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Banlieues: laxisme sémantique

Laxisme ?

A tous les niveaux.

A commencer par celui des medias, maîtres à penser du petit peuple et porte paroles et miroir électoral des élites.

Ca commence par la sémantique.

Les expressions ‘’nettoyer au Karcher’’ et la ‘’racaille’’ s’adressaient-ils aux immigrés ?

Grotesque !

Comment imaginer, de la part de quelqu’un désireux, disent les medias, de ‘’faire des voix’’, qu’il puisse penser un instant que stigmatiser la totalité des populations concernées pouvait lui attirer les votes desdites populations ?

Idem pour la ‘’racaille’’.

Il faudrait être complètement stupide, ou évidemment pervers, pour prêter au ministre concerné l’intention de gagner des suffrages en insultant ceux-là mêmes qu’il désire gagner.

De quoi se poser bien des questions sur les intentions, bien dissimulées, de tous ceux qui ont interprété de cette manière ce langage ministériel.

D’ailleurs, ces termes qui, évidemment, s’adressaient directement aux seules minorités banlieusardes, coupables des désordres que l’on sait, n’ont ‘’explosé’’ qu’à la faveur de la mort des deux adolescents dans le transformateur.

Que l’on ne s’y trompe pas.

Nous ne prenons pas ici la défense de quiconque.

Mais ces procès d’intention masquent, mal, une pratique médiatique de perversion des mots et principes, systématiquement détournés de leurs sens premiers.

Ce qui génère une confusion et un laxisme généralisés dans la perception globale de notre société. Et dans la pratique de la vie sociale.

INNOCENTER LE CRIME

Ainsi, du terme incendiaire.

Si on n’hésite pas à l’employer pour les pyromanes forestiers, on l’évite aujourd’hui pour ces ‘’légitimes manifestations du ras-le-bol des oubliés de la croissance’’.

Pourtant, l’acte est le même.

Il y a deux cents ans, l’incendiaire était exécuté. Souvent sur les lieux de ses méfaits.

Radical ?

Efficace.

Un incendie est synonyme de perte de capital, donc de travail, donc de baisse du bien-être social, générateur de chômage, bref, une catastrophe majeure qui l’était d’autant plus qu’un sinistre se soldait, aussi, par des morts et des blessés.

Et puis, les concepts s’effilochant en même temps que les medias rendaient les coupables victimes d’une société évidemment très imparfaite, les lois, donc le Code Pénal, se mirent à ‘’innocenter’’ quelque peu le crime.

Pour, en même temps, innocenter, aussi peut-être, les crimes possibles de ceux qui étaient chargés de les désigner, de les définir, de les condamner et de les juger ?

Toujours est-il que les peines, certes, restèrent lourdes, mais des excuses, que l’on appelle circonstances atténuantes, vinrent sauver la mise à ceux qui restaient, en dépit de tout, des criminels puisque crime il y avait, avec toutes les conséquences pour les victimes qui le demeuraient, hélas, toujours autant.

Les coupables le sont toujours moins et les victimes toujours plus.

Aujourd’hui ?

Eh bien ceux qui auront été attrapés à mettre le feu, s’en tireront au pire avec six mois ferme, au mieux, le plus souvent, avec un mois ou deux avec sursis, voire, une bonne grosse admonestation et une…remise aux parents qui, évidemment, ont laissé faire une fois et continueront à le faire puisqu’ils n’ont pas été capables de faire le contraire les fois d’avant.

Six mois ferme, voire un an ?

Chouette non ?

De quoi revenir dans les banlieues avec l’aura glorieuse du vrai dur. De quoi être, désormais, un vrai de vrai chef de bande, avec hommes de main, cour de courtisans, et nanas à gogo,

Pas vrai peut-être ?

Les medias vont-ils y aller de leur mise en garde ?

Vous rigolez non ?

Et les ventes alors ?

Et surtout, les risques de bagnoles en flammes ? Celles des guides médiatiques cette fois ?

LA BELLE EXCUSE

Laxisme encore ?

Les jeunes.

Qu’es aco ce terme ?

Les bandits, les gangsters, les pilleurs, les malfaiteurs, les criminels, tous ces termes sont-ils trop durs pour ceux qui, eux, n’hésitent pas à l’être encore plus et au-delà de toute imagination, en brûlant les bagnoles des pauvres et en foutant le feu aux handicapées ?

Laxisme encore plus ?

Du langage de responsables, élus bien sûr, mais également d’associations de ‘’grands frères’’ qui déplorent les ‘’bêtises’’ (gentillet non ?), mais disent, aussi, ‘’comprendre’’ le ‘’désarroi’’ dû au chômage, à la précarité, comme si ces maux ne touchaient pas autant les immigrés que les indigènes que nous sommes tous !

Quel beau langage !

Quelle belle excuse qui nous autoriserait, pourquoi pas nous aussi, à aller brûler les voitures des voisins, voire ceux qui ont le mauvais goût de se trouver dedans à ce moment-là !

Et ces malheureux que l’on abandonne en échec scolaire ?

Dites moi : depuis quand les maternelles, les écoles primaires, les collèges, les lycées et les facultés sont-ils interdits aux immigrés et aux pauvres ?

Ce qu’on m’a toujours appris, et n’a jamais été démenti par les faits, c’est bien que les élèves bosseurs s’en tirent toujours non ?

D’ailleurs, que l’on sache, les immigrés font d’excellents chefs d’entreprises, journalistes, ingénieurs, et autres écrivains et scientifiques que l’on rencontre journellement dans le monde du travail non ?

Certes, l’embauche au faciès existe et elle n’est pas assez condamnée, voire, ce qu’elle mérite, criminalisée.

Néanmoins, si dans mon entreprise je ne donne pas satisfaction, je n’en ai pas pour autant le droit de rameuter toutes les associations anti-racistes de France (commode, elles n’attendent que ça), pour crier à la ségrégation raciale, alors que je n’aurai, tout simplement, pas fait correctement mon boulot, voire pas du tout et que c’est suffisant pour excéder et le patron et mes collègues de travail.

Vous savez, la fainéantise ou l’incompétence n’a pas de couleur.

D’ailleurs, être viré fissa, ça marche fort bien pour le smicard lambda, qui n’a aucune association derrière lui.

Et puis dites, pour grimper dans l’échelle sociale d’une entreprise, pas de mystère hein ?

Soit on est fils à papa, soit on est super parmi les super, soit on cire les pompes. Et c’est accessible à tous. Et toutes ethnies confondues.

Comment ça se passe ailleurs en Europe, en Afrique en Asie ou en Amérique hmmm?

Alors, couiner jusqu’à la fin des temps qu’il faut que la France paye pour tous ses crimes depuis deux cents ans, hein…ça va comme ça….

IMPUNITE PRESENTE ET FUTURE

Et puis entendre les responsables, politiques ou religieux (bien silencieux ceux-là mais qui ne dit rien consent…) clamer haut et fort qu’ils respectent les principes républicains, fait doucement rigoler.

Nulle part dans tous les Codes républicains, civil ou pénal, n’est inscrit le droit, voire le devoir, de ne pas condamner ceux qui brûlent et cassent voire tuent, pour ‘’exprimer leur désaccord’’.  

Désormais, le laxisme veut que l’on ne condamne plus le mal, on ne l’excuse pas encore mais on le comprend déjà.

Parce qu’on veut gagner des voix, être populaire, et puis, s’excuser un  peu soi-même aussi, parce qu’on ne sait jamais…

Cette ‘’compréhension’’, dans l’esprit des malfaisants, revient à les innocenter et, en tous cas, à leur attribuer un certificat de citoyenneté, gage d’impunité présente et future.

C’est la mode.

‘’L’homme naît bon c’est la société qui le corrompt’’, disait Rousseau.

Et puis le darwinisme ambiant, social compris, ne nous dit-il pas que l’homme étant un animal régi par les lois de la sélection naturelle, il importe qu’il soit le plus fort ou le plus malin, ce qui revient au même, pour survivre.

Des plus forts et des plus malins, il y en a des tas autour de nous.

Et du bas en haut de l’échelle sociale.

Etonnons-nous qu’ils se multiplient.

Vous voulez réussir ?

Dites que le Mal c‘est le Bien et vice versa (1).

C’est dans l’air du temps.

Et faites le dire par guides et medias interposés.

Ils sont tous d’accord : ça les innocente de tous leurs méfaits.

Et puis ça vous innocente vous-mêmes.

Au cas où…

 

(1) : C’est rigolo, cette caractéristique marquant notre génération était annoncée dans…la Bible. Dans le passage écrit par un prophète de l’époque, Esaïe ch. V verset XX. C’est ce qui s’appelle voir loin !

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