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Constitution: proposition

Un de nos éminents rédacteurs, un crâne d’œuf (il n’en a pas honte) en sciences écos, nous a susurré que si nous étions accusés de critiquer mais de ne rien proposer, il avait lui, à la fois des idées sur la question de la Constitution mais également, le droit et le devoir sacré de défendre bec et ongles la rédaction tout entière à laquelle il a l’insigne joie d’appartenir.
Vu, nous a-t-il précisé, un brin irrité, que nos idées (les siennes en fait) valaient bien toutes celles émises par les tas d’éminence verbeuses qui nous débitent, à longueur d’heures d’antennes, que le choix qui nous est proposé est de voter OUI, ou…OUI.
La nouvelle démocratie, paraît-il aujourd’hui selon certains, ce serait cela et rien d’autre. (1)
Or donc, notre ami nous a dit que, pour ne pas faire mentir la rationalité cartésienne que le monde entier nous envie, il eut mieux valu faire simple plutôt que compliqué.
Une, cela aurait permis d’apprendre aux Français ce qu’était vraiment la Constitution, en clair, à quelle sauce ils allaient être mangés, ou, peut-être, s’ils pouvaient ne pas l’être.
Deux, il suffit d’édicter non pas des lois outrageusement détaillées corsetant tous les citoyens et incitant ainsi les petits et gros malins à les détourner et, ce faisant, de faire perdre beaucoup de temps mais surtout beaucoup d’argent aux services fiscaux, aux budgets nationaux et aux investissements productifs de biens et d’emplois.
Faire simple ?
Allons-y.
Primo, un état, voire une fédération ou confédération d’Etats n’ayant d’importance que celle que ses capacités financières lui procurent, toute Constitution, si elle n’est, stricto sensu, qu’un cadre administratif, peut se permettre de diriger tous les états concernés vers un but commun : l’égalisation, fut-elle relative, de leurs économies en passant par celles de leurs PIB, des leurs revenus minima et moyens, en bref, de leurs capacités à produire ET à re-distribuer des richesses aux citoyens de leurs pays respectifs.
Ce qui passe par ce qui pourrait être l’article fondateur – ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, même si l’argent ne fait pas le bonheur il y contribue très précisément – qui devra imposer à tous les pays concernés, une règle absolue : toutes les lois locales devront tendre vers une égalisation desdits PIB et revenus minima moyens, et s’interdire, sous peine de sanctions, toute action tendant à un dumping quelconque.
Tout cela dans des limites et suivant un calendrier adaptable, étudié par les gouvernements et ratifié par les nations, au travers de référendums.
Bien sûr par référendums: voyez les Suisses : tout ce qui est important donne lieu à des votations. Et qu’y a-t-il de plus important que votre niveau de vie ? Les Suisses, pour y revenir, savent ce qu’argent veut dire.
Quant aux accords, y compris les bilatéraux, avec des pays tiers, genre Inde, Chine etc, ils ne devront s’établir uniquement que s’il ne portent préjudice à aucun des pays européens.
Ceci, bien entendu, encadré par une discipline sans faille, sanctionnant les écarts sans appel, avec recours des lésés en Cour Européenne. Et fissa si possible!
Sans oublier d’autres recours, aussi, par exemple des mesures de rétorsion, (droits de douanes accrus, quotas, restrictions voire fermeture des frontières, boycott, etc), à l’égard des pays concurrents, qu’ils soient acheteurs ou vendeurs, riches ou pauvres.
Les Etats-Unis n’hésitant pas à user de tels moyens, OMC ou pas, et s’en portant fort bien, on ne voit pas la raison qui empêcherait l’Europe, dont le poids économique est similaire, dans le cadre d’une réelle entente bien sûr, de faire de même.
Pourquoi ne pas nous fabriquer une OMC à nous, qui ne soit pas soumise aux diktats anglo-saxons ?
Au terme seulement de cette égalisation économique évidemment relative, qui permettra, enfin, aux pays concernés de parler, même à peu près, le même langage économique, possibilité sera donnée aux pays candidats à l’intégration totale,
Tout celà n'a nul besoin d'être inscrit dans une législation détaillée, mais seulement dans d'intangibles principes de base.
Du genre liberté, égalité et fraternité ( inscrits dans la Constitution de 89 et toujoiurs en vigueur...sur les édifices publics) mais qui ne laissent, d'ailleurs, place à aucune interprétation perverse et qui devraient suffire, déjà, pour résoudre nombre de nos problèmes nationaux, s'ils n'étaient quotidiennement foulés au pied sans que quiconque, de la droite à la gauche, s'en émeuve.
Cette idée de principe de base d'une Constitution de notre ami, tient en dix ou vingt lignes et a seulement besoin d’être détaillée, en clair et en chiffres précis, côté rétributions, taux d’intérêts, prix et autres éléments qui intéressent, économiquement, la vie des Européens, afin qu’ils sachent pourquoi ils votent et en clair aussi, à quoi ils s’exposent.
Qui oserait dire que cela gênerait, en quoi que ce soit, les entreprises des pays qu’ils soient à tendance libérale ou à tendance, disons-le prudemment, socialiste ?
Il n’est pas question de légiférer sur tout, mais simplement de décider des minima socio-économiques, au-dessous desquels il sera interdit de descendre, faute de quoi le bien-être, la justice et la paix sociale mais, bien entendu, le pouvoir d’achat élément majeur de la croissance, n’auront aucune chance d’être préservés.
Au-delà, liberté totale aux entreprises de faire ce que bon leur semble. C’est ce qu’elles font, d’ailleurs.
Au fait, saviez-vous que l’économie française, dont on nous dit qu’elle ne vaut pas tripette, est à plus de 50% entre les mains d’actionnaires américains. Et que notre pays, tout juste bon à jeter aux chiens parlant américain, figure en tête des pays européens où les entreprises étrangères investissent le plus. Ou investissaient, puisque désormais, la Chine, évidemment, nous fait la pige…
Que les entreprises n’en fassent qu’à leur tête, d’accord. Mais dans certaines limites.
Et pas en saignant à blanc l’économie des pays en jouant les gentils papillons abandonnant les fleurs dès qu’ils les ont épuisées. Après tout, l’état de droit, dont nous gavent les ‘’démocrates’’, n’a rien à voir avec la loi de la jungle économique ! Avec la darwinisme social ! Avec la seule loi du marché sans limite aucune!
C’est pourtant bien ce que nous ont asséné, tous les leaders, de la droite à la ‘’gauche’’ ces temps derniers.
Puisque ces braves gens veulent donc notre bien, les citoyens que nous sommes n’en demandent pas plus : une vie décente et un contrôle (2) extrêmement strict sur les débordements, autant des décideurs économiques que des exécutants que nous sommes. Certes, on peut, et il faudrait, parler du volet santé, de celui de l’immigration, sans oublier la politique de la famille, de l’éducation, de l’environnement.
Toutefois, avouez qu’à partir du moment où les Européens, Français compris, auront la certitude (3) de s’acheminer vers des lendemains qui ne chanteront pas à pleine voix peut-être, mais s’arrêteront enfin de crier leur misère, l’Europe commencera à avoir une véritable, immédiate et bien concrète signification.
Car contraindre, à toutes forces, à s’allier des pays aussi hétéroclites dans tous les domaines, - socio-économique surtout -, que les 25 actuels, revient à vouloir, contre toute logique, marier, des chats avec des canaris.
Génétiquement, le résultat sera curieux. Pour le moins.
Pire, vouloir faire de même avec des chiens et des chats, revient à vouloir les faire s’entendre de force alors que l’on sait très bien que non seulement ils n’y arriveront probablement jamais, mais que s’ils y arrivent, ce ne sera qu’après s’être étripés à qui mieux mieux, les seuls à jouir du spectacle ayant été ceux qui en tireront de substantiels bénéfices.
Nous ne nommons personne, suivez notre regard.
Qui va dans le même sens que le vôtre.
On risque d'être bien loin de l’entente, de l’amitié, de la fraternité européenne.

(1) : Une de ces éminences vient, d’ailleurs, de déclarer qu’en cas de victoire du NON, le même texte nous serait présenté de nouveau… Afin de dire encore OUI ou OUI ? Vous ne trouvez pas, là, pour ce qui est du respect des lois de la République et de la démocratie, que ça commence à être vraiment, mais alors vraiment très bizarre ?
(2) : C’est curieux, là aussi, comme les organismes de contrôle, dans domaine des fraudes, de l’hygiène, du travail et autres secteurs dérangeants pour le libéralisme sauvage, voient leurs budgets rétrécir au point que la quantité de contrôleurs s’étiole à vue d’œil. Et l’état de droit alors ?
(3) : Certitude qui devra passer obligatoirement, - il faudra bien le comprendre un, jour ou l’autre -, par la confiance dans les élus qui les représentent.

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