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Colonisation: cessuikidikilafé!

Colonisation : on n’a pas fini d’en parler ;

Sous entendu, voire même bien expliqué, les colonisateurs sont tous des pourris, leurs descendants aussi et ils doivent payer.

Argent comptant, évidemment.

Et en baissant la tête et la corde au cou, il va vous falloir accepter, juste retour des choses, d’être colonisés par les descendants des malheureux colonisés par les monstrueux et abusifs colonisateurs, vos ancêtres à vous !

Vous avez compris ?

Non ?

Eh bien l’actualité va se charger de vous le faire comprendre.

Kolonisazion, gross malheur, tout le monde est d’accord.

D’abord pour les colonisés de l’époque, personne de sensé ne saurait le mettre en doute.

Mais gross malheur surtout désormais, pour les descendants des…colonisateurs.

Qui sont condamnés par les descendants des…colonisés, à expier jusqu’à la fin des temps les abus de leurs arrière-arrière-arrière-grands parents.

Vous suivez ?

Pas trop ? Un peu ?

On vous explique quand même.

Et c’est du vécu.

COMMUNARD PAR ERREUR

Un de mes aïeux a été pris, à Versailles, dans un joli coup de filet des zélés à képis lors du soulèvement de la Commune, par un beau mais assez frisquet après-midi de l’an de grâce 1871.

Raison ?

Il se baguenaudait par là tout simplement, au lieu d’être à la campagne ou à la maison. Communard par erreur. Mais quand bien même…bref!

Il était donc suspect et même coupable d’avoir traîné dans le coin où il n’aurait pas dû être, vues les émeutes que l’on sait. Déporté!

Encore heureux qu’il n’ait pas été parmi les cent dix et quelques mille fusillés…pour l’exemple.

Formule plutôt rigolote d’ailleurs, quand sait que vu le nombre de zigouillés, il n’en restait pas beaucoup pour qui l’exemple aurait pu être salutaire. …

Mais bon, c’était juste pour dire.

Or donc, un autre de mes ancêtres fut, lui aussi, déporté ‘’là-bas’’ et y fit souche.

Petit scribouillard aux écritures, il le demeura et, de père en fils, resta, toujours lui en Algérie, son cousin cheminot, lui, au Maroc, jusqu’au moment où les deux familles furent contraintes de déguerpir, en 48 heures, avec trois valises, une main devant, une main derrière, pour papa, maman et quatre gosses dont un, ma pomme, au biberon.

Bilan de deux cents ans de voluptueuse et ploutocratique vie de nababs colonialistes que tous avaient, d’évidence, menée durant deux siècles : économies zéro, propriétés sur place double zéro vu qu’aucun des descendants de ces premiers heureux déportés de notre Histoire politique contemporaine, n’a pu gagner assez pour mettre quoi que ce soit de côté, ni d’acheter quoi que ce fut dans l’immobilier par exemple.

De gros colons on vous dit !

A LA MITRAILLETTE !

Arrivés à Marseille, tous les miens, moi compris, (au berceau), fûmes, c’est donc normal, regardés de travers par les bons Français de France, et qualifiés de colons, profiteurs, richards et autres épithètes…anti-colonialistes, et sommés par le dénommé Gaston Defferre, maire de Marseille de l'époque, super ponte humaniste et socialiste bon teint, de refoutre notre camp ailleurs, sous peine d’être déquillés en masse, à coups de mitraillettes. Pour nous apprendre à nous conduire comme des humains dignes de ce nom.

Depuis, ce qui reste de mes ancêtres et ma famille actuelle, ne cessons de nous entendre corner aux oreilles que nous devons payer notre passé colonialiste.

Donc, de ne rien dire si les descendants des colonisés ont, en novembre dernier, foutu le feu à notre AX de 1987, signe extérieur le plus provocateur de notre richesse fondée sur nos gains dans la colonisation comme chacun sait.

Ne rien dire non plus quand les minots de notre barre d’immeuble nous provoquent du regard et nous forcent à baisser les yeux en nous hurlant ‘’Tu m’cherches, tu m’cherches ? Viens ici si t’es un homme…’’, en se ménageant bien sûr une prudente retraite, qui ne fait que précéder le retour d’une horde de grands frères lesquels, si nous ne déménageons pas dans les 24 heures, nous font notre affaire au couteau et à la batte de base-ball.

Avec pour toute solution, le refus de notre plainte au commissariat de quartier où l’on nous dit tristement que si nous portons le pet, nous ne pourrons compter sur l'aide de la police, qui ne pourra protéger notre vie des représailles prévisibles…

On la comprend, elle a bien d’autres chats à fouetter et d’autres ministres à protéger. Voire, de grands raouts populaires à cajoler, genre festival de CANNES, ou enivrantes finales de football.

Voilà !

Tous ces petits inconvénients, eh bien, nous en souffrons, vous vous en doutez.

D’autant plus que nous en sommes, évidemment, coupables, puisque nous sommes des colonialistes et descendants de colonialistes.

Nous devons donc expier.

Même si seuls mes aïeux l’ont été, colonialistes, en un temps dont je ne me souviens même pas l’avoir vu évoquer dans les pages de la plus gauchiste, ou droits de l’hommiste, des encyclopédies.

Mais mon lourd passé me pèse.

Et j’ai beau me dire que les mesures prises par notre Ministre de l’intérieur se veulent efficaces, quand j’apprends, par exemple, que les des descendants de colonisés, coupables d’avoir brûlé vive une handicapée ont écopé de…5 ans de prison, je me dis que la vie d’un colonialiste, d’un descendant de colonialiste ou d’un supposé descendant, ne vaut décidément pas grand chose.

Et je me demande si je ne vais pas, à mon tour, me décider à émigrer, vu que dans la France d’aujourd’hui, il vaut mieux être victime avec de bons avocats de la défense plutôt qu'assassiné pour de vrai, car se porter partie civile ne sert donc plus à rien.

LES ARABES BEL EXEMPLE ?

Ceci posé, c’est vrai que la France a un passé colonialiste qui a profité uniquement aux patrons de l’époque, et pas aux gagne petits, et continue à profiter aux descendants de ces patrons, de ces dominants, de ces possédants, qui, d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée sont de la même espèce.

En effet, que voit-on dans ces pays pauvres, les pays arabes, par exemple, qui ont réellement souffert du colonialisme mais où tous les citoyens sont censés, aujourd’hui, se serrer les coudes afin de venir en aide aux plus faibles et plus nécessiteux d’entre eux ?

Pour bien montrer qu’une fois le colonisateur, nous, parti, on sait enfin là-bas s’entendre fraternellement, afin que pauvreté et misère disparaissent, en même temps que fortunes et privilèges honteux?

Qu’en est-il donc là-bas ?

Eh bien, en Algérie par exemple, les profits du pétrole atteignent des sommets…mais ils ne bénéficient qu’aux dirigeants politiques et militaires, nous disent, à leurs risques et périls, les journalistes locaux qui, eux, prennent de sacrés risques.

Au Maroc, les seuls gros bénéficiaires sont, dans l’ordre, le roi et sa cour élargie, ainsi que la nomenklatura en place.

De même qu’en Tunisie où règne l'autocratie.

Dans tout le Maghreb, les mêmes classes privilégiées d’un côté, et les mêmes hordes de souffreteux de l’autre.

Certes, le niveau de vie augmente, mais tout spécialement pour les élites et leurs domestiques.

Les miséreux, eux, le restent.

Colonisés dans leurs propres pays !

Comme chez nous quoi…

Qui dit mieux ?

Eh bien il y a mieux encore, ou pire.

SOUS HOMMES ET SOUS FEMMES

Ainsi, l’on aurait pu s’attendre que les pays débordant, crevant de richesses, les royautés pétrolières en premier lieu, viendraient en aide aux malheureux Palestiniens, en priorité, au lieu de laisser, de façon quelque peu insultante, leurs frères ethniques et en religion, dépendre des aumônes d’une Europe occidentale aux aides pas très altruistes mais très souvent extrêmement intéressées.

Mais non !

L’autre jour, Daniel Mermet faisait son émission habituelle depuis Dubaï.

Et, sur place il interviewait malignement la patronne d’une maison de couture qui lui dévoilait les merveilles et de ses produits et de sa clientèle, rien que du beau linge, c’était le cas de le dire.

C’est-à-dire des robes, de bas de gamme à 5 à 6.000 balles, et de très beaux produits à 100 ou 200.000 francs ! Clientèle : les princes, le roi, les familles d’hommes d’affaires.

Et quid de la condition des travailleurs du bas de l’échelle ?

Pas de problème !

Certes, les autochtones ont de bons paquets d’allocs de l’Etat.

Mais le royaume entier, de même que ceux des alentours, sont servis par une armée de sous hommes et sous femmes, venus des Philippines, du Sri Lanka, d’Indonésie, en fait de tous les pays les plus pauvres du Sud Est asiatique.

Et qui bossent pour…tenez vous bien, des SMIC du genre qui plairait beaucoup à Mme Parisot, c’est-à-dire…145 euros par mois !

Sans possibilité de se syndiquer, ni de rouspéter, et moins encore de manifester, sous peine d’être immédiatement virés et priés de rentrer à la maison, si possible à la nage, après avoir été copieusement bastonnés par une police d’une efficacité fort enviable....là-bas, pas de voitures brûlées, on vous le garantit.

Si dans le Maghreb, les arabes riches ont de vulgaires pratiques de colonisateurs à l’égard de leurs frères, dans les émirats et chez les Saoudiens, on a des principes : on ne colonise que des êtres inférieurs de l’Asie du Sud-Est.

On les colonise même ferme : travail de 10 à 15 heures par jour, salaires de misère, passeports confisqués, enfermés, battus, violés, bref, il paraît même qu’un député local s’en est ému et a fait une proposition de loi qui…attend sereinement que les esprits évoluent.

Les esprits des patrons locaux s’entend.

Comme chez nous quoi !

Si tous les patrons du monde voulaient se donner la main…mais ils se la donnent déjà non ?

Qui parle de colonisation ?

Celui qui l’a dit et qui l’a fait ?

Et qui la fait ?

 

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