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Pouvoir d'achat: le mépris des retraités et des smicards

Que n’a-t-on dit sur le pouvoir d’achat ? Dit et promis bien sûr puisqu’il en est toujours ainsi lorsqu’il s’agit de savoir qui va donner et qui va prendre. En réalité, qui va devoir faire des sacrifices.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Notre grande famille a bien besoin d’argent mais n’en a plus. Du moins à ce qu’on nous dit. Et du moins pour les pauvres, pas pour les riches puisqu’en juillet dernier, les premiers cadeaux, et probablement les seuls, leur ont été réservés.(1)

Or, puisqu’on nous rebat les oreilles à tous les coins de discours et de promesses, du fait que nous vivons dans un pays démocratique ou règne la liberté, l’égalité et, surtout, la fraternité, dans une vraie famille n’ayons pas peur des mots, vient un jour où, la bise étant venue, il va être important de savoir comment va se faire le partage de l’argent familial. En fait, le moindre petit bout de vermisseau à partager entre cigales et fourmis.

Eh oui. S’il n’y a plus un rond en caisse, c’est bien qu’il y a eu quelques, ou plutôt pas mal, de cigales. Malheureusement, cela veut dire aussi qu’il a fallu un plus grand nombre de fourmis pour les alimenter. En effet, contrairement aux cigales de la fable, celles qui profitent de notre système ne mourront jamais de faim. Par contre, ce sera le cas des fourmis condamnées, qu’elles le veuillent ou non, à nourrir celles pour qui la vie est synonyme de chants et de danses et pas seulement durant l’été.

 Comment le partage va-t-il se faire ? Simple.

Simple comme un coup de pompe dans le train.

En effet, au contraire de la pauvreté, l’on sait que la richesse ne se partage pas. Mais alors pas du tout. Ou alors sous forme d’oboles. On l’a bien vu en juillet dernier.

15 milliards de bouclier fiscal en cadeau aux plus aisés : ceux qui ont voté du côté du manche, les électeurs comblés du mois d’avril, ont dû l’être plus encore.

Quand aux autres, les plus pauvres ?

Eh bien ils n’avaient qu’à voter du bon côté.

Oui mais là, c’eut été pire. Voter pour quelqu’un qui, le lendemain du scrutin, vous pique votre blé dans la poche, n’est pas très exactement ce que l’on peut appeler un juste renvoi d’ascenseur électoral.

FAINEANTS A 1000 EUROS PAR MOIS

Et alors ?

Eh bien non, les smicards ne sont pas inclus dans la liste des ‘’bénéficiaires’’(2) ni des largesses(3) du pouvoir.

Explication ? Ils n’ont pas à bénéficier de largesses, vu qu’ils se prélassent et fainéantent avec mille euros par mois.

On peut et il faut même le croire puisque c’est le langage des Américains, suivis avec enthousiasme par notre président bien-aimé, par madame Christine Lagarde (4), par madame Laurence Parisot, cheftaine du MEDEF, et tous les ministres et nantis du royaume.

Ils n’auront droit à rien, ce qui n’est que normal puisque dans tout pays, le nôtre en premier lieu, si un peu d’habitants disposent de beaucoup d’argent, beaucoup d’habitants disposent d’un peu d’argent.

En fin de compte, tout cela n’est qu’un problème d’une simplicité arithmétique du niveau de ceux où des baignoires se remplissent pendant que d’autres se vident.

Les vases communicants.

Dans une grande famille où les fonds sont bas, et c’est le cas de la France puisque notre bien aimé président nous a dit qu’il n’y avait plus de sous (5), si certains se gavent, les autres se contentent de claquer du bec. C’est de la pure logique mathématique.

Donc nada pour les smicards.

Si l’on augmentait les 2,5 millions de chômeurs, notre économie n’y survivrait pas. Pas plus qu’elle n’a survécu à la semaine des 40 heures et aux congés payés en 36.

TRAVAILLER PLUS POUR (ENFIN) GAGNER PLUS !

D’ailleurs, nos bien aimés, président et gouvernement, vont s’occuper de toutes ces dérives.

En effet, désormais, les (enfin) travailleurs vont pouvoir travailler plus pour gagner plus. Comment ? En monétisant leurs RTT, et en travaillant le dimanche.

En clair et pour parler concret, pour gagner de 100 à 200 euros par mois en plus, ils vont pouvoir (et devoir ?) se passer de se reposer. Sans week-ends, et sans RTT, et pourquoi pas sans congés payés - puisqu’ils pourront se les faire payer double en ne les prenant pas – les travailleurs français pourront enfin travailler du 1° janvier au 31 décembre sans s’arrêter.

Solution pour renouer avec la croissance : que les fainéants de Français travaillent 364 jour sur 365.

Pourquoi 364 seulement ?

Eh bien le 1° mai est le jour de la fête du Travail et cette fête là est une fête de la république et de la démocratie. Donc, pas question d’y toucher.

Et puis, au cas où l’on tomberait dans une année bissextile…

Travailler sans se reposer n’est pas du domaine de l’impossible. Ni de l’exagération. C’est simplement une mise en pratique, fort bien vue par le gouvernement et le patronat, qui est censée relancer l’économie.

SECU : ET LE TROU DEVIENDRA BOSSE

Certes, à travailler comme des dingues, la santé va en prendre un vieux coup.

Mais le gouvernement a tout prévu.

Il suffit de transformer le trou de la Sécu en bosse.

Les miracles ça existe dans les sociétés ultralibérales.

Ainsi, en accroissant les franchises diverses (médicaments, optique, chirurgie, etc ) et déremboursant de moins en moins, le budget de la sécu passera du négatif au positif car il ne saurait être question de baisser les cotisations qui, elle, continueront à augmenter.

Miracolo !

Ainsi, la privatisation des profits pourra s’accroître et les dépenses de santé diminueront. De toutes manières, les déficits, comme d’hab, seront collectivisés. Gagnant-gagnant sur les deux tableaux.

De toutes manières, le SMIC à 1.000 euros n’en a plus pour très longtemps.

Le nombre des précaires à 800, 600, voire 500 euros s’accroît de jour en jour.

Tenez, à ce propos, j’ai vu hier à la télé, à une émission sur les Restos du cœur, une malheureuse qui venait s’approvisionner toutes les semaines et cela parce qu’elle ne touche que 900 euros par mois.

Important 900 euros ? Juste de quoi, lorsqu’on a, par exemple, un loyer de 400 euros minimum, crever de faim tout doucettement.

Or, comme le SMIC est à tout juste 100 euros de plus, on voit combien est humaine et surtout logique au plan économique, la décision de laisser les smicards porter sur leur dos, les économies à faire, vitales pour sauver la France.

LES RETRAITéS ? DES NANTIS OUI ! !

On en oubliait.

Les retraités.

Ah ceux là. Des super feignants oui puisqu’ils n’en font plus une rame. Des nantis, en plus. Des riches quoi.

Pas question donc de leur donner quoi que ce soit.

Qu’ils aient bossé, eux, durant 30, 35 ou 40 ans, voire plus, n’a rien à voir à l’affaire. En effet, désormais ils sont une charge pour l’économie.

Certes, on leur fait payer des impôts, et même plutôt deux fois qu’une puisqu’ils en ont déjà payé sur leurs salaires tout au long de leur vie. Certes, ils sont matraqués par leurs mutuelles qui leur font payer leur fragilité et leur âge, mais ils ont encore et toujours l’impudence et l’obstination de continuer à vivre.

Il urge donc d’abréger leurs souffrances, et surtout celles de la société qui, avec eux, traîne de vrais boulets et va en traîner de plus en plus, compte tenu de l’accroissement de l’espérance de vie.

Heureusement certains font tout pour améliorer ce sombre tableau.

On a eu, avant-hier, à la télé, un aperçu de ce qui se passe dans certaines maisons de retraite qui s’y entendent, à coups de claques, insultes et autres actes de maltraitance, pour abréger autant qu’elles le peuvent, la vie des septuagénaires, octogénaires et autres nonagénaires qui s’obstinent à vivre alors qu’ils coûtent de plus en plus cher à la société des jeunes qui ont pourtant bien le droit de vivre sans entraves.

Les retraités ? Des feignants oui ! A la poubelle !

Pas question d’améliorer leurs conditions de vie si peu que ce soit. Et vive l’économie.

Diogène disait pourtant, et déjà, -La Bruyère le lui emprunta- : ‘’blesser un arbre aux racines, c’est condamner son avenir.’’

En d’autres termes, et c’est Amadou Hampaté Bâ qui nous dit lui : ‘’Un vieillard qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle.’’

Et mieux encore : ‘’Tuer un vieux ? Mais TU es vieux...ou tu le seras demain.’’

Enfin : ‘’Fort avec les faibles et faible avec les forts est le propre des lâches.’’

Bref, ceci pour dire que les retraités feront, une fois encore, les frais des cadeaux, ou supposés tels, qui seront faits à ceux qui sont encore rentables et tiennent encore assez sur leurs jambes pour pouvoir manifester.

Pas question donc de les augmenter.

De toutes manières, les vieux, pour qu’ils ne soient plus à notre charge, il faudrait les tuer à la naissance non ?

Quant aux smicards et aux pauvres et surtout aux retraités, ce qui revient au même, ils n’ont qu’à devenir députés ou ministres : pas question de se voter une révision de leurs conditions de départ à la retraite et du montant de leurs pensions.

Dites….Se dévouer pour la Nation ne signifie pas, en plus, se faire hara-kiri…

 
(1) Apparemment pour rien puisque cette mesures était censée faire revenir quelques grosses fortunes exilées en Suisse ou au Luxembourg, alors qu’elles s’obstinent ces fortunes, de sportifs , artistes et autres PDG confondus, à ne pas revenir au bercail…sauf, pour certains, à y demeurer- on tient à ses aises et à son cadre habituel- durant le minimum fiscal requis, soit six mois et un jour.

(2)(3) Bénéficiaires, largesses :…du moins ce sont les termes que les journalistes emploient.

(4) C‘est la madame ministre qui a dit, lors des dernières augmentations du prix des carburants :’’Eh bien les automobilistes n’ont qu’à prendre le vélo’’. Du pur Marie-Antoinette qui disait avec son charme inimitable’’ Ces gens du petit peuple n’ont plus de pain ? Qu’ils mangent donc de la brioche.’’

On souhaite tout de même à madame Lagarde que sa remarque ne lui coûte pas aussi cher ,et qu’elle n’en perde pas la tête, comme cela arriva à la ci-devant citoyenne Capet.

(5) Sauf pour ceux qui ont la possibilité de s’augmenter de 172% compte tenu, entre autres choses, des prochaines pensions alimentaires à payer.

 

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