Voilà.
En 2006, hypothèse semble-t-il assez moyenne, le pic de Hubbert, du nom du géologue qui l’avait annoncé il y a trente ans, sera atteint .
2006, ou, selon les estimations correctrices, 2010, 2020, voire au-delà.
Mais 2006, pour ‘’dramatisante’’ qu’elle soit, n’en est pas moins relativement raisonnable. En tous cas pour ce qu’elle représente d’incitation à la prudence dont on dit qu’elle doit être le premier principe devant être mis en œuvre par les gouvernements et les dirigeants de tout poil.
Voire…
Le pic en question représente le moment où la production commence, irrémédiablement, à baisser.
Embêtant tout de même.
Cela signifie augmentations de prix conséquentes – on y est déjà -,baisses de croissance, dégringolades de gouvernements, troubles sociaux, bref, la cata quoi !
Bien sûr, les pétroliers, producteurs, raffineurs et vendeurs, hurlent à la dinguerie, au n’importe quoi, voire à l’intox.
Les gouvernements eux…ignorent…tout en augmentant subrepticement comme aux States, leurs capacités de stockage…au cas où !
Raisons de ce pic ?
Multiples et complexes.
La consommation exponentielle surtout, donc la production exponentielle y afférente.
Mais aussi le profit à tout va…y compris à celui de ne pas dépenser en investissant dans des usines de raffinage supplémentaires : on organise une relative pénurie pour faire grimper les prix…mais la production est plus sollicitée, et les réserves s’épuisent encore plus vite.
Sans oublier l'Inde et surtout le Chine, dont la croissance EXIGE une consommation accrue, d'où une course effrenée à la demande. Surenchères à l'appui.
D'autant que si la Chine, en particulier, se fait un devoir de croissance au bénéfice des siens, classes nanties en premier lieu, elle se fait un plaisir en mettant à genoux l'Occident en lui coupant l'accès aux sources ''naturelles'' d'énergie à bon marché.
Certes, même celà aura une fin mais celle-ci est bien lointaine.
Bref, toute cette histoire est ourlée de bien jolis sentiments et nous mène droit à la bascule qui, 2006/2015 ou plus tard, ne manquera pas de se produire.
En attendant, les producteurs-vendeurs couinent au mensonge, camouflent nombre de données, augmentent les prix, freinent des quatre fers la recherche-investissements en énergies nouvelles et surtout les renouvelables, tout en se donnant des couleurs écologiques...pour ne pas risquer de manquer l’arrivée d’éventuels bios et écolos-dollars.
Les gouvernements, pourtant si prompts à discourir sur la nécessaire défense des citoyens-consommateurs, ne pipent mot.
Il faut dire qu’agiter le spectre de la pénurie, en périodes pré ou électorales, n’est pas très conseillé.
Il y aurait, pourtant, des places à prendre dans les rôles de sauveteurs de l’Humanité non?
Il n’empêche que vues la tournure et l’urgence des choses, on va, de façon quasi-automatique, se retrouver dans une situation où, comme à l’accoutumée, les classes laborieuses seront priées de se serrer la ceinture et de se montrer, enfin, raisonnables, après ces années de lucre inouï et de prospérité byzantine que le Grand Capital leur aura donc somptueusement octroyées durant plus d’un siècle.
Il faut néanmoins compter avec la myopie congénitale et entretenue du pouvoir de l’argent pour nous retrouver, un beau matin, avec nos pompes exsangues, notre croissance à plat, nos comptes en banques aussi vides que les réfrigérateurs et les supermarchés, bref, la super cata.
La fin du monde ?
Pas loin.
Certes, la morale dans tout cela fera que les populations les plus éloignées de notre si belle civilisation continueront à vivoter, elles, tranquillou, comme elles l’ont fait jusqu’à présent.
Les Ouigours, les Tsatans du fin fond de la Mongolie, les pygmées, les lointains papous, les aborigènes, tous ces ‘’arriérés’’, tous ces sauvages qui se contentent simplement de vivre dans des environnements qu’ils ne s’acharnent pas à démolir sous prétexte d’améliorer leur bien-être.
Juste retour des choses : ils n’avaient pas besoin de la civilisation, elle peut donc disparaître et leur foutre enfin la paix.
L’ennui, pour nous, vient de ce que faire pousser des salades au 5° sans ascenseur, ou même au 8° avec, ce sera coton.
D’abord, il faudra du terrain, et puis même, il faudra savoir faire.
Et pouvoir.
Semer, sarcler, arroser, pêcher ou chasser.
Tiens : les chasseurs vont pouvoir enfin trouver une justification raisonnable à leur habileté au tir : ils vont pouvoir manger, vendre leur gibier (bienfaiteurs de l’Humanité ?), faire de bonnes affaires, voire faire régner l’ordre (les fusils bien sûr), tout cela jusqu’au moment où le gibier se fera rare…
Et les nantis ?
Ah oui c’est vrai. La pauvreté n’atteindra pas tout le monde d’un coup.
Eh bien il faudra s’y faire.
A la guerre comme à la guerre.
Le marché noir vous connaissez ? Non ?
Eh bien vous allez apprendre.
Les queues avec les tickets.
Les restaus pour riches et ceux pour pauvres.
La nouvelle vogue des vélos.
Et des expéditions à la campagne pour aller s’agenouiller devant les paysans fraternels pour un pain de campagne ou un maigre poulet.
Il faudra vous y faire on vous dit.
Et apprendre, ré-apprendre, qu’en période de crise, le meilleur…et le pire deviennent tout à fait visibles.
Sûr qu’on va voir l’union sacrée de tous les citoyens, toutes classes et castes confondues.
C’est ce à quoi aura servi notre splendide civilisation : à grandir l’Homme. A le rendre plus humain.
Pessimiste ?
Dans notre métier, un pessimiste est un optimiste bien informé.
La fin du monde pour demain ?
La fin du système en tous cas ?
Peut-être pas pour demain mais probablement pour le jour d’après.
En attendant, nous sommes heureux de vous apprendre que le meilleur salaire pour 2004, - en-dehors des PDG virés avec indemnités - a été celui de Loana.
Qui a dit que nous vivions dans un système triste, désespérant , inégalitaire et construit sur des futilités?
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Pétrole: fin du monde?
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Microsoft et grandes écoles
Considérer que Microsoft est soviétique est-il délirant ?
C’est ce qu’un de nos correspondants a estimé devoir nous reprocher ce rapprochement très direct.
En foi de quoi nous lui devons une explication.
Par ailleurs, estimer que notre pays, les pays, sont dirigés par des castes, est-il tout aussi faux et imaginaire, comme l’a jugé un autre de nos lecteur ?
Nous nous expliquons de la même manière afin que nos lecteurs surpris, et les autres, n’aient plus à l’être.
Primo, estimer que la firme de Bill Gates est radicalement différente dans ses objectifs, voire dans ses manières, du système communiste, nous paraît relever de l’angélisme, volontaire ou non.
Microsoft (ou devrions-nous dire Macrohard ?) n’a aucun scrupule à traiter avec Pékin, pas plus d’ailleurs que MacDo ainsi que la foultitude d’entreprises US qui sont les premiers investisseurs chez le champion asiatique des droits de l’Homme qui fait payer aux familles la balle qui a servi à exécuter les condamnés et où le SMIC avoisine le bol de riz entier. Un luxe !
Et puis, ce n’est pas nous qui avons remarqué, et dit, que si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.
Ce n’est pas nous, non plus, qui avons inventé les règles de fonctionnement de tout pouvoir.
Ni l’inflexible règle selon laquelle que tout pouvoir , en vraie démocratie tout du moins, doit absolument, pour n’être pas dictatorial, être contrebalancé par un contre pouvoir qui le tempère.
Or, le pouvoir de Microsoft n’a, pour contrebalancer sa politique, aucun contre-pouvoir. Ce qui est d’autant plus dangereux qu’il n’est que l’émanation exclusive de ses actionnaires.
L’Union Européenne a bien, une ou deux fois, tenté de modérer les appétits du monstre informatique…en rendant des arrêts qui font encore rigoler tous ceux qui ne parlent pas pour ne rien dire.
Et la naissance de tous les contre-pouvoirs spontanés de type Mac ou Linux, entre autres, ne sont que des tentatives individuelles qui tendent à rétablir un équilibre vital dans toutes les relations humaines.
Humaines, ça vous dit quelque chose ?
Vous savez ces machins qui apprennent aux hommes et femmes qu’il existe une autre manière de communiquer qu’en parlant chiffres, bilan et profits ?
Et la fondation Gates ?
Certes certes.
Aux EU comme partout ailleurs, les fondations sont franches de tout impôts, et permettent à la fois d’assurer une pub du meilleur aloi à leurs promoteurs et, si besoin était vraiment nécessaire, aux donateurs et à leurs familles de douillet revenus et retraites.
Alors pour le distinguo entre capitalisme et communisme, sans oublier l’humanitaire doré sur tranches hein…
Et les systèmes de castes direz-vous ?
Dire que le pays est dirigé par l’X, et toutes les organisations similaires est-il délirant ?
Dans ce cas, tous les canards et chaînes confondus qui ont glosé là-dessus depuis des décennies, sont tout aussi délirants que nous.
Et pas seulement les journaux type ‘’Canard enchaîné’’, dont, d’ailleurs, on sache qu’il n’a jamais été démenti ni par les faits ni par les ‘’intéressés’’ ni par les cours de justice, mais également des hebdos fort convenables du genre ‘’Le Point’’, ‘’l’Express’’ voire même ‘’Paris Match’’ dans ses périodes démentiellement quasi ’’révolutionnaires’’.
Et puis, estimer qu’un diplômé de grande école au chômage signifie que la France n’est pas aux mains des castes en question, revient à dire qu’un hirondelle peut, décidément, faire le printemps.
Faire d’une exception une règle est-il bien raisonnable ?
Vous voulez un exemple récent de nos castes qui travaillent fort bien à se pérenniser en donnant naissance à de nouvelles couvées convenablement formatées ?
La dernière fournée journalistique de Sciences Po avait, nous ont confié les gazettes, choisi de se nommer promo Florence Aubenas .
Saine décision.
Sauf que…après moult réflexions…et judicieux conseils pris auprès des instances dirigeantes, le nom choisi a été celui de…Michèle Cotta.
En fait de pourfendeur du mensonge, de la corruption et des abus de pouvoirs, de journaliste révolutionnaire au milieu du monde de l’information adepte de la pensée unique, nous pensons, très modestement, qu’il y avait beaucoup mieux à trouver.
Pour éviter de faire rire, ou même pleurer.
Pour en revenir à nos castes, les autres pays n’ont rien à nous envier. Et pas seulement le Zimbabwé.
La situation aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni est tout aussi déséquilibrée.
Croyez-vous, vraiment, que les castes républicaines soient bien différentes des démocrates ?
Et si le système des chaises musicales privé-public français fait rigoler les anglo-saxons, leurs castes à eux, familiales, dynastiques, financières et népotiques en tous genres ne sont pas tristes non plus.
Mais, dites donc voir, pensez-vous que les castes dirigeantes des pays en général et des occidentaux en particulier, soient l’expression de ce que les nations ont de plus digne, de plus honnête, de plus efficace, de plus clairvoyant, de plus fraternel, en fait, de plus démocratique ?
Si vous dites oui, vous allez avoir affaire aux ruades meurtrières d’au moins cinq de nos chevaux de bois.
Etre diplômé d’une grande école et se retrouver au chômage peut avoir plusieurs raisons. L’école en question n’est peut-être pas si grande que cela du point de vue de la notoriété.
Et l’élève est-il peut-être sorti en fin de liste. Ou alors, ses relations et son carnet d’adresses ne sont-ils pas encore très efficaces. Peut-être même, ses relations et contacts intra et extra scolaires, ne sont-ils pas au beau fixe ?
Parce que, et il s’agit là d’un élément plus qu’honorable, notre diplômé privilégie-t-il peut-être ses idées plutôt que son confort ?
On le lui souhaite.
Car le monde des dirigeants, mais aussi celui du commun peuple, peut se diviser en deux tribus bien distinctes.
Les intéressés et les désintéressés.
Et chez les intéressés, la règle est commune : grimper. En s’entraidant…quand entraider vous aide vous-mêmes.
Et, comme dans les gangs - excusez la comparaison – si un des honorables membres ne joue pas le jeu…
Simple ?
Eh oui.
Dans la vie il y a ceux qui prennent et ceux qui donnent.
Rappelons, tout de même, que nous vivons dans un pays qui a pour devise ‘’Liberté, égalité, fraternité’’.
Tout le reste n’est que mauvaise littérature et poudre aux yeux.
Au point où nous en sommes il semble bien qu’il devienne urgent d’en changer.
Ou de changer de dictionnaire.
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Social: LA question.
La France, du moins ses élites, s’agite énormément autour de la question sociale.
En clair, c’est ce qui se dit, comment faire profiter les travailleurs de la manne des entreprises – qui ne vivent pas si mal – en permettant auxdites entreprises de s’en mettre plein les poches et d’investir à tout va en même temps.
En plus clair encore ; comment mettre en place et une fois pour toutes, le paradis capitaliste, puisque le paradis marxiste a fait faillite ?
D’où la question qui nous taraude l’âme depuis quelques jours.
En tous cas depuis le référendum que l’on sait et son effroyable bilan dont on n’a pas fini de parler.
Question : puisque nous sommes gouvernés par des élites issues de Polytechnique (X-Ponts, X-Mines), Centrale, Normale Sup, ENA et HEC, voire des moindres du genre Supelec, Supaéro, et autres grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, comment n’avons-nous pas, encore, trouvé le bon système que le monde entier nous envierait, tout comme il nous envie les crânes d’œufs dont nous venons de parler ?
Mieux encore : comme toutes ces élites font, très souvent, des allers-retours entre le public et le privé où ils vont apporter leurs excellents conseils à leurs camarades PDG des grandes entreprises, comment n’ont-ils pas pu encore, mettre au point de concert, un vrai modèle social que, encore une fois, le monde entier nous envie aussi, mais qui ne cesse d’être réformable puisqu’il ne donne jamais satisfaction aux crânes d’œufs susnommés ?
Mystère insondable !
Aussi grand, d’ailleurs, que celui qui reste suspendu à la réponse, toujours attendue, à l’autre question qui va avec la précédente : Comment peut-on imaginer que le capital veuille faire profiter le prolétariat de ses bénéfices, alors que ses bénéfices sont réalisés sur le dos du prolétariat ?
Même si le capital le voulait, la compétition sans fin à laquelle les entreprises se livrent pour être plus grosses les unes que les autres, voire, pour survivre tout simplement, annule dès le départ toute velléité de volonté de faire participer les travailleurs aux profits des sociétés.
Dans un système, dans une ‘’civilisation’’ (si si c’est comme ça qu’on dit) où le profit, le fric, est le but même de l’ensemble, la réponse à la question est évidente : il n’y en aura jamais assez puisque chaque jour qui se lève, verra se lever aussi une nouvelle entreprise qu’il faudra dépasser ou boulotter…pour gagner encore plus de fric. (1)
Et s’il ne reste qu’une seule boîte ?
Eh bien c’est alors qu’il sera impossible de l’empêcher d’imposer, enfin, sa volonté au monde entier en pratiquant les prix et la politique qu’elle voudra.
C’est d’ailleurs ce que font déjà les grands groupes dont l’objectif suprême est l’intégration, la concentration unique au niveau mondial.
Certes, il restera l’Inde, la Chine, voire la Russie !
Croyez-vous que, du côté gauche de leur poitrine, les capitalistes russes, chinois et indiens ont de la place pour autre chose qu’un portefeuille?
(1) Vous savez cet argent dont nos bien pensants chefs d’entreprise nous disent, d’un ton sentencieux et en sortant de la messe, qu’il est un bon serviteur mais un mauvais maître ?
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Danemark: le rêve!
Le modèle danois. Parlons-en.
Certes, les Japonais, appareils photographiques pleins les yeux et carnets de notes pleins les mains, ont copié jusqu’à plus soif tout ce qui ‘’marchait’’ à l’étranger et fait passer l’espionnage industriel au rang de blagues de comptoirs.
Ainsi, ils ont installé leur pays au premier rang de l’innovation et de la productivité en matière de fabrication, d’abord de tankers, puis de bagnoles, enfin de techniques informatiques et électroniques.
Et, accessoirement, placé le Japon au plus haut niveau en matière de protection de l’emploi.
Pour finir par céder la place, pour certains secteurs, aux chinois et coréens, mais ceci est une histoire un tantinet différente.
Il reste que copier les réussites étrangères est une bonne idée.
Sauf que…
Pour la réussite japonaise, il s’agissait de copier des techniques, pas des modèles sociaux.
Et si copier la législation du travail danoise peut sembler une bonne idée, il est bon d’en rabattre un chouïa.
De faire remarquer, tout d’abord, que le Danemark a cette législation-là parce qu’elle est issue de ses spécificités géographique, historique, politique, sociale, bref, on ne peut tout transposer d’un trait de plume au seul prétexte que ‘’ça marche’’ ailleurs.
La mobilité de l’emploi par exemple.
Plus petit pays d’Europe, le Danemark est dix fois plus petit que la France et le centre du pays en est à moins de 80 kilomètres de toutes ses frontières.
Ca ne vous dit rien ça ?
On part le matin on rentre le soir…
Par ailleurs, les PMI-PME foisonnent et fabriquent bien des meilleurs produits du monde dans pas mal de domaines.
Et l’important littoral côtier a fait se tourner l’économie danoise vers la mer, l’exportation etc…
Et leur secteur agricolo-alimentaire jouit de particularités non transposables ailleurs.
Et tout le reste à l’avenant.
Bref, comparaison n’est pas raison.
Ceci dit, le modèle en question qui fait rêver d’aucun, est fort utile donc , mais surtout pour nourrir les fantasmes du populo français.
Mais la réalité est autre.
Si le caractère social avantageux du système est mis en avant, il est dû, en quasi-totalité, aux divers gouvernements socialisants qui ont précédé l’actuel.
Or, celui-ci est très à droite et s’emploie à défaire ce que ses prédécesseurs ont fait.
Notamment en cassant le monopole des syndicats des travailleurs, mais pas celui des élites (avocats, médecins, ingénieurs etc)
Et en libéralisant encore plus ce qui l’était déjà.
Ne rêvez pas !
Les patrons danois ressemblent fort aux patrons français, lorsqu’ils ne sont pas les mêmes d’ailleurs.
Et, proches du bloc soviétique durant des décennies, les Danois avaient fort à faire pour représenter dignement le monde libre…et calmer les syndicats forts de la proximité du ‘’paradis’’ marxiste…
Enfin, tout ce galimatias nous éloigne du réel problème que vit la planète et qui ne pourra qu’aller en s’amplifiant : le retour des patrons aux affaires du monde.
Depuis que l’URSS est morte, tous les syndicats sont groggy, les partis de ‘’gauche’’ sont abonnés aux délices de Capoue, et le capital, grand ou petit, se remet de la grande trouille qui est née au début du siècle dernier et s’était cristallisée en 17 : l’énorme peur que les soviets n’infectent le monde entier.
Mais Ouf !
Le danger a enfin disparu !
Le libéralisme a, désormais, la vie et l’avenir devant lui !
Alors, les exemples danois, suédois, indiens, chinois, mongols et autres broutilles, s’ils sont utiles pour faire rêver (nous sommes bien dans la civilisation virtuelle, du rêve, n’est-ce pas ?) (1) ne vous empêcheront pas d’accéder, petit à petit, à l’état de fourmi ouvrière dont, gros vilain, vous n’auriez jamais dû et ne devriez jamais vouloir sortir.
Votre rôle ici bas est de travailler toujours plus en étant payé toujours moins.
Pour avoir le plaisir de contribuer à la santé et à la prospérité du système libéral triomphant.
Taratatsann !
Sur fond de bannière étoilée bien entendu.
Si vous ne l’avez pas encore compris, vous ne le comprendrez jamais plus.
Bon. Faut que j’aille me raser.
(1) Papa Noël, fête des mères, civilisation des loisirs, libéralisation de mai 68, Jeux Olympiques, écologie, Europe, ONG et OGM, démocratie, ''grandes'' religions, Star Wars même combat !...et on en passe ! Une seule chose compte…et vous en aurez de moins en moins pour vivre.
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Guantanamo: torture VS Bible
Guantanamo devrait fermer.
Certes certes.
Tout le monde, - enfin sauf les étasuniens -, le braille depuis deux ans au moins.
Oui mais cette fois, enfin, la presse américaine du Nord s’y met.
Tout arrive n’est-ce pas ?
Pour notre part, nous en étions restés à l’article du National Geographic (en français) qui s’était, à l’époque, arrangé pour écrire un papier sur Guantanamo en ne parlant que du…village cubain qui est à côté du camp, où, évidemment, Uncle Sam avait interdit aux vilains journalistes de pénétrer.
Ils avaient obéi pieusement, bien entendu, suivis en cela par la lignée de leurs collègues jusqu’auboutistes qui piaillaient en choeur, ‘’sus à Bagdad !’’
Bel effort d’indépendance d’esprit et de courage journalistique US n’est-il pas ?
Bon ! Avec le temps, tout finit par changer.
Depuis lors, donc, après the ‘’Nation’’, bien sûr, le ‘’NYT’’ et les autres, tout le monde ou presque a suivi.
Et réclame à cor et a cris la disparition du bagne, en fait des bagnes US disséminés à travers le monde pour cause de ‘’tortures nécessaires’’ et de morale puritaine non moins indispensable à l’image de marque des dirigeants.
C’est vrai que torturer aux Etats-Unis, voire à Guantanamo devient compliqué.
Pour la conscience de quelques galonnés, de certains juges, et d’une partie de l’opinion publique, désormais un peu moins va-t-en-guerre, .
Alors, on délocalise, on sous-traite les prisonniers à torturer.
On les expédie dans certains pays très amis d’abord, du genre Grande-Bretagne, Australie ou Nouvelle Zélande, puis dans d’autres, Egypte, Jordanie, et d’autres encore, un peu moins amis mais très portés sur la manière forte, comme, on s’en doute, l’Afghanistan et l’Irak bien sûr, mais également le Pakistan et, horreur, la Syrie !
Horreur voire erreur manifeste !
En effet, si dans les pays frères, le courant, et pas seulement celui de la gégène, passe bien, il n’en reste pas moins que les services sont les services.
Ils travaillent d’abord pour eux et pour eux seuls.
Et les non-dits, les fausses pistes voire les intox ou les histoires à dormir debout attendent les Ricains au coin des rapports secrets.
Comme la CIA, la NSA, et la foultitude de services de renseignements US ont déjà de gros problèmes de mauvais croisements de fichiers voire de compétitions et de mésententes larvées autant que mutuelles, on imagine mal les pataquès opérationnels mais aussi philosophiques quotidiens qui menacent la cervelle gigantesquement complexe du gendarme du monde.
Les membres les plus éclairés et les plus raisonnables des fameux services – il y en a - se rendent donc aujourd’hui compte que le cheval de Troie est en train de générer les écuries d’Augias !
Ils en oublient, cependant, le plus beau qui est encore à venir.
En effet, toutes ces sympathiques manœuvres se pratiquent avec en main ce que les pratiquants disent être la justification suprême de leur façon de défendre la liberté, la libre entreprise, et les cours du pétrole réunis : la Bible !
Oui mais le jour où tous ceux qui s’en réclament vont, pour s’en proclamer les seuls vrais héritiers, se faire mutuellement remarquer que le Livre en question ne reconnaît les siens qu’au fait qu’ils s’aiment les uns les autres, le crêpage de chignon ne va pas être triste !
Car, au bout du compte, derrière ces guerres, qu’elles soient idéologiques, pacificatrices, technologiques, préventives ou défensives, demeure intangible et quoi qu’on en dise, la seule véritable, la guerre, les guerres, de religion(s).
Vous savez bien celles qui proclament qu’au nom du Christ, de Dieu ou d’Allah, voire de Bouddah (1) il faut faire triompher le Bien sur le Mal ?
Le jour où tous ces braves directeurs de conscience vont se taper dessus les uns les autres au nom de et avec leurs livres saints préférés, le spectacle risque d’être grandiose.
Et que c’est moi le plus amoureux de mon prochain, et que c’est moi le seul vrai détenteur de la foi, et que c’est nous les plus gentils et vous les plus méchants, donc, paf sur la figure avec mon livre à moi et pif sur la tronche avec le mien !
Sûr qu’un Spielberg plus un Lucas ne seront pas de trop pour mettre en scène ce super galactique combat du côté obscur contre le côté encore plus ténébreux de la Force !
Si, bien entendu, il reste dans quelques années, encore quelques salles de ciné pour aller voir ce méga grand guignol.
(1). Mais si mais si ! Le bouddhisme a eu, - et a encore ? -, des amitiés quelque peu suspectes. Ainsi, il y avait des bataillons bouddhistes qui cassaient du viet durant la guerre d’Indo avant qu’elle ne s’appelle guerre du Viêt Nam.