Tout le monde sait, comment l’ignorer, qu’aujourd’hui, mais déjà depuis pas mal d’années, tout ce que nous disons au téléphone (fixe ou mobile), par Internet, Fax, voie postale et même de vive voix à un interlocuteur et ce en plein Sahara et/ou au milieu d’une dense foule urbaine, en un mot, tout ce que nous pouvons dire ou écrire, des détails qui ont fait, font et feront nos existences, est engrangé dans les stocks de données américains…et ce, pour toujours.
Dès lors, les cris d’orfraies que poussent certains politiques, en …’’apprenant’’ que nos bons amis américains nous espionnent au rythme de 80 à 100 millions d’écoutes par mois (et sûrement bien plus), ne sont pris au sérieux que par ceux qui leur font confiance…c’est-à-dire par de moins en moins de naïfs, de crédules ou d’hypocrites…
Pourquoi ?
1° : Tout le monde le savait, le sait, et le saura : tous les pays s’espionnent, soit en toute amitié et connivence, soit dans le cadre d’une guerre froide qui ne dit pas son nom mais qui s’accommode, aussi, d’ententes, de collusions et de compromissions, selon les besoins.
2° : Dans ce gigantesque terrain de jeu à ciel ouvert, les USA sont, à la fois les têtes de file et les grands et seuls gagnants. Et qui dit USA, dit le complexe militaro-industriel contre lequel le général Eisenhower lui-même avait mis en garde le monde entier, et surtout toutes les grandes entreprises, multinationales financières et industrielles en général qui, de façon exponentielle, pillent la planète, humains compris.
Dès lors, si nous titrons Ecoutes et Grandes Oreilles Morts De Rire, nous ne faisons que reprendre les titres et textes de la presse américaine pour qui les récriminations européennes et surtout françaises, ne sont qu’hypocrisies et faux semblants. Et les protestations de vierges effarouchées ne trompent personne, en particulier pas les medias qui savaient, qui savent mais ne disent mot, mais bon, comme disent les anglo-saxons…that’s the life…
FAIBLESSES DU SYSTEME...
Ceci dit, ce que les écouteurs aux grandes oreilles, et/ou leurs maîtres et donneurs d’ordres, ne savent pas ou dont ils ne se doutent pas, ou pas encore, c’est les faiblesses de leurs dispositifs nombreux et variés.
1° : En effet, il leur serait bien plus profitable de lire ou relire leur histoire du monde. Ils y apprendraient que trop d’informations tue l’information.
Compte tenu de l’ahurissante quantité de données sur tout et tout le monde, on imagine avec peine le boulot des foules d’analyseurs qu’il va falloir pour tirer de tout cela des données assez utiles pour devenir opérationnelles…sauf à ce qu’à partir de n’importe quoi, il devient possible (c’est probablement un des buts poursuivis) de démolir la réputation de quelqu’un pour le ridiculiser, le rendre inoffensif, le neutraliser voire s’en débarrasser purement et simplement.
On est loin, bien loin, à des années lumière de la lutte contre les terroristes.
Mais à ce niveau, c’est la mise en application du principe de ‘’la montagne qui accouche d’une souris’’…
D’où un système menacé à terme de devenir si envahissant, si lourd et si cher, qu’il risque fort de finir par imploser…quand on sait que dans les années qui viennent la monstrueuse dette américaine va encore grossir pour risquer d’aboutir à une cessation de paiement…
2° : Autre danger pour les écouteurs : en relisant l’histoire du monde, ils devraient y lire que les lois sont, en fait, mises de plus en plus en oeuvre contre…les honnêtes gens. Exemple ? Qui sont les plus nombreux parmi les automobilistes coupables d’excès de vitesse, ceux du genre à rouler à 52 ou 56km/h en agglomération ou les fêlés meurtriers en puissance qui dépassent les 120 km/s sur le périphérique ou le 200km/h sur les autoroutes ?
Les plus nombreux, les plus mortels aussi, les statistiques le prouvent, sont les vrais dangers publics, pas les pépères qui alimentent les banques de PV,(1).).
BIENTÔT '' A L'ANCIENNE''?
Tout ceci pour dire que dans la montagne de données recueillies par les grandes oreilles et les grands yeux des auxiliaires de Big Brother, les statistiques et la simple arithmétique niveau certificat d’étude nous disent que celles concernant les terroristes ou les dangereux autres malfaiteurs menaçant la société étasunienne ne représenteront qu’une partie infime…qu’il faudra en plus, découvrir et selon des critères qui devront être d’une objective infaillibilité à toute épreuve sous peine de faire fausse route. Ceci d’autant que les vrais de vrais ennemis publics risquent fort d’avoir trouvé depuis belle lurette des manières de communiquer très prosaïquement, ‘’à l’ancienne’’, genre papier crayon ou grâce à des forums sans prétention, qui les mettent hors du champ d’investigation de nos zélés contrôleurs de la planète.
C’est l’éternelle histoire de la compétition entre le projectile et la cuirasse : à chaque progression en efficacité de l’un, correspond très vite, une amélioration de l’autre, puis c’est l’inverse, et...ainsi de suite…
Conclusion de toute cette tempête dans un verre d’eau ?
Si l’on ajoute à tout ça les masses d’information que les utilisateurs de Facebook, de Twitter, de Linkedin et autres systèmes ou foisonnent des multitudes de données personnelles fournies bien volontiers par les personnes elles-mêmes, c’est une bien belle illusion que de croire que les législations de quelques pays que ce soient vont pouvoir mettre un terme à cette gabegie de temps et d’argent qui seraient bien mieux utilisés à des tâches autrement favorables à l’amélioration de leurs situations économique et politique.
Mais l’amélioration du bien-être des humains est-elle le but réel de la démocratie ?
Amélioration de la situation des 150 nouveaux milliardaires en dollars tous les ans que compte aujourd’hui la planète, certes, mais celle des autres….. ?
Maurice CARON
(1) D’autant que, on l’a récemment appris, il existe certains hauts fonctionnaires assez indélicats (mais y a t il une échelle de valeur dans ce domaine ?) qui font payer leurs propres PV par les ‘’banques’’ en question (cf les gazettes de la semaine dernière