Non, non. On n’est pas des fans de la chose, ni des jusqu’auboutistes revendicatifs, mais, tout de même, qui parle en permanence au nom des 2,5 millions de petits, oubliés, méprisés sur les épaules desquel(le)s, se construit notre éthique (et étique) croissance ?
Certes, nous ne sommes lus que par une centaine de lecteurs (1) que nous remercions au passage pour leur assiduité, leur indulgence, qui n’ont d’égales que leur patience…si, si, nous ne flattons pas. Nous sommes conscients de nos manques et tâchons d’y remédier.
Cela dit, comme tout se tient, nous avons été encore un peu plus que choqués que d’habitude par des déclarations et décisions, de certains princes qui nous gouvernent (2), déclarations et décisions qui nous concernent très directement.
Revue de détails.
Ainsi d’une déclaration es qualité et, surtout, ex cathedra, de notre ministre des finances et de l’emploi réunis. Drôle de significatif apparentement d’ailleurs. Lier les finances de l’Etat et l’emploi, dans les circonstances actuelles, est révélateur de l’état d’esprit de ceux qui tiennent en main les deux secteurs en question. Et ce par la grâce de l’Etat providence qui, pour une fois, recueille l’assentiment de tous les grossiums du MEDEF tant il leur est utile dans le but de faire croître les rendements des actions.
Un exemple : le nouveau plan de relance de Renault qui bat de l’aile et qui va être sauvé, promis juré, par son grand chef Carlos Ghosn qui semble ne pas encore avoir compris que pour vendre beaucoup de bagnoles il fallait les construire solides mais pas trop chères, genre Toyota qui en met plein la vue dans ce domaine à Nissan.(3)
Le grand chef a inauguré une méthode pour sortir Renault-Nissan de l’ornière : le remède miracle, c’est-à-dire, le contrat d’objectifs individuels.
La méthode est simple : on, c’est-à-dire les super grands chefs, établissent des objectifs, actuellement entre 800 et 1,5 millions de véhicules à vendre et 24 nouveaux modèles en deux ans (4), tous les employés, petits, moyens et grands, sont convoqués à un ‘’entretien’’ et s’entendent imposer ‘’leurs’’ propres objectifs et signer un engagement de s’y tenir dans les délais. S’ils refusent, vu que lesdits objectifs sont généralement inaccessibles, ils les reçoivent à la maison par LR/AR.
Et s’ils n’atteignent pas leurs quotas de boulot, vous voyez ce qu’ils risquent : placard, fautes professionnelles, voire virés pour des motifs toujours faciles à trouver.
Certains se suicident. Se sont suicidés. Et continuent à le faire.
Kif Kif Peugot.
Kif Kif EdF.
LA VOIX DE SON MAITRE
Aucun rapport avec le travail?
Ben si car le but final : faire croître les dividendes des actionnaires de…250% !
Simple comme un clic de souris.
Mme Lagarde, et c’est là qu’on y revient, notre ministresse en chef ne nous a-t-elle pas dit lors de sa dernière intervention devant l’Assemblée que les Français devaient de remettre au travail de toute urgence.
Vu qu’ils n’étaient qu’un tas de feignants, pervertis par les syndicats et manipulés par la gauche de la gauche modèle 35 heures ?
Certes, elle ne faisait que parler genre ‘’La Voix de son Maître’’, mais la gentille dame aurait peut-être pu se poser quelques questions sur l’opportunité et la légitimité de ses remarques, vu que depuis l’âge de 25 ans, elle en a une bonne cinquantaine, elle était avocate d’affaires chez Baker et Mckenzie aux USA aux appointements annuels de 500.000 à 1,5 millions de dollars.
Alors, gagnant un SMIC…par jour, on ne voit pas bien l’expérience de la pénibilité du travail de base dont puisse faire état cette preneuse de décisions quasiment sorties tout droit de le bouche du MEDEF.
C’est même elle qui a lancé cette supérieurement fine remarque ‘’Il faut arrêter de penser et agir.’’
Elle, comme nous dit le dernier ‘’Canard Enchaîné’’, sait fort bien penser. A votre place d’ailleurs. Et agir aussi, où elle a aussi sévi, au CSIS (Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales), boîte où évoluent barbouzes et hommes d’affaires, tout à fait dans le vent de l’ultralibéralisme ayant la faveur des faucons étoilés.
Les prolos à casquette à la recherche d’emploi n’ont qu’à bien se tenir…et à faire provision d’antidépresseurs…dont la France est championne du monde de consommation.
Et pas question pour les medias d’aborder le problème, numéro un ou deux actuellement où la pénibilité du travail et les suicides récurrents deviennent de plus en plus difficiles à camoufler.
Les medias, eux, ont d’autres chats à fouetter.
PETITS PARACHUTES DORéS JOURNALISTIQUES
Exemple, le groupe Lagardère, La Provence-Nice-Matin-Var-Matin-Corse Matin va être racheté par le papyvore Hersant.
Coup de bol français car les Britanniques de Mecom ont failli avoir sa peau. Les employés et ouvriers avaient, d’ailleurs, entamé une grève because avec les british, il y avait du licenciement sec dans l’air.
Dès lors, il y a pas mal de journalistes qui vont user de la clause de cession et/ou de conscience, et partir à la retraite ou en préretraite avec un joli paquet de fric net d’impôts…(5)…
On a aussi de petits parachutes dorés dans la presse, mais on n’en parle pas.
Et nous qui croyions que les journalistes défendaient leurs lecteurs car placés du même côté de la barrière…
Cette fois, le patriotisme économique est passé par là.
A ce propos, il paraît, d’ailleurs, que sur toute la planète, les patrons, titillés par leurs copains politiques, s’en reviennent tout doucettement à un protectionnisme d’avant les années 70, vu que la Chine ne se gêne pas pour interdite les prises de possession, voire les participations étrangères dans les entreprises chinoises.
Et que les Américains, eux, se gênent encore moins, d’autant que l’AFL-CIO fait les gros yeux : là bas, les gros bras syndiqués amerloques ne font pas dans la dentelle quand il ne sont pas contents…
Raison de la vente : toute bête. Monsieur Lagardère estime que la presse ça eut payé mais que ça ne paye plus assez. Il faut dire qu’après avoir réalisé un ultra chouette bénéfice en vendant ses actions EADS au plus haut, c’est-à-dire juste, par coïncidence, avant l’annonce, par ses adjoints, de la cata de l’A-380, les bénefs des journaux devaient lui paraître bien maigres.
Son papa avait pourtant bien assuré les journalistes qu’il avait réunis, que la motivation première de son choix de rachat du Provençal, de Var-Matin, puis de Nice-Matin, était sa grande passion pour le monde de l’information. Le juteux marché publicitaire de la frontière italienne jusqu’à la frontière espagnole (par le Midi-Libre et l’Indépendant), n’entrant évidemment pour rien dans son choix.
Nouvelle diversification ou orientation donc pour les capitaux de l’information ?
DROIT D’ INGERENCE ?
A cet égard on en connaît un qui n’a pas trop de préférence. Le groupe Bouygues par exemple.
Certes, on le sait, ancré sur TF1 et régnant sur le marché télévisuel mais également quasiment numéro un mondial de la construction, ce qui lui permet d’évoluer à l’international avec une croissance étourdissante.
En direction des pays de l’Europe Centrale comme on disait avant.
En effet, la presse nous apprenait, il y a quelques jours, que le groupe en question travaillait sur de gros contrats englobant la construction de mosquées, et ce dans des pays où la démocratie ne se conjugue jamais au pluriel, jusqu’à friser le ridicule lorsque les potentats locaux confondent les finances de l’Etat avec leur portefeuille personnel. Mais baste, s’il fallait appliquer le droit d’ingérence (Tiens, qu’en dit Bernard Kouchner qui usait fort de ce terme ?) dans les pays avec lesquels on travaille, uniquement parce qu’ils sont gouvernés par d’invraisemblables dictateurs, où irait-on je vous le demande ?
D’ailleurs, cela n’empêche pas nos constructeurs d’avoir de la morale. Mais tout le monde sait qu’on ne mélange jamais les affaires et les sentiments.
Cela me rappelle l’histoire, vécue, qu’un copain me racontait à propos des profiteurs de la dernière guerre. (6)
Dans les années 42-44, il avait été requis au STO et bossait aux usines Opel en Allemagne, pour l’armée allemande évidemment.
‘’Pendant deux ans et demi, me dit-il, et bien que les bombes aient dégringolé sur la région où je me trouvais, pas une seule fois notre usine n’a été bombardée.’’.
Il faut dire que depuis 1926, Opel avait été racheté par la General Motors…
Et des boys détruisant des usines américaines, cela se serait su et plus d’un se serait fait remonter les bretelles.
Pourquoi cela ? Ben, on se tue à vous le dire : on ne mélange pas la morale et les affaires, pas plus que le fric et les sentiments.
D’ailleurs, on se demande bien pourquoi la justice s’évertue à poursuivre nos hommes politiques comme s’ils étaient malhonnêtes.
Certes, elle ne pédale pas bien vite la justice, d’autant que les gros pédalent plus vite que les petits. Mais, tout de même, elle pourrait classer les dossiers, tout simplement.
Et les parlementaires voter une amnistie généralisée non ?
Ils l’ont bien fait une fois, ils peuvent le refaire.
(1) Y compris les policiers chargés de la surveillance du réseau. On est au courant allez. Mais il faut bien que tout le monde vive et que, il est vrai, les dangereux terroristes soient, si nécessaire, terrorisés à leur tour.
(2) Comme disait monsieur Michel Debré, père de Jean-Louis ex président de l’Assemblée Nationale.
(3) A ce jour, et il suffit de consulter les forums qui en causent largement, le dernier ‘’loup’’ de Nissan est le X-Trail dont le turbo pète entre 20 et 60.000 kms, et que la marque refuse généralement de prendre en compte vu qu’à ce kilométrage la garantie est dépassée. Nissan et le grand Carlos n’ont toujours pas estimé utile de changer la pièce vicieuse, ni de rembourser les victimes.
(4) Youpie ! Vive les économies de carburant et le réchauffement de la planète !
(5) Un mois brut par année de présence…ils le valent bien ? Pas mal non ?
(6) Eh oui ! Que croyez-vous ? Il y a toujours des profiteurs dans n’importe quelle guerre. Ne serait-ce que pour ceux qui vendent armes et munitions.