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  • Harkis: ''Indigènes'' eux aussi non...?(1)

    ''Indigènes '': Film très bien venu que celui-ci, qui retrace la guerre des ressortissants des anciennes colonies, volontaires, désignés bien sûr, pour combattre l’ennemi de la France éternelle durant la première et la seconde Guerre Mondiale.

    Lesquelles guerres furent identiques à celle des Français de France, contre l’ennemi multi séculaire : l’Allemagne nazie.

    Identiques vraiment?

     

    Pas tout à fait, voire même pas du tout. L’esprit du temps, qui ressemble assez à celui de toujours, aujourd’hui compris, poussait à faire de nos ‘’supplétifs’’, plutôt des deuxièmes pompes que des officiers supérieurs.

    Des untermenschen, à la manière française, en quelque sorte.

    SUPPLETIFS MAJORITAIRES

    Le terme de supplétifs frisait, d’ailleurs, l’escroquerie : les troupes indigènes n’étaient pas utilisées en suppléments mais à parts égales et quelquefois en très forte majorité, en première ligne. Des supplétifs majoritaires.

    Les américains avec les Noirs, les anglais avec les Sikhs, les australiens avec les aborigènes…et les Russes avec leurs minorités cosaques, tatars ou turkmènes et kirghizes, n’ont, d’ailleurs, pas fait mieux en utilisant les ‘’coloured’’ de façon encore plus raciste et depuis des lustres.

    Ceci posé, et nous concernant, il manque un chapitre dans ce film qui se veut démythificateur, voire démystificateur : celui d’une guerre moins éloignée, celle d’Algérie.

    Durant celle-ci également, que le gouvernement…socialiste, de l’époque, affublait de la vertueuse étiquette ‘’d’évènements’’ ou ‘’d’opérations de maintien de l’ordre’’, des indigènes aussi ont été utilisés.

    On les appelait les harkis.

    Ils faisaient ce qu’on a, tout de même, fini par appeler la guerre, la sale guerre comme on dit, -comme s’il y en avait de propres-, et une guerre contre…d’autres indigènes.

    Contre leurs frères de sang selon la formule consacrée, aussi juste d’ailleurs côté frère que côté sang versé.

    C’est, d’ailleurs, cet engagement qu’il faut bien qualifier de fratricide, qui leur fut reproché avec des arguments d’une terrifiante efficacité.

    En effet, à la fin des ‘’évènements’’, lorsque vint l’indépendance de l’Algérie, ordre fut donné par…le gouvernement français, de laisser le gouvernement algérien disposer de ces indigènes-là, à sa guise, le problème posé étant, désormais et de l’avis de nos dirigeants, purement interne.

    D’ailleurs, comme appât destiné à vaincre les doutes des harkis quant à la pureté des intentions des vainqueurs, l’intégration dans les troupes du nouvel état indépendant leur fut proposée, avec tous les avantages et prérogatives qu’ils avaient auparavant au service des colonisateurs.

    MASSACRéS

    L’ennui, le mot est faible, est que les Français sur place, les militaires en premier lieu, comprirent très vite que le sort de ces supplétifs-là ne serait surtout pas celui qui leur avait été promis.

    Les comptes allaient se régler entre indigènes désormais au pouvoir et les ‘’traîtres’’ qui furent, immédiatement, confrontés au dilemme affreux : s’expatrier ou mourir.

    La suite leur donna raison : non seulement des milliers, voire des dizaines de milliers furent exécutés, mais, en plus, de manière épouvantable.

    L’Histoire en fait foi : massacrés avec des raffinements de cruauté, brûlés…bouillis ou…rôtis vivants,, écartelés, coupés en morceaux…

    L’imagination et le savoir-faire de l’Homme en matière de haine et de meurtre, ne seront jamais égalés par quelque espèce existant sur la planète.

    Fort heureusement, bon nombre purent passer la Méditerranée, dont  certains, grâce à des officiers français qui désobéirent aux ordre du gouvernement et embarquèrent des harkis quelquefois en corps constitués.

    Hélas, reçus en France comme des suspects, voire des ennemis, et parqués dans les coins les plus reculés possibles, le racisme et la politique mêlés jouèrent à plein et les anciens harkis furent entassés loin des villes et employés à des travaux forestiers bien souvent, les seuls que la bonté de nos gouvernants les estimaient capables de faire…

    Et la reconnaissance de leurs droits, en tant que Français qui avaient défendu leur patrie jusqu’à se battre contre leurs propres frères, ne leur fut jamais accordée. Le discours intégrateur de la France se mesurait sur le terrain…

    En 60 ans, rien ne se fit. Sauf quelques vagues mesurettes et concessions, propres à faire cesser leurs revendications trop bruyantes mais qui n’ont jamais eu a la faveur de l’écoute officielle seulement sensibles à quelque film ou spectacle copieusement mediatisé et politiquement et électoralement à la mode.

    Il faut dire que, récemment, le gouvernement algérien a comparé les harkis aux collabos français durant l’occupation allemande et que cette monstruosité n’a été corrigée par aucun des medias qui s’enthousiasment aujourd’hui pour ce film.

    Et l’Algérie nous approvisionne en gaz n’est-ce pas ?

    On attendra donc longtemps que le réalisateur et les artistes du film ‘’Indigènes’’, se décident à s’émouvoir du triste sort fait à ces parias que sont toujours leurs frères de sang, du fait d’un choix que leur conscience de l’époque leur a dicté de faire il y a 35 ans.

    Tout comme leur conscience et la conjoncture ont poussé les indigènes de l’époque à faire aussi des choix, il y a 67 et 87 ans.

    Car guerre pour guerre, celles de 14 et de 39-45 n’étaient pas plus celles des indigènes que celle d’Algérie ou de toutes celles fabriquées de toutes pièces pour le seul bénéfice des marchands de canons et des financiers et industriels, seuls véritables vainqueurs de ces bouillies sanglantes.

    Toutes les guerres, tous les grands conflits, tous les drames collectifs ne sont que le fait de minorités, maîtresses dans l’art de tirer les marrons du feu, et de celui des guerres en particulier.

    Qui ne sont, elles, que le fait de ‘’civilisations’’ qui n’ont d’autre solution pour résoudre les problèmes qu’elles ont elles-mêmes créés, que de se massacrer mutuellement.

    EN GUERRE MEME EN PAIX

    C’est bien là la caractéristique principale du monde des humains : fabriquer des problèmes et refuser d’en assumer la responsabilité.

    On connaît le discours. Du niveau de la cour de maternelle, les massacres en plus.

    C’est pas moi c’est l’autre.

    Et comme l’autre dit pareil, on se trucide.

    Et, au passage, on rameute tous ceux qui sont en âge et en nombre suffisant pour faire le poids, en les aveuglant avec les slogans les plus menteurs et les plus hypocrites.

    La patrie a besoin de vous.

    Engagez-vous rengagez-vous qu’ils disaient. Et ça ne fait pas rire.

    Aux armes citoyens contre ces féroces soldats qui viennent égorger nos fils et nos compagnes.

    Pourquoi la guerre ?

    A cause des ennemis voyons !

    A qui la faute ?

    A leur agressivité bien entendu….

    Evident tout cela n’est-ce pas ?

    Nous en sommes encore là et pas seulement pour les guerres.

    Car des conflits, des peines, des douleurs, des drames épouvantables, il n’y en a pas seulement dans les conflits avec armes à feu. En ‘’temps de paix’’ aussi on est en guerre.

    Le chômage ? C’est la faute à la conjoncture.

    La mauvaise conjoncture ? C’est la faute au chômage.

    Le manque d’emplois ? C’est la faute au manque de compétitivité des entreprises.

    Et le manque de compétitivité ?

    C’est la faute aux SMIC somptuaires et aux feignants de Français.

    De toutes manières, tout le malheur du monde c’est de la faute des citoyens qui ne travaillent jamais assez, en demandent toujours plus et ne font pas face à leurs responsabilités.

    Une preuve ? Et on se répète ?

    La catastrophe de l’Airbus A 380 qui va coûter entre 20 et 30 milliards d’euros aux contribuables lesquels, d’une manière ou d’une autre vont avoir l’honneur d’être invités à combler ce nouveau trou d’une économie passoire.

    Le ou les responsables ?

    Evidemment pas le directeur général, imposé par le pouvoir comme étant le meilleur, et qui a, tout de même, été invités à aller pantoufler ailleurs. Pas non plus le PDG d’EADS à qui le gouvernement socialiste avait fait cadeau d’Aérospatiale.

    La preuve que ce ne sont pas les vrais responsables?

    Tout d’abord, aucun parti, aucun tribunal, aucun media, aucun responsable du haut en bas de l’échelle des dirigeants de l’Hexagone, n’a osé mettre en doute leur parole, leur chercher noise ni, simplement,leur demander des comptes sur le travail qui leur avait été confié.

    Mieux : ils ont vendu au plus haut leurs actions et stock options juste avant l’annonce de la déconfiture que vous savez, mais, soyez en sûrs, il n’y a là aucun délit d’initié.

    Ils ont donc ont été largement récompensés de leur si beau bilan.

    Par contre, l’on a fini par trouver les vrais coupables : tous les CDD, précaires, intérims et autres préretraités qui vont être virés aussi vite que possible pour leur apprendre, à eux, le sens des responsabilités.

    Donc, la justice est sauve. Les coupables c’est eux et nous. Et les coupables vont payer.

    Plus ça change et plus c’est pareil

    (1) Mis à jour le 11 10 à 7H30...7H30 ! tu parles d'un boulot...…


  • Diabète, Escroquerie Sécu, EADS:mieux vaut être riche...

    Le monde va de mieux en mieux, du moins estiment les économistes et l’affirment certains scientifiques.

    Voire…

    Les gazettes nous apprennent que des problèmes il y en a, certes, comme depuis le premier homme (1), mais que notre civilisation ressemble de plus en plus à pas mal de magnifiques occases : belles carrosseries mais moteur HS.

    Ainsi du diabète qui gangrène, terme cliniquement exact, la planète entière. Mais aussi d’une maladie encore plus grave, si tant est, la corruption à tous les étages, les plus hauts en premier, de notre Système.

    Les journaleux en parlent, c’est vrai, mais pas où ça dérange vraiment. On ne mord pas la main qui vous nourrit.

    Petit coup d’œil inquisiteur là ousque ça gêne.

     Le diabète envahit donc insidieusement le genre humain.

    Tiens donc, premier constat, il n’envahit pas, par exemple, le Mali ou le Bengladesh, pays pauvre parmi les plus pauvres, où les glucides en général et le sucre en particulier ne figurent plus, et depuis longtemps, sur toutes les tables. Pas même dans des pays plus pauvres encore, Haïti par exemple, qui fut, comme c'est drôle, il y a encore peu et depuis Napoléon et sa loi raciste, un des pays les plus producteurs de sucre de canne, mais qui ne fabrique, désormais, que des tontons macoutes et des morts vivants.

    Bref, le diabète comme l'obésité, sont des maladies de pays riches... mais des maladies de pauvres . 

    SUCRES, GRAS, FARINEUX : LUXE DES PAUVRES

    En effet, comme le gras, le sucre, qui serait plus utile pour alimenter, pour le moment, les voitures, par E 85 interposé, le sucre donc, participe allègrement à la croissance du périmètre ventral des Européens et des Américains.

    Par la grâce des boissons sucrées et des farineux divers, dont les délicieuses pizzas, menues délicatesses qui constituent le gros du bol alimentaire des citoyens civilisés. Mais également de tous les aliments industriels, à l’intérieur desquels les amicales sollicitations des compagnies sucrières poussent les fabricants à incorporer leur production exponentielle dans leurs potages, charcuteries, viennoiseries, produits farineux divers, en un mot, dans tout ce qui fait le maigre quotidien des bas salariés.

    Nourritures de pays civilisés donc.

    Evidemment, les dits habitants civilisés qui se régalent des glucides bien gras pour se sustenter, ne se retrouvent pas au sein des classes lesplus favorisées. C’est même le contraire.

    Sucres, gras, farineux, nourritures gonflées autant aux OGM qu'aux adjuvants variés, tel est le menu de base et de luxe de tous les pauvres. Ca flatte le goût, ça cale, ça permet de tenir le coup.

    Certes, durant disons 30, 30, 50 ans, après quoi, les pauvres se nourrissent de ce qu’ils peuvent, des mêmes choses en général, mais surtout de médicaments pour soigner les maladies que leur nourriture habituelle leur a refilées depuis leur naissance.

    Le monde est bien fait au fond.

    Les pauvres, ça ne doit servir que durant leurs premières années de vie. Les meilleures et les plus vigoureuses, disons les 40 ou 50 premières.

    Après quoi, en semi retraite ou au chômage durant une petite dizaine d’années, et la soixantaine venue, comme ils n’y arrivent plus, bigleux, édentés, essoufflés, ils sont bons à jeter.

    On n’y est pas encore tout à fait mais ça vient déjà très très bien.

    Comme, durant toute leur vie, ils auront vécu de petits boulots, de CDD, de contrats nouvelle mode et d’expédients divers plus précaires les uns que les autres, toute l’opération aura apporté un copieux bénéfice aux multinationales ultralibérales qui, on nous le dit si vertueusement souvent, sont seules à procurer de l’emploi et à faire croître la richesse du monde selon G.W. Bush et Laurence Parisot. Taratatsing !

    Souvenez-vous de votre certif (si vous l’avez bien sûr) : le monde romain n’était pas fait autrement.

    Il se partageait en deux classes : les patriciens et les plébéiens. Partageait est un bien hrand mot: les patriciens possédaient le monde que les plébéiens faisaient fonctionner.

    Aujourd’hui, comme depuis toujours, c'est le même schéma qui fonctionne.

    Deux classes: les riches zé les pauvres.

    HUMAIN  NON RECYCLABLE

    Multinationales, riches et pauvres, cela nous amène, tout naturellement  à EADS, en proie aux tremblements des croupières que Boeing va te lui tailler, en vertu du fait qu’en bonne économie ultralibérale, il n’y a qu’une règle pour être le plus fort, le gagnant : tirer sur les ambulances.

    Certes, on néglige évidemment, il ne faut pas s'encombrer, le fait que dans l’ambulance il y aura pas mal de morts, les CDD, (tiens encore ceux-là?) les précaires de tout poil, les ‘’non indispensables’’, les vieux, bref, tout ce matériel humain non recyclable et donc bon à envoyer aux usines d’incinération.(2)

    Edifiante non cette affaire d’EADS et d’Airbus A 380 ?

    La boîte qui s’appelait auparavant Aérospatiale a été donnée en cadeau, ou quasiment, au groupe Lagardère par…vous ne vous souvenez pas ? Par l’austère qui se marre…un peu moins maintenant. Eh oui, Lionel Jospin qui a présidé à plus de privatisations que les deux gouvernements de droite précédents réunis, Juppé et Balladur.

    Comme social démocrate on pouvait difficilement faire mieux…(3).

    Or donc, après avoir été privatisée, EADS est donc passé sous la coupe du groupe Lagardère qui allait te vous faire briller tout ça et vaincre l’hydre Boeing une bonne fois pour toutes. Puisque qu’il n’y a que le privé pour nous enrichir.

    Pour rassurer le citoyen, la maison a été directement mise sous la coupe d’un favori du gouvernement qui, lui aussi, donnait l’assurance du sérieux de la gestion.

    Du sérieux et de l’honnêteté évidemment.

    Jusqu’à l’an passé où la compétence des responsables a donné ce que l’on sait : programme freiné pour deux ans, milliards de dédits qu’il faudra payer aux compagnies qui avaient pris des options, fuites de commandes vers Boeing à prévoir, et une délocalisation des activités chez les Allemands qui ne sont, généralement pas, enclins à plaisanter avec le boulot et l’argent des autres.

    Cerise sur la gâteau, une paupérisation de la région toulousaine qui va y perdre des centaines, voire des milliers d’emplois induits.

    Mais la croissance de l’économie va te vous rattraper tout ça, c’est promis juré.

    Au fait ! Au passage, le dirlo d’EADS et son PDG ont, juste avant la déconfiture de l’action, vendu, comme par hasard, leurs actions, et leurs stock options en particulier. Bénéfice : entre 2 et 3 millions d’euros. Une misère quoi…

    Et ce, bien sûr, afin que ce désastre financier, -pour les contribuables puisqu’il faudra bien que quelqu’un paye-, ne soit, tout de même, pas douloureux pour tout le monde.

    Et puis que la morale soit sauve : il faut bien aussi qu’en cas de catastrophe, on trouve un ou des coupables non ? Donc, il faudra licencier. Logique non ?

    D’ailleurs, ni les hommes politiques, de droite comme de gauche n’ont rien trouvé à redire. Pas plus que la justice et moins encore le gendarme de la Bourse.

    Moralité, si tant est qu’il y en ait une : mieux vaut être riche et président directeur général que pauvre et CDD.

    Juste une info dont nous avons l’exclusivité, les mots démocratie, république, égalité et fraternité seront, dès l’an prochain, supprimés dans le dictionnaire.

    En effet le principe même de l’Académie pour légitimer un mot réside dans l’usage qu’on en fait. S’il ne sert plus, on l’enlève.

    C’est-y pas mieux comme ça ?

    ET LE TROU INVISIBLE ?

    Et puisqu’on en est à parler finances, pourquoi ne pas parler de celles de la sécu.

    Et du trou qui lui colle aux basques ?

    Ainsi elle s’est faite escroquer de 20 millions d’euros, selon la police, voire de cent ou deux cents, selon certains employés tenus au devoir de réserve.

    Mais le chiffre a-t-il encore vraiment de l’importance dans un pays où les lois contraignent les honnêtes gens et condamnent les malfaiteurs, y compris les escrocs à la Sécu, à de minimes peines voire à des amendes, lorsqu’il ne s’agit ‘’que’’ d’argent ?

    Toutefois cette affaire n’est que la partie émergée d’un scandale bien plus énorme mais bénéficiant d’un non-dit terrifiant. Il est vrai que, déjà, un trou n’est guère visible que si l’on en voit les bords qui le définissent, il est des trous plus invisibles encore. Tel celui des ‘’dépassements’’ occultes.

    Un exemple ? Entre tous ?

    Un ami souffrant de polypes à la vessie se les fait enlever. Le chirurgien constatant que de vilaines couleurs dans le site signent un état pré cancéreux de l’organe atteint, prescrit des injections préventives. ‘’Pas exactement une chimio mais un peu analogue précise-il’’, avant que le malade n’aille payer la consultation dont le montant dépasse de…40 euros le prix défini et pourtant annoncé avant l’intervention.

    Etonnement de mon copain auprès de la secrétaire. ‘’Oui, mais répond-t-elle d’un ton évanescent, c’est pour les frais annexes…’’.

    Effaré, l’étonné bredouille qu’il ne peut pas parce que…il n’a pas le sou et que ce machin là n’est pas dans ses moyens.

    ‘’Bon, bon, rétorque-t-elle sur un ton pincé, çà ira comme çà.’’

    Bon.

    Après trois injections prescrites, le malade s’en va s’en faire faire la quatrième, prescrite elle aussi mais cette fois, même demande : ‘’Oui cette fois c’est encore, voyez-vous, un dépassement pour les produits qui ne sont pas remboursés.’’.*

    Rebelote, mon pote qui en a assez annonce, ‘’Je vous l’ai dit, je ne pourrai pas payer le dépassement.’’

    Le toubib appelé en renfort pour les urgences, survient, discutaille puis termine en disant : ‘’Bon, de toutes façons, ce n’est pas si important, les trois injections suffisent…’’.

    Tel que, j’étais à trois pas et j’ai tout entendu…

    Ce qui veut dire deux choses : soit les quatre étaient vraiment pas importantes et trois suffisaient mais alors, pourquoi une quatrième ?

    Soit les quatre étaient indispensables et pour ne pas ‘’perdre’’ d’argent, mon copain risque d’être condamné par son propre médecin à mourir, peut-être, d’une affection maligne…et la déontologie là-dedans…

    Ceci dit, ces dépassements occultes, véritables pots de vin et dessous de table, généralisés ne concernent pas que quelques malades dans l’Hexagone.

    Et ce au vu et au su de tout le monde. C’est devenu un sport qui touche toutes les catégories médicale et autres, généralistes, spécialistes, dentistes, oculistes etc., mais également toutes les professions vivant d’honoraires.

    Tout le monde le sait, personne n’en parle.

    Pas même ‘’Que choisir’’, défenseur, paraît-il du consommateur qui d’ailleurs lui fait croire que la solution à ses problèmes serait de savoir choisir dans une société où le choix se résume, dans tous les domaines, à acheter soit la peste soit le choléra.

    La solution ?

    Plutôt que pauvre et malade, mieux vaut être riche et en bonne santé, mais ceci n’est pas une obligation : la médecine à deux vitesses, celle des riches en l’occurrence, est là pour vous guérir.

    En réalité pour vous permettre de mourir plus tard.

    Cinq, dix, voire 20 années plus tard….

    On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse là d’une si grande victoire…

    On a les triomphes qu’on peut.

    Et à sa mesure…

    Une bien bonne pour terminer ?

    Le dernier Science et Vie nous annonce un truc tout plein important et qui démontre combien la Science nous est indispensable, vitale même, puisqu’elle nous annonce et découvre et nous annonce plein de choses qui changent totalement notre vie et nous expédient à la vitesse de la lumière vers le bonheur.

    De quoi s’agit-il ?

    On vous le donne…en mille cher Emile.

    Un millier d’astronomes, réunis en Congrès le 24 août dernier, juste en rentrant de vacances, ont décidé que Pluton n’était plus une planète et l’ont remplacée par Xena légèrement plus grosse qu’elle. De même pour Charon et Cérès, pourtant plus petits qu’elle et qui auront droit, désormais, à cet ascenseur social de la Science qui vous procure quelquefois de l’avancement tout à fait inattendu, mais à une vitesse réellement astronomique.

    Splendide non ? Et d’une utilité indéniable pour résoudre nos problèmes quotidiens.

    Comme le dit très sérieusement un responsable de l’Observatoire de Haute Provence : ‘’Ce qui est positif, c’est qu’on arrive à changer nos idées préconçues quand les découvertes scientifiques s’imposent.’’

    Transmis à tous nos dirigeants et gouvernants qui savent, depuis perpète, que les pauvres ne sont pas riches, que si les riches le sont c'est parce qu'il y a plein de pauvres, que la planète part en quenouille, et que le monde est surpeuplé de gogos qui travaillent comme des malades à leur propre destruction.

    Toutes choses, d’ailleurs, que la Science a constaté depuis un bon petit siècle, voire même quatre ou cinq mille ans.

    Mais les scientifiques, n’est-ce pas, ne font pas de politique…

     

    (1)  Surtout depuis la première femme nous souffle l’invétéré macho de la rédaction….

    (2) Allez, retournez donc voir le film ‘’Soleil vert’’…Ca fait dix fois qu’on vous le dit. C’est le Système futur…qui s’annonce fissa avec celui que nous vivons déjà.

    (3) On a donc la trouille d’entendre DSK affirmer que social démocrate, il n’y en aura jamais meilleur que lui. Idem Schröder qui, après avoir mis les salaires allemands au régime minceur a été voluptueusement pantoufler dans le privé…à 25.000 euros par mois…

  • SALON DE L'AUTO: TOUJOURS PLUS!

    Ainsi donc, tous les croyants dans la religion de la sainte bagnole se retrouvent au Salon , pardon, au Mondial (mazette.. !) de l’Auto.

    Au programme : des bagnoles, des bagnoles et encore des bagnoles. De l’informatique, de la technologie, des couleurs, de l’imagination, des nanas super vdettes, en CDD évidemment, des vendeurs payés à la comm et pour celà, très souriants (tant qu’il ne s’agit pas de SAV…), bref, la planète s’enfonce dans ses problèmes de bagnoles mais l’automobile règne sur notre univers, par la grâce, il est vrai, de ses principaux bénéficiaires, les pétroliers triomphants et, désormais, amis de la Nature.

    3000 ans de civilisation, trois siècles d’arts et de Lumières et cent ans de technologie pour en arriver là !

    Beau bilan non ?

    Inventaire et commentaires rapide et fortement partiaux.

     
    Ne vous méprenez pas d’abord. Je fais partie de la plus grande secte, secte tueuse de surcroît, de l’Hexagone : la secte des automobilistes au bilan approximativement annuel de 5 et 10.000 morts. Une paille !

    Au passage, n’importe quel groupe, peuple, voire secte bien sûr (tiens tiens…) qui se permettrait d’afficher de tels scores au fil des ans, se verrait illico mis hors la loi, interdit, écrabouillé, explosé par tout gouvernement sensé, celui de l’ONU compris.

    Mais bon, la secte automobile rapporte, donc, on oublie les larmes, les cris, les douleurs et , évidemment, la pollution et le réchauffement de la planète et, tout le monde au volant, en avant vers le Progrès, le Modernisme et la société de consommation ultralibérale !

    Tout ceci pour dire avant de vous voir vous esbigner par ce pénible soliloque, que je fais comme tout le monde parce que…je ne peux pas faire autrement. J’ai donc une bagnole, un pépère monospace des familles.(1)

    380 KM/H CA VOUS TENTE ?

    Néanmoins, ce qui me chiffonne dans cette mirifique expo d’engins de guerre (ben oui puisqu’il tuent remarquablement non?), c’est qu’on y parle, certes, d’augmentation du coût du brut et des nécessaires mesures de protection environnementales mais que l’on en parle, vraiment vraiment et même très vraiment, mezzo voce.

    Et même, lorsqu’on évoque les moteurs électriques, l’hydrogène, la pile à combustible, les bio carburants, bref tout ce qui est bon pour faire des câlins à la Nature, tout cela n’est mentionné qu’avec un but unique : vendre des bagnoles.

    On en parle donc, mais à la marge, réservant le mirifique argumentaire marketing aux nouveautés, aux dream cars, aux technologies de pointe, aux rendements des moteurs, à la course à la puissance : de 120 CV et 180 kmh pour la moyenne basse des modèles popu, jusqu’à 500 voire 1000 CV et 250, 300, et même 380 kmh pour la Bugatti Veyron !

    Ca ne vous tente pas ça ?

    C’est beau non la civilisation ?

    Ah ! J’oubliais ! La course aux prix aussi : de 12.000 euros à…un million, tout simplement.

    Logique bien sûr : le luxe ça coûte.

    MONSTRES AUX APPETITS D’OISEAUX

    Bête constat alors?

    Certes. Mais il y a tout plein de trucs agaçants dans ce discours unique.

    Notez par exemple : curieux non que le E 85 soit, par miracle, proposé (seulement) maintenant ? Depuis 1974, première crise et premières promesses juré craché de se rendre indépendants du pétrole de ces insolents Arabes qui se permettaient de nous faire la leçon, depuis 74 donc, toutes les têtes pensantes et décidantes avaient juré de tout faire pour leur faire un beau pied de nez à ces malpolis, dans les dix ans à venir.

    Sauf qu’elles avaient oublié qu’il fallait avoir l’accord des sociétés pétrolières.

    Lesquelles ont dit non.

    Ah bon ? Pardon ? Ben, bon, excusez nous de vous avoir dérangés…alors on ne fera pas…

    Et, depuis bientôt 40 ans, bien assez de temps pour être totalement indépendants, l’on n’a rien fait.

    Ou si, on a augmenté notre dépendance.

    Mais ‘’ça’’ change. Enfin un peu. Par exemple, curieusement, en cette époque de bientôt présidentielles.

    Ca rassure non ?

    Et puis pouvoir, peut-être un jour si les pétroliers disent oui parce qu’ils toucheront quelque chose au passage, réutiliser l’huile de nos frites, cela n’est-il pas joliment écologique ? Et économique ? Enfin peut-être, vu les taxes qui se profilent à l’horizon fiscal.

    Mais il y a encore de petits machins gênants.

    Par exemple cette pile à hydrogène, porteuse de tout plein d’espoirs pour les fabricants de bagnoles.

    La preuve : elle fonctionne déjà et est mise en œuvre…sur les véhicules militaires il est vrai, compte tenu du fait que dans les temps à venir, il faudra bien prévoir encore quelques guerres par-ci par-là, et qu’il faudra bien soigner ceux qui sauvent nos vie en donnant les leurs.

    MONSTRE DE REVE

    Mais il y a encore et toujours des détails qui nous gênent encore plus.

    Ainsi la belle image donnée par les monstres aux appétits d’oiseaux.

    Exemple: un 4X4 qui dépense de l’essence comme une 206 et pollue moins qu’une voiture sans permis, c’est-y possible ça ?

    Eh bien il existe !

    Il s’appelle Lexus.

    Georges Bush l’a rêvé ? Toyota l’a fait.

    Un petit hic : il coûte 60.000 euros. Près de 40 briques.

    Bof !Le prix d’une chambre de bonne à Auteuil.

    Les riches se doivent de donner autant bonne conscience que l’exemple aux classes laborieuses.

    Intéressant tout de même.

    On apprend donc que les prolos à casquettes devront copier cet édifiant modèle.

    S’ils n’ont pas les moyens ?

    Eh bien les Chinois nous donnent, eux aussi, l’exemple. Pour éviter que leurs prolos ne se dépensent trop et gaspillent et de l'essence et leur force de travail à bêtement se déplacer, les mauvaises langues nous ont confié que les patrons de là-bas, les font vivre sur place. En lange un peu plus crû, iles enchaînent quasiment à leurs tables de montage.

    Comme ça, pas de problèmes de circulation, pas de pollution,  et même pas de dilapidation du patrimoine musculaire de l’Empire.

    Reste un problème : qui va acheter les voitures construites en Chine ?

    Là aussi, une solution a été trouvée. Des véhicules pas chers seront réservés au gens du peuple. Qui les utiliseront, quand même, pour aller un peu se dégourdir les jambes en vacances de temps à autres.

    Il est vrai que comme ils ne s’en serviront pas beaucoup, il ne faudra pas les fabriquer trop solides. Banco ! Cela favorisera l’industrie de l’automobile. Qui va  se développer à tour de vis.

    D’ailleurs, un éminent expert d’une usine hexagonale s’inquiétait récemment : ‘’Auparavant, les voitures duraient une quinzaine d’années, a-t-il intelligemment noté. Aujourd’hui, elles durent encore sept à huit ans. C’est un problème pour l’industrie. Mais nous avons réagi : nous changeons notre gamme tous les ans, d’autant qu’une nouvelle voiture ne demande que deux ans à être inventée et mise en production. Et puis, avec les matériaux nouveaux…’’

    Finement pensé non ?

    La planète est menacée mais il faut inventer, fabriquer et vendre plus vite et encore plus.

    LA CHINE VA FAIRE MIEUX

    Et avec son milliard potentiel d’acheteurs de voitures, la Chine va faire mieux encore.

    Elle nous promet des lendemains automobiles qui chantent. Rendez-vous compte, tous les possesseurs de centaines de millions de vélos vont accéder à la situation enviée d’automobilistes.

    D’autant plus facilement que, côté prix, tous les problèmes sont résolus.

    Dans le coût de la fabrication, que pèse celui de la main d’œuvre ? Pardon, le prix d’un demi bol de riz hebdomadaire ?

    Et côté coût des matériaux, vous n’avez pas encore vu ce que ces extraordinairement industrieux asiatiques sont capables de fabriquer avec du carton, des boîtes de conserves et du papier mâché…

     

    (1)       Menteur un petit pneu non...?

    Ouais, ouais, ça va, je confesse. Juste avant, j’ai récemment, possédé un 4X4 (Honte à moi), par besoin de la solidité et de la sécurité dans la circulation de furieux que je fréquente depuis 50 ans. Comme je n’avais pas assez d’argent pour me payer une berline germanique qui dure jusqu'à extinction du bonhomme, je me suis rabattu sur ce à quoi je pouvais accéder, un Terrano 2 avec heureusement au passage, 6.000 euros de rabais chez un mandataire. Engin tout à fait conforme aux normes Euro 3, donc pas plus polluant que l’énorme majorité des caisses actuelles, et nettement moins dépensier en gazole que les berlines moyennes françaises en essence. Et toc pour les idiots anti-4X4 qui  ne savent même pas lire les magazines de voitures.