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Equitable? Qui et comment labelliser?

Coïncidence ?

Ici, nous n’y croyons guère. Voire même pas du tout.

La semaine du commerce équitable bat son plein…tout juste après que le numéro de mars de ‘’Que Choisir’’ ait conclu une enquête sur ces produits par le vœu suivant : besoins urgents de légiférer, d’éclaircissements, de réglementation, en un mot, besoin que les consommateurs ne soient pas grugés et que les petits producteurs soient, enfin, traités…équitablement.

En clair : commerce équitable très bien mais mieux encore si tout était mis au clair et dans des normes aussi lisibles que légales.

CONFONDANTE CONFUSION

Coïncidence ?

En même temps, Max Havelaar démarre sur les chapeaux de roues une campagne de pub dans le but, bien sûr, de vendre plus et, consécutivement, si l’on s’en réfère aux buts de la marque, de rémunérer mieux et un plus grand nombre de petits producteurs.

Fort bien.

Néanmoins, comme l’a fait remarquer ‘’Que Choisir’’, dans le secteur des diffuseurs de produits de petits producteurs, règne sinon une quasi anarchie, du moins une préoccupante et confondante confusion et, à tout le moins, un très gênant manque de clarté.

En effet, on cherche des repères précis, des références communes et logiques, pour ce qui concerne les conditions de travail des producteurs et de leurs personnels, les prix qui leur sont consentis, les formes et le fond des contrats passés, le respect des Droits de l’Homme, des lois nationales et internationales, sans oublier le respect de l’environnement, et de toutes les normes y afférant, encore à inventer.

Une mise en ordre de l’ensemble des dispositions, régissant ce petit monde des producteurs et de leurs diffuseurs, s’impose.

Elle est non seulement indispensable mais vitale, faute de quoi les consommateurs risquent d’être abusés, déçus…et d’aller voir ailleurs.

Au grand dam des petits producteurs censés être les premiers bénéficiaires de cette labellisation indispensable.

En, effet, étant donné qu’en ce qui concerne les produits disons courants, diffusés dans le circuit de la grande distribution, la réglementation est souvent floue, voire peu satisfaisante, pour le moins, et rarement respectée à la lettre, le consommateur est en droit d’attendre une rigueur et une fiabilité exemplaires pour ce qui concerne des produits censés eux, sortir du cadre mercantile majoritaire.

Si cette rigueur n’est pas présente et réelle, on risque fort de se retrouver dans une situation identique, par exemple, à celle où l’on constate une défiance croissante des consommateurs à l’égard de certains labels ‘’Bio’’, dont la pureté ne satisfait que ceux qui veulent bien y croire…

LABELLISER LES MEDECINS ?

Au fait !

Labelliser des produits, censés meilleurs que la plupart des autres, étant une nécessité, pourquoi ne pas étendre le principe ?

Lorsqu’on voit l’opacité totale qui règne au niveau des efficacités comparées des médecins, par exemple, on se demande s’il ne serait pas nécessaire de renseigner mieux les clients à cet égard.

Savoir que tel médecin, dentiste, ou ophtalmologiste, est plus capable que tel autre, dans tel ou tel domaine, aurait, déjà, de quoi rassurer les malades non ?

En, outre, cela leur éviterait des tâtonnements, des pertes de temps et d’argent et les aiguillerait vers un traitement plus sûr, du moins pourraient-ils l’espérer.

Avec, en prime, une vraie sérénité quant à l’espoir de prise en charge et de possible guérison.

Puisque nous vivons à l’ère de l’information, de la Vérité, du client-roi, et des sacro saintes obligations à l’égard des consommateurs, puisque le paysage audio-visuel regorge désormais de guides divers, depuis celui des garages honnêtes -ou pas trop malhonnêtes- jusqu’à ceux des appareils électroménagers et des voitures automobiles, en passant par le guide des assurances vie et celui des vacances au soleil, serait-il si difficile, techniquement, de mettre sur pieds de tels guides ?.

Certes, vu la civilisation du secret et du règne des mandarins sous lequel nous vivons, faire paraître des guides comparatifs des médecins, du genre du Michelin relève, aujourd’hui, de la mission ab-so-lu-ment im-po-ssible…

D’ailleurs, nous ont dit les plus avisés de nos lecteurs, vous n’y pensez pas, imprudents que vous êtes !

Oser dire que tel médecin est plus capable que tel autre, que celui-ci a loupé la ‘’totale’’ de votre belle-sœur, ou que celui-là s’est trompé de jambe pour votre amputation, alors que le troisième, stomatologiste doré sur tranches, vous a fait revenir 10 à 12 fois pour vous ajuster un dentier à 20.000 balles, mais acheté trois francs six sous dans un pays plus ou moins européen mais néanmoins exotique, tout cela relève, aujourd’hui, de la médisance, de la calomnie, de la publicité mensongère et vous permettra de faire, rapido, de bons tirages de début – si vous parvenez à vous faire éditer – mais, deux mois après, de vous retrouver au gnouf.

On ne badine pas avec la Santé en France.

Du moins avec ceux qui sont censés représenter la vôtre et parlent en votre nom sans vous demander votre avis.

CLASS ACTIONS PAS BON ?

Etonnez- vous après cela de voir s’accroître le nombre d’actions en dommages et intérêts de nos concitoyens qui en ont marre du sacro saint principe de ‘’l’obligation de moyens et pas de résultats’’, jusques et y compris pour les soins les plus bénins relevant de la science de pointe du docteur Abdou Minal, spécialiste du bobo ventrou. (1)

Ils ont beau jeu, nos gourous de couiner à l’abus de justice à l’américaine…

Aux Etats-Unis, dont nous ne sommes pas des admirateurs transis, vous le savez fort bien, les médecins sont au même niveau que tous les autres commerçants, qu’ils sont eux aussi. Ils vendent des services et les consommateurs entendent fermement être (bien) servis. En un mot comme en cent, en avoir pour leur argent.

Sinon gare aux tribunaux.

Saine pratique : taper au portefeuille est bien la seule et universelle manière d’inciter les gens en général et les commerçants en particulier, à être aussi compétents qu’honnêtes.

Cette excellente méthode se retrouve au niveau des class actions.

Et si certains politiques couinent, eux aussi, contre cette méthode…américaine, donc déplorable paraît-il, de regrouper les plaignants pour faire rendre gorge aux groupes omnipuissants qui les trompent et les grugent, on finit par se demander - et par se rendre compte - qu’ils roulent pour ceux qui les nourrissent et non pour le petit peuple qui les élit..et les salarie.

Evidemment, les lobbies les plus opposés et les plus actifs au profit des industriels et entrepreneurs, sont présents autant à l’assemblée qu’au Sénat, et plus encore à Bruxelles.

Ceci explique donc cela…La loi sur les class actions n’attend que le bon vouloir de ceux contre qui elle pourrait s’appliquer. Pas demain la veille…

Cela dit, le principe de la labellisation pourrait aussi s’étendre à d’autres catégories de prestataires de services, privés ou publics.

Ainsi des instituteurs, de professeurs, des fonctionnaires de la Sécu, entre autres administrations, des banquiers, des avocats, et, bien évidemment, des hommes politiques.

On rêve hein ?

Certes, tout cela relève d’une simple et saine logique. Du genre de celle qui se résume en une phrase qui a cours chez nous en Provence : ‘’Qui paie commande’’.

A ceci près que, comme nous ne cessons de tout payer sans discuter, cela fait belle lurette que nous n’avons qu’une seule et unique liberté, celle d’obéir et nous exécuter.

Comme qui dirait des exécutés permanents…

A quand la démocratie… ?

 

(1)Non ce n n’est pas un propos raciste on vous dit ! C’est juste un emprunt passager à Iznogoud.

 

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