Le 17 février à 6hOO du matin, le protocole de Kyoto a été activé.
Quels changement depuis?
Bon, mauvaise plaisanterie, c'est vrai. Certes, ce genre d'annonces a autant d'effets sur le cours des choses que celle de l'année de l'Enfant, de la Femme ou de la Paix (avec majuscules SVP), ce qui veut donc dire qu'elles valent bien que l'on s'y attarde sérieusement. En raison, en premier lieu de la tendance humaine à parler des problèmes avant et afin de les résoudre et de la tendance moderne estimant qu'en parler suffit à trouver les solutions. D'où, d'ailleurs, la création des commissions, comités et autres centres de logorrhées organisées dont le nombre augmente avec la quantité des problèmes en questions. CQFD?
Courcicuitons donc.
Récapitulons: entre les Américains qui refusent de freiner leur envie d'achat et de consommation, donc de pollution, les Chinois et les Indiens qui refusent de restreindre leur besoin ( bientôt envie?) d'achat et de consommation, donc de pollution, les pays est-asiatiques, sud-américains, et de rares africains, qui, eux aussi, ont besoin ( bientôt envie?) d'acheter, de se développer et de consommer, donc de polluer, les Européens sont contraints, eux, (pas terriblement on le concède) de donner l'exemple. Le bon s'entend.
Par conséquent, et en prolongeant les courbes et tendances susdites, on devrait mathématiquement en arriver à des pays sous-développés (en voie de développement est moins cru c'est vrai) qui deviendront des pays ''modernes'' et des pays modernes qui vont ressembler à des pays en voie de sous-développement.
Nous sommes donc les Indiens, voire les Africains de demain. Et eux sont les Européens et Américains (là ce sera quand même plus difficile...), euh disons, d'après-demain.
Car comment imaginer un instant que les pays, comme leurs gouvernants et tous les individus qui les peuplent, puissent en arriver à se conduire comme des adultes, c'est-à-dire comme des êtres équilibrés dans les jours, voire, allez, dans les années qui viennent, alors que depuis des milliers d'années ils ont donné des milliardissimes preuves qu'ils se conduisaient comme ce qu'ils sont, c'est-à-dire de dangereux insconscients, destructeurs, assassins, faux prophètes, en un mot, des enfants horriblement mal élevés et dangereusement efficaces?
Comment feriez-vous, vous, pour éviter que vos propres mouflets se conduisant ainsi, en arrivent à bousiller leur maison, celles de leurs voisins et...vous avec?
C'est votre problème, pas le mien.
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Servir?
Bravo monsieur Raffarin!
Après la révélation, par ''Le Canard Enchaîné'' (et pas par 'la presse''comme le clament les radios) de ce que vous estimez être un abus d'un ministre qui occupait un logement royal, pour le moins, à 100.000 Frs par mois(doublant ainsi son salaire), vous avez immédiatement pris des mesures pour faire cesser ce genre de dérives. Et pas seulement pour l'intéressé.
Vous êtes le premier premier ministre à prendre une décision qui aille dans le sens de la moralisation des pratiques, usages et autres tendances, propres, si l'on peut dire, à certains membres du ou des gouvernements. ..en fait qui aille dans le sens de la décence et même, disons le mot même s'il disparaît de la langue, de l'honnêteté au sens premier du terme. Mesure semble-t-il urgente, non seulement, d'ailleurs et pourquoi pas, au niveau national mais aussi, en cascade, à tous les échelons du pouvoir politique, jusqu'aux plus proches des contribuables, villes, villages etc. En effet, une fois l'élection passée, le contrôle direct par les citoyens est quasiment impossible. Et permet...tout et même le reste.
Bravo: désormais, grâce à la décision du Premier d'entre eux, les serviteurs de l'Etat seront priés, et même contraints, d'y aller plus prudemment, eh oui, plus honnêtement.
Restent, si la mesure veut être complète, quelques réponses à donner à quelques questions.
Tout d'abord, il y a fort à croire que ces...usages ne sont pas nés d'hier et existaient depuis belle lurette. Et à tous les étages des pouvoirs, du pouvoir. Comment calculer les trop payés par les contribuables, comment estimer les remboursements...et comment les rembourser?
Quant à être honnêtes n'est-ce pas...
Ensuite, comment s'assurer que les nouvelles mesures ne seront pas contournées, détournées, modifiées, voire ignorées car tombant en désuétude avec le temps qui passe mais les réseaux ''amicaux'' qui demeurent?
Enfin, last but not the least, comment les électeurs contribuables feront ou font-ils pour faire toujours une entière confiance dans certains dirigeants qui se permettent de prêcher l'économie, le soin accordé aux finances publiques, le respect de la loi et, tout de même, du bien-être des Français, tout en usant de pratiques opposées à leurs discours?
D'autant que si ces passe-droits ne datent pas d'hier, ils devraient concerner, semble-t-il toutes les couleurs politiques et se retrouver dans toutes les catégories d'avantages possibles et imaginables. Et pas qu'en France d'ailleurs.
On peut rappeler que dans l'échelle des nations où sévit la corruption - ces manières s'y identifient assez - notre pays se situe, piteusement, en milieu de tableau avec une notation d'environ 6,3/10( en fait, entre 4,8 et 7,8, juste derrière le Bostwana!)alors que la Finlande, championne du monde de l'honnêteté est notée 9,7/10 (entre 8,9 et 10!)
Du boulot en perspective!
Tiens: ministros, en grec, signifie serviteur et emporte la notion de servir. Pas de SE servir. -
Malheureux Libanais
Horrible. Abominable. Scandaleux. Crime international. Bref, tous les qualificatifs sont bons pour qualifier le terrifiant et criminel attentat dont a été victime le premier ministre libanais. Bons et bien sûr justifiés. Le meurtre, l'assassinat, n'ont et n'auront jamais aucune excuse.
Certes. Mais les Libanais seront-ils consolés en apprenant, mais ils le savaient déja, que leur infortuné compatriote n'est pas mort tout à fait pauvre? En effet, il figurait parmi les cent hommes les plus riches du monde et pouvait se permettre d'acheter, comme vous un nouveau costume, - de prix bien sûr -, 15 milliards de francs anciens, un ''prestigieux'' établissement de luxe de la côte d'azur?
Dans un pays où le revenu moyen tourne autour de 10 euros, pardon dollars, par jour, et dans les meilleurs "moyens" cas, des chiffres comme çà donnent le tournis non? Et font se poser quelques questions au vulgum pecus.
Notamment celle-ci: comment et pourquoi, avec tout cet argent, et celui de pas mal de personnes du même pays, les Libanais les plus malheureux en sont-ils encore à passer le plus clair de leurs jours à chercher leur simple subsistance?Et ce dans un pays considéré, dans le fil des siècles, comme un des plus fertiles de la région?
L'occupation ennem...pardon étrangère?
Mais alors, comment faire pour arriver à prospérer, voire simplement vivre normalement, dans de si difficiles conditions?
Encore heureux que l'"on" puisse y arriver diront certains, entonnant l'éternel couplet: de toutes façons, nous souffrons tous mais le capital sert à créer des emplois et s'il ne pouvait le faire, la situation serait encore plus insupportable, donc, l'indigence c'est encore mieux que rien, mieux en tous cas que le pire...
Oui mais qu'est-ce qui peut bien être pire que la sempiternelle pauvreté dans une terre occupée par une armée étrangère?Avec, pour les plus pauvres, ce seul héritage qu'on se passe de génération en génération et dans tous les pays du monde: la seule espérance qu'un jour, ''çà'' changera. Peut-être... -
Le coût de la vie
Terribles ces heures d'attente pour les parents, les amis, les collègues de travail de la malheureuse Florence Aubenas pour qui elles sont bien plus terribles encore: c'est sa vie qui est en jeu. Et dans quelles conditions.
J'ai connu ce genre d'angoisses. Un soir d'été, il y a pas mal d'années, chargé de relater les ''amusements'' des touristes en vacances, je fus, avec un autre journaliste, pris à partie par une foule qui pour des ''raisons'' qui lui paraissaient bonnes, voulait, à tout prix, nous lyncher, pierres et planches garnies de clous à la main. Ceux qui la constituaient voulaient, tout bonnement, nous tuer. Et ils faillirent bien le faire. Face à une meute en furie d'hommes de femmes et même de vieillards et d'enfants, j'ai vécu là les trois heures les plus affreuses de ma vie de journaliste. Avec comme remerciement, un ''conseil'' de mon directeur qui, le lendemain, me fit rappeler d'avoir à être plus prudent à l'avenir.
Mais cela faisait partie du boulot. Et évoluant en pays dit civilisé, je ne percevais pas de salaire autre que celui du SMIC professionnel de l'époque.
Qu'est-ce à dire? Que les journalistes en danger en Irak ou ailleurs ont après tout, a-t-on pu entendre ou lire ici ou là, des primes de risque, des assurances sur la vie et des salaires d'un certain niveau, qui leur permettent d'assumer? Peut-être, mais rien, de toutes manières, ne justifie le muselage de la vérité, par le crime ou d'autre manière, comme, d'ailleurs, on sait aussi le faire chez nous. Et c'est enfin oublier que dans d'autres lieux, d'autres collègues risquent liberté, biens et vie pour des salaires de misère. Quand ils sont payés.
Par contre, ce qui me gênerait plutôt dans cette hypermédiatisation d'abominables péripéties est le traitement injuste fait à d'autres vies, en danger elles aussi, mais moins connues, moins ''glorieuses'', voire complètement anonymes.
Ainsi de la petite sénégalaise tuée, écrasée par un camion du dernier Paris-Dakar, presqu'en même temps que notre consoeur a été enlevée. Pour elle, deux secondes à la fin du JT et une (petite) ligne en bas de la page 12...
D'un côté une vie en péril avec des mois de colonnes, de lignes et de minutes d'antenne, de l'autre...rien. Mais rien du tout.
Et que dire des milliers d'Irakiens, tués, massacrés, brûlés, torturés et réduits à néant, dans un anonymat aussi éternel que rassurant pour les médias. Imaginez un peu le travail s'il fallait en plus s'occuper de tous ces gens-là.
Et alors?
Alors cela signifie que, dans notre monde, médiatique en particulier, les vies n'ont pas la même valeur. Si un président, un ministre, une vedette ou un journaliste casse sa pipe, ou la risque, des millions de personnes en sont informées, abreuvées jusqu'à plus soif. Cela commence d'ailleurs au niveau très local: si un enfant est écrasé par une voiture, c'est du 2 ou 4 cols à la Une ou en page 2. Si une mémé se fracasse le crâne sur le trottoir de la boulangerie, ça vaut trois,quatre lignes...et encore. Bon pour une petite nécro. Les vieux après tout...
Et alors bis?
Oh c'est simple: chez les nazis, une vie d'Aryen n'avait pas de prix. C'est-à-dire qu'elle avait un prix monstrueusement exhorbitant.
Par contre, une vie de Juif, de Tsigane, de Russe, de résistant ou de Témoin de Jéhovah n'avait pas de prix non plus. Mais alors pas de prix du tout du tout. C'est-à-dire rien. Rien du tout.
D'accord, les choses n'étaient pas semblables. Mais nous avons adopté le même principe de hiérarchisation de la vie. Point.
Nous aussi nous avons mis en place une échelle de la valeur de la vie des uns et des autres. Selon, en fait, le prix que les médias nous apprennent à leur attribuer.
Certes, certes. On sait: s'attaquer à la liberté de la presse c'est s'attaquer à la liberté de penser, d'écrire, de dire, à la démocratie. Et c'est vrai en plus.
Néanmoins, entre le trop-plein d'un côté et le vide abyssal de l'autre, les médias ont oublié un plus juste équilibre. Equilibre plus humain, dans le droit-fil du constat qu'un collègue américain faisait déja dans les années 30-40 et que Serge Halimi rappelait dans son ''Les nouveaux chiens de garde'': ''Nous devions réconforter les affligés et affliger ceux qui vivent dans le confort. Nous faisons désormais le contraire''.
Autant je me sens touché par le drame irakien, sans pouvoir hélas faire autre chose qu'en condamner l'horreur, autant je me sens proche du conseil de Georges Malbrunot. ''Ne pas y aller''en en tous cas pour le moment, paraît la plus sage des décisions. Sauver l'Irak, certes, mais pas au prix de vies dont la disparition ne changera pas grand chose au destin du pays et de ses habitants. En tous cas pour l'instant.
Et puis, il ne manque guère de sujets gravissimes partout en France,de malheurs et de douleurs, moins exotiques certes mais certainement tout aussi dignes de pitié, qui méritent bien que l'on s'y attarde. Il y a de plus en plus d'affligés en France et plus de plus en plus de confort pour ceux qui ont des vies déja très confortables. -
Vous avez dit séparation?
1905-2005. Il y a cent ans que le petit père Combes, aidé de pas mal de ''mangeurs de curés'' a séparé l'église de l'Etat.
Voire.
Dans une enquête parue durant le premier trimestre 2002, le journal ''Le Monde'' nous apprenait que l'Etat, mais oui, subventionnait l'Eglise catholique (mais oui bis) à hauteur de...12% de nos impôts.
Sans, bien sûr, nous demander notre avis et ce, par le biais des aides diverses et variées aux myriades d'associations confessionnelles et, fort simplement, en gérant tous les édifices du culte qui lui appartiennent depuis lors.
Alors?
Rien sinon que la séparation n'est qu'un leurre et que si nous étions allemands, au moins, nous pourrions ne plus payer d'impôts ''des religions'' en adressant, simplement, une lettre de ''démission'' à la hiérarchie écclésiale.
C'est tout.
La religion catholique est toujours religion d'Etat, contre le gré des citoyens, y compris des athées et de tous les autres fidèles d'autres cultes. D'autant plus curieux que l'Etat français, dit-on, ne reconnaît officiellement aucun culte.
Au fait, apeurer les foules en agitant le spectre des sectes est bien commode.
Pourtant, la religion catholique n'est-elle pas une secte qui a fort bien réussi?