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Vacances; rêves de merguez au Sénégal

Nous habitons dans le Midi.

Très exactement dans le seul département de France où l’on a assassiné un député et où les gazettes et l’opinion générale de leurs lecteurs, ont déploré que le véritable commanditaire n’ait jamais été trouvé.

Ben oui. C’est le Var.

Bref, le seul département de France où il reste à bétonner.

Mais plus pour très longtemps.

Parce que la loi littoral, disent les maires du coin, c’est fissa à la poubelle.

Y affluent donc des touristes de plus en plus argentés, vu que les maires veulent faire ressembler leurs villes à celles de Riviera, la vraie genre Cannes, Nice ou Montez là haut, en plantant des palmiers dans tous les coins. Hyères est la ville phare. Avec ses foultitudes de palmiers aux dattes jamais mûres et les maladies des arbres qui vont avec.

Les touristes nantis c’est bon pour l’image, alors que prolos à casquette, ça ne rapporte pas grand’chose et ça sent mauvais.

Dans notre département, donc, arrivent des 75 et 69, voire 91et 92, (mais pas 9-3), mais aussi des British, des Teutons, des Bataves et des Scandinaves, et même quelques amerlos, plus quelques Saoudiens. Tout ça à fort pouvoir d’achat.

Nous nous sommes aperçus de cette invasion subreptice non par les plaques minéralogiques ou le type de bagnoles mais plus simplement par l’attitude des touristes qui les occupent.

On a vraiment l’impression qu’ils se sentent au Sénégal.

Ils enfourchent les VTT pour aller en ville – et qui servent d’ailleurs à rien en ville -  ou rouler sur les nationales, voire sur les bretelles d’autoroute comme s’ils étaient sur des chemins de terre, ou comme si les villes de la Côte était, définitivement, plantées à la campagne.

On les voit grouiller dans les supermarchés, en maillots de bain - faire peuple mais pas trop c’est de bon ton - et sans égards aucun pour la sensibilité délicate des indigènes, fleurant bon l’huile solaire, voire le patchouli mais pas le savon de Marseille, et regardant de haut les autochtones qui ont le mauvais goût de s’habiller en costume cravate et de travailler alors qu’il est tout de même visible qu’on est en vacances non ?

On s’attend même, à tout moment quand on les croise, à les entendre nous demander ‘’Toi y en savoir où être Géant Casino…’’ ou ‘’Station service, essence, voiture, vroum vroum, toi connaître ?’’.

Dans la circulation, les 83 s’entendent corner aux oreilles avec des ‘’Va donc eh paysans !’’ généralement réservés dans la capitale aux Méridionaux qui montent plutôt qu’ici aux Provençaux qui restent.

Aux terrasses, n’en parlons pas.

Affalés en troupeaux, en couleurs claires fraîchement repassées par la domestique du coin, parlant haut, et aisément reconnaissables aussi, avec leurs lunettes de soleil façon Brad Pitt, lunette portées surtout lorsque le soleil est couché.

Signe encore plus évident pour Elles, d’ailleurs, qui les plantent haut dans la chevelure, façon accessoire mode pour femme-homme active libérée et en chemin pour la success story…ou en quête de quelque brève romance…d’un été hélas, avec un primitif local bronzé et sentant fort la lavande Made in China, dont le souvenir mélancolique parfumera agréablement les conversations parisiennes de rentrée.

Aaaahhh !

Les vacances sur la Côte, dans le Var, au Lavandou, à Hyères, à Cavalaire…

Et ces soirées de rêve, ces effluves de merguez-parties avec suffocation assurée des voisins, leur linge parfumé et leur sommeil garanti vers les 3 heures du matin.

Du pur art premier !

Le rêve quouâââ !

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