Lesquelles guerres furent identiques à celle des Français de France, contre l’ennemi multi séculaire : l’Allemagne nazie.
Identiques vraiment?
Pas tout à fait, voire même pas du tout. L’esprit du temps, qui ressemble assez à celui de toujours, aujourd’hui compris, poussait à faire de nos ‘’supplétifs’’, plutôt des deuxièmes pompes que des officiers supérieurs.
Des untermenschen, à la manière française, en quelque sorte.
SUPPLETIFS MAJORITAIRES
Le terme de supplétifs frisait, d’ailleurs, l’escroquerie : les troupes indigènes n’étaient pas utilisées en suppléments mais à parts égales et quelquefois en très forte majorité, en première ligne. Des supplétifs majoritaires.
Les américains avec les Noirs, les anglais avec les Sikhs, les australiens avec les aborigènes…et les Russes avec leurs minorités cosaques, tatars ou turkmènes et kirghizes, n’ont, d’ailleurs, pas fait mieux en utilisant les ‘’coloured’’ de façon encore plus raciste et depuis des lustres.
Ceci posé, et nous concernant, il manque un chapitre dans ce film qui se veut démythificateur, voire démystificateur : celui d’une guerre moins éloignée, celle d’Algérie.
Durant celle-ci également, que le gouvernement…socialiste, de l’époque, affublait de la vertueuse étiquette ‘’d’évènements’’ ou ‘’d’opérations de maintien de l’ordre’’, des indigènes aussi ont été utilisés.
On les appelait les harkis.
Ils faisaient ce qu’on a, tout de même, fini par appeler la guerre, la sale guerre comme on dit, -comme s’il y en avait de propres-, et une guerre contre…d’autres indigènes.
Contre leurs frères de sang selon la formule consacrée, aussi juste d’ailleurs côté frère que côté sang versé.
C’est, d’ailleurs, cet engagement qu’il faut bien qualifier de fratricide, qui leur fut reproché avec des arguments d’une terrifiante efficacité.
En effet, à la fin des ‘’évènements’’, lorsque vint l’indépendance de l’Algérie, ordre fut donné par…le gouvernement français, de laisser le gouvernement algérien disposer de ces indigènes-là, à sa guise, le problème posé étant, désormais et de l’avis de nos dirigeants, purement interne.
D’ailleurs, comme appât destiné à vaincre les doutes des harkis quant à la pureté des intentions des vainqueurs, l’intégration dans les troupes du nouvel état indépendant leur fut proposée, avec tous les avantages et prérogatives qu’ils avaient auparavant au service des colonisateurs.
MASSACRéS
L’ennui, le mot est faible, est que les Français sur place, les militaires en premier lieu, comprirent très vite que le sort de ces supplétifs-là ne serait surtout pas celui qui leur avait été promis.
Les comptes allaient se régler entre indigènes désormais au pouvoir et les ‘’traîtres’’ qui furent, immédiatement, confrontés au dilemme affreux : s’expatrier ou mourir.
La suite leur donna raison : non seulement des milliers, voire des dizaines de milliers furent exécutés, mais, en plus, de manière épouvantable.
L’Histoire en fait foi : massacrés avec des raffinements de cruauté, brûlés…bouillis ou…rôtis vivants,, écartelés, coupés en morceaux…
L’imagination et le savoir-faire de l’Homme en matière de haine et de meurtre, ne seront jamais égalés par quelque espèce existant sur la planète.
Fort heureusement, bon nombre purent passer la Méditerranée, dont certains, grâce à des officiers français qui désobéirent aux ordre du gouvernement et embarquèrent des harkis quelquefois en corps constitués.
Hélas, reçus en France comme des suspects, voire des ennemis, et parqués dans les coins les plus reculés possibles, le racisme et la politique mêlés jouèrent à plein et les anciens harkis furent entassés loin des villes et employés à des travaux forestiers bien souvent, les seuls que la bonté de nos gouvernants les estimaient capables de faire…
Et la reconnaissance de leurs droits, en tant que Français qui avaient défendu leur patrie jusqu’à se battre contre leurs propres frères, ne leur fut jamais accordée. Le discours intégrateur de la France se mesurait sur le terrain…
En 60 ans, rien ne se fit. Sauf quelques vagues mesurettes et concessions, propres à faire cesser leurs revendications trop bruyantes mais qui n’ont jamais eu a la faveur de l’écoute officielle seulement sensibles à quelque film ou spectacle copieusement mediatisé et politiquement et électoralement à la mode.
Il faut dire que, récemment, le gouvernement algérien a comparé les harkis aux collabos français durant l’occupation allemande et que cette monstruosité n’a été corrigée par aucun des medias qui s’enthousiasment aujourd’hui pour ce film.
Et l’Algérie nous approvisionne en gaz n’est-ce pas ?
On attendra donc longtemps que le réalisateur et les artistes du film ‘’Indigènes’’, se décident à s’émouvoir du triste sort fait à ces parias que sont toujours leurs frères de sang, du fait d’un choix que leur conscience de l’époque leur a dicté de faire il y a 35 ans.
Tout comme leur conscience et la conjoncture ont poussé les indigènes de l’époque à faire aussi des choix, il y a 67 et 87 ans.
Car guerre pour guerre, celles de 14 et de 39-45 n’étaient pas plus celles des indigènes que celle d’Algérie ou de toutes celles fabriquées de toutes pièces pour le seul bénéfice des marchands de canons et des financiers et industriels, seuls véritables vainqueurs de ces bouillies sanglantes.
Toutes les guerres, tous les grands conflits, tous les drames collectifs ne sont que le fait de minorités, maîtresses dans l’art de tirer les marrons du feu, et de celui des guerres en particulier.
Qui ne sont, elles, que le fait de ‘’civilisations’’ qui n’ont d’autre solution pour résoudre les problèmes qu’elles ont elles-mêmes créés, que de se massacrer mutuellement.
EN GUERRE MEME EN PAIX
C’est bien là la caractéristique principale du monde des humains : fabriquer des problèmes et refuser d’en assumer la responsabilité.
On connaît le discours. Du niveau de la cour de maternelle, les massacres en plus.
C’est pas moi c’est l’autre.
Et comme l’autre dit pareil, on se trucide.
Et, au passage, on rameute tous ceux qui sont en âge et en nombre suffisant pour faire le poids, en les aveuglant avec les slogans les plus menteurs et les plus hypocrites.
La patrie a besoin de vous.
Engagez-vous rengagez-vous qu’ils disaient. Et ça ne fait pas rire.
Aux armes citoyens contre ces féroces soldats qui viennent égorger nos fils et nos compagnes.
Pourquoi la guerre ?
A cause des ennemis voyons !
A qui la faute ?
A leur agressivité bien entendu….
Evident tout cela n’est-ce pas ?
Nous en sommes encore là et pas seulement pour les guerres.
Car des conflits, des peines, des douleurs, des drames épouvantables, il n’y en a pas seulement dans les conflits avec armes à feu. En ‘’temps de paix’’ aussi on est en guerre.
Le chômage ? C’est la faute à la conjoncture.
La mauvaise conjoncture ? C’est la faute au chômage.
Le manque d’emplois ? C’est la faute au manque de compétitivité des entreprises.
Et le manque de compétitivité ?
C’est la faute aux SMIC somptuaires et aux feignants de Français.
De toutes manières, tout le malheur du monde c’est de la faute des citoyens qui ne travaillent jamais assez, en demandent toujours plus et ne font pas face à leurs responsabilités.
Une preuve ? Et on se répète ?
La catastrophe de l’Airbus A 380 qui va coûter entre 20 et 30 milliards d’euros aux contribuables lesquels, d’une manière ou d’une autre vont avoir l’honneur d’être invités à combler ce nouveau trou d’une économie passoire.
Le ou les responsables ?
Evidemment pas le directeur général, imposé par le pouvoir comme étant le meilleur, et qui a, tout de même, été invités à aller pantoufler ailleurs. Pas non plus le PDG d’EADS à qui le gouvernement socialiste avait fait cadeau d’Aérospatiale.
La preuve que ce ne sont pas les vrais responsables?
Tout d’abord, aucun parti, aucun tribunal, aucun media, aucun responsable du haut en bas de l’échelle des dirigeants de l’Hexagone, n’a osé mettre en doute leur parole, leur chercher noise ni, simplement,leur demander des comptes sur le travail qui leur avait été confié.
Mieux : ils ont vendu au plus haut leurs actions et stock options juste avant l’annonce de la déconfiture que vous savez, mais, soyez en sûrs, il n’y a là aucun délit d’initié.
Ils ont donc ont été largement récompensés de leur si beau bilan.
Par contre, l’on a fini par trouver les vrais coupables : tous les CDD, précaires, intérims et autres préretraités qui vont être virés aussi vite que possible pour leur apprendre, à eux, le sens des responsabilités.
Donc, la justice est sauve. Les coupables c’est eux et nous. Et les coupables vont payer.
Plus ça change et plus c’est pareil
(1) Mis à jour le 11 10 à 7H30...7H30 ! tu parles d'un boulot...…