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  • Vous avez dit Sécurité?

    Une malheureuse hôtesse de l'air a payé de sa vie une erreur (?), un oubli (?), un manque de moyens (?), en fait, un bug, un balbutiement, un hoquet de notre belle civilisation technologique.
    Un responsable de la compagnie concernée est venu dire, avec une belle assurance, qu'il ne s'agissait, AB-SO-LU-MENT pas d'un manque de sécurité, d'un niveau de sécurité insuffisant, d'une sécurité grignotée par la rentabilité. Fort bien.
    Il a, tout de même convenu que, pour des questions de... rentabilité, la compagnie, les compagnies, s'efforcent de rendre le système de plus en plus efficace. Rentable est le mot.
    On a eu, quand même, un peu froid dans le dos lorsqu'un mécanicien est venu dire, expérience à l'appui, que la maintenance des...moteurs (c'est tout de même important les moteurs) et du système général de l'avion, disposait de moins en moins de temps pour être menée à bien. Il a même ajouté que quelquefois, eh bien on disait, ''Ca, on remet...''.
    Qu'est-ce à dire ''on remet''?
    Tout simplement, on le suppose en néophytes complets que nous sommes, qu'une révision, un contrôle moins urgent, moins sécuritaire, on peut ne pas le faire cette fois-ci. Mais, attention, pas la prochaine. Sécurité oblige...
    Question: qui met les frontières, les barrières, les repères, les garde-fous? Et comment? Ou se situe la marge de...manoeuvre, et pourquoi pas de permissivité, voire de laxisme?
    On les distingue un chouïa. Par exemple dans certaines compagnies de pays, disons, pas particulièrement ''civilisés'' technologiquement, donc pas très regardants sur les contrôles qui risqueraient, c'est évident, de contraindre financièrement les compagnies lesquelles, après tout, font largement confiance à leurs appareils - c'est fait pour durer ces machins modernes - et à leurs pilotes, élites des élites locales. Et puis, les accidents arrivent partout dans le monde, n'est-ce pas? Même dans les pays les plus avancés.
    On sait où mènent ces genres de raisonnements: 100, 200 voire plus de passagers et d'équipages au tapis de temps à autres, avec disputes de chiffonniers sur les causes réelles des catastrophes: erreurs humaines, pilotes peu sûrs, mécanismes et appareils quadra ou quinquagénaires, défauts de conception de l'avion, mauvaise météo, infrastructures fantaisistes, sans oublier le terrorisme: les avocats des assureurs, des autorités aériennes, des gouvernements et des compagnies, ont de longues années devant eux avant que les malheureuses familles apprennent seulement le fin mot de l'histoire et, a fortiori, espèrent être indemnisées un jour suivant des barêmes de misères des pays qui ne sont pas les plus riches. Dans ce domaine-là, hélas, l'on n'est pas tous Américains.
    Et puis, qui pourra dire, dans cette course à la rentabilité, quand se situera l'instant où, la marge de manoeuvre se rétrécissant, la norme elle-même, pas encore atteinte, le sera tout de même parce que l'humain faiblira, se trompera et, en fait, se remettra à fonctionner comme un humain et non comme un coefficient mathématique?
    Unevie, des vies paieront-elles alors l'erreur prévisionnelle du chargé d'optimisation du Système? Qui, lui, fournira alors l'excuse toute simple de cet accident de plus: prévenir ou prévoir n'est pas, non plus, à l'abri d'une erreur humaine...

  • ON EST VERTS!

    Ca y est! On est verts!
    Ben oui. D'après les déclarations de ces jours derniers, nous allons droit vers un développement durable. Panneaux solaires, éoliennes, nourriture bio, cheveux dans le vent, marche en tongs , priorité aux transports en commun propres, tralali, tralala.
    Le Paradis on vous dit.
    Juste un petit bémol, oh, peu de choses, et puis du très vulgaire même: nos enfants et nous-mêmes ne pouvons plus, mais plus du tout, 7 mois sur 12, nous promener dans la campagne.
    Ah bon?
    Eh oui, mais c'est bien sûr, les chasseurs...
    Il faut les comprendre, aussi, c'est vrai. Ils ont besoin de grand air eux, de se dérouiller les jambes, eux, ils aiment la Nature eux, et ont une frénésie de contact avec le pur, le sain, le naturel. Et comme ils sont très stressés, ils ont besoin de fusils pour préserver leur petit jardin secret à eux. Il faut les comprendre. Et comme ils se déstressent en campagne, ils ont quelquefois la gachette facile. Et le plomb baladeur.
    Et...bon, si on est pas chasseur, mieux vaut rester chez soi quoi.
    C'est ce qu'on fait, 7 mois de l'année, et nos mouflets avec.
    Voili, voilà.
    C'est vrai, misère de misère, il faut comprendre: les chasseurs çà compte aux élections. Un million, un million et demi, çà va chercher loin . Tandis que nous, avec nos gosses, et puis dispersés, éparpillés de la droite à la gauche voire parmi les pêcheurs à la ligne, c'est difficile de se retrouver, de peser bien lourd.
    Allez va! On est verts, dans les discours bien sûr. Mais en France d'en bas, on a de quoi l'être aussi, de rage. En fait, on y est pas mal habitués à en voir de toutes les couleurs. Parce que malgré, - à cause -, de ces belles promesses, nous, on est toujours chocolats.

  • Maj...inorité?

    76% de majorité sur...48% de votants!
    Un journal (de gauche, enfin vaguement) titre ''OUI MASSIF''! Non, non, sans rigoler!
    76% de 48% donnent, si notre calculette intégrée (le bionique c'est le progrès) est encore juste, à peu près 37% des Espagnols qui ont dit Oui à l'Europe.
    C'est tout bon tout çà.
    Hormis que cela représente, 73 Ibères sur 100 qui sont soit pas d'accord, soit s'en tamponnent comme de l'an pèbre, (cette expression signifie, en Provence, ce qui se passera dans un avenir séculairement imprévisible) soit n'ont rien compris au document, soit ne l'ont même pas, comme nous, trouvé chez leur marchand de journaux habituel malgré leurs demandes répétées, en l'ayant, pourtant, payé d'avance.
    Parmi les 37 contents, combien ont lu les dizaines de pages, disons, euh... explicatives du document, et combien les ont comprises?
    Bref: à JOURNAL-INFO, nous ne sommes ni pour ni contre. Mais savons bien qu'au plan social, l'exemple de l'Allemagne où, plans de rigueur obligent, l'Etat propose déja (because concurrence des nouveaux Européens de l'Est) des salaires de...UN euro de l'heure. Nos lendemains de l'Europe, côté français s'entend, ne s'annoncent pas très chantants. Et l'avenir, pour nous, c'est combien on va gagner, et comment nous allons bien pouvoir y arriver. C'est bête, ou indécent de parler vulgairement argent?
    Cet avenir du OUI, nous ne le voyons pas drôle du tout. Pour les Smicards s'entend. Car pour les émoluments des PDG des grandes et moyennes sociétés, l'avenir est plus que rose, il est même doré. Du même métal , d'ailleurs, que les parachutes fournis aux ''hauts dirigeants'' qui n'ont pas été capables de rendre leurs entreprises profitables ( comme disent les intelligents économistes), en fait, qui ont nettement progressé dans la déconfiture.
    Populisme de bas étage que notre verbiage?
    Que celui qui arrive à vivre, voire à survivre avec un SMIC viennent nous le dire. Nous nous ferons une obligation de publier la recette.
    Et la rédaction lui fera une petite place afin de nous faire profiter, ainsi que nos lecteurs (si si, on en a au moins un...plus vous, ce qui fait deux) de ses réjouissantes lumières.
    Et puis, soyons vrais jusqu'au bout. Qui et pourquoi pousse au OUI dans les medias? Car si le NON l'emportait, l'a fait remarquer fort justement un lecteur de Courrier International de cette semaine, c'est le traité de Nice, - même mal fagoté -, qui serait applicable. Et l'Europe continuerait sur sa lancée sans être démolie pour autant.
    Alors? Dans quels medias et dans quel intérêt, pousse-t-on les feux européens vers l'acceptation à tous prix, voire à n'importe quel prix, de la Constitution et de ce qu'elle recouvre?

  • Couleuvres royales

    Qui se souvient de la malheureuse princesse Margaret? Dans les années 50, la soeur de la reine Elisabeth, deuxième du nom, voulait se marier avec un héros de la bataille d'Angleterre, le group captain Peter Twowsend. Un grand, grand et bien joli amour que celui-là.
    A l'époque, Buckingham mit son veto. Schocking:on ne se marie pas avec un divorcé!
    On avait déja été échaudés avant qu'Elisabeth succède à Georges V, lorsqu' Edouard VIII manqua de peu la couronne mais préféra sa Wallis Simpson. Rendez vous compte: une divorcée mais américaine en plus!
    La pauvre princesse, (mesure de rétorsion ou simple décision amoureuse?) se maria quand même mais, beurk, avec un roturier. Il fallut, toute affaire cessante, anoblir le photographe royal, heureux bénéficiaire du nouveau choix conjugal princier, en en faisant le comte de Snowdon.
    Quelques années et enfants plus tard, divorce. S'ensuivit l'errance en boucle de l'infortunée Margaret. De Gstadt en île Moustique, en passant par tous les sites où, dit-on, la jet-set s'amuse et dépense notre argent (1), elle traîna son ennui, sa tristesse et ses vraies larmes et finit par en mourir. Qui s'en soucia?
    Qu'advint-il depuis cette décision mémorable, le menton levé, de la rigueur légalement et royalement anglicane?
    Si vous êtes soit abonnés à la presspipeule soit britanniques amoureux incompris de la bière tiède et de la presse de caniveau, vous le savez fort bien. Des frasques des fils et petits-fils aux galipettes des brus, les dernières décennies et jusqu'à après-demain, ont été bougrement fertiles dans l'accouchement de couleuvres que la Cour a été contrainte d'avaler. Et avec le sourire, s'il vous plaît. En biais certes mais tout de même.
    Eh oui. En tant que chef de l'église catholique anglicane, la reine d'Angleterre a eu bien des soucis pour, comme on dit chez les intelligents, mettre en adéquation le vouloir et le pouvoir. La loi et la réalité.
    Et les dernières années n'ont pas arrangé les choses: voilà-t'il pas que les prêtres y vont de leur outing pendant le sermon et que les femmes se mettent à vouloir enseigner les ouailles alors que les hommes seuls en sont capables. Depuis Henri VIII (Barbe Bleue pour ses, rares, amis) on sait bien tout çà.
    Où allons-nous ma doué?
    Dieu reconnaîtra les siens?
    Eh! Pardon! C'est de chez nous çà! Notre église à nous n'en est pas là.
    Enfin pas encore.
    Et puis, pour les problèmes royaux en rapport avec la morale religieuse, nous on ne risque rien.
    La preuve: on est en République.

    (1) Et alors? Où croyez-vous que les riches trouvent de quoi subsister sinon dans la poche des pauvres?

  • A la soupe..! Chimique.

    Le journaliste américain Mark Schapiro, du journal The Nation, cité par le dernier numéro de Courrier International, nous rappelle, ou nous apprend, que quelques 30.000 produits chimiques nous imprègnent. On en trouve partout dans les produits les plus usuels, de la savonnette, aux peintures, en passant par les voitures, les aliments, les meubles, les détergents, les plastiques des jouets et les couches culottes. Bref, les consommateurs, les vrais gens, en sont...environnés, en mangent, en respirent, en sont clafis. Sans qu'aucune instance technique ou politique s'en soucie et en avertisse qui que ce soit. Il n'y a guère que ces fondus d'écolos et quelques associations de consommateurs qui s'en émeuvent. Peu de choses en fait.
    Sauf, la directive REACH promue par la commission Environnement de l'UE, qui veut mettre de l'ordre dans tout çà en faisant obligation à tous les fabricants du monde de faire la preuve, a priori, que les produits qu'ils utilisent et mettent sur le marché ne sont pas dangereux avant de les mettre sur le marché.
    L'article, qui, dans son titre, évoque l'affolement de l'industrie chimique américaine, souligne, de ce fait, que le lobbying y va de tous ses moyens pour contrer la directive en gestation jusqu'à s'immiscer carrément dans la politique européenne en faisant directement pression et de manière totalement illégale, sur les parlementaires du Vieux Continent avec les moyens qui lui sont propres ( si l'on peut dire).
    Certes, le chargé d'affaires de l'UE en poste à Washington est rassurant sur le devenir de la directive, mais il n'empêche que les américains ont déja réussi à faire ajourner le vote européen et comptent, bien entendu, ne pas en rester là. La délicate guerre préventive vous connaissez?
    Usons de quelques particularités de la langue française pour tenter d'expliquer le plan de bataille, ultra simple des lobbyistes en question.
    Objectif à moyen terme: vendre (imposer) la soupe américaine au Vieux Continent.
    But immédiat: que des élus, voire les élus européens servent...la soupe aux industriels chimistes étatsuniens.
    Système employé: inviter ces élus...à la soupe!
    Non, c'est pas drôle. Mais on essaye vaguement de rigoler avant de pleurer tout à fait.
    Acheter certaines consciences, est un moyen vieux comme le monde. Auquel tous les élus, certes, n'adhèrent pas. Heureusement et du moins on peut l'espérer. Mais il y a lieu de se faire du souci: le ''Canard Enchaîné'', il y a quelques semaines, notait déja que sur les dizaines de milliers de produits chimiques existant depuis perpète sur le marché, certains, déja, risquaient, ou avaient déja, été effacés des listes...comme si ceux-là étaient moins nocifs que les autres.
    Ceci dit, le même article soulignait que les experts estimaient le coût des mesures à prendre dans les industries chimiques, à des sommes quasi microscopique par rapport à leurs bénéfices. Pas de quoi les mener à la faillite.
    Mais la course au profit, pardon à la profitabilité, et les dividendes à verser aux actionnaires, n'est-ce pas?
    A propos: on comprend pourquoi certaines de nos grandes industries chimiques à nous se font une virginité de protecteurs de la Nature en sponsorisant des écologistes. Certes, parmi ces derniers, il y en a peut-être quelques vrais mais on en sait d'autres en peau de lapin véritable. En effet, il ne faut pas être très regardants sur la couleur et l'odeur d'un argent, lorsque d'un côté il pourrit la santé et l'avenir de l'Humanité et dans le plus grand secret, et de l'autre prétend la sauvegarder en lui montrant de belles images d'une Nature qui n'existera bientôt plus que sous cettte forme.