Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ZIDANE: bel exemple pour notre belle jeunesse

Bon, promis on en parle encore un coup et puis après basta.

C’est juste pour dire qu’une fois encore, medias et têtes pensantes prennent le petit peuple pour des gogos, tout heureux, d’ailleurs, d’avoir quelques divinités à portée de leur poste, sinon de leur bourse, mais, de nos jours, l’écran LCD à crédit, c’est le rêve.

Devenu réalité…virtuelle il est vrai.

Mais où est la différence… ?

 

Alors ‘’notre’’ Zizou, qui ne serait évidemment pas nôtre s’il ne savait si bien jouer des gambettes et se contentait de n’être qu’un immigré basique, toujours conscient, comme il l’a souvent dit, d’être un exemple pour notre belle jeunesse, a donc filé un mahousse coup de boule à un italien.

Lequel, bel exemple aussi dans son pays, l’a, peut-être, mais personne n’en sait rien sinon les protagonistes eux-mêmes, qualifié de terroriste, ou de doux noms bien connus ayant trait à sa proche parentèle, laquelle ne saurait, évidemment, être qualifiée des mêmes doux noms que nous connaissons bien puisque nous sommes désormais habitués à les accepter lorsqu’on est Français de souche.

Coup de boule permis ou pas ?

Cette question étant du domaine quasi philosophique dans le cadre duquel sont régulièrement concoctés les subtiles enquêtes et autres sondages et micros trottoirs, nous avons eu droit à de fort sérieux débats où les plus futés de nos concitoyens ont pu donner leurs sagaces avis.

On a eu droit à ‘’Yo ! Moi, j’y aurai cassé la tête à çuilà.’’, puis à ‘’Fatche de, moi j’y aurai escagassé la tronche.’’ Voire, en plus délicat puisqu’il s’agissait de la douce pensée d’une mémé prouvençalo au bel accent fleurant le thym et la farigoulette, ‘’Bé dis donc, hé bé j’y aurai cassé le nez moi té à cet estrasse d’étrangé…’’.

Certes, on a eu, tout de même droit, à quelques mines compassées de premiers de la classe qui, face à la caméra dérangeante, ont osé dire que, tout de même, ce n’était pas très beau ni très bien. Sous entendu c’était un petit beau quand même et pas si mal que cela.

Ce, par contre, à quoi nous n’avons pas eu droit, c’est, en fait, à l’intégrale de l’intéressant échange d’amabilités entre les deux zèbres qui ne se sont pas loupés, à première vue. Et en particulier le donneur de coup de boule plus que le donneur de conseils ou de leçons.

Il eut été élémentaire, pour tout commentateur avisé, de tenter d’en savoir plus.

Mais ils sont finauds nos journalistes :  plus on en parle sans savoir, plus ça dure. Et plus le temps d’audience s’accroît…plus l’Audimat grimpe.

De toutes manières, comme Zidane lui, est de chez nous, pas question de le suspecter.

D’ailleurs, son image projetée, tenez vous bien, sur l’Arc de triomphe qui en a, il est vrai, vu bien d’autres, ne doit, à aucun prix, être ternie.

Et puis dites, puisque le président de la République lui-même, ne s’est pas permis de lui en toucher deux mots dans son allocution félicitation…

Certes, en tant que premier magistrat du pays, et garant donc de la moralité et en particulier de l’exemple que les divinités doivent donner aux fidèles confits en dévotion, il aurait pu, légitimement, faire une fine allusion. En regrettant que, tout de même, il aurait peut-être fallu, ou que la destinée fatale, comme toujours, n’a pas tapé où il fallait…

Mais il est vrai, les prochaines élections ne sont plus qu’à une portée de pogne.

Alors, passer discrètement sur un simple coup de tête peut donner un bon coup de main non ?

Evidemment, si l’italien était resté sur le carreau, l’affaire eut été autre.

Pas tout autre, mais un peu autre.

On aurait, peut-être, annulé le repas officiel, ‘’vu les circonstances vous comprenez’’, et l’affaire aurait été classée.

De toutes manières, avec toutes les affaires en train, il serait malsain d’en rajouter une.

Et puis, comme les interviewes ont tous conclu que si les Français avaient pu, ils auraient tous cassé la tronche (1) à ce Rital, pas question d’éprouver de la faiblesse compassionnelle déplacée pour ce qui n’est, après tout, qu’un étranger et même pire, une espèce d’immigré en puissance, fut-il temporaire pour le temps des matches.

Les Droits de l’Hommistes, ça va bien comme ça…

-Oui mais, en y réfléchissant, le Zizou aussi il est, certes Français, mais en même temps un peu immigré quelque part non ?

-Et alors ? Lui il fait de l’Audimat.

-Ah là ! D’accord ! Ca change tout. Encore que…

-Quoi encore.. ?

-Ben, comment s’étonner, après ces édifiantes leçons de morale sportive et de morale tout court, que les jeunes, tout émoustillés par ce bel exemple de l’art et de la manière de résoudre les conflits, fassent de même et répondent à des paroles insultantes ou dérangeantes ou résolvent leurs problèmes, avec des arguments croissants en efficacité frappante, percutante, brûlantes, voire bien saignantes ?

 
(1) :Encore heureux que les armes soient interdites sur la pelouse…

Les commentaires sont fermés.