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Politique - Page 22

  • Europe et confiance?

    On entend depuis quelques jours, voire semaines, des appels pressants des élus, de tous bords d'ailleurs, rappelant aux Français qu'ils ne doivent pas confondre politique intérieure et scrutin pour ou contre la Constitution Européenne.
    Désolés, mais on ne saisit pas parfaitement bien la justification de ces appels. De ces incitations. Voire de cette quasi obligation qui est faite aux citoyens de dire OUI, une fois pour toutes.
    En effet, si la République et la Constitution, - la nôtre -, ont depuis belle lurette reconnu, à ces citoyens, le droit de dire OUI...ou NON, on ne comprend pas très bien pourquoi il faut absolument leur faire dire OUI.
    D'autant qu'entre ceux qui diront OUI et ceux qui diront NON, nous sommes prêts à prendre les paris sur le très haut (?) degré de leurs connaissances et a fortiori de leurs compréhensions non seulement des articles de la-dite Constitution mais surtout des situations que vont impliquer l'un ou l'autre de leurs choix, à court et long termes.
    Question: les scrutins consisteraient-ils donc, aujourd'hui, à pousser les électeurs à adopter une attitude qui paraît préférable à ceux qu'ils ont élus?
    Mais si d'autres, qu'ils ont élus aussi , affirment le contraire?
    Que devient, dès lors, le respect et la confiance dues à ces élus du peuple?
    Et puis, deuxième question: si le mécontentement vis-à-vis de la situation économico-politique actuelle semble, lui, augmenter de jour en jour, ne signifie-t-il pas, justement, une perte de confiance, non pas nécessairement dans les élus, de tous bords, mais dans les choix qu'ils font et que les électeurs craignent de voir se renouveler?
    Si mauvais choix hier, qu'en sera-t-il de ceux de demain?
    Sans oublier que ces choix frappent, invariablement, au niveau du... porte-monnaie.
    Vulgaire le niveau? Vulgaire la préoccupation?
    Oui mais c'est bien pour résoudre ce genre de problèmes, vulgaires, que les électeurs ont donné mandats à leurs élus. Et de tous bords.
    Quadrature du cercle hein?
    Voyons...: si nombre de citoyens, et pas seulement des Français, craignent la libéralisation économico-démocratique semée, de force, à tous les vents de la planète par l'Oncle Sam (1), comment s'étonner qu'ils renâclent à être les dindons d'une farce dont vont se nourrir, se délecter les cadres et les actionnaires des multinationales en majorité étatsuniennes et pour tout dire, ignorant les frontières (2)?
    Tout le monde le sait. Même si on tâche de ne pas le dire: en période de crise, et nous y sommes, les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. Et les classes moyennes dégringolent vers les...plus pauvres.
    Rappelez-vous Audiard:
    "Le fric? Comment tu veux être riche si tu le partages?"

    (1): Allons, allons... Qui y-a-t-il derrière nombre de problèmes européens, et par Grande-Bretagne interposée en plus, entrée en Europe comme le coucou dans le nid de ses voisins?
    (2): L'argent n'a pas plus d'odeur que de patries. Ce fut un des arguments populistes de l'immédiat avant-guerre. Mais ce n'est pas parce qu'il fut utilisé, alors, à des fins politiques honteuses qu'il est sans valeur.

  • Franco: et les autres?

    Trente ans après la mort de Franco, s'est joué, il y a quelques jours, le dernier acte de sa vie publique qui, de drames en tragédies, a cumulé durant un demi-siècle, guerres, massacres, persécutions et autres amusettes qui font le quotidien...durant des dizaines d'années, d'un dictateur modèle courant.
    Il restait quelques statues par-ci par-là. On les a déboulonnées et expédiées fissa pour finir, en bronze et surtout en plâtre, aux après-midis récréatifs et pédagogiques des Lituaniens qui savent, déja, par expérience personnelle, qu'il faut se méfier des dictateurs. Surtout lorsqu'ils habitent à côté de chez vous.
    Il est vrai que si Franco a, tout de même, mis en place en Espagne une espèce d'ordre, du genre ''l'ordre règne à Madrid'', il l'a fait après une accession au pouvoir manu militari - et avec l'aide de l'Allemagne hitlérienne - alors que la république avait été démocratiquement établie.
    Un coup d'Etat quoi, avec prise de pouvoir violente, épuration, procès - et surtout exécutions - expéditifs, en un mot l'attirail classique d'installation du pouvoir, très usité en pays latins (Amérique du sud en particulier) mais également dans toutes les dictatures du monde. Voire dans certaines démocraties où le processus est, néanmoins, bien plus discret. On sait vivre tout de même.
    Au fait ces César, Néron, Napoléon, Bismarck, Hitler, Staline, Salazar, Franco, Pinochet, Videla, Ceausescu, et on en passe, sans oublier certains de nos grands hommes, tout de même, autrement plus fréquentables: qu'ont-ils laissé comme traces indélébiles de leurs règnes respectifs?
    Des réformes...réformées une fois qu'ils ont été déboulonnés, au propre comme au figuré. Des lois aussi, mises à mal par les lois suivantes. Ils ont pris des mesures, vite dégommées par leurs successeurs et concurrents. Et ainsi de suite.
    Cueillez, cueillez, les roses de la vie...Pardon Ronsard...
    Ils auront, aussi, laissé quelques souvenirs de petits ou grands moments de bonheur. Pour eux-mêmes et leurs copains. Mais dans le coeur et le souvenir des peuples, ils auront laissé surtout des douleurs, des pleurs et des peines inconsolables de leurs victimes et des leurs familles, dont ils auront, trop souvent, marqué la chair et versé le sang.
    Qu'aura retenu l'Histoire de la vie et de l'oeuvre de ces ''grands'' hommes?
    Des ronds dans l'eau et...pfffuitt!
    Tout çà pour çà?
    Ce qui nous permet de porter un regard un tantinet mélancolico-philosophique sur ces personnages et leurs épopées d'opéras qui ne sont comiques que pour eux-mêmes et qui ne durent que le temps qu'on les oublie. Mais qui ont fait souffrir et mourir des dizaines, des centaines, des millions d'hommes, de femmes de vieillards et d'enfants, épouvantablement éprouvés ou morts pour satisfaire rien d'autre que l'avidité et l'ambition de ces sinistres guignols.
    Sic transit gloria mundi, disait on ne sait plus qui. Ainsi s'en va la gloire du monde, nous traduit la page rose du Larousse qui rappelle que ces paroles étaient dites aux papes pour leur rappeler la fugacité de leur ''règne'' et de leur vie.
    Ce qui n'a jamais empêché, d'ailleurs, tous les papes qui se sont succédé, de monter sur le trône vaticanesque, sans que ce rappel sur la fragilité de l'être les émeuve outre mesure.
    Et n'a pas empêché, non plus, les grands hommes, - qui aujourd'hui se caractérisent moins par leur taille que par celle de leurs incisives - de se presser aux grandes et petites portes menant au pouvoir, dans le seul but, promis juré, de faire le bonheur de leurs semblables.
    Comme on ne saurait mettre en doute leur bonne foi, nous nous posons donc la question: compte tenu du bilan actuel, plutôt catastrophique de l'Humanité, pas mal de ces dirigeants-là ont, mathématiquement, dû être soit particulièrement incompétents, soit honteusement fainéants, soit malheureusement incapables non?. Mais, alors, dans tous les cas, pourquoi et sur quels critères ont-ils été élus ou mis en place?
    Lorsqu'un patron embauche, il se renseigne. Et, à un haut niveau, il demande à un cabinet conseil de lui trouver la perle rare. Pour diriger large, il faut des compétences, du travail, de l'imagination. En résumé, il faut Quelqu'un! Un balèze. Une tronche. Un Homme quoi. Un vrai!
    Pourquoi ne fait-on pas de même à l'heure des élections? Et pourquoi ne fait-on confiance, uniquement, qu'à la bonne tête des candidats, en tous cas à l'image que nous en donnent les medias, - dans lesquels on ne peut pas plus faire confiance que dans des bonimenteurs de foire -, et aux promesses de ces futurs élus qui vont gérer notre argent, nos biens, en un mot notre vie durant, quelquefois, des décennies entières. Sans responsabilité véritable autre, bien sûr que celle de ne pas être réélu la fois prochaine?
    C'est-à-dire sans grands risques...
    Ce qui, entre nous, ramène à rien la valeur des plaintes de ceux qui ne savent plus à quel saint se vouer lorsqu'après avoir voté à droite, ils le font à gauche et vice-versa.
    Ils les ont voulus. Ils les ont eus. Ils se les gardent.
    Qu'ils ferment leur bec.
    Ah! Une remarque: tous ces guides, caudillos, duci et autres chefs avaient, pour exécuter leurs hautes et basses oeuvres, de chéfaillons grands et moyens. Qui les ont, quelquefois, suivis dans leurs disparitions respectives. Mais aussi des petits qui, eux, sont généralement restés en place, tant il est vrai, nous en savons quelque chose, qu'ils constituent l'épine dorsale de l'appareil de l'Etat, laquelle ne saurait être brisée sous peine de désintégration du corps entier. Alors n'est-ce pas? Faut ce qu'il faut.
    Certes, des grands et moyens chefs ont été remplacés. De nos jours, la chasse aux sorcières fonctionne toujours bien. En haut des échelles surtout.
    Néanmoins, on a vu après la guerre de 39-45 et dans tous les pays où les pouvoirs se sont succédés, que les gros des troupes qui maintiennent les systèmes en place ont toujours été plus ou moins présent après les grands changements.
    Indispensable pour que çà continue à tourner rond.
    Les abus? On obéissait aux ordres.
    Les horreurs? On ne savait pas.
    Si on se met, aussi, à tout remplacer, où va-t-on, on vous le demande?