Vous savez, entre nous, ici on trouve ça très rigolo.
Non pas que cela nous réjouisse bêtement de voir des amis de trente ans s’étriper comme des énarques chiffonniers.
On les préfèrerait plutôt assis autour d’une mousse bue le petit doigt en l’air, en train de lutter contre le chômage.
Non, là où on est morts de rire, c’est de voir que les gazettes nous présentent cet avatar de l’actuelle politique comme quelque chose de honteux, d’extraordinaire, de vraiment pas commun dans un cadre supposé clear, clean, nickel quoi !
Alors que tout au long de l’année, des années, voire des siècles, ce genre de coup fourré a, toujours, relevé du quotidien de la politique dont Edouard Herriot le sage disait que c’est comme l’andouillette, pour être bonne, il faut que ça sente la…chose…mais pas trop.
Parce que, dites voir : vous croyez que le reste du temps la politique c’est très…clear ?
Que les remaniements, décisions, changements, réformes, tractations, et autres machins, trucs et choses qui font et défont la et les politiques, c’est aussi clair clair que doit l’être votre déclaration d’impôts sinon gare aux dix pour cent en plus?
Allez, comme disait Talleyrand le très sage mais bien moins que pourri, ‘‘Tout ce qui est excessif est sans importance.’’.
POLONAIS EN France, FRANÇAIS…AU CHOMAGE
Chassez le plombier polonais, il revient au galop ?
Au galop naturel n’est-ce pas ?
Alors comme ça les dix petits derniers pays européens ouvrent leurs portes aux travailleurs polonais ?
Ils rejoignent notre pays où, malgré les piaillements de nos travailleurs chauvins, les plombiers au charme slave peuvent venir bosser pour deux ou trois fois moins chers ?
Quoi ? Comment la loi ne le permet pas ?
Bien sûr que si…par le biais, admirez l’astuce, des CDD et CNE qui autorisent tout de même les licenciements plus rapides et, surtout, grâce au…travail au noir.
Ne dites pas que vous ne connaissez pas…
Et pour parfaire le joli tableau, les entreprises françaises, avec la bénédiction des politiques qui poussent à ‘’l’entente cordiale’’ européenne, vont donc délocaliser en Pologne où…ils créent des emplois…moins chers qu’en France puisque là-bas, leurs salaires n’augmentent pas pour autant.
Résultat : nos chômeurs on se les garde. Et comme les prestations chômage diminuées incitent encore plus au travail au noir chez nous, nos abonnés au ‘’black’’, y retrouvent leurs homologues polonais.
La boucle est bouclée et le tour est joué.
Comme le disent tous les distingués économistes : le plein emploi c’est bien la misère des actionnaires.
Et puis, dites, vous ne la trouvez pas géniale cette élégante manière de résoudre le chômage chez nous?
Suivez la démonstration, pas la nôtre, celle de tous nos distingués crânes d'oeufs!
Puisque nous avoins du chômage, faisons venir tout plein de travailleurs d'ailleurs, comme cela nous aurons le plein emploi chez nous.
Lumineux non?
Comme nous n'arrivons pas à trouver des emplois pour nos hexagonaux, ajoutons encore deux fois plus de damandeurs sur les rangs, come cela, les actuels chômeurs vont disparaître.
Par miracle probablement.
Certes, on va nous raconter que là où il y a de la demande, les Français traînent les pieds pour s'y mettre.
C'est oublier un peu vite que nos concitoyens ne sont pas plus manchots que les autres et que, vu la dégringolade rapide des allocations chômage, ils n'ont pas du tout envier de pointer bien longtemps.
Mais bon, pour résorber le chômage, pour faire disparaître la foultitude de demandeurs d'emplois, mettons en encore deux fois plus sur le marché et les chômeurs vont disparaître.
Si quelqu’un peut nous expliquer la logique, européenne bien sûr, de tout ce pataquès, il peut écrire à notre mail habituel.
On ne lui répondra pas parce qu’on a le boulot à assurer mais on en parlera dans un autre papier.
Et on citera son nom. Donc, sa gloire est assurée…
LATINOS : ET CHEZ NOUS ?
Alors, comme ça, les latinos se révoltent aux Etats-Unis ?
Bizarre au premier abord.
En effet, on nous avait pourtant dit qu’il y en avait plein la Californie.
Et que cet état, hautement fortuné était un paradis. Et pas seulement pour retraités.
Le PIB y est un de plus hauts du monde.
En particulier dans la Silicon Valley paradis encore plus paradis que le reste.
Et là-bas, c’est fou le nombre de latinos qu'on trouve au mètre carré.
Eh bien on doit vous avouer qu’après réflexion et longues études sur le terrain d’un de nos envoyés spéciaux, expert en techniciens de surfaces, il est apparu que les latinos en question y étaient certes nombreux mais plus précisément dans des secteurs en forte demande d’emplois.
Donc heureux d’y travailler.
Quels secteurs en particulier ?
Eh bien surtout du genre, balayeurs ou balayeurs ou même balayeurs.
Et s’ils se lavent les mains, baby ou papy siters.
Sans oublier, laveurs de carreaux, nettoyeurs de Béhèmes, de Lexus et autres Prius car les riches, c’est bien connu, sont tous écolos,
Bref : comme les 15 millions là-bas, en ont un peu marre d’être sans papiers mais, surtout sans le dire mais on les comprend tout de même, méprisés comme peuvent l’être les coloured par les blancs étasuniens qui ne sont pas racistes du tout, ils veulent démontrer en s’arrêtant de bouger, une fois dans leur vie, combien ils pèsent dans la balance économique US.
Ils ont raison : ils travaillent, paient des impôts, achètent, étudient ferme, sont généralement moins délinquants que les indigènes…blancs, font l’effort d’apprendre la langue, chantent le Stars Spangled Banner en espagnol, et poussent même le bon goût jusqu’à ne pas être aussi bronzés que le sont les Afro-Américains,
Mieux : ils poussent la patriotisme jusqu’à pratiquer les mêmes religions que dans le pays d’accueil et font des efforts pour moins expatrier l’argent qu’ils gagnent sur place et qui contribuait, jusqu’ici, à faire vivre bon nombre de latinos restés dans leurs pays du sud.
Avouez, tout de même, qu’ils font tout pour s’intégrer et faire de bons Américains non ?
-Alors ?
-Une suggestion : pourquoi tous nos immigrés à nous ne feraient-ils pas pareil ?
-Faire quoi ?
-Eh bien reprenez la liste de ce que les latinos font là-bas et transposez.
MUGUET INSTINCTIF
1° mai.
C’est assez rigolo de fêter le Travail en se reposant non ?
Bon. On ne va pas vous gâcher vôtre journée de repos et de manifs.
Tiens, une remarque : le 1° mai est la seule journée, disent les journalistes, où ils ne travaillent pas.
Ce qui tendrait à faire croire que les autres jours ils travaillent…
En fait, ceux de la presse écrite, eux, ne travaillent pas le 30 avril puisqu’ils traitent l’actualité un jour à l’avance.
Enfin traitent…maltraitent plutôt mais bon, on arrête.
Pourquoi causer du 1° mai et du muguet ?
Simplement parce qu’un brin coûte un euro sur le trottoir et de 1,5 à 2 euros chez le fleuriste.
Et que tout plein de millions de français vont aller acheter, instinctivement ou quasiment, leur brin, pour l’offrir à l’être aimé.
Ou aimée, puisque de nos jours on s’y perd un peu dans les genres.
Geste instinctif ?
Certes, la tradition est là mais elle s’est mise en place par l’intermédiaire des medias.
Lesquels, au début du siècle dernier (1), l’ont perpétuée en dégoulinant à l’envi de bons sentiments, de tradition amoureuse de super marché et, en arrière-plan, de…respect de l’esprit revendicatif républicain promoteur de progrès social.
En culpabilisant un peu, aussi, tous ceux qui n’auraient pas le bon goût de ne pas y aller, citoyennement et républicainement, de leur euro et demi, aux couleurs de la poésie combative et sociale des années ‘’d’avant-guerre’’, genre ‘’temps des cerises’’ communarde.
-Même le muguet vous remettez en cause alors ?
-Ben oui. Un bon gros bouquet au marché paysan ne me coûte que 3 à 4 euros, et j’en offre un tous les samedis à la femme qui a le bonheur de m’avoir pour mari.
-Tous les samedis ?
-Ben oui quoi. Mes traditions à moi je me les fabrique mais pas sur commande, une fois par an. Celles que les medias me commandent de respecter ressemblent trop à mon goût à ceux qui font leur Pâques, qui fêtent Noël et se fabriquent une morale humanitaire en faisant l’aumône en sortant du parking.
Fête des mamans, fête des pépés, des mémés, des secrétaires…pourquoi pas des plombiers zingueurs, des marchands de tapis et des prometteurs professionnels aussi ?
-Oui mais vous aussi vous ne faites ça qu’une fois par semaine.
-Certes, mais faites en donc autant d’abord et après seulement vous m’en reparlerez.
-C’est si dur que ça ?
-Au début oui, des efforts, pour ne pas oublier, mais après ça va tout seul. Et puis si faire des petits cadeaux ne coûtait rien, tout le monde s’en ferait non ?
C’était donc notre chronique cocorico, les mâles nécessaires français sont encore les meilleurs, surtout par chez nous, voire même dans mon quartier et pourquoi le cacher, chez moi en toute modestie.
-Modeste hein ?
-Pas seulement. En plus, fier de l’être.
(1) En 1890, la conquête des 40 heures a donné lieu, pour le défilé des travailleurs, au port du petit triangle rouge des ‘’trois huit’’, orné d’abord d’une fleur d’églantine du Nord. A laquelle les horticulteurs spécialisés dans le muguet de la région parisienne substituèrent vite fait leur production locale dans les années suivantes. Dixit le Quid 2001 (j’ai pas plus jeune) page 1634 c. Publicité entièrement gratuite.
Hélas !