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Grandes surfaces: la gangrène

Pourquoi, à votre avis, les surfaces de distribution, s’appellent-elles grandes ?

Pour leur taille ?

Bien vu barbu.

Mais assurément pas pour celle des vertus civiques et a fortiori morales, dont les patrons de ces ensembles se parent automatiquement, dès qu’ils sont soupçonnés de pratiquer leur activité de façons pas très convenable.

Pourtant, il n’est que de consulter le livre de Jean Botorel ainsi que le spécial du ‘’Canard Enchaîné’’ qui viennent de sortir ces temps derniers, pour être sacrément édifié quant aux manières de ces patrons d’un système qui gangrène la société humaine.

Gangrène ?

Pas moinsse, mon cher, pas moinsse.

NAUSEABOND

Marges arrière étranglant les producteurs, fausses baisses, vraies et énormes hausses, en particulier au moment du passage à l’euro, prix d’appel sur des produits scandaleusement bas de gamme, exploitation des employés, tactiques perverses et inquiétantes appliquées à modeler le comportement des consommateurs, création de besoins, modelage de l’esprit humain, on trouve de tout et surtout du bien nauséabond dans les façons de faire de ces patrons et de leurs sbires, ligotés eux aussi dans un immense système dont l’Humanité entière ne peut pas plus se passer qu’elle ne peut s’empêcher de manger, de boire, en fait, de vivre.

Et dans la brochette des pontes épinglés, aucun ne manque, pas même Michel Edouard Leclerc qui, s’il se situe parmi les ‘’moins chers’’, n’en exploite pas moins et ses fournisseurs et ses clients, avec les mêmes tactiques que les autres.

Sans oublier la stratégie d’occupation du territoire, français et mondial, qui ne saurait se faire sans la corruption des hommes politiques voire des fonctionnaires, tous sollicités afin d’en obtenir des autorisations indispensables à l’agrandissement des surfaces qui, de grandes, deviennent gigantesques.

Certes nécessaires dans le cadre de la civilisation actuelle qui a enlevé aux hommes tous leurs pouvoirs et savoir faire, les grandes surfaces ont remplacé les petits commerces, lesquels, déjà, rendaient les populations quelque peu captives au sortir des époques ‘’d’obscurantisme’’, où les gens savaient, encore, faire pousser leurs patates et leurs salades, fabriquer leurs vêtements, construire leurs maisons, bref, savaient et pouvaient se suffire à eux-mêmes.

Elle est bien, non, notre civilisation qui a rendu les humains non pas libres en étant dépendants les uns des autres mais prisonniers des grandes surfaces ?

GASPILLAGE

Cela n’a évidemment pas suffi à nos geôliers de grande taille qui, sans cesse, s’étendent et raffinent dans les méthodes de persuasion afin que le consommateurs, désormais quasiment élevés en batteries eux aussi, viennent et achète de plus en plus souvent, ce qui signifie, corollairement, qu’ils gaspillent de manière exponentielle.

Car à côté de leurs ‘’efforts’’, aussi médiatisés que possible, de participation à la protection de l’Environnement, nos grandes surfaces, enfin ceux qui les dirigent, ont mis en place et nourrissent un système qui les contraint eux-mêmes, à ne cesser de grandir sous peine de disparaître… puisque les concurrents, font de même.

Et, de ce fait, puisent de manière exponentielle aussi, dans les réserves naturelles de l’Environnement, créent du chômage en automatisant leur fonctionnement, à s’installer loin des villes en empiétant sur les terres agricoles, poussent à la dépense de carburants fossiles, achetent à bas prix dans les pays pauvres, condamnent à mort les producteurs locaux, incitent à la surconsommation, au gaspillage etc.

Et le plus grave réside dans la malléabilité des consommateurs dont le système grandes surfaces, finit par les convaincre non de la nécessité d’achats équilibrés, mais, au contraire, d’une obligation de consommation, à coups de tentations, d’artifices, voire d’escroqueries diverses.

Malléabilité ? Crédulité ? Paresse intellectuelle ? Fatigue interdisant les choix ? Tout concourt, d’une manière ou d’une autre, à transformer l’humain en bétail consentant qui se presse en foule dans ces centres de décervelage chargés de lui concéder un peu de son pain quotidien en lui fauchant beaucoup de son blé.

Quand j’étais gamin, notre professeur d’éducation civique nous a dit un jour, en forme de boutade: ’’Dites moi quelle est la différence entre un humain et un mouton ?’’

Chacun y est, évidemment, allé de ses bèèè ! et de ses hihan ! en passant par les quolibets sur la tête du malheureux albinos qui avait, en plus, le tort absolu d’avoir des cheveux bouclés.

Jusqu’au moment où notre mentor en blouse grise nous a livré la réponse :

‘’C’est simple nous a-t-il dit, les deux finiront un jour par être boulottés par quelqu’un mais des deux, seuls l’un humain peut choisir par qui et comment.’’

Mon prof ne connaissait pas encore les Grandes Surfaces.

 

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