliquer, soient, elles, capables de la faire.
Soit, ils sont fort aptes à le comprendre - voire même trop bien - et le refusent, ce qui, après tout, n’est que justice puisqu’on leur demande d’exprimer leur choix par Oui ou NON.
Et dans ce cas, de quel droit leur interdire l’accès à l’information qu’ils sont très capables d’assimiler ?
Dans les deux cas, on se demande si, au vu de la suggestion de ne pas les informer pour cause de QI insuffisant, nous vivons bien en démocratie ou chez le père Ubu.
Ou si certaines élites méprisent les citoyens à ce point et dans ce cas, pourquoi continuer à leur demander de voter.
La royauté, la dictature, ou n’importe quelle oligarchie pourrait désormais fort bien faire l’affaire.
Mais il sera, dès lors, plutôt malaisé, de reprocher à quelque dictature que ce soit à travers le monde, de ne plus donner la parole au petit peuple.
Et ce serait sans compter avec les aléas de la vie en société.
Lorsqu’on donne le droit de vote aux citoyens, comment s’étonner qu’ils s’en servent.
Sauf à leur limiter ce droit - le monde est riche en exemples de ‘’démocraties’’ à la godille - mais les retours de bâton viennent un jour ou l’autre.
Il suffit de relire l’Histoire ou de prendre un peu de recul ou de hauteur en tâchant de porter sur les pagailles conjoncturelles, un regard quelque peu distancié.
Ce qui se dit, en langue vulgaire: tâcher de voir un peu plus loin que le bout de son nez.

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