Ségolène présidente de la République, c’est un scoop çà non ?
Comment c’est pas vrai ? Elle est juste candidate?
Ah bon, d’accord.
Ca va ça va. Criez pas comme çà...
On le savait mais c'était juste pour rigoler.
En fait, c'était juste une hypothèse d’école. Une projection si vous préférez.
Et encore…disons une extrapolation d’une éventuelle possibilité.
Bref, précision utile, nous ne faisons pas de politique ni ne prenons parti.
C’est juste pour causer.
Pour le faire, il est vrai, autrement que ne le font les medias, évidemment.
Donc, c’est fait. On est en juillet 2007 et madame Ségolène Royal EST présidente.
Que va-t-il se passer ?
On s’essaye à la science fiction ?
Allez, juste pour voir.
C’ ETAIT LA FETE !
Déjà, le premier soir, petit retour en arrière, ce fut la folie.
Comme d’hab. Du moins pour tous ceux qui avaient voté pour.
La fête rue de Solferino bien sûr, mais aussi sur les Champs et dans toutes les villes où les fédérations s’étaient vouées, corps et âmes, à la première présidente femme du monde. Et c’qu’elle est belle en plus…
Saluez s’il vous plaît.
Et il y eut même des feux de joie… dans les banlieues aussi… ben oui, ça risquait vous savez...
Réjouissances, d’ailleurs, comparables à celles qui auraient eu lieu si la droite avait gagné.
Ouvrant la parenthèse d’ailleurs, on peut rappeler que, alors que nous vivons en temps de paix et dans un état de droit, lorsque le temps est beau et l’ambiance calme, il brûle déjà et en moyenne entre 40 et 60 bagnoles par nuit…Fermons la parenthèse.
Et trêve de digressions.
UN QUINTAL D’ HUMILITE
Le lendemain de l’élection, grand raout bien sûr mais aussi consultations diverses.
Et c’est là que certains éléphants se sont aperçus qu’ils auraient dû y aller mollo avec leur machisme, vu que les places de ministres n’ont pas toutes échu à tous ceux qui s’en sentaient. Et surtout pas aux à ceusses qui y ont été de leurs sarcasmes et de leurs coups bas.
Premier ministre désigné ? Ben là l’exercice est difficile. On ne sait plus trop.
Laurent ? Peut-être, car capable, (..encore qu'il officiait au temps des responsables pas coupables...), et pas trop méchant avec la chef.
Dominique ? Non vraiment, pas trop de chances, eu égard à l’histoire de la cassette miracle et autres remarques un chouïa machistes. Et puis son socialisme de droite dérangeait tout de même sur la photo souvenir du conseil des ministres de gauche.
Lionel alors? Probablement pas non plus. D’ailleurs, çà lui apprendra de ne pas avoir eu le nez assez creux pour prendre le vent au moment opportun. Il lui aurait peut-être fallu un brin, ou un quintal, d’humilité, c’est vrai, mais Paris a souvent coûté bien plus de messes et de bien plus douloureuses que ça…
Et puis avaler son chapeau n’a jamais tué personne. En politique surtout.
De toutes manières ça vous forme un homme.
Allez, trêve de nouveau de digressions, malgré toutes nos sources d’informations proches du pouvoir, nous ne sommes pas encore arrivés à trouver qui fera un bon premier ministre et, moins encore, tous ceux qui, autour de lui, nous servent ou devraient nous servir puisque souvenez-vous, le terme de ministre en grec se traduit bien toujours par serviteur, n’est-ce pas ?
Ce qui veut dire qu’un ministre est là pour nous, et pas se, servir.
Le nous est important…
SURPRISE DU CHEF
Donc, après avoir désigné les ministres, que va-t-il se passer ?
Là, nous pensons avoir un peu plus de tuyaux.
Ne serait-ce qu’en raison de nos gigantesques savoirs cumulés, ici, et qui vont, grosso modo de la guerre de 39-45 par expérience directe, à celle de 14-18, par celle de papas et mamans qui nous ont conté toutes les merveilles de la démocratie française au beau temps des colonies, de la Science triomphante et de l'économie naissante de marché. Enfin, par les livres écrits, pour l’Histoire plus ancienne jusqu’au bon père Mathusalem, voire au-delà, ce qui fait vraiment très beaucoup super longtemps maousse kosto.
Alors ? Découverte du programme dont on n’aura pas su vraiment grand chose jusqu’aux élections elles-mêmes ? Voire même un peu après ?
Là, ce sera la vraie surprise du chef.
Or, comme tout dépend du chef en question et de ses idées dont on a eu, tout de même, quelques petits aperçus, il y a de quoi s’inquiéter un brin dans ce que nous allons vous confier de nos prévisions.
Primo…
D’abord, il n’y a pas de primo en fait, mais simplement l’INDISPENSABLE seul et unique dont tout découle.
En un mot, le fric.
En plus élégant, le social.
En plus dérangeant, le pouvoir d’achat.
Et en plus précis encore : le SMIC et les retraites.
Car si les salaires des cadres du privé et, grosso modo, de pas mal de fonctionnaires grimpent relativement pas trop mal et suivent le coût de la vie, la grosse majorité des revenus des smicards et des retraités sont, désormais, à la traîne et à la limite de la pauvreté à la française.
Laquelle se situe fièrement aux environs de 7 à 800 euros mensuels.
Vous vivez, vous, avec çà, une femme et un gosse ?
Et là, çà inquiète vraiment: sur les retraites, aucun candidat n’a pipé mot. On ne parle pas des choses qui fâchent?
Il est vrai que comme les retraités défilent rarement dans la rue, que Molotov ne signifie que le nom d'un ancien aparatchik stalinien et qu'ils ne tapent jamais sur les CRS, beurk ! et prrttt !: ils n'ont qu'à la fermer et faire comme ils l'ont fait jusqu'à présent: se débrouiller, consommer malin et faire des économies.
Et puis, comme ils ne sont pas dangereux...
Encore que, il leur arrive de voter assez souvent à droite, mais une fois les élections passées, on est tranquilles pour cinq ans, au moins.
Quant au SMIC, si Fafa l’avait promis à 1500 euros, ses deux concurrents n’ont pas moufté, signifiant par là, non pas un consentement mais un refus catégorique. La question inélégante qui consiste à demander si Dominique et Ségolène pourraient vivre, eux, avec un SMIC ne sera donc pas posée. Et l’augmentation reportée aux promesses électorales de 2012.
Normal pour les socialo-blairistes : face à l’ultralibéralisme triomphant, pas question de faire autrement que les pétroliers et autres actionnaires de fonds de pension anglo-saxons nous l’ordonnent.
COMMENT REMPLIR LE TIROIR CAISSE ?
Donc, un à deux millions de Français, et surtout des Françaises, vont se brosser côté augmentations d’un pouvoir d’achat et d’un niveau de vie déjà déplorables.
Et vivre d'expédients. Notamment en tâtant du travail au noir, ce qui représente autant de pertes sèches pour le fisc et l'économie nationale. Beau résultat....
Le pouvoir d’achat dégringolant encore un peu plus, la dette publique frôlant l’infini et les caisses étant vides (c’est nouveau çà non ?), les impôts ne pourront qu’augmenter pour payer un Etat, aux fonctionnaires encore gourmands, et qui auront probablement voté plutôt à gauche et qu’il ne faudra donc pas trop chatouiller. Et comme on ne peut pas tondre un oeuf, imposer des classes moyennes en limite de pauvreté va faire baisser la sacro sainte croissance qui repose, aussi voyez-vous, sur la consommation.
Alors ? Remplir le tiroir caisse en empruntant encore ?
Jusqu’à quand ?
Plus rien à vendre ?
Ben si, les derniers bijoux de familles, EDF et GDF entre autres, qui seront privatisés fissa. Pardon, ouverts au capital comme disait si vertueusement Lionel pour France Télécom.
Opérations accompagnées, bien sûr, de toutes les promesses de circonstances qui assureront que l’Etat et les citoyens ne seront évidemment pas lésés.
Ensuite ?
Eh bien, une fois le ‘’ménage’’ fait, il va falloir attendre un peu.
On connaît bien ce laps de temps. Les gazettes l’appellent ‘’l’état de grâce’’, les romantiques ‘’lune de miel’’, période bénie durant lequel le temps suspend son vol, un ange passe et les nouveaux promus bénéficient du bel effet de leurs promesses de campagne, alors que ceux qui y ont cru ne savent pas encore que la sauce à laquelle ils seront boulottés, mitonne déjà depuis longtemps.
Suite de l’histoire ?
Un an, deux ans, bref, un demi quinquennat après, l’ambiance sera chaude on le pense.
Quand bien même l’actuel (en juillet 2007) gouvernement, avec toute la bonne volonté du monde, virerait carrément LCR, cocos bien rouges, Confédération Paysanne et Vert foncé, la mondialisation ne cessera de croître, au même rythme que les portefeuilles d’actions des élites, des Etats-Unis, d’abord, mais également de la Russie et de la Chine, les trois nouveaux grands qui vont, vite fait, nous redéfinir un peu mieux le nouvel ordre mondial en se tirant la bourre et en nous bouffant la laine sur le dos.
Ce qui signifie que l’égalisation des salaires des esclaves se faisant par le bas, et tant que les Européens ne seront pas arrivés au niveau des travailleurs chinois, les pays de l’Union continueront à effacer les lois sociales, et à délocaliser là où le montant du nouveau SMIC planétaire est le traditionnel (petit) bol de riz de l’Empire du Milieu, puis, chez les Indiens et partout où le salaire minimal est plus symbolique encore.
Bref, comme vous allez payer, cher, pour voir tout ça, et le sentir passer, le Paradis promis par la droite et la gauche sera bientôt à portée de main.
C’est-à-dire toujours pour demain.
1984…30 ANS APRES…
Pendant ce temps, la pollution et les dégradations diverses se seront accentuées.
De même que les mesures draconiennes, qui consisteront à restreindre toujours plus les maigres espaces de liberté et de ‘’prospérité’’, (somptuaires comme dit le MEDEF), durement acquis par les classes populaires.
Orwell avait raison.
Dans son ‘’1984 ‘’, il prédisait un monde qui ne pourrait être parfait qu’à condition que l’individu soit uniquement un outil de production et de reproduction -contrôlée bien sûr qu’est-ce que vous croyez ?- et dont la durée de vie serait programmée afin que le Système puisse en tirer un maximum de profit, avant de s’en débarrasser pour le remplacer par un outil tout neuf.
1984 ? Bof ! Pas grave. On a juste une petite vingtaine d’années de retard.
Juste après, d’ici une dizaine d’années pourquoi pas, on passera au stade suivant : un Système de machines, destinées, elles, à apporter un maximum d’avantages à une oligarchie ‘’humaine’’, de haute lignée, seule digne, de profiter de ce que la Terre peut offrir comme plaisirs de vivre : espaces verts, nourriture abondante, air pur, eau fraîche, temps libre, santé éblouissante, le paradis quoi…
Pessimistes nous ?
Dans notre profession, nous le disons souvent, un pessimiste est un optimiste bien informé.
Au fait, on oubliait. On vous dira prochainement notre scénario fiction si c’est la droite qui passe.
Ne jetez pas vos mouchoirs, ce sera pareil.
D’ici que, par fainéantise naturelle, on fasse l’économie de ce boulot.
Puisque de toutes manières ce sera kif-kif.
A MORT L’ ETAT VIVE L’ ETAT
Ah on oubliait aussi : on a vu un splendide reportage à la télé sur les Douanes Françaises qui traquent les fraudeurs.
C’est fou ce que les douaniers sont utiles aux grandes marques de parfums et de valiseries de luxe genre Chanel, LVMH, et autres articles que personne ne peut se payer à moins de gagner au minimum 3 à 4.000 euros par mois.
On a fait de vulgaires remarques et posé d’inconvenantes questions.
A Vintimille comme dans toutes les villes plus ou moins frontalières, on trouve des flopées de ces copies d'articles que 90% des Français sont dans l’évidente impossibilité de se payer en France et en original.
Alors pourquoi nous raconter que ces faux font perdre de l’argent aux vrais vu que les clients nantis n’achèteront jamais des copies ? Et que les masses populaires n’achèteront jamais les originaux ? Et se rabattront sur les cochonneries ? Que nous ne fabriquerons jamais en France en plus? Puisque pour les originaux et les copies, tout se passe ailleurs? Là oùsqu'on délocalise?
Et puis pourquoi nous raconter que ces fraudes là nous font perdre des emplois alors qu’en plus, la plupart des marques font déjà massivement fabriquer, elles-mêmes, en Chine ?
C’est drôle tout de même, ces multinationales qui réclament toujours moins d’Etat, mais se mettent à appeler l’Etat au secours, pour protéger leurs entreprises qui délocalisent à tout va.
Et travaillent donc à casser l’Etat.
Et nous avec.
Sincèrement, on préfèrerait nettement des douaniers occupés à aller contrôler, avec leurs copains chinois, si les entreprises de là-bas respectent les règles de l'OMC.
Lesquelles interdisent aux Français de bénéficier de l'aide de l'Etat, alors que dans l'Empire jaune, l'Etat passe son temps à aider les siennes d'entreprises, et à leur faciliter les positions de monopole.
Et tout celà aux frais des esclaves locaux qui crèvent de faim, comme tout le monde le sait désormais.
Mais, il est vrai que derrière ce mic-mac on retrouve Warl Mart et ses copains, dont le pactole leur permet de se construire des ports en eaux profonde à leurs frais, de manière à inonder le marché US de pacotille à bas prix...en payant les esclaves, américains ceux-là, avec des miettes...et en ne les embauchant que pour des périodes de 6 mois avec interdiction de se syndiquer.
Chinois communistes (qu'ils disent) et ricains démocrates (qu'ils disent) main dans la main pour piller la planète..
Inouï non?.
Et tout çà au nom du peuple et des Droits de l'Homme...