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EADS, Banlieues: même manières...

EADS, Banlieues : même manières 

Quel rapport y-a-t-il entre les violences dans les banlieues - mais également un peu partout, cf ce qui s’est passé à St Dizier- et le scandale EADS, scandale parmi la foultitude de ceux qui émaillent la vie d’une démocratie telle que la nôtre, c’est-à-dire républicaine, libératrice, égalitaire et fraternelle ?

Aucun direz-vous ?

Et pourtant.

 Pourtant, si les manières ne sont pas les mêmes, du moins les résultats se ressemblent-ils, si ce n’est que dans un cas les dégâts financiers sont bien plus énormes que dans l’autre.

Mais, dans les deux, ce sont toujours les petits qui paient.

De là à dire que les coupables s’attaquent à plus faibles qu’eux, donc de la manière la plus lâche qui soit, il n’y a qu’un tout petit pas que vous êtes libres, ou non, de franchir.

Car nous n’oserons épiloguer sur la sinistre farce qui consiste à mettre sur le compte de la coïncidence, la simultanéité de la dégringolade des actions EADS avec la vente fissa des stock options pour des…milliards d’euros pas moinsse. Dites coïncidence à mon cheval et vous saurez vite ce qu’il en pense.

Nous n’oserons pas plus d’ailleurs, trouver aussi énorme, que les plus hautes autorités en charge de contrôler, de surveiller et de décider tout ce qui se passe dans un bien national, ne le fut-il qu’à hauteur de 15% ce qui représente tout de même encore quelques autres milliards d’euros, soient, de façon tout à fait étonnante, ignorants des problèmes auxquels ils doivent pourtant veiller, et se retrouvent incapables de réagir, donc, parfaitement innocents pour ce qui est des responsabilités de la catastrophe.

Certes, ces mêmes autorités pourront toujours nous dire, comme monsieur Lagardère l’a fait dans les médias, qu’au pire, on peut les taxer d’incompétentes mais surtout pas de malhonnêtes…

Mais alors, que font-ils, de toutes manières, à la place qu’ils occupent ?

Vite, vite, que le président qui a fait campagne sur la rupture, rompe vraiment et une fois pour toutes, avec les pratiques passées, en virant ces incompétents ou ces malhonnêtes, puisque, promis juré, la racine du mal vient de bien avant la récente investiture.

Car, dans une république qui se veut, on le répète, libre, égalitaire et fraternelle, faire des fortunes sur le dos des gagne-petit nous paraît relever d’une attitude au moins honteuse et au pire criminelle.

Car qui va bosser plus pour payer plus les dégâts faits par des irresponsables ?

Qui va trimer en attendant impatiemment les fins de mois qui arrivent toujours le 15 ?

Et qui va avoir de plus en plus de difficultés pour s’alimenter, se vêtir, se faire soigner et, on rêve…tâcher d’épargner un peu ?

Les petits. Toujours.

Ce n’est pas une revendication c’est un fait.

Et dans les banlieues ?

Kif-kif.

Qui donc voient leurs bagnoles brûlées par des criminels assurés, sinon d’une impunité totale, du moins très convenable puisqu’aux termes de la loi, les incendiaires risquent des peines de 10 à 30 ans de prison qu’ils ne se verront jamais infliger sous peine de voir la France s’embraser ?

Encore les petits.

Qui vont devoir entamer le parcours du combattant en vue de se faire rembourser les dégâts, si tant est que les assurances le veuillent, et, de toutes façons, attendre qu’ils se décident ?

Toujours les petits, les faibles.

C’est une loi de notre société, de toutes les sociétés. En fait, c’est la condition sine qua non pour qui veut réussir : il faut savoir être faible avec les forts -pour se placer- et fort avec les faibles- pour prendre les meilleures places-.

En haut et en bas de la malfaisance, impunité partielle ou totale, mêmes méfaits, sinon même échelle, mêmes résultats, même effets, mêmes souffrances aux mêmes victimes.

ENCORE UNE COINCIDENCE

Tiens ! Encore une coïncidence !

Le ministre du Budget vient de nous dire, très fermement bien sûr, que, vus les lézardes, crevasses et autres gouffres financiers qui minent la maison France, en aucune manière, il ne saurait être question de diminuer les impôts.

Ce que nous savions évidemment, puisque de toutes manières et en vraie bonne démocratie, les régimes se ressemblent et les impôts aussi puisqu’ils augmentent, quelle que soit la tendance et la couleur des gouvernants en place.

On se demande, d’ailleurs, comment, depuis que la quatrième et la cinquième république existent, il se trouve des élites pour venir nous dire, tous les ans et avec le plus grand sérieux et les yeux dans les yeux, que demain sera meilleur qu’aujourd’hui et, a fortiori, qu’hier et avant-hier….et que les impôts vont baisser…et que le pouvoir d’achat va augmenter…en travaillant plus, cela va de soi.

Cela dit, puisque les hausses d’impôts, pas encore annoncées mais sur le point de l’être, devront être avalées, qu’on le veuille ou non, il apparaît une nouvelle coïncidence qui, elle, fait désordre dans le tableau idyllique du nouveau quinquennat.

En effet, après le paquet, disons plutôt le cadeau, fiscal qui vient d’être fait aux plus fortunés, nouveau cadeau encore, le dégrèvement d’impôts. Mais cette fois, (qu’imaginiez vous donc ?), pour les détenteurs d’actions. Et si possible les gros vu que plus ils en auront et plus le dégrèvement sera important.

En moyenne et aux dernières nouvelles, il avoisinera donc les 4.000 euros par détenteur d’actions.

Voila, voila.

Tiens, coïncidence, notre président de la République vient d’aller voir Vladimir Poutine. Et devinez de quoi ils ont parlé …des Droits de l’Homme évidemment.

Et puis, juste de manière annexe, voire négligeable, de l’approvisionnement en gaz.

Bêtement, nous on pensait que les Droits de l’Homme, chez nous, ça passait aussi par de sérieux efforts vers la liberté, l’égalité et la Fraternité. Au niveau des impôts par exemple.

Cela dit, si vous avez vu l’émission d’Arte sur le retour en force, en Russie, du nationalisme, d’extrême extrême droite en plus, vous avez pu vous rendre compte qu’il n’a rien de rassurant.

La devise de la nouvelle Russie est parlante : Pour Dieu, le tsar et la patrie.

Il font même mieux que Travail Famille Patrie. Encore chez nous, les valeurs de travail et de famille, pouvaient-elles passer pour naturellement légitimes. Par contre chez nos amis russes, Dieu c’est celui des orthodoxes, le tsar, on le connaît puisque depuis qu’il s’est fait démocrate, il s’accroche tellement au pouvoir qu’il va devenir Premier Ministre jusqu’au moment où il va redevenir président.

Quant à la Patrie, on a pu voir les défilés de popes la main dans la main avec les paras et les omons.

Chez nous, passée la grande époque d’avant 1905, le sabre et le goupillon on en rigolait un peu. Là bas c’est à ciel ouvert, et ça s’appelle le mariage de l’encensoir et de la Kalachnikov.

Le mot de la fin était croquignolet. Le député du parti des skinheads y a été de sa phrase favorite, que son copain, proche du pouvoir, enseigne à tous les p’tits jeunes formatés en…monastère orthodoxe. ‘’La Russie, a-t-il dit, n’a pas besoin de la démocratie.’’.

On s’en serait doutés.

Mais se l’entendre dire par tout un peuple de désormais va-t’en guerre…ce slogan qui vient du froid nous fait froid dans le dos.

Commentaires

  • "Encore chez nous, les valeurs de travail et de famille, pouvaient-elles passer pour naturellement légitimes. Par contre chez nos amis russes, Dieu c’est celui des orthodoxes"
    Eh oui et on pourrait ajouter qu'il n'y a pas si longtemps en France Dieu est celui des catho et les autres sont des hérétiques !

    Pour preuve un aveu troublant d'Yves Bertrand, ancien directeur des RG de 1992 à 2003 qui a reconnaît dans son livre-"Je ne sais rien mais je dirai (presque)tout"-cette vérité:

    extraits :

    " Je ne renie pas le travail que nous avons fait alors pour éclairer les parlementaires. Mais ce travail a incontestablement vieilli. Et j'ai moi-même évolué sur la question. A coté de sectes authentiques et dangereuses, pratiquant la déscolarisation des enfants, l'abus de faiblesse, voire la pédophilie, certains groupes se sont vu un peu vite affubler du vocable de secte.

    La sémantique elle-même devrait être modifiée. Le terme secte a été forgé à une époque où le catholicisme et le protestantisme constituaient la norme dominante et où il s'agissait, en quelque sorte, de stigmatiser les hérésies chrétiennes. Doit-il être utilisé aussi facilement aujourd'hui ? J'en doute sincèrement.

    ...Doit-on confondre en un même vocable, sectes et mouvements minoritaires, pratiquant le prosélytisme comme les témoins de Jéhovah ?

    Franchement je ne le pense pas. On a le droit de critiquer (...)les Témoins de Jéhovah, mais faut-il pour autant les transformer en diable ? Je pense même qu'à placer sur le même plan certaines sociétés de pensée et d'authentiques mouvements sectaires qui aliènent la liberté de leur membres, on aboutit à l'inverse du but recherché. Sous prétexte de protéger la liberté de conscience, on empêche les citoyens d'embrasser les croyances de leur choix, ce qui est le contraire de la laïcité bien comprise..."

  • Bravo et merci.

  • C'est un triste constat et une triste vérité malheureusement. Les riches deviennent de plus en plus riche et les pauvres, de plus en plus pauvre. Ce sont toujours les "petits" qui trinquent au final sans que beaucoup de choses soit faite. La situation en continuant pourrai devenir explosive et certains n'hésiterait peut être plus à le faire savoir et de la manière la plus forte (la crise des banlieues en automne 2005 est un parfait exemple). En fin de compte comme je le dis toujours, c'est l'Etat lui-même qui fabrique ses délinquants).

  • ...et, comme le disait Victor Hugo, ''lorsqu'on ouvre une école, on ferme une prison''....et lorsqu'on augmente le SMIC, on évite de faire souffrir...On vient de nous dire qu'il faut de toute urgence, ''faire quelque chose''' pour la journée de la pauvreté...mais personne ne dira (et ne fera) que le seuil de pauvreté des 817 euros soit augmenté. Surtout pas, l'économie française n'y survivrait pas...Par contre, l'exemple vient d'en haut: il faut fréquenter les riches, c'est bon pour le moral. Cela dit et par parenthèse, lorsqu'on souffre dans la vie, l'on a deux manières de mettre à profit cette expérience douloureuse. Soit, on fait tout pour adoucir la vie des autres, puisque l'on sait ce qu'est la douleur, soit on continue à faire souffrir ses semblables, ce qui montre que l'on est irrécupérable. De cela que déduire? Qu'un de nos éminents personnages tout en haut de l'Etat est en train de souffrir vraiment. Et on le plaint. Les chagrins de ce genre nous ici on connaît. Et, très sincèrement, on le plaint. Mais alors, s'il a bien compris la leçon et la signification de la douleur, ne va-t-il pas tout faire pour adoucir les souffrances de ses sujets, les pauvres, les smicards, les déshérités considérés comme riches car leur ''salaires'' dépassent les 817 euros?
    Ah on mélange tout? Ah, cela n'a rien à voir?
    C'est vrai. On oubliait. Vous m'en direz tant...!

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