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Milosevic? Et Saddam Hussein?

La mort de Slobodan Milosevic n’a guère ému les habitués de la chose politique, pour qui un décès de plus ou de moins sur la planète des gagnants ne pèse pas lourd lorsqu’il affecte un perdant.

Par contre, il a interpellé les amateurs de romans d’espionnage politico policiers, aux yeux de qui il prend des airs de déjà vu dans certaines lignes relatant les sombres machinations entre états, en particulier dans les périodes de troubles qui accompagnent les périodes d’avant et après conflits.

Encore que…point n’est besoin de se trouver dans ces périodes en particulier, vu que la transparence n’est pas la qualité majeure de ces machinations tout au long de l’Histoire.

Cela dit, le décès de l’ex dictateur responsables des massacres que l’on sait, et de tous ceux qu’on ne saura jamais, devrait arranger pas mal de gens dans ce milieu bien opaque où se mélangent de façon aiguë le pouvoir, le pétrole, le commerce des armes, la drogue, l’argent bien sûr, les éliminations ciblées, les massacres divers, les magouilles multiples et variées, les ‘’nécessités’’ de la politique et les raisons d’Etats.

En effet, le tribunal international est, pour ces grands personnages, qui n’ont guère de grand que la mesure des tueries qu’ils ont sur la conscience, plus une tribune qu’une cour de jugement.

Et à vouloir trop entendre ce genre de coupable, le monde s’attend donc, avec impatience ou inquiétude c’est selon, à nombre de déballages dévoilant un peu trop le partage des culpabilités entre accusé et accusateurs.

Et de cela, ces derniers n’ont, peut-être, pas tous et pas du tout envie.

D’autant qu’avoir sous la main un massacreur de belle taille dont un des avantages est qu’il innocente par contrecoup, tous ceux dont les vilenies restent inconnues du grand public, du moins pour le moment, est une véritable aubaine.

Car les rôles et agissements troubles, pour le moins, de tous les acteurs, de part et d’autre de ce théâtre d’opérations durant les ‘’évènements’’ d’Europe centrale, auraient de quoi alimenter toutes les collections d’auteurs à succès des romans d’espionnage du monde entier durant des siècles.

A QUI PROFITE LE CRIME ?

Certains, d’ailleurs, ont bien commencé.

Au gré du fil des imaginations, mais comment démêler la réalité de la fiction, l’on peut penser que cette mort, beaucoup avaient de multiples raisons de n’en être pas particulièrement dérangés, sinon la souhaiter ardemment.

Si vous êtes policier, vous connaissez le principe : ‘’Qui arrange-t-elle cette mort ?’’.

En clair : à qui profite le crime et qui avait de bonnes raisons de voir disparaître l’accusé ?

Crime?

Pure imagination direz-vous.

Peut-être, mais pas très sûr qu’il s’agisse d’une mort naturelle. Le TPI vient de demander une expertise toxicologique.

Ce qui prête à rigoler.

Cela fait belle lurette que, depuis les interrogatoires avec un annuaire pour ne pas laisser de trace, aux exécutions par accidents naturels de la circulation, la panoplie des exécuteurs des basses œuvres de tous les états a fait de très grands progrès.

Le poison ?

C’est un moyen un peu trop médiéval non ?

Au fait, que va-t-on pouvoir imaginer pour Saddam Hussein ?

Pour le faire disparaître lui aussi ?

On ne sait pas mais pour lui clore le bec en tous cas.

Eh bien, vu la multiplicité des trouvailles scientifiques n’est-ce pas… ?

Un simple exemple: on a inventé, depuis un demi-siècle au moins et notamment dans l’ex-URSS, la toute simple et proprette folie relevant d’internement psychiatrique.

Pas sanglant, très clean, moralement légitime bien sûr, scientifico-médical et, bougrement efficace.

Enfin, c’est juste un moyen parmi des milliers d’autres.

Qui nous rappelle que l’important est que Saddam Hussein, lui aussi, aurait intérêt à ne pas trop l’ouvrir. Mais comme on ne peut décemment, pas le laisser filer…

Dilemme non ?

Comment rendre en même temps la justice et la sérénité dans toutes les ambassades ?

On cherche.

Allez, on va trouver.

Enfin on…‘’Ils’’ vont trouver.

On n’aura même pas à vous tenir au courant.

Les gazettes s’en chargeront.

L'Audimat n'y gagnera pas beaucoup, mais que d'économies de justifications emberlificotées en perspective, dans les chancelleries plutôt plus que moins concernées...

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