Nous rédigeant un commentaire à propos de notre alerte ‘’emails payants’’, un internaute nous a interpellés.
Tout d’abord, et nous n’aimons pas ça du tout, en nous tutoyant, du genre de tutoiement méprisant que les automobilistes utilisent en même temps que l’insulte, contre leurs coreligionnaires trop lents, trop prudents voire simplement imparfaits.
Ensuite, en nous prenant vraiment pour des imbéciles puisqu’il nous a démontré, petit a petit b, que rien n’était gratuit dans notre système.
Comme si l’on était dupes…
Enfin, en nous prouvant par les chiffres (ah ces merveilleuses preuves chiffrées…!) que les prix s’accompagnaient toujours de services rendus.
Une trouvaille non ?
L’ennui est qu’il oublie, notre mathématicien économiste éminent, que derrière toute façade, derrière tout décor, se cache la réalité.
OU EST LE PIEGE ?
L’un d’entre nous, journaliste de la consommation durant pas mal d’années, nous le rappelait à cette occasion : ‘’Chaque fois, nous disait-il, qu’un nouveau produit ou service est ‘’offert’’ doté de beaucoup d’avantages, je me pose la question, ‘’Où est le piège ?’’. ‘’
Car notre savantisssime inspiré oublie certaines petites choses.
Un, que comme rien n’est gratuit dans notre monde mercantile, vénal, et à deux vitesses, tout ce qui est ou était présenté comme tel, est toujours payé par quelqu’un. Voir la pub ‘’gratuite’’ dans les boîtes à lettres. Que tous les consommateurs paient. Comme la démarque, c’est-à-dire le vol dans les grandes surfaces, et entre autres erreurs de stratégies et trous dans leurs budgets.
Donc, que les emails et autres services, actuellement gratuits semble-t-il, sont bel et bien payés par un quelconque moyen.
Et que s’il en est encore de gratuits, dont notre blog d’ailleurs, quelque part, nous les payons par des biais divers et obscurs pour nous.
Exemples, par abonnement téléphonique ou à Internet, par les cartouches consommables à prix gonflés pour les imprimantes pas chères, ou, pour les portables, par une brièveté de vie qui assure de confortables marges aux fabricants et aux exploitants de réseaux.
Partout, on le voit, le piège est évident, pour les gens qui réfléchissent un peu bien sûr. Il consiste à ligoter le client en lui faisant croire qu’il est le bénéficiaire alors qu’il est la victime.
CHEQUES ‘’GRATUITS’’
Autre exemple : les chèques bancaires gratuits…pour le moment.
Ils sont ‘’gratuits’’ mais largement payés par la foultitude de ‘’services’’ que les banques vous facturent alors que les services en question sont soit bien moins chers que ce que les banques prétendent, soit qu’ils ne vous servent strictement à rien, soit qu’ils soient carrément illusoires.
Oh certes, comme pour les emails, les services en question existent bien sur le papier mais à chaque ‘’erreur’’ ou non exécution, même partielle, du contrat, les consommateurs ont droit, au mieux, à de vagues excuses, mais jamais à des compensations financières réelles alors que les services payés, eux, sont dus en totalité sous peine de contentieux.
Exemples : les pannes d’électricité qui vous font perdre, quelquefois, des fichiers, des programmes, ou qui vous causent, simplement, des ennuis ménagers voire, quelquefois, des accidents dont on mettra des années à se remettre et une éternité à espérer des indemnités aussi imaginaires qu’illusoires.
Autres exemples, vécus tous les jours, les temps perdus sur Internet pour cause de problèmes d’accès, au mieux, et au pire d’escroqueries manifestes dont les dégâts ne seront jamais indemnisés.
Voir, à cet égard, les 30.000 plaintes contre les fournisseurs que vous savez.
Ce système du tout payant est omniprésent, omnipuissant. Notre pas très poli interlocuteur le sait, nous aussi mais ce qui nous gêne est ailleurs.
Ce que nous stigmatisons c’est, simplement, la gratuité attrape clients ou couillons suivie du paiement pour amélioration réelles ou supposées.
Nous comme d'autres, avons tous plus ou moins, bénéficié un jour ou l'autre de la gratuité totale dont nous avons remercié et remercions, évidemment, notre bienfaiteur.
Mais, le temps passant, de nouveaux services ont été proposés.
Comme nous n’en avons pas besoin, nous n’y avons pas souscrit. Mais ceux qui l’ont fait bénéficient d’avantages que nous avions auparavant mais qui ont disparu. Ainsi, de la mise à jour quotidienne qui n’est faite désormais pour nous que…tous les deux jours. Avant de n’être faite que toutes les semaines ? Ou pas du tout ? Pour nous inciter gentiment à émigrer ailleurs ? Chez un autre fournisseur qui fera de même ?
Car, que cela soit clair, il n’est pas de jugement moral là-dedans et nous n’accusons personne. Mais le système est ainsi fait que chaque entreprise DOIT impérativement, faire des profits pour durer dans un monde de vraies brutes. Sous peine de disparaître.
Dans cette bagarre insensées, les ‘’gratuits’’ ne PEUVENT PAS exister. Même si les patrons le voulaient, ils sont poussés à avancer à la même vitesse, et si possible plus vite, que le Système entier.
LE COUP DU VOLEUR CHINOIS
Ce qui nous défrise c'est bien qu’à cette vitesse là, on va nécessairement soit casser la machine qui, comme toute machine a ses limites qu’on ne connaît pas, soit la précipiter, avec tous ceux qui l’habitent, dans une catastrophe du genre que celle que vivent les cancéreux de l’amiante.
Pourquoi cet exemple ?
Le cancer de l’amiante, n’est-ce pas, c’est rien du tout pour un quidam en bonne santé qui en lit les détails dans son journal favori en dégustant son café croissants chauds.
Mais pour celui qui (et pour sa famille) est en phase terminale d’un maousse mésothéliome les statistiques c’est 100.000 pour cent de catastrophique.
On est loin des emails payants ?
Vous croyez ? C'est croire, niaisement, qu'un petit problème ici ou là ne signifie pas que la planète est en danger...
C’est pourtant toujours la même histoire. Comme construire, détruire peut prendre pas mal de temps. Mais le résultyat est tout autant garanti.
Le coup du voleur chinois vous connaissez ?
C’est une histoire que les Britishs racontaient au beau temps - pour eux - de l’Empire des Indes et de la guerre des Boxers.
Le serviteur chinois (puisque un Chinois ne pouvait être que serviteur) qui voulait voler (En plus un Chinois ne pouvait être que voleur) un objet précieux, ne s’en saisissait jamais d’un coup. Il le changeait tout doucement de place, jour après jour pour habituer le propriétaire, pardon, le Maître, à ne plus le voir exactement au même endroit.
Ainsi, jusqu’au jour où…il le mettait dans sa poche, sans que le Maître, habitué, anesthésié, s’en soit rendu compte…
Notre système politico-économico-médiatique est fondé sur le même principe.
Ce qui ne peut être accepté d’un seul coup, le sera petit à petit.
Au fait, qu'y a-t-il de plus patient et de plus malin qu’un Chinois ?
Simple: un commerçant, un publicitaire, un patron de supermarché, un homme politique, un journaliste, un fournisseur d’accès pourquoi pas, exemple un Bill Gates qui, en plus d’être l’homme le plus riche du monde, est le plus grand bienfaiteur de l’Humanité souffrante en ponctionnant ceux qui peuvent se payer un XP familial à 2 ou 3.000 balles, alors qu’il coûte UN FRANC et 50 CENTIMES à fabriquer.
Vendre, ponctionner n’est pas voler ?
Redites un peu ça sans rire pour voir.
Au passage, monsieur Gates ne prend, cela va de soi, pas un centime de marge.
Et se fait ainsi une bien belle image de marque de capitaliste au visage enfin humain.
Ce qui ne peut pas se prendre brutalement, se prendra graduellement. Et au final, avec les mêmes conséquences tout aussi brutales.
L’avenir de la planète est à l’image de ce brave monsieur Gates.
Triomphant pour les pauvres, bientôt, mais pour le fric…tout de suite.
Et en douceur et avec de biens beaux résultats.
Car malgré toutes ces bonnes âmes, la pauvreté galope, le chômage cavale, les délocalisations fleurissent, mais les petits Indiens ou Chinois ont toujours aussi faim.
Le capitalisme paternaliste de papa on connaît.
C’est même pour ça que les avancées sociales ont été les seules à contraindre le patronat à se mettre vraiment à travailler pour cause de concurrence, confortablement enlisé qu’il était depuis toujours dans les rachats multiples et les alliances de familles et de trusts.
OGM ET DROIT A LA SANTE
Et les emails là-dedans ?
Et les OGM pourrait-on répondre.
Pour ces machins censés sauver le monde de la famine, et les multinationales de la faillite, d’abord ce fut le niet européen. Ensuite le peut-être mais uniquement d’importation et en quantités limitées. L’on est passés à l’étiquetage du pourcentage. Comme si un pour cent ou 25 faisait une grosse différence de santé dans un domaine aussi opaque. Après, suivirent les manifs ‘’scientifiques’’ des pros.
Maintenant, c’est Bruxelles et la France éternelle pays des droits de l’Homme (droit à la santé bien sûr) qui s’y mettent. Légalement mais petit à petit.
En plus ils ne sont pas gratuits les OGM en question. Aussi chers et même plus, faut payer les études, pour pouvoir s’empoisonner. Petit à petit aussi.
Il est vrai que la mithridatisation n’a jamais tué personne n’est-ce pas ?
Et puis l’empoisonnement est un bien vilain mot puisque rien n’est prouvé disent certains innocents.
Et l’amiante ? Et les vaccins à l’aluminium ? Et les médicaments tératogènes genre Thalidomide ? Et les bagnoles dangereuses ou de fiabilité fantaisiste ? Et les petites lettres en bas des pages du contrat ? Et les prix en francs qui cabriolent en passant à l’euro? Et les impôts locaux qui vont monter tout doucement sans que les nationaux baissent ? Et les promesses jamais tenues ? Et tout ça dans la joie généralisée et les medias anesthésiants chargés de vous faire rêver à un paradis à votre portée en vous offrant par abonnement un monde de paillettes et de divinités souriantes ?
Et qui vous font prendre des vessies pour des lanternes ?
L’homme s’habitue à tout.
Y compris aux coups de pompes dans le train.
Il suffit d’y aller mollo.
En toxicologie on appelle ça l’addiction. A la drogue dans ce cas.
On s’habitue à toutes les drogues.
Celle-ci s’appelle du pain et des jeux.
Sous Jules César (1) on appelait ça panem et circences
Aujourd’hui, les gogos ont à leur disposition 200 chaînes de télé et autant de chaînes supermarchés discount ou pas, toutes choses qui leur permettent de se goinfrer à pas trop cher en écoutant des contes de fées.
Distraire le gogo en lui faisant croire au paradis, c’est l’art et la manière de gouverner au bonneteau.
Pendant que le client s’émerveille...et paye, l’amuseur empoche.
ET LES 35 HEURES ALORS?
Et les lois du travail là-dedans ?
Même histoire, même système.
On commence par appliquer les 35 heures…sans embaucher quiconque. Comme ça, on empoche les aides et les smicards bossent deux fois plus. Et s’ils sont malades, la Sécu est là.
De toutes manières, les immigrés attendent à la porte. Eux n’ont pas de vapeurs, et bosser pour la moitié du smic, le ventre creux avec mal au dos, ils ont l’habitude.
Ensuite, on dit qu’on va changer cette loi infâme et on ne l’applique pas.
Puis on fait comme on veut.
Enfin, on gomme tout ce qui gêne dans les lois, conditions de licenciement, conditions d’embauche, statuts, etc, et, en plus, on présente toute ce galimatias comme une avancée telle que la France n’en a jamais connu auparavant. Une vraie politique de gauche, voire bolchevique, sous un gouvernement de droite.
Une vraie de vraie innovation vous voyez et tout ce qu'il y a d'originale.
Ne nous y trompons pas : le délai de deux, voire trois ans du CPE, ne nous gêne pas.
Il en existe pas mal des zèbres qui font patte de velours durant 6 mois pour n’en foutre plus une rame une fois le CDI signé. Quitte à invoquer le délit de harcèlement ou de convoquer les associations anti-racistes.
Mais, par temps de chômage comme nous le vivons, ils sont plutôt minoritaires. Avec les allocs réduites comme peau de chagrin en plus (et plutôt en moins), ce serait suicidaire.
Non. Avec le système du voleur chinois on vous dit, on continue à nous anesthésier.
C'est bien connu. Il est des traitements qui ne se s’administrent qu’en douceur.
Sous peine de faire brailler ceux qui en pâtissent.
Rien de nouveau sous le soleil quoi.
Alors à tous les zèbres qui pensent et disent que tout travail mérite salaire, on peut simplement dire que c’est très juste ; mais uniquement pour ce qui concerne les creuseurs de tranchées et les agents spécialistes de traitement de surfaces. Les balayeurs comme on disait quand j’étais gosse.
Vous voyez ? Même dans le langage il faut y aller en douceur.
Mais plus c’est gros, mieux ça passe.
Il suffit d’y mettre le temps.
(1) Juvénal l’a repris dans ses Satires.