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SOCIETE GENERALE, ALCATEL-LUCENT: selon que vous serez...

Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous feront blancs ou noirs, constatait La Fontaine. Il disait cela car il savait bien qu’à son poste d’observateur et de pourfendeur, pourtant fort prudent, du mépris dans lequel les puissants tenaient les faibles, lui aussi risquait gros en dénonçant l’ignominie des grands de ce siècle que l’on dit des Lumières puisque ce temps-là annonçait, a-t-on prétendu, les libertés conquises par la démocratie et sa fille plus ou moins légitime sinon reconnue, la République.

S’il revenait, il dirait bien pire.

En effet, quelques exemples donnés, ces jours derniers, par l’économie libérale, soi disant encadrée par les règles démocratiques, sont pour le moins consternants.

Il est vrai que depuis le banquier Law l’économie libérale et ultralibérale qui dirige le bon peuple, n’a cessé de croître et embellir à la faveur de ce que le caractère humain a de pire : la haine de l’autre.

Fort le mot ?

Voyons voir.

Ainsi donc, les petits actionnaires d’Alcatel et de Lucent ont foutu le bazar, l’autre jour, lorsqu’en assemblée générale, ils ont couvert de caca les patrons de ces deux géants de l’électronique à distance, en leur reprochant, avec infiniment de raisons, leur incompétence ou leur malhonnêteté, voire les deux à la fois.

Ce à quoi, les membres du conseil d’administration leur ont répondu comme l’on pouvait s’y attendre, c’est-à-dire en se foutant proprement de leur gueule mais, - on est entre gens du monde, même si ce n’est pas tout à fait le même -, en y mettant les formes : ton doucereux, calme olympien, chiffres bétonnés, arguties imparables et langue de bois.

Ces zèbres de la haute ont bien raison après tout. Ils représentent les gros actionnaires et la piétaille de vains rouspéteurs n’a même pas la minorité de blocage : tout juste quelques pourcentages.

Manière de leur faire comprendre que si ces bouseux s’imaginaient passer la ligne qui sépare les humains véritables, des crottes de bique qui se poussent du coude pour leur ressembler, ils se sont fourré le doigt dans l’œil et jusqu’aux genoux encore.

Moyennant quoi, les petits actionnaires ont donné un baroud d’honneur qui leur permettra de bomber le torse en racontant à bobonne comment ils ‘’te l’ont épinglé le grand chef en l’apostrophant et en lui disant ses quatre vérités devant tout le monde’’.

Piètre consolation puisque ce luxe là coûte cher. La moyenne des pertes sèches des ‘’ptizacs’’ va de 100.000 à 500.000 euros par tête de pipe , du moins à ce qu’on a pu en apprendre. Une paille !...surtout par rapport aux maousses institutionnels...

Moralité : il n’y en a pas et les membres du conseil d’administration ont été boulotter au Fouquet’s et vont continuer à toucher leurs jetons de présence, à vendre leurs stock-options à bon prix et à toucher de ci de là, tous les petits avantages qui font le quotidien des riches qui s’enrichissent sur le dos des pauvres, même si ces pauvres-là peuvent paraître bien riches à ceux qui sont carrément sans le sou.

Il fut un temps où l’église catholique condamnait les joueurs, les usuriers et ceux qui, juste avant la Révolution qui y alla aussi de ses anathèmes, gagnaient leur vie en volant celle des autres.

Le modernisme et le Progrès sont passés par là.

Certes, nous sommes bien encore dans la civilisation juédo-chrétienne et même plutôt deux fois qu’une puisque qu’un chanoine, laïc certes mais en titre, gouverne notre pays, qui est un bel exemple, dans notre monde, d’égalité et de fraternité. Judéo-christianisme ça veut dire, si on y a compris quelque chose, l'amour du prochain pour faire fonctionner le système, sinon, la haine finira par le démolir.Pas inutile de se souvenir du baron Von Clausewitz, génial inspirateur de Bismarck et des Guillaume des années 14, qui disait que: ''La guerre n'est qu'une autre manière de continuer à faire de la politique.''

Néanmoins tout le fatras logomachique justifiant ce merveilleux ultralibéralisme présenté comme la seule soulution pour mener l'Humanité vers le paradis éternellement promis, fait désormais bel et bien partie de la diarrhée verbale, des slogans et autres effets d’annonces et rideaux de fumée, destinés à masquer la marche forcée de la population planétaire en général et de la démocratie en particulier, vers un renouveau social qui ressemble de plus en plus aux système économique du XVIII° siècle, fondé, au mieux, sur l’exploitation de l’homme par l’homme, au pire, dans la majeure partie des cas, sur celle des esclaves par leurs maîtres, tout simplement.

Un rappel utile de ce que fut cette époque nous est donné ces jours-ci par la rediffusion télévisée de ‘’Roots’’(Racines), qui décrit  assez bien ce que fut le système de l’époque, qui avait le profit pour maître mot, et s’appuyait sur le pouvoir des nobles, des industriels et de l’armée, évidemment bénis par un clergé complice. Un système judéo chrétien tout à fait semblable au nôtre et sous tendu par le même grand principe : le fric..Petit oubli au passage, l'exploitation des noirs n'était et n'est qu'une variante de l'exploitation des pauvres et des plus faibles, quand bien même ils avaient ou ont la même couleur de peau que leurs exploiteurs.Rappel utile, lui, ''le prince digne de son trône, disait Confucius, est faible avec les faibles et fort avec les forts''...alors que depuis des siècles mais aujourd'hui de plus en plus, et sous toutes les grandes et petites dictatures, les hommes de pouvoir sont forts avec les faibles et faibles avec les forts.

PARACHUTE DORé

A signaler que les ‘’ptizacs’’ de Lucent-Alcatel n’ont rien à envier à ceux de la Société Générale. Ils ont été roulés dans la farine d’une incroyable manière, avec la connivence, voire la complicité des tous les pouvoirs réunis : judiciaire et exécutif en tête.

En effet, même si les sommes perdues étaient pharamineuses, on ne voit pas très bien au nom de quelle loi, de quel principe de droit, le malin de service s’est vu foutre au gnouf sans jugement, alors qu’il s’agissait d’une affaire strictement civile et nullement pénale.

Si, maintenant, les patrons peuvent faire embastiller leurs employés incompétents et/ou malhonnêtes sur leurs seules présomptions de culpabilité, ou va-t-on je vous le demande ?

D’autant que le finaud en question a été relâché quelques semaines plus tard…pour être embauché par un autre banquier qui apprécie ses talents de génial trader.

D’autant aussi qu’un employé qui plante une entreprise est, certes, plus près de la sortie que de la prime de fin d’année alors qu’un patron qui provoque la faillite à sa boîte s’en va, au pire, avec un parachute doré large de 50 à à 100 fois son salaire mensuel.

D’autant enfin que le patron de la Générale aura du mal à faire croire qu’en dehors de ce pelé, de ce galeux de coupable, personne n’était au courant, et encore moins possible et éventuel bénéficiaire du coup financier du siècle, au cas où il aurait réussi…

Reste, là encore, que les petits actionnaires et les clients de la banque, paieront l’addition. 

FORGEARD FUSIBLE ?

Un petit détour par EADS tiens. Il est très très étonnant que la grande presse, et surtout les grands (quelle taille ?) journalistes, aient observé un silence assourdissant à propos de l’inculpation du seul Noël Forgeard, et de personne d’autre, vu que les grands patrons, du genre du sémillant PDG qui acceptait d’être incompétent mais pas malhonnête, n’ont pas, et ne seront très probablement pas inquiétés.

On ne touche pas aux amis du prince, or, comme les amis des amis des amis il y en a plein les rédactions...silence par tout et en plongée tout le monde.

Entre gens de bonne compagnie on ne crache pas dans la soupe et on ne mord pas la main qui vous nourrit.

Ben voilà.

Après tout, il y a une justice immanente. Fut-ce relativement.

Pour que les misérables aient, de temps à autres, l’impression que la justice ne tire pas toujours du même côté, il faut bien qu’à côté des puissants éternellement intouchables, il y ait quelques seconds couteaux qui servent de fusibles.

Au fait, fusible à deux millions d’euros par an, moi ça ne me gênerait pas du tout. Et même à deux fois moins.

Dommage qu’il n’y ait pas beaucoup d’embauche dans le secteur.

Moralité, même s’il n’y en a pas : la France éternelle des Droits de l’Homme se rapproche chaque jour de l’Amérique éternelle rempart du Bien contre le Mal, celle de Georges Bush où les humains ne pèsent que le poids des zéros sur leur compte en banque, ce qui ne fait pas bien lourd.

Dommage que notre chef suprême n’ait pas de conseillers très futés : à une heure où le monde entier en général et les USA en particulier vomissent carrément la politique et l’économie désastreuses de Deubeliou, ils auraient été mieux inspirés en lui conseillant de faire ami ami avec Obama, par exemple, voire avec Hillary qui, tous deux commencent à se rendre compte que le capitalisme désormais complètement débridé (1), mène le monde à sa perte ni plus ni moins et qu’il va falloir donner un vrai coup de frein aux débordements, entre autres, des banques et autres fabricants de produits chimiques qui font payer par l’Etat-providence qu’ils ont pourtant en horreur, en fait par les misérables contribuables, les crimes qu’eux, les puissants commettent au nom de la libre entreprise…privée.

La Fontaine, au secours. Plus ça change, plus c'est pareil.

Plus grave. C'est le même en...pire

(1) Encore que...côté fric, républicains ou démocrates, c'est un peu bonnet blanc et blanc bonnet. D'autant que Barak Obama lorgne un peu plus vers les multinationales qu'Hillary Clinton...qui ne crache pas sur l'argent d'autant (bis) qu'elle totalise actuellement 20 millions de dollars de dettes de campagne...

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