Alors?
A droite ?
La gueule de bois ?
A gauche ?
L’étonnement, la surprise, tout de même, d’y ‘’être arrivé.’’?
De toutes manières, d’un côté comme de l’autre, ‘’ce n’est qu’un début’’, semble-t-il.
-Un début à quoi ?
-Voyons un peu…
Certes, - et nous ne faisons que rapporter la foultitude d’états d’âmes des confrères glanés dans le fouillis des medias -, côté droit (et la très vague gauche avec), mais aussi à gauche, ‘’on a compris les aspirations du peuple’’.
Enfin ? Il en a fallu du temps non ?
Petite nuance : à gauche, - à la…disons plus gauche que l’autre -, c’est ‘’l’espérance enfin’’, qu’il va falloir concrétiser.
En 2007 on a tous compris.
On peut être sûrs en tous cas nous commentent les confrères, qu’à droite, les remplaçants éventuels vont rouler désormais pour les smicards.
Tandis qu’à gauche, il va falloir recoller les morceaux en promettant aussi qu’on roulera pour les mêmes.
Miracolo, c’est comme sur la place St Pierre le jour de la grande révélation et des grandes guérisons, tout le monde va y aller de son couplet social !
Certes, jusqu’ici, tous nos bienfaiteurs avaient travaillé dur, très dur, pour le bien du petit peuple, mais pas, comme c’est triste, autant qu’ils l’auraient voulu.
Pourquoi ? Eh bien, la conjoncture, vous savez. Le prix du pétrole. Les Chinois. Les Polonais. Les autres quoi. Mais pas eux.
Et puis la communication passait mal, vous savez.
On n’entendait pas assez les augures.
Pensez ! Ils étaient d’une timidité de violettes printanières.
Ils ne faisaient pas de promesses.
On ne les voyait presque jamais dans les fenestrons.
Et encore moins dans les crachoirs.
-Bon ça suffit oui ? On parle sérieux ?
-D’accord, d’accord!
On y va !
Tout le monde, nous compris, avait oublié que si l’Europe nous prépare un système dans le droit-fil de la mondialisation Américano-Chinoise (on vous expliquera plus tard) tout avait commencé, surtout, au moment de Maastricht. Et même avant.
Souvenez-vous. Bien avant hier, où 55 % de Français ont dit NON, le système existait déjà qui nous envoie aujourd’hui, des travailleurs-bol-de-riz et des chaussettes jaunes.
L’ennui est, qu’à l’époque dudit traité, tous les décideurs se sont bien gardés de nous expédier à la maison, l’équivalent de ce que nous avons reçu il y a quinze jours pour nous expliquer à quelle sauce nous allions être mangés.
Maastricht vous saviez ce que çà signifiait vous ?
Nous non.
De toutes manières, renseignés ou pas, on a voté, - enfin ‘’on’’ a voté pour nous - un truc dont nous voyons, aujourd’hui, les conséquences.
Et qui n’a pas fini d’apporter de nouvelles et joyeuses surprises.
Alors ? Faire marche arrière ?
C’est un peu, beaucoup, le sentiment d’envie qui semble bien s’être fait jour par le NON massif d’hier.
Aussi, faut-il saluer certains confrères qui ont compris, enfin, que ce NON-là n’était ni plus ni moins que l’expression d’un énorme ras-le-bol, d’amertumes renouvelées, de déceptions accumulées, de peurs, oui de peurs, d’un avenir que nos solennels augures peignaient de rose bonbon, afin de recouvrir, difficilement, la grisaille de la tristesse voire du désespoir que ‘’tout ça’’ ne finirait jamais.
Il est donc ahurissant de voir certains commentaires médiatiques nationaux mais européens aussi, hollandais, entre autres, hausser le ton et ‘’dénier aux Français le droit de dicter leur loi au reste de l’Europe’’ !
Comme si hier lesdits Français n’avaient pas, tout bêtement, usé du simple droit de donner leur avis comme on leur a demandé, en plus, de faire!
Heureusement, aussi, comme le dit l’adage, batave d’ailleurs, un Hollandais c’est une religion, deux Hollandais, c’est un schisme.
Et d’autres journalistes néerlandais ont carrément parlé d’exemple pour leurs compatriotes qui ne doivent pas s’estimer obligés d’aller dans tel sens ou dans tel autre.
Because ils vont, eux aussi, avoir à donner leur avis. Qui sera donc, OUI ou NON !
Normal hein ?
Tout de même… !
Ceci dit, et toute politique mise à part, de Montebourg à Devilliers, en passant par tout l’éventail de la majorité à l’extrême opposition, nombre d’élus ont posé LA question là où elle devait l’être : la victoire est restée à la démocratie.
Truisme c’est vrai : dès lors qu’on demande leur avis aux gens, il est monstrueux de regretter qu’ils s’expriment d’une manière qui ne nous convient pas ! Et qu’ils votent lorsqu’on le leur demande est, tout de même, assez cohérent non ?
C’est vrai qu’il y a de mauvais joueurs en plus !
-Alors ?
-Quoi alors ?
-E bien qu’est-ce qu’on va faire du NON maintenant ?
-Eh bien ce qui était prévu par tout ce qui a précédé.
Une, d’autres pays devant encore se prononcer, si 5 d’entre eux disent NON aussi, le traité sera annulé et il faudra se mettre à table.
Pour discuter bien sûr.
Deux : en-dessous de ce chiffre, vont se poser quelques problèmes et il faudra discuter quand même. Certes, il aura fallu cette gifle magistrale pour en arriver là.
Navrant.
Tout cela parce que certains partis, voire la totalité ont rappelé de distingués commentateurs, ont oublié qu’un résultat de vote n’était pas un chèque en blanc.
Il est vrai qu’en un temps, d’éminentes personnalités ont lancé, dès lors qu’elles étaient assurés d’un majorité totale :‘’il n’y a plus de raisons de s’emmm…maintenant !’’.Tel que !
Triste ?
Non, affligeant.
Deux cents, trois cents ans de démocratie pour en arriver là !
Pour une fois, tout de même, les medias, quelques uns il est vrai, mais aussi certains hommes politiques de tous bords d’ailleurs, ont souligné qu’il s’agissait, cette fois, d’une crise de confiance dans le Système avec un grand S.
Et une réaction à l’élargissement du fossé entre le peuple et ceux qui sont censés le représenter.
Et, plus encore, d’un éloignement du vulgum pecus, d’élites, économico-politiques, désormais regroupées en castes se partageant privilèges, avantages et prébendes, fruits du travail de ceux qui n’en profiteront jamais.
Tiens donc !
Vous ne saviez pas que depuis la roi Salomon, et Marx qui a repris le constat, l’homme domine l’homme pour son profit ? Celui du premier évidemment ?
Et que depuis la chute du Mur, la World Company, qui avait été contrainte d’y aller mollo depuis l’avènement des syndicats de prolos à casquette et pendant un petit siècle, met désormais les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu?
Et que la social-démocratie a bien compris le problème et a été contrainte de composer, cette fois à son tour ? De composer et peut-être de collaborer ?
Populiste l’analyse ?
Un peu facile. Relisez l’Histoire.
La droite et la gauche ont toujours taxé de populistes les tribuns qui savaient jouer sur les peurs, les déceptions et les douleurs du commun peuple.
Certes, certes, mais ces grands accusateurs ont toujours oublié de stigmatiser ceux qui avaient fait naître ces douleurs-là.
Et de battre leur coulpe au passage. Si peu que ce soit.
Qui est responsable des catastrophes ? Ceux qui les dénoncent ou ceux qui les provoquent?
Misérabiliste le constat?
Nous jouons sur les peurs à notre tour alors que le libéralisme nous assurera le vrai bien-être ?
Oh là !
Que tous ceux qui estiment que ‘’l’opulence du système anglo-saxon’’ représente LA solution à tous les maux, aillent sur le terrain s’informer un peu mieux sur, non seulement la situation économique des citoyens des pays du tiers et du quart-monde sur qui repose cette richesse, mais sans oublier les 5 à 6 Occidentaux sur 10 en situation soit de gêne permanente, soit de pauvreté extrême.
Eh oui ! Même chez nous !
Inacceptable ?
Mais la couleur de la peau doit-t-elle seule donner le droit à l’aisance ?
-Et si nous revenions à la Constitution non?
-D’accord, d’accord. Et nous allons nous fendre d’une nouvelle proposition, susurrée par notre copain aussi économiste qu’irréaliste.
‘’La Constitution d’un pays, nous a-t-il doctement rappelé, est un cadre définissant les relations entre les représentants élus du peuple et ce dernier, en vue du bien des électeurs. A partir de cette définition, s’établissent des lois qui doivent, toutes, être…constitutionnelles.’’
A cette aune, l’ennui est que nombre d’articles composant celle que vous savez, n’allaient pas du tout dans le sens du bien des électeurs en question.
C’est donc la raison pour laquelle notre économiste distingué et néanmoins copain, nous a fait une proposition pour le moins originale.
On vous la donne tel qu’il nous l’a proposé.
« Proposition de Constitution européenne.
Article premier.
Le but de l’Europe est l’Unité des pays contractants, le bien de leurs citoyens, et la défense de leurs intérêts personnels et collectifs.
Article deux.
Toutes les lois promulguées par les nations contractantes devront l’être pour le bien de leurs propres citoyens et des citoyens des autres nations européennes, suivant un processus d’accès n’avantageant aucun d’entre eux au détriment des autres.
Article trois.
Toutes les lois devront satisfaire aux trois notions et principes absolus et définitifs suivants : ‘’Liberté, Egalité, Fraternité’’.
Article quatre.
Toutes les lois manquant aux critères des articles un et deux, entraîneront une interdiction aux pays responsables de ces manquements, de bénéficier des conditions de jouissance et des avantages découlant du fait de leur appartenance à l’Europe. »
Voilà !
Difficile ? Irréaliste? Complètement dingue? Irrationnel?
Vous savez, en fait d’épithètes malsonnantes voire pire encore, on n’en attend pas moins des medias du genre Figaro ou Nouvel Obs qui s’est permis de cracher sur deux dizaines de millions de Français, parce qu’ils avaient eu le front de ne pas écouter Maître Serge July, auto-proclamé expert en démocratie, en beau langage et en respect d’autrui.
Mais bof !
Tout ce qui est excessif est sans importance.
Allez salut !
Je vais acheter mon pack de Vichy-Célestins aromatisé au PVC.
Tiens, le PVC dans l’eau minérale : voilà, - on se répète mais on en boit tous les jours – un problème typiquement européen que notre Constitution à nous permettrait de résoudre non ?