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EUROPE, ZOé, PêCHEURS, BUSH: LA SEMAINE SCHIZOPHRENE

Certes, l’on sait, depuis la nuit des temps, les dominants se foutent éperdument des dominés, les dirigeants ignorent les dirigés et les riches vivent sur le dos des pauvres en niant leur droit à exister. Cependant, cette semaine, ça passe la mesure. A croire que, à l’image du barbare assassin des infirmières de Pau, le monde vire carrément schizo.

 Ainsi des lamentations des pêcheurs bretons. Certes, Sarko a été au charbon et n’a pas hésité, quasiment, à aller presque à se colleter avec les manifestants, ce que de mémoire de courageux démocrate on n’avait quasiment jamais vu.

Néanmoins, après les comptes rapides, les pêcheurs en question se sont rendus compte que les mesures (…ettes ?) une fois annoncées, ils allaient, ô miracle, pouvoir récupérer…5 à 6 centimes d’euro par litre de fuel lequel, en un an, a grimpé, et grimpera, de 20 à 30 centimes…Chassez la réalité et elle revient à fond la caisse…de poissons…impossible à vendre à son prix réel.

Autre cas d’ignorance du réel ?

On a fort apprécié que notre président aille dire aux américains du Nord tout le bien qu’il pensait d’eux…sauf qu’en s’avançant à dire que TOUS les Français pensaient comme lui, il va un peu loin. En supposant que les 54% qui l’ont élu aiment les amerlos autant que lui, ce qui n’est pas très très sûr car les gaullistes, eux, n’apprécient pas tellement, il en va de même en face, parmi les 46% qui ont voté… contre lui.

En outre, la dure réalité politique américaine nous démontre, petit a petit b, que Bush est non seulement sur un pitoyable déclin, mais que les démocrates vont prendre le relais. Alors, aller embrasser fougueusement un looser, ce n’est pas du tout dans la règle de notre président à nous qui a démontré, à tout berzingue, qu’il préfère suprêmement les winners non ?

LYNCHAGE COUTUMIER

Et Zoé, direz-vous ?

Eh bien là aussi, la schizophrénie gagne du terrain. Certes, pour les Africains, l’art du faire semblant et de la palabre, désormais pour ne rien dire, est ancestral…depuis que les Blancs le leur ont appris.

Toutefois, entendre un ministre de là-bas affirmer que la Justice locale et la présidence sont deux choses indépendamment différentes, fait doucement rigoler. Prétendre que les juges sur place sont d’une neutralité qui ne tient aucun compte et des pressions possibles (pas certaines ?) du pouvoir exécutif, et de celles de la rue et des médias qui pratiquent, on le sait, plus aisément la loi du lynchage coutumier que celle du droit constitutionnel européen, c’est à tomber de l’échelle.

Certes aussi, le patron de l’opération qui a déraillé, a estimé, pour connaître bien le problème, que dans une région et sur un continent où la loi et son application varient avec les saisons et les chefaillons en place, il pouvait faire de même. Et là, il a trouvé plus malin et coriace que lui.

D’autant plus dommage que, il l’a prouvé ailleurs et dans d’autres catastrophes, c’est un gars qui s’investit dans l’émotionnel.

C’est justement son tort.

Pour évoluer parmi les dingues, il faut se cuirasser et s’armer dans le rationnel.

Dans l’émotionnel, les dingues sont les plus forts.

Les dingues sans oublier les habitués aux bakchichs nombreux et divers.

Nicolas Sarkozy le sait qui a, un peu trop vite peut-être, bien dit qu’il ‘’irait rechercher ceux qui restent’’. Il sait, lui, qu’il ne s’agit ni de pédophiles, ni de voleurs d’organes, mais seulement, sinon de Pieds Nickelés, du moins de volontaires un chouïa légers. En tous cas sur ce coup. Et que la justice, et la pureté politique locales…

Sans justifier ce souk, compréhensible tout de même : devant l’inertie, l’incompétence et/ou la corruption, les solutions radicales donnent quelquefois des résultats. C’est ce qu’avait compris Kouchner…avant de se retrouver très encombré par son sac de riz.

ET L’ EUROPE ALORS ?

Vous avez dit schizophrénie ?

Dites moi voir : lorsqu’on demande au peuple de se prononcer sur une question par référendum et qu’il dit non, est-ce qu’il est bien convenable, deux ans après, de se dire qu’il ne faut plus lui demander son avis sur la même question et faire répondre oui par les députés à leur place ?

L’ignorance, maladive donc involontaire, de la réalité, c’est de la schizophrénie ? Mais lorsqu’elle est volontaire en plus, comment est-ce que ça s’appelle ?

Même les socialistes s’y sont mis. Et en majorité en plus. Plus pitoyable qu’eux tu meurs.

Pour la constance dans les principes de respect de l’opinion populaire, on faut mieux.

Il est vrai qu’il reste pour la gauche, quelques places à prendre dans le gouvernement de droite.

ON CASSE LE THERMOMETRE ?

Tiens, une autre manière de shizophréner nous est proposée par l’Allemagne qui va mettre en marche un système quasi parfait de contrôle de la totalité des communications par Internet.

Kif kif la Chine, donc, ce qui ne fait pas une nouveauté du système technologique.

Ni une nouveauté d’ailleurs dans le domaine démocratique puisque, tout le monde le sait, la Chine n’est-elle pas un modèle de démocratie ?

Si le bon peuple n’est pas content, il n’aura plus le droit de la dire. C’est ce qu’on faisait, admirablement en RDA. Ou mieux encore, en URSS.

On voit où cette schizophrénie-là les a menés.

MILLIARDS DE CHAMPAGNE ET PETITS FOURS

Allez, on parle un peu du SMIC ?

Ben oui. Les smicards qui travaillent plus, ont pu penser un instant qu’eux aussi, ils allaient être augmentés de 172%.

Ben non.

Et il y a une bonne raison à cela. Leurs somptueux émoluments sont, et depuis longtemps, entièrement transparents.

On se disait aussi…

Par contre, comme la France va être présidente de l’Europe durant six mois, le budget qui, au temps anciens, était scandaleusement selon certains, établi à 80 millions d’euros, grimpe d’un seul coup à…190 millions d’euros.

Vous avez bien lu 1,3 milliards de francs. C’est à dire environ 130 milliards de centimes d’avant…

Soit, près d’un milliard de ces anciens centimes par…JOUR.

Pas mal non ?

Mais mieux encore quand on saura que ce milliard par jour servira aux…réunions et séminaires…de travail bien sûr, voyages…d’étude évidemment, mais plus ou moins exotiques, aux réceptions, aux banquets, aux petits fours et au champagne, français cela va de soi, que nos élites, comme dirait notre président qui prétend pourtant ne pas les apprécier outre mesure, vont se mettre dans le coco.

Alors que dans le même temps, l’augmentation du SMIC de seulement 50 euros par mois, représenterait l’énorme dépense de 600 millions d’euros pour six mois.

Certes, cela coûterait donc 3 fois plus, mais, au moins, serait dépensé dans l’économie de l’Hexagone, et génèrerait pas mal d’emplois non ?

SCHIZO TYPE OUTREAU ?

Allez, on termine par LE schizo en question.

Alors, comme ça, il ne voulait ‘’que’’ se venger et dans une crise évidemment passagère, a égorgé et décapité ses deux infirmières qui l’avaient soigné mais lui avaient déplu ?

Ben voilà. Il va falloir, pour déterminer s’il est responsable ou non de ses actes, pas moins de 14 psychologues, psychiatres, spécialistes et autres experts.

L’ennui vient du fait que être fou et faire le fou, vous diront ces mêmes experts, on ne peut pas faire la différence, si l’on a affaire à un être normalement et suffisamment intelligent pour simuler.

En effet, la physique ne dispose pas d’appareil neutre pour mesurer ce genre de choses.

La vérité ne repose donc que sur…celle de ces crânes d’œuf. Tous issus des mêmes écoles de pensée et systèmes d’évaluation qui ont donné les autres spécialistes…du procès d’Outreau.

Qui, dans cette affaire, est réellement schizophrène ?

Le criminel ? Les psys ? Les juges ? La société ?

Nul ne s’avancera à le clamer.

Mais, dans cette histoire, les seuls qui baignent dans la réalité, qui sont la réalité, ce sont les victimes. Et leurs familles.

Mais qui, de nos jours, se soucie de la réalité ?

Commentaires

  • Combien de tueurs en série la justice française a relâcher à cause non seulement de leur état jugé "irresponsable" mais du non cumul des peines ?

    Une fois sortie (parfois 5 ans après avoir violé et tuer !) ils ont à nouveau endeuillés des familles...

    Défaillance judiciaire ou irresponsabilité ?

  • Je suis vos commentaires sur l'actualité avec beaucoup d'intérêt.
    Merci pour votre analyse à contre courant des pipots habituels...

    Effectivement, et permettez moi de vous exprimez mes impressions; quand on regarde l'actualité et qu'on suit de près le malaise des syndicats on peut s'attendre à un "méga blocage" du pays dans les jours qui viennent !

    Ceci va sans doute être le débordement de la marmite qui a été trop longtemps chauffée.

    Déjà que nous n'avions pas eu d'été pour une très grande majorité des français (excépté dans le sud) alors les angoisses et les coup de déprime ne passeront pas l'hiver sans faire de coup d'esclaffe...

    merci

    A bientôt.

    -Sliman

  • En accord avec votre expression : "notre système est f, o, u, t, u. FOUTU... Oui, FOU-TU" parue dans l'article du 20 février 2007, voici ce qu'on peut ajouter le 11 novembre 2007 : Reportons-nous à ce qu’il est dit le 9 novembre, notamment, de l’audition au Congrès du président de la Fed et des divers traits et détails qui accélèrent, essentiellement à Washington aujourd’hui, la perception d’une crise systémique centrale dans le domaine financier et monétaire, avec les conséquences économiques à craindre.
    Le paysage ainsi décrit ne fait que poursuivre, d’une façon presque mécanique malgré les avatars quotidiens et les tentatives virtualistes de rétablir une vision optimiste, la dégradation accélérée du système occidental en général. Mais l’essentiel est que la crise en question, celle des matières financières, monétaires et économiques, n’est qu’un élément de la crise centrale et générale du système.
    Un autre élément est la crise de type stratégique, dite de “l’arc de crise” qui va de la Somalie au Pakistan. Ces seuls deux exemples nous renvoient, grâce aux analogies évidentes du point de vue de la gravité de l’événement, pour chacun d’eux, à une situation qui réunirait en même temps une crise financière se rapprochant en intensité de celle de 1929-1931 et une crise géopolitique semblable à celle de l’“arc de crise” de 1979-1980. Ajouter à cela, si l’on veut faire des comptes plus ronds, 1) une crise de l’énergie, avec un baril quasiment à $100 et une pénurie affirmée dans certains pays consommateurs, avec une perspective d’une crise fondamentale de production par rapport à la demande, – donc une crise de l’énergie qui vaut pour le départ celle de 1973-1974, mais qui la dépassera évidemment; 2) Une crise de la sécurité européenne (le déploiement des systèmes BMDE en Europe), en gestation depuis février 2007 (discours de Poutine à Munich), qui pourrait nous ramener aux tourments de la crise des euromissiles de 1979-1984; 3) une crise climatique, qui n’a évidemment pas de précédent selon la perception qu’on en a. Même si son aspect météorologique et scientifique reste un sujet de contestation pour la détermination de la gravité et des responsabilités, il reste que la crise existe et qu’elle agit comme un détonateur pour la prise de conscience d’une crise environnementale qu’on peut qualifier de systémique, – système du monde, rien que cela, avec mise en cause indirecte mais puissante du système de développement de «l’économie de force” (Robert Aron-Arnaud Dandieu).
    Cette crise est sortie du domaine théorique. Depuis son installation en haut de l’“agenda” des institutions européennes (Commission et secrétariat général), on assiste «à la mise en place d’une appréciation structurelle de cette crise dans un contexte résolument tourné vers la sécurité, la stratégie, la dimension militaire, etc. Dans toutes les réunions, les analyses, la planification aujourd’hui, cette crise est devenue une crise de sécurité». Cette démarche rejoint celle des USA à cet égard, pour transcrire la crise en termes stratégiques, politiques et économiques.
    Ce qu’il faut mesurer à ce point, c’est qu’en divers autres temps de crise, autres temps de chacune de ces crises, – chacune de ces crises était ou aurait été effectivement perçue comme capable de bouleverser son époque; comme suffisante pour faire peser un grave danger de déstabilisation et de conflit sur l’entièreté des relations internationales. Aujourd’hui, nous les avons toutes en même temps, parallèlement et conjointement, imbriquées les unes dans les autres, avec des éléments communs, s’influençant les unes les autres, se relançant, se remplaçant temporairement, etc. Aucune ne le cède aux autres en importance, en causes et en effets, aucune n’est réduite, sans parler évidemment de résolution. Certaines sont inéluctables, entraînant les autres sur cette voie, parce qu’elles concernent des ressources en voie d’appauvrissement ou des mécanismes hors de notre contrôle. C’est un entrelacs général, un nœud de crises qui ne cesse d’être serré avec chacune d’elles qui enfle de ses tensions exacerbées. Qui tranchera le nœud gordien des crises? Plutôt et plus précisément: quel(s) événement(s) ou quelle conjonction d’événements pourrait avoir assez de force, de précision, d’à-propos, etc., pour trancher le nœud gordien?
    Là-dessus se trouve la plus grave de toutes les crises, “la mère de toutes les crises” selon l’expression qui a fait fortune (“la mère de toutes les batailles” dit par Saddam en 1990 pour qualifier la confrontation qui allait l’opposer aux USA après la prise du Koweit). Car cette “mère de toutes les crises” est psychologique. Elle est le véritable détonateur de la prise de conscience de la situation générale. Comment réagit et va réagir la psychologie humaine prise comme un événement collectif, devant cette accumulation de crises fondamentales et systémiques?
    D’une part, ces crises lui sont cachées dans leur globalité, leur pression et leur convergence: ou bien la psychologie collective se dissimule elle-même ces diverses caractéristiques ou bien elle refuse de les apprécier dans leur réalité. D’autre part, le formidable phénomène qui domine notre temps, qui est celui de notre temps historique, qui est le phénomène de la communication, sert effectivement à dissimuler la gravité et la complexité du nœud gordien de ces crises; mais il sert aussi, d’une façon infiniment paradoxale, à révéler cette gravité et cette complexité lorsque la pression des crises se fait trop forte. (Le phénomène de communication, manipulé et utilisé par les uns et les autres, y compris par la contestation avec Internet, n’est pas un complot parce qu’il est incontrôlable et donne ses effets dans tous les sens. Son rôle est imprévu, inattendu, et il peut, il doit être de plus en plus formidable. Le phénomène de communication se révèle comme un désordre immense, – à certains égards un désordre très cultive et très informé, – alors que le système en attendait une mise en ordre et une mise en rang des domaines qu’il contrôle.)
    La communication a servi à constituer une formidable bulle de virtualisme qui dissimule ces crises, avec la complicité presque unanime de tous, y compris des “victimes” des crises (la “servilité volontaire”); sous la pression du nœud gordien, elle peut servir au contraire (elle le fait par intermittence), avec autant de brutalité et de puissance qu’elle en a mis à les dissimuler, de révélateur de la convergence de toutes ces crises. Dans tous les cas, cette issue de la révélation et de la convergence paraît inéluctable parce que les événements, c’est-à-dire les crises, progressent, qu’ils progressent beaucoup plus vite que nous prévoyions, qu’ils progressent tous dans les sens de l’aggravation, qu’ils s’alimentent en gravité les uns les autres en progressant. Tous ces points étonnants de convergence vers l’aggravation s’expliquent également par la communication: la dissimulation des crises; le fractionnement des crises lorsque l’une apparaît trop fortement et qu’on la sépare des autres pour ne pas donner une image générale d’effondrement; le traitement en général optimiste des conséquences d’un pic de paroxysme d’une crise une fois ce pic dépassé, jusqu’à l’oubli presque instantané grâce à la marée de la communication; la dramatisation instantanée parallèlement de cette situation par les canaux et réseaux alternatifs de contestation… Tout cela a comme effet général d’écarter toute tentative sérieuse de cure d’une crise ou l’autre et, d’autre part, de renforcer la tension contenue qui s’exprimera ouvertement si un accident “crève” la bulle de virtualisme qui enveloppe ces crises.
    Cette situation est complètement inédite. Nous (“nous” collectif du système) travaillons systématiquement à une entreprise de dissimulation, ou plutôt de “déflexion” de la perception des crises, sans ignorer complètement l’existence, la persistance et l’aggravation de ces crises. Nous faisons tout cela sans pouvoir ni même vouloir supprimer (censurer) les poussées régulières de dénonciation et de mise en évidence de ces crises, de leurs causes, de l’absence de réaction, – parce que notre système, dans tous ses vices, ne peut même pas supporter une action franche de censure. Il est gouverné par des groupes d’intérêt privés dont le fonctionnement exige le désordre, la dérégulation, par conséquent une liberté d’action économique interdisant la censure.
    Toutes ces remarques concernent les conditions générales existantes. L’évolution, elle, est engagée dans un déroulement mécaniste dont il nous semble de façon péremptoire qu’il est impossible de l’arrêter. La cause fondamentale de ce jugement péremptoire est que cette évolution est mécaniquement liée au fonctionnement du système. L’activité constante du système alimente désormais à mesure des crises qui lui sont consubstantielles. Les crises progressent dans ce sens de l’aggravation, avec une telle régularité et une telle augmentation régulière de l’intensité, qu’on hésite parfois à continuer à employer le terme “crise” qu’on est habitué à considérer comme le caractère violent et bref d’un événement paroxystique. (Pour cette raison, il faut se référer au sens plus général et non caractérisé chronologiquement du concept de “crise”, de «phase grave dans l’évolution des choses, des événements, des idées».)
    Ce déroulement des crises est entré dans une phase accélérée et en pleine accélération de déconstruction et de dissolution. La progression mécanique des crises est la résultante négative de la déconstruction d’un système répondant lui-même à une logique mécaniste; c’est en cela que les crises se déroulent inéluctablement et implacablement. Elles ne sont plus accidentelles, elles sont structurelles et répondent donc parfaitement au qualificatif de “systémique”: ces crises ne sont pas crises en elles-mêmes mais crises nées de la crise du système, pour l’illustrer dans tel, tel ou tel domaine, c’est-à-dire projections dans tous les domaines concernés de la crise centrale, exactement comme une infection ou une pandémie. Si chacune des crises que mentionnée ci-dessus (la liste n’est pas limitative) peut être jugée d’un point de vue spécifique, elle est tout de même réduite par un tel traitement; elle n’acquiert sa véritable dimension qu’en étant réintégrée par le jugement dans la crise générale, comme une composante de cette crise générale (le nœud gordien des crises diverses). A la mesure négative de la puissance sans précédent de la civilisation universelle où nous nous trouvons, la dégradation accélérée du système de cette civilisation engendre une crise générale qui ne peut pas avoir de précédent, par définition.
    La question centrale est de savoir quand nous accepterons d’une façon générale la réalité de cette crise générale; comment cet événement se manifestera; et quelles seront nos réactions et les effets de nos réactions. La question centrale qui nous est posée n’est pas tant de savoir quand et dans quelles circonstances le système va s’effondrer, mais plutôt celle-ci, complètement paradoxale et surréaliste : comment s’effondrer, – dans le sens de: “comment parvenir à s’effondrer?”. On dirait que le système est engagé dans un processus mécanique inéluctable d’effondrement mais qu’il ne parvient pas (encore?) à trouver la voie, le moyen de cet effondrement. C’est renverser la fameuse remarque de l’officier US devant les carcasses des cuirassés détruits par l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, et remarquant sombrement : «Je suis sûr que nous allons gagner mais je me demande bien comment.» Et cela devient: “Je suis sûr que le système va s’effondrer mais je me demande bien comment”. La réponse pourrait être : “l'éradication totale de l'entité religieuse d'envergure mondiale” et le reste suivra. Si tel sera le cas, nous ne pourrons que dire: “les TJ avaient raison... ils avaient donc la solution”.

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