Les chasseurs ont encore trois ans pour se mettre aux normes.
Non pas françaises. En effet, tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une contrainte, voire à une simple et petite incitation à l'obéissance à la loi est horriblement mal vécue par nos canardeurs offoiciels. Plus mal vécu encore par ceux qui prennent d'autant plus soin des chasseurs qu'ils représentent 1,2 millions de voix...
Faut pas rigoler hein!
Non! Les normes en question sont les normes européennes. Vous savez celle que la France ignore dans tous les cas où elles dérangent soit la Haute Administration, soit un lobby pourvoyeur génétreux d'aides aux campagnes (électorales, qu'est-ce que vous croyiez?), soit un électorat à flatter.
Bien embêtantes ces normes.
Car il va bien falloir se décider un jour à accepter de se plier à ces normes européennes sans lesquelles l'Europe ne peut normalement perdurer.
En l'occurence, et pour ce qui concerne nos fiers chasseurs, de quelles normes s'agit-il?
Tout bête: le plomb dont ils farcissent le gibier, tombe, aussi n'importe où. Et puis, en plus des maladroits, 10% seulement des plombs d'une cartouche atteignent leur cible.
Et ces plombs, le gibier à plume n'en faisant pas la différence avec les graviers qu'il doit ingérer pour mieux digérer, empoisonne les oiseaux qui les avalent. D'où, coliques..de plomb, saturnisme, bref, une santé, non pas de fer mais de plomb. Sans oublier ceux que les amateurs de venaison et de viande sauvage ingurgitent aussi, avec ces morceaux de bidoche si naturelle et si appréciée de tous ces gentils protecteurs de la Nature.
Comment faire?
Remplacer les plombs par des billes de plastique? Impossible: ils fondent à la chaleur du coup. Et puis ce sont des sous-produits due pétrole; Pire, avalés par les consommateurs, on ne sait pas très bien leur devenir.
Pire encore: pas assez durs. Pas assez...tueurs quoi!
Alors? L'acier lui, peut remplacer sans problème. Avantage: il n'empoisonne pas. Enfin pour le moment dit-on, les organismes animaux.
Mais, couinent les chasseurs, le processus est long à mettre en place. Bon, on ne va pas consulter le gibier hein mais il faut habituer nos frères d'armes à changer leurs habitudes. Et puis la filière acoier inox n'est pas encore en place. Et il faut écoulmer les stocks(1).
Plein de bonnes raisons, en find e compte.
Et si nous pouvions émettre une idée, des fois?
Par exemple: la chasse avec des arcs et des flèches, non?
Ou alors, comme au bon vieux temps de la chasse vraie, d'homme à homme. Ou plutôt d'homme à...animal: à la course et à mains nues, à la loyale en fait, non?
Pourquoi pas? Cà permettrait à certains chasseurs, pas à tous bien sûr, mais à ceux qui sont ventripotents, ou un tantinet bien nourris et copieusement abreuvés de péter la santé au lieu de péter les plombs.
Et pourquoi pas ne pas interdire la chasse, tout simplement?
(1): Association d'idées: cet argument est le même qui avait été employé pour justifier l'écoulement frauduleux sur le marché des stocks de sang contaminés... Non c'est pas pareil. Mais l'esprit est le même. On va continuer à polluer au nom de la rentabilité. Voire de l'emploi, ou du trou de la Sécu, pourquoi pas?
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Une santé de...plomb
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Pollution pleins phares
Joyeux anniversaire!
Les feux de route devaient être obligatoire depuis avant-hier. On reporte l'échéance.
C'est les automobilistes en faveur du non aux pleins phares en plein jour, qui vont être contents.
Pas pour longtemps.
Ce n'est que reculer pour mieux sauter.
Le temps de calculer les avantages de la mesure.
Curieux.
D'abord, parce qu'on pourrait, aussi, mesurer les inconvénients.
Mais il semble bien qu'en automne prochain, n'est-ce pas?
Ensuite parce que pour faire ces calculs, le premier benêt d'internaute venu peut les faire lui-même.
En effet, comme on peut recueillir à l'aide de chiffres trouvés sur tous les sites d'informations techniques, y compris les officiels, les problèmes économiques et environnementaux qui vont en découler ne sont pas minces.
Ainsi les feux de route, codes ou pleins phares, vont représenter, en hypothèse basse, entre 10 et 15% de plus de consommation de combustibles, essence ou gazole.
Pour 30 millions de véhicules et à raison de 10 à 15.000 kilomètres parcourus par an, quelques simples multiplications nous permettent de constater que cela représente, à la louche, une dépense qui se situe entre quatre et cinq milliards d'Euros supplémentaires. (1)
Certes, les pétroliers et l'Etat vont être évidemment gagnants, mais c'est autant de diminution du pouvoir d'achat qui va affecter tous les autres domaines du marché: la grande distribution en premier lieu qui n'est pas flambante ces jours-ci. Sans compter les effets induits en cascade. Sur les fournisseurs. Sur les sous-traitants. Sur l'emploi. Sur le...mécontentement, etc.
Par ailleurs, cette consommation supplémentaire de carburant va augmenter d'autant la teneur en CO2 de l'atmosphère!
Eh oui!
Grosso modo plus d'un million de tonnes en plus, relachés dans l'atmosphère, avec une rapidité croissante de la montée des eaux.
Même imperceptible elle est bien là...
Sans compter les effets induits sur l'écosystème de la planète. Voire sur...l'inquiétude de citoyens. Même les non écolos purs et durs.
Sans compter que les messages lancés par le président de la République à propos de l'indispensable, de l'urgente nécessité de protection de la planète...et du pouvoir d'achat, n'ont vraiment pas besoin de voir leur impact amoindri par des mesures pour le moins imprudentes, et au pire très mal inspirées. Pour dire le moins...
Surtout en ce moment où les électeurs se servent, semble-t-il, de cet exutoire à leur mécontentement que représente le scrutin européen.
Même si des exhortations leur sont également lancées afin de ne pas faire d'amalgames malencontreux.
Qu'ils risquent de faire quand même puisqu'ils n'ont pas d'autre possibilité de dire leurs inquiétudes. Légitimes quand on en sait et le nombre et la diversité.
Vous avez dit pleins phares?
Avec des mesures qui semblent un tantinet prises dans un épais brouillard?
Et qui vont augmenter encore la densité des fumées nauséabondes issues des pots d'échappement?
(1): Le déficit prochain de la Sécu est, déja, en augmentation sur les prévisions, de 1 milliard d'euros! -
Quel Homme!
Nombre de religions ont estimé qu'il fallait bien, pour organiser un Univers aussi incroyablement sophistiqué que le nôtre, une intelligence organisatrice au-dessus de çà. Les scientifiques athées, eux, n'y croient pas, bien sûr. Mais ils ont, tout de même, ont inventé une religion, et entraînent les gogos à leur suite, en ne parlant pas de Dieu mais d'Environnement, de Nature...Cà change tout, évidemment. Et, bien sûr, çà donne toutes les réponses à toutes les questions. Enfin...çà les renvoie à plus tard. C'est plus commode.
Ceci dit, religions en tête, l'Homme (majuscule SVP), s'est mis en tête que Dieu, qui avait dit de s'ocuper de la terre c'était pas mal mais qu'en fait, il fallait faire plus. Il fallait a-mé-lio-rer. Po-si-ti-ver! Na!
On allait voir ce qu'on allait voir!
On a vu.
Les villes, les cités-dortoir, les beaux quartiers et les banlieues, les autoroutes, les pollutions de l'Exxon Valdez, les barrages de Malpassé, les TGV que les Ricains ne-veulent-pas-ils-savent-pas-ce-qu'ils-perdent, les chasseur-défenseurs-de-la-Nature, les déchets-nucléaires-et-autres-qu'on-sait-pas-où-fourrer, MacDonald, Harley-Davidson, le Dow Jones, le Boeing 747, les deux guerres mondiales et l'amiante, ah l'amiante....
Tout de même, tout de même. Des agro-énarquo-décideurs soudaint visités par l'Esprit ont, tout de même, décidé, c'était hier ou presque, de rendre la Nature à sa tranquillité originelle. Du moins à 98 ou 99%.
Et voilà. La France, première dans le monde, va donc geler complètement quelques milliers d'hectares dans le Vercors et laisser la Nature se débrouiller seule, sans intervenir, sans l'embêter, en observant, durant 10, 50, 100 ans et plus, comment elle s'y prend pour se construire, se déconstruire, s'améliorer, se re-construire.
Bonne idée non?
Juste quelques questions.
Il aura fallu 6.000, 100.000, voire une foultitude de millions d'années pour permettre aux plus intelligents aux meilleurs d'entre nous de s'apercevoir que la Nature est fort capable de nous donner un environnement qui favorise NOTRE vie, si on lui fiche la paix?
Et puis, dites, au fait, ce truc-là, on ne le pratique pas déjà? Dans les Parcs Nationaux?
Oui! Ils sont plus petits et on y intervient pas mal, mais la protection dont ils bénéficient ne les empêche pas de se dégrader. Lentement mais sûrement. La Pollution, les pollutions, elles, nous donnent des leçons: elles ignorent les frontières. Comme les multinationales.
Enfin, Lorsque, dans 50 ou 100 ans, l'heure sera venue de faire le bilan, qui sera, on le sait par avance, très positif pour ce qui est de savoir s'il est opportun voire intelligent de foutre la paix à la nature, quel effet cette expérience aura-t-elle eu sur le reste de la planète qui sera dans un état catastrophique?
Pardon? Comment?
Parce que vous croyez vous que les pays riches, pour garder leur bon standing, et les pays pauvres pour y arriver, vont s'arrêter de consommer et de polluer? Vous croyez que l'Homme, - ah, quel bel Homme hein? -, va se montrer digne du nom qui l'honore et de l'intelligence, du coeur, de l'amour et du bon sens qui, dit-il lui-même, le caractérisent?
Eh! Dites! Ca va comme çà hein.
C'est une chronique sérieuse ici. -
Kilimandjaro: ta neige fout le camp!
Lorsque j'ai photographié mon copain Truong devant le mont Kilimandjaro, il y a de cela...pas mal de décennies, il n'était pas encore classé - le mont - au patrimoine de l'humanité. Il l'a été seulement en 1987, cent ans tout juste après sa première ascension.
Ce qui nous avait frappé, Truong et moi, c'est non seulement le fait qu'à distance, son dôme glaciaire flottait, immaculé, sur une masse nuageuse au-dessus des plaines du Serengeti (côté Kénya), mais qu'en grimpant sur ses pentes, on passait de la savane herbeuse à la végétation subtropicale puis carrément à la verdure suisse alémanique. Des papayes jusqu'aux cerises!
Aujourd'hui, les photographes, chasseurs et touristes devront pédaler ferme pour aller photographier son glacier avant que ses célèbres neiges qui fondent comme...elles au soleil et surtout à la chaleur des combustibles fossiles, aient complètement disparu.
Tout aussi tristement qu'on disparu les centaines de milliers d'éléphants, les espaces inviolés, et même, pire encore, une certaine forme de dignité individuelle des autochtones.
En effet, à l'époque, comme tout bon beauf ethno-francocentriste, je voulais tirer le portrait de certains Masaïs mais ils m'en ôtèrent très vite l'envie. D'abord par un refus sec mais poli puis sur mon indécente insistance, par des menaces non dissimulées, lance au fer de 50 centimètres à la main. Les gars en question avaient, bien avant nous, la notion très ferme du droit à LEUR image.
Et me rappelaient, par là même, que s'ils venaient en France, j'aurai trouvé bizarre leur intention de photographier les indigènes de ma famille, auvergnats ou périgourdains..voire parisiens, dans nos vêtements traditionnels et nos occupations quotidiennes: achat de baguette, paiement des impôts et autres dégustations de petit noir de comptoir, sans oublier les blagues salaces et la gastronomie locale à base de cochonneries sans cesse réinventées.
Aujourd'hui, ils figurent, ces ''indigènes'', et sans barguigner, dans les albums ou dans les films de nos bulots explorateurs qui, avec d'excellentes prétextes de protection de ces malheureux, se font de confortables rentes et incitent encore plus les touristes à aller leur pourrir la vie.
Mais, n'est-ce pas, nous dit-on, aujourd'hui ils sont très coopératifs. Mieux: ils aiment ''çà''. Ils ont compris que ''çà'' va les aider à se protéger. Puisqu'on vous le dit!
Quant aux éléphants, déjà à l'époque, le braconnage et la contrebande battaient leur plein et, tenez vous bien, au bénéfice de hauts personnages, dont on susurrait, avec prudence qu'ils se situaient au plus hauts niveaux de l'Etat. Sûrement un des aspects les plus notables du Progrès qu'avaient apporté avec eux les Britanniques à qui, en matière de colonisation, nous n'avons, d'ailleurs, guère de leçons à donner.
Grosse différence: le Tanganyka de l'époque s'appelle aujourd'hui Tanzanie.
C'est fou ce que çà change. -
Amiante, amiante, quand tu nous tiens!
L'amiante est dangereuse pour l'homme. On le sait depuis...1906!
Et le principe de précaution alors?
C'est vrai qu'à l'époque, le monde scientifique savait, l'Académie de Médecine savait, le pouvoir politique savait. Mais tout ce beau monde des gourous du savoir et du pouvoir ne communiquait pas.
Ah...la belle invention que la communication!
La preuve est que lorsqu'on s'est rendu compte que Jussieux était pourrie d'amiante, ''on'' a communiqué.
Pour dire que tout cela serait réglé en deux coups de cuiller à pot.
Fouchtra de fouchtra! Mais oui C'était bien sûr: il suffisait d'un an, voire de deux pour tout faire disparaître.
C'était vrai. A part que si la communication- de l'époque bien sûr - a disparu, l'amiante, elle, est toujours là ou à côté, ou un peu plus loin. Bref, elle est toujours bien présente.
Mais, tout de même, un constat s'impose. Si les communications disparaissent, elles sont toujours remplacées par d'autres. Toutes fraîches.
On a même pu constater, en faisant un parallèle avec ce qui se passait auparavant, qu'il y a un net changement.
Ainsi, avant, on savait tout mais on ne communiquait rien.
Maintenant, on communique tout, mais on ne sait rien. Ou si on sait, on a autre chose à faire. A communiquer par exemple. Eh bien sur rien. Ou presque rien.
Il y a un changement non?
Le même en pire? Ou Empire?
Salomon a dit, dans son livre des Proverbes, qu'on aime beaucoup, ben oui, on a tous ses faiblesses: ''Il n'y a rien de nouveau sous le soleil''.
Nous avons un peu changé la chose.
On préfère dire: plus çà change, plus c'est pareil.
Et puis, pour conclure, l'amiante, qu'est-ce que c'est à côté des 30.000 à 50.000 produits chimiques qui nous farcissent la tronche et les boyaux. Les scientifiques, l'Académie de Médecine, les hommes politiques, les medias ( surtout eux), savent tout. Mais ne communiquent rien. Enfin sauf lorsque la pression des associations ou des cinglés qui en ont marre, foncent en justice, et surtout y sont vraiment, vraiment persévérants.
Alors, dans ces cas-là, la mort dans l'âme, tous ce beau monde se met à communiquer.
Mais quand l'affaire refroidit...
On trouve toujours de quoi communiquer.