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Candidats à la Présidentielle: questions à (ne pas) poser...

Amoureux de la chose publique comme nous le sommes ici, nous suivons, avec pas mal d’attention, les interviewes et autres étincelants évènements mediatico-politiques, et y avons trouvé un petit air de ressemblance.

On y retrouve toujours la même originalité des questions, la non moins même spontanéité des réponses, le même à-propos des journalistes et, surtout, leur identique courage qui repose sur une honnêteté qui le dispute, évidemment, à un grand professionnalisme.

Professionnalisme évident certes, mais qui privilégie toujours le grand courage, sans concession aucune à l’ordinaire sensationnalisme, ou à la vulgaire technique.

Ceci dit, nous en retirons toujours quelque chose comme un petit goût de trop peu de ces spectacles.

Et comme l’on n’est jamais si bien servis que par soi-même, n’est-ce pas, on se lance.

Quid des questions que les journalistes ne posent pas ?

 

VOUS AVEZ DIT RESPONSABLE ?

La première, la plus simple parce que la plus…éternelle puisqu’elle existe autant que la république elle-même, la voici, : Monsieur, ou Madame, les élus sont-ils responsables ?

Question grossière ?

Que non.

Vous qui me lisez, (avec beaucoup de patience et de bonté, c’est vrai), vous êtes responsables de vos erreurs, -et ça fait beaucoup-, de vos mécomptes, bévues, étourderies et méprises, voire de vos dettes.

Donc, vous êtes responsable devant votre moitié(e), vos mouflets, votre livreur de bois et charbon, devant tous vos fournisseurs hypermarché et épicier du coin réunis, devant les policiers municipaux de votre quartier, devant vos voisins, devant les gendarmes qui vous font souffler dans le machin même si vous ne buvez que de la flotte, devant votre patron évidemment et, en particulier, votre petit chef.

Enfin et, surtout, vous êtes responsable devant vos élus locaux via le percepteur qui n’en loupe pas une, surtout depuis la décentralisation qui augmente les impôts d’un côté ce que l’état diminue (qu’il dit) de l’autre, bref, vous ne pouvez, en aucun cas vous défiler.

Responsable vous l’êtes, jusqu’aux oreilles et que vous le vouliez ou non : à vie en plus…

Et un élu local, régional ou national direz-vous ?

Responsable de ses erreurs ?

Vous rigolez non ?

Si la gestion du budget n’est pas tout à fait ce qu’elle devrait être, si, même, il se trouve qu’on ne retrouve plus certaines sommes, mystérieusement échappées du budget principal ou additionnel, pfffuittt ! on augmente les impôts.

Et le tour est joué !

Simple non ?

Et les responsables…c’est vous.

Responsables et coupables…

Donc, vous payez.

AU TEMPS DES TRIBUS…

Avouez que le progrès est incomparable au regard de ce qui se pratiquait au temps claniques. Si le chef se manquait, d’un coup de hache, ou de glaive bien affûté, les plus furieux de la tribu le raccourcissaient vite fait, pour lui apprendre à avoir pratiqué une politique un peu trop à courte vue.

Laquelle avait eu pour résultat d’avoir dirigé les troupeaux vers des pâturages trop maigres ou franchement toxiques ou d’avoir fait construire les huttes du clan en zone inondable.

Le progrès est incomparable et bien plus humain, soyons honnêtes.

On ne risque plus sa vie à commettre des bourdes en conduisant le petit peuple.

Tout au plus, risque-t-on de ne pas être réélu.

Mais bon ! Un an avant le scrutin fatidique, il suffit d’inaugurer quelques premières pierres, de baisser les impôts locaux en reportant les dépenses trop fortes après les prochaines élections…

Et, avec une bonne campagne appuyée par les généreux commerçants et les jardiniers de la ville comme colleurs d’affiches, c’est gagné.

Tranquilles pour cinq à six ans.

Et puis, une fois élus, pas de problème pour se voter les augmentations consécutives aux écrasantes charges liées à la fonction de représentants du peuple.

Pas la peine, non plus, de referendum pour des questions de si peu d’importance.

Vous avez dit responsables ?

Ceci pour dire qu’au  niveau national, régional ou départemental, eh bien la situation est absolument identique, vu que le système républicain s’étend, et c’est bien normal, sur tout le territoire de notre France démocratique et éternelle ou quasiment.

Quelque chose à redire ?

Ben non, la loi est comme ça et la Constitution itou. Mais avouez, tout de même, que lorsqu’on me parle de ces énormes responsabilités qui engendrent, paraît-il, la nécessité de salaires byzantins autant, d’ailleurs, dans la fonction d’élus que dans celle des présidents directeurs généraux lesquels, lorsque leurs boîtes font faillite, ont droit à un parachute doré,…vu leurs lourdes responsabilités, je me demande de qui l’on se paie la fiole lorsque mon petit chef me dit que vu mes responsabilités à moi, si je n’y fais pas face, je vais aller pointer à l’ANPE…

Au fait : tout ceci pour dire que la question : ‘’les hommes politiques sont-ils vraiment responsables comme l’est le vulgum pecus’’, ne sera donc pas posée ni à madame Royal, ni à son concurrent d’en face.

Pourquoi ?

On vous le demande…

ENCORE LE SMIC ?

Autre question ?

Tiens ! Et si on parlait de quelque chose de plus simple, le SMIC par exemple.

Aujourd’hui, nous disent en chœur la SOFRES et l’INSEE, l’on compte environ un million et demi de smicards et autant de Rmistes.

Pas mal non ?

Alors ?

Eh bien, question, qui ne sera pas posée : ‘’Monsieur, ou Madame, le ou la candidat(e), pourriez vous vivre avec un SMIC et deux gosses, par exemple ? Voire, avec deux SMIC et trois gamins ?’’.

Et question subsidiaire : ‘’Si ce n’est pas possible, pourquoi ne pas l’augmenter un chouïa ce SMIC. A 1.500 euros par exemple. Comme disait Laurent. Histoire d’aller une fois ou deux au cinoche par mois, histoire aussi, de se payer une fois aussi un resto (et pas du cœur) en famille et puis, merveille d’opulence, deux ou trois (petits) cadeaux qui entretiennent l’amitié de temps à autre. Histoire, donc, de vivre un peu au moins, comme des humains ?

Et une autre qui va avec : ‘’Que pensez-vous du pouvoir d’achat des (petites) classes moyennes qui ne cesse de baisser, en sens inverse des impôts d’ailleurs puisque c’est sur eux que le fisc tape en priorité ? ‘’

En voilà-t-y pas des questions qu’elles serait pourtant bonnes ?

GAUCHE OU DROITE ?

Une autre encore ?

Une fondamentale alors.

Comment se fait-il, madame (c’est à la dame à votre gauche qu’on cause) que, il y a quelques mois, vous étiez prête à vous marier (avec quatre mouflets dont certains déjà chaussent du 44 il serait temps), et que cela sous-tendait, quelque part, que vous étiez partisane d’une morale un tantinet de droite, alors que désormais, vous êtes pour le mariage des gays et l’adoption des enfants par iceux, ce qui vous situe nettement à gauche ?

Il n’y a pas là, quelque part, quelque chose comme une contradiction ?

C’est le peuple qui en décidera ?

D’accord, d’accord. On ne posera pas la question.

Une autre ?

Allez une autre. On en a plein comme ça.

Une maousse cette fois. A la fois, tenez vous bien, politique in-ter-na-tio-nale et surtout économique.

Question : ‘’Que pensez-vous de la (fausse) mondialisation qui nous prend pour des crétins ? Vu que les Chinois, qui sont tout contents d’être à l’OMC pour nous fourguer leurs tombereaux de camelotes, nous gonflent inexorablement notre chômage et nous mettent sur la paille, en camouflant que leurs entreprises sont toutes ou presque, aidées directement par l’Etat chinois, et ont quasiment toutes des situations de monopoles, à nous interdites par Bruxelles ?

Et que pensez-vous des Américains qui font tout pareil avec leurs aides, aussi bien camouflées, à leurs entreprises ultra monopolistiques, comme la Nasa, Boeing, Exxon, Union Carbide, et autre Béthléem Steel, sans oublier toutes les boîtes qui ont emporté les marchés de construction en Irak avec l’aide directe des politiques US ?

Mmmmm ?

MMMMMMMMM ?

Parlez plus fort, on n’a pas bien entendu la réponse…

Ah ! C’est compliqué la politique internationale ?

Bon ! On ne posera donc pas la question.

LA BIO…CHIMIQUE ?

Tiens, une autre encore ?

Que pensez-vous de la protection des consommateurs ?

Et de la politique d’entente généralisée des distributeurs. Vous n’avez jamais comparé les prix des TV, machines à laver et autres fours à micro ondes vendus par tous les hypermarchés de France et de Navarre ?

Il suffit pourtant de lire les pubs généreusement distribuées dans les boîtes à lettres pour constater que l’entente est aussi générale que systématique.

Et les ententes des fournisseurs d’accès ? Et les augmentations des prix du fait de l’euro ?

Or, que l’on sache, tout cela, c’est interdit et, pour certains délits, paraît-il, sévèrement puni non ?

Et on n’en a rien dit durant ce début de campagne ?

C’est le peuple qui décidera ?

Ah bon…

Et puis on en a encore des foultitudes comme ça pour les candidats, TOUS les candidats.

Et la Bio menacée par les paysans si copains des patrons chimiques et qui veulent la faire disparaître ? Une bio bientôt chimique elle aussi ?

Et les 100.000 produits tout aussi chimiques qui vont continuer à imprégner nos petits poumons, nos fragiles estomacs et nos foies déglingués qui n’en peuvent plus de nous détoxiquer de ces tas de saloperies pour le traitement desquelles ils n’ont jamais été programmés.

Enfin, autre question, de pépètes celle-là : toutes les réformes qui vont découler de la rupture tranquille ou de la vision d’avenir, qui va les payer, les riches ou les pauvres ? Les smicards ou les entreprises ?

Bon, on ne les posera pas toutes ces questions.

Gênantes, grossières, inconvenantes, bref, sûrement pas comme il faut puisque les journalistes (sic) ne les posent pas.

Or, comme les journalistes sont, on le sait, les défenseurs du petit peuple, ils ont bien raison.

Pas la peine de l’affoler le petit peuple.

Il a assez de soucis comme ça.

Les journalistes sont là pour nous montrer que nous n’avons rien à craindre.

Nous sommes gouvernés.

Et nous le serons mieux encore en mai prochain.

Bon, c’est pas tout ça, mais en attendant, comment je vais faire pour suivre la campagne vu que mon poste s’est arrêté au beau milieu d’une captivante interviewe et que, désormais, il est HS ?

Bof !

Vu que les questions qui m’intéressent n’y seront pas posées…

En tous cas, que je n’en aurai pas de réponses…

 

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