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CPE: c'est pas fini non?

Loi sur la concertation et la concertation sociale préalable à toute proposition de loi.

Suivie, un mois plus tard, de l’utilisation de l’article 49/3 et passage en force en vote bloqué par une majorité qui n’a, pourtant et intrinsèquement, rien à craindre d’une quelconque contradiction.

S’il vous plaît…

Expliquez moi…

CPE qui doit permettre aux entreprises de licencier sans avoir à le justifier, mais qui peut, tout de même, être attaqué lorsqu’il est carrément injustifiable.

S’il vous plaît…

Expliquez moi…

CPE mis au point pour créer des emplois et favoriser la rentabilité des entreprises en même temps, alors que les plus distingués des économistes distingués, nous prouvent, petit à petit b que le plein emploi est l’ennemi de la rentabilité donc de la prospérité des entreprises.

S’il vous plaît…

Expliquez moi…

Le CPE mis au point et bientôt promulgué, mais amendé par une loi qui lui enlèvera la plus grosse part de son efficacité, du moins de celle qu’il prétendait promouvoir.

S’il vous plaît…

Expliquez moi…

Vous ne voulez ou ne pouvez pas… ?

Dites, y en a pas un peu marre de toutes ces invraisemblances ?

En plus, on m’interroge, on me sonde, on me casse les pieds avec toutes ces oiseuses questions dont on finit par donner, sans que je les ai demandés, les résultats chiffrés qui vont tout à l’envers de ce que j’ai répondu…

Au contraire de mes voisins qui ne pensaient pas comme moi mais dont les réponses se retrouvent fourrées avec des résultats qui vont dans le sens que moi je trouve bon…

S’il vous plaît…

Bon.

Enfin bon…c’est juste pour faire une habile transition.

CPE…ETHNIQUE ?

Le CPE, il faudrait le dire tout net, c’était, comme l’ont dit quelques gazetiers courageux voire même intelligents, un machin qui avait des idées un tantinet…ethniques.

Si si…

Pas seulement mais un chouia tout de même.

Certes, se la couler douce dans un emploi et couiner au racisme lorsqu’on vous vire n’est pas honnête honnête.

Et ça arrive. Et pas aussi rarement qu’on le susurre ici ou là.

Corrigeons : la fainéantise n’a pas de couleur et le Français moyen bien blanc sait être aussi ramier que ses frères en sieste subreptice, de quelque couleur qu’ils puissent être.

Aussi, les lycéens et étudiants issus des banlieues ont saisi la fine allusion et viré au rouge. Normal. Le CPE, ont-ils hurlé, c’était pour eux en priorité.

Et ils ont été suivis par tous les autres qui se sont sentis visés, eux aussi, vu qu’avec ce splendide système, la couleur, bien commode, n’est en fait qu’un prétexte : tout le monde y passe.

Et pas seulement au niveau des agrégés techniciens de surfaces. Les cols blancs sont aussi dans la ligne de mire.

Avec ce beau contrat, un retard répété, une douzaine d’erreurs de calculs, des prévisions foireuses, une gestion pas inspirée, une étude qui déraille, mais aussi une cote d’amour en vrille, une haleine un peu forte, la lumière de l’entrée laissée allumée, une consommation exagérée du papier toilettes, une obstination avérée de rester de marbre à l’écoute des fines plaisanteries du chef ou des refus réitérés d’expérimenter les joies et avantages de la promo canapé, tout çà peut vous conduire droit devant l’œil sévère  d’un technicien-expert-spécialiste hautement qualifié de l’ANPE par ailleurs solidement accroché à son emploi, lui.

Et qui, si vous êtes chef de projet informatique à Perpignan, vous proposera d’aller, au SMIC, mirer des œufs dans le Bas-Rhin sous peine de vous supprimer vos allocs chômage.

Certes, monsieur Lionel TARDY, président des PMI-PME, nous a bien dit, hier dans le poste, que les jeunes pouvaient venir ‘’chez eux’’, et qu’ils y verraient que tout se passe dans la pure et franche amitié, avec le pastaga servi par la patronne, mais on se méfie un peu tout de même.

Ce n’est pas parce que l’entreprise est toute petite que l’amour en est systématiquement beaucoup plus grand.

Et lycée de Versailles dites-vous ?

Peut-être mais si vous ne voulez pas risquer de vous retrouver dans le précipice sur les routes de montagne, mieux vaut fréquenter celles munies de glissières de sécurité.

Sans garde-fous juridiques ou légaux, voire les deux à la fois ce n’est pas plus mal, la précarité augmente et si la précarité augmente, l’équilibre diminue et si l’équilibre diminue…eueueuhh…

MIRACLE ECONOMIQUE

Bon, ça vous plaît à vous ?

Nous non.

Une preuve que ça démolit ET l’individu ET la société entière mais pas le Système évidemment ?

Suivez le guide.

Précarité signifie que vous ne pouvez faire aucun projet.

Pas de progé...niture programmée. Pas d’accession à la propriété sous peine d’avoir à vendre juste après avoir aménagé. Voire avant d’avoir fini de construire. Et ce pour les plus argentés.

Pas de suivi dans le cursus scolaire mais aussi un truc tout bête, pas de racines dans le coin, pas de création d’un réseau de connaissances, d’amitiés, d’habitudes qui permet à toute personne normalement constituée de se bâtir. Pas d’équilibre du bonhomme, de la bonne femme, des mouflets, de la famille, cellule de base, que vous le vouliez ou non, de cette belle civilisation qui se déconstruit en même temps qu’elle. La cellule.

Résultat ?

Une immaturité qui dure, un recours plus fréquent aux médications, voire automédications soit apaisantes, soit dynamisantes, c’est-à-dire propres à démolir vite fait dedans en gardant une façade avenante. D’où une perte de contact progressive avec le réel, avec son, milieu qui, lui, du fait de ses composants déstructurés, vient totalement mité, éclaté, pulvérisé, atomisé.

A terme ?

Certes, mais ça arrive.

Déjà, un recours de plus en plus fréquent aux thérapies du domaine mental.

Et…devinez quoi ? Un trou de la sécu qui s’agrandit.

Sans compter les dépenses de temps et d’argent et d’énergie qui découlent des éloignements répétés des membres de la famille.

Autant de pertes financières, d’ailleurs, qui sont portées à l’actif de notre sacro-saint PNB, alors qu’elles devraient y être inscrites en négatif.

C’est ça le miracle de l’économie capitaliste : les gains privés sont automatiquement comptabilisés dans les pertes collectives.

Evidemment, il y aura toujours de bonnes âmes pour nous dire que les Américains, eux au moins, n’ont pas peur de la précarité ni de la mobilité de l’emploi.

Mais ils oublient d’ajouter que le salaire minimum moyen des Américains est le double du nôtre, que le coût de la vie y est moindre, que les moyens de transports y sont aisément accessibles, que la pratique du nomadisme y est culturel et que le marché du travail, et le marché tout court, que représente le territoire US, est tel, que la multiplicité des activités et partant des emplois, ainsi que la facilité de reconversion, n’ont rien à voir avec les dimensions socio-économico-culturello-politiques étriquées européennes et françaises en particulier.

Parce que, je ne sais pas si vous vous en êtes déjà rendu compte, la culture américaine et la nôtre ne se ressemblent guère.

Il faudrait tout de même passablement miraud pour ne pas se rendre compte d’une pareille évidence non?

Quand bien même de part et d’autre de l’Atlantique, une armada de lobbies s’évertue à nous naturaliser de force à l’american way of life.

VOULEZ VOUS DEVENIR AMERICAINS ?

Alors ?

Qui tient tant à nous voir devenir américains ?

En fait, domestiques des américains ?

Et qui y a bougrement intérêt ?

Ca ne vous suffit pas qu’ils nous fassent déguster leurs délicieux Big M…., leur Coke, qu’ils nous inondent de leurs super héros, qu’ils soient déjà propriétaires de 52% de nos entreprises et nous fassent boulotter leur viande de bœufs nourris aux…excréments yankees?

Parce que vous ne le saviez pas çà ?

Et qu’en plus, ils nous contraignent, à partir d’après-demain, à parler anglais ? Ou, disons, ce qui y ressemble vaguement.

Vu que leur langue des chiffres précède de peu celle des signes voire pas de langue du tout avec les sauvages que nous sommes.

Et, pourquoi pas, un système de communication et de persuasion hautement psychologique, en clair à grands coup de latte dans le train, comme à Abou Grahib?

De toutes manières, les salaires, en Chine, étant les seuls acceptables pour une saine économie ultra libérale américano européenne, l’écart entre ceux des Chinois et les nôtres devra, O-BLI-GA-TOI-RE-MENT DISPARAITRE.

L’égalisation par le bas vous connaissez ?

Allez, je futurise : dans cinq ans, le salaire actuel du plombier polonais, en Pologne, vous paraîtra hautement désirable…

Ce serait à refaire, je me ferais plombier.

De nos jours ce genre de zèbre dispose d’un carnet de rendez-vous plus bouché que celui d’un ministre.

Différence : s’il gagne autant sinon plus, le plombier, lui, ne change pas tous les six mois, ne pollue pas avec sa voiture de fonction, n’augmente pas les impôts, tient ses promesses, -enfin, généralement-, mais surtout, ne s’endort pas au boulot.

Parce que le plombier lui…travaille.

CPE oui ou non ?

Nous on est pour…

… dans la mesure où les patrons seront aussi francs, honnêtes et sympas que les employés et ouvriers.

Et, pour être honnêtes nous aussi, dans la mesure où les ouvriers et employés, et quelle que soit leur couleur, seront aussi sympas, honnêtes et francs que leurs patrons.

Pourquoi vous rigolez ?

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