Comment ? Moi aussi, je m’y mets avec les vœux de bonne année ?
Ecoutez : vu mon -et nôtre- peu de goût à bêler avec le troupeau ou à hurler avec les loups, vous ne pensez tout de même pas que nous allons -nous aussi-, à y aller des mêmes phrases aussi affectueuses que désintéressées, qui fleurissent sur les lèvres de nos superchefs, grands chefs, moyens et petits chefs de notre bien aimée civilisation judéo-chrétienne et ultra-libérale non ?
Aussi bien nous contenterons-nous de baver, méchamment une fois de plus sur la dégoulinante (ça va avec d’ailleurs) avalanche de bons sentiments affichés, de promesses pour la galerie, de bonnes intentions de 30 secondes et de serments éternels d’un avenir meilleur qu’hier et bien moins que demain, voire, ô merveille, qu’après-demain….
Triste humanité ?
Non pas.
Heureuse plutôt l’Humanité. Mais, plus précisément, heureuse cette Humanité miniature, que constituent les 1,5% de nantis des mondes économique, politique et médiatique, qui se congratulent, se félicitent, s’auto satisfactionnent de leurs grands sentiments durant une semaine dans l’année, en faisant croire au petit peuple, que la civilisation occidentale est une terre d’opportunités où chacun peut devenir milliardaire sans problème, même sans être obligé d’émigrer en Suisse, que nous pouvons tous accéder, très bientôt, au monde des paillettes, en un mot que le bonheur est possible.
C’est simple, il faut et suffit, pour cela, de se coller devant la télé, de faire preuve de toutes les vertus prônées par le capitalisme et d’abord en se serrant la ceinture, mais sans oublier d’acheter toujours plus cher et d’accepter les hausses d’impôts surtout sans, évidemment, tenter de savoir pourquoi et comment elles se déguisent en baisses.
FRACTURE SOCIALE ET ESPOIR D’ AVENIR.
Une semaine de bons vœux à vivre tous les ans?
Signe des temps, cette semaine tend à se raccourcir.
Désormais, il faudra se contenter d’un paradis virtuel de 24 heures.
Et puis bon, on ne va pas passer la semaine là-dessus, vu que le travailleur français, les Américains et nos instituts de sondage nous l’affirment, est le plus feignant du monde.
Et qu’il n’a donc rien à quémander en gémissant.
Fermez le ban !
Alors ? Ces vœux ?
Il y a, oh, je ne sais plus combien d’années, un de nos grands muftis, assistés de moyens et petits muftis adjoints, nous ont affirmé, les yeux dans les yeux, que la fracture sociale, était l’objectif à atteindre, mieux, qu’elle était le grand ennemi public numéro un à démolir.
Ce qui signifiait, trivialement il est vrai, que, promis juré, dans, euh disons, quelques années (prudente imprécision), le fossé entre riches et pauvres, et même entre pauvres et riches, allait s’amenuiser jusqu’à devenir rien du tout. Au pire, un mauvais souvenir.
Dont le monde de l’Hexagone ne ferait plus que rire désormais, une fois que, sur le zinc du bistrot Chez Mimile, Olivier Besancenot, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, en compagnie de Laurence Parisot, François Pinault, les amis Bouygues et Lagardère et Liliane Bettancourt, trinqueront à la réconciliation libre, égale et fraternelle de toutes les classes de la société, et ce avec la bénédiction de leurs invités de marque, Steven Spielberg et Bill Gates.
Or donc, quelques années plus tard, au bas mot une dizaine tout au plus, voilà-t-y pas que le ou les mêmes grands muftis nous ont de nouveau regardés, les yeux dans les yeux, pour nous dire que, la fracture sociale, il va falloir s’y atteler pour la supprimer, parce que….
Bon, on stoppe là, on ne va pas, encore, vous faire rigoler avec ça…
Comme ça, donc, cette fracture sociale vue de droite, mais aussi, tout de même, cet espoir d’avenir entr’aperçu à gauche, on compte sur nos doigts et on recompte et l’on ne s’arrête pas de compter sans fin, pour finir par s’apercevoir qu’ils sont, encore et toujours… à…venir.
Oh, bien sûr, le monde n’est pas parfait, et nous pas plus que nos chefs, directeurs, présidents et autres grands muftis ou grand vizirs, néanmoins, certaines inégalités rémanentes nous gênent fort.
D’autant plus qu’au lieu de s’amenuiser, elles se creusent avec le temps.
Et pas par hasard.
INFLATION 655% !
Ainsi, nous avons récemment appris, oh pas par TF1, ni 2, ni 3 ni les autres, mais par le ‘’Canard Enchaîné’’, que les sénateurs, gens on ne peut plus humains et de grande sagesse, avaient décidé, socialistes en tête, d’indexer certains de leurs émoluments sur…l’inflation.
Vous connaissez le principe: au poil près, les émoluments grimpent en même temps que le coût de la vie. Ce qui fait que les bénéficiaires n'y perdent jamais en pouvoir d'achat, même s'ils n'ont ni augmentation ni promotion.
C'est ce qui se faisait avant...maintenant, puisque, désormais, l'augmentation des avantages financiers devra se faire au mérite....pour les sans grade évidemment puisque les haut gradés ont tous des mérites...croissants...ce qui justifierait, à leurs yeux tout du moins, l'indexation en question.
Judicieux certes, sauf que démocratiquement parlant, là, ça gêne vraiment.
Tandis que le SMIC stagne et que l’inflation galope, malgré le bonasse indice INSEE qui mélange les prix des Rolls-Royce, des diamants et du caviar, avec ceux du kilo de rutabagas et du rouleau de papier toilettes, l’augmentation dûment constatée, de 12% en moyenne au passage à l’euro, a disparu dans la catégorie pertes (pour le client) et profits (pour le commerçant).
Scandale du passage à l'euro? Inflation subreptice? A pu fini. On en a eu parlé mais on n’en parle plus.
L’indice et les ministères disent qu’il n’y a pas eu d’augmentation…notable. Les associations de consommateurs qui font les courses tous les jours ont compté le contraire...à 12% près. Une paille.
Une précision : cette heureuse innovation d'adoption de le monnaie européenne, constatent les médisants, permet, en plus, de ne plus procéder aux augmentations comme auparavant, mais tout en le faisant croire.
En effet, on a constaté, après la date de passage, et comme d'hab, et durant plus de deux ans, de petites augmentations de 1 à 2%, qui étaient censées représenter trois fois rien. Même pas la peine d’en parler.
Sauf que…
1% d’augmentation sur un produit à un franc, représentait, avant la grande évasion, un centime…de franc.
Mais, 1% d’augmentation sur un euro s’est subitement mis à représenter un centime …d’euro, c’est-à-dire, tout bêtement…6,56 centimes de francs !
Soit une augmentation immédiate 6,55 fois plus grande que juste avant, au temps du franc.
Alors, certes, un franc n'est pas, du jour au lendemain, devenu un euro. Néanmoins, en l'espace de deux années, ces petits prix ''d'avant'', à un, deux, voire trois francs, sont, effectivement devenus, et carrément, un, voire deux euros. Tout simplement parce que jouant sur le symbolique UN, qui ne désigne pas grand chose, voire une misère qu'on ne calcule même plus, les marchands ont redécouvert les vertus des approximations mathématico-psychologiques et les avantages des démocratiques idées reçues qui consistent à estimer les minorités comme sans valeur. Comme quoi le vulgaire commerce peut atteindre des sommets politico-économico-philosophiques....
Donc, augmentation en UN à DEUX ans : 655 % !
Qui dit mieux?
Et ça se renouvelle tous les jours.
Certes, on peut gloser, à tour de calculettes, sur les faibles augmentations de prix de 1, 2 voire au pire, 3%, mais faites vos calculs braves gens.
Il est vrai que, si les augmentations de salaires suivent, désormais, le même mouvement, le passage à l’euro laisse des traces. Avec en plus le petit coup de poignet supplémentaire, qui a permis de vendre désormais un produit un simple petit euro, un article qui ne coûtait que 4 ou 5 francs. Le tour est joué, alors que dans le même temps, les salaires, et surtout le SMIC, le RMI et autres babioles de pauvres, n’ont pas suivi la même croissance mathématique.
Si cette logique mathématique avait été respectée, plutôt que la ‘’logique’’ commerciale, une augmentation de 1% en euro, devrait se traduire, pour respecter le pouvoir d’achat, par une augmentation de…0,15 % environ seulement.
Ce qui, évidemment, ne se pratique jamais, et fait d’ailleurs bien rire les commerçants, qui nous affirment sans sourciller qu’écrire trois chiffres de ce genre sur une étiquette ou sur une pièce comptable, voire une facture, coûte trois fois plus cher que d’en écrire un seul.
Bien sûr, après ce magistral coup de torchon dans nos portefeuilles, les salaires ont été alignés, mais les taux d’augmentation et d’inflation, eux, ont bien changé.
Pour l’augmentation des prix, on compte toujours comme avant, 1, 2 ou 3%. Par contre, les taux d’augmentation des salaires et autres fastueux émoluments du populo, se baladent, scrupuleusement entre les 0,1% et les 0,3, 0,4 voire les 0,5%. Et ça continue.
On pinaille là?…
Question de point de vue. Mais nous dire que ‘’l’effet euro’’ est une simple vue de l’esprit ne nous satisfait pas tellement. (1).
Vu que les sénateurs, sages et éminents représentants du peuple s’il en est, savent, eux, bien compter quand l’augmentation du coût de la vie les concerne.
Toutefois, ils ne le savent plus du tout lorsqu’il s’agit, pardon s’agirait, de penser à faire suivre aux revenus des pauvres, le même chemin.
De même pour l’augmentation des carburants imposées, désormais par les régions,
Alors, après de tels constats, et comme la place nous manque pour en évoquer et expliquer d’autres, nous vous convions, chers amis, à l’orée de cette nouvelle et mirifique année où nous embarquons pour de nouvelles aventures, simplement à nous lire de temps à autres et quand ça vous chante, à nous faire connaître si vous l'estimez utile (2), et à nous pardonner nos erreurs, notre verbiage fluvial, nos errances et nos fautes de frappe. Ainsi que nos lacunes et notre impossibilité, quelquefois, de répondre personnellement à certaines questions (3).
Alors ?
Et les meilleurs vœux ? De bonne année et de bonne santé ?
Ecoutez (4): pour la santé, on y reviendra dans un prochain papier. La médecine, d’accord il en faut, mais il nous étonnerait fort que dans un système régi par la pensée unique, la médecine, elle, soit multiconfessionnelle. On en reparlera.
Par contre, pour la ‘’Bonne Année’’, il nous semble vous avoir donné un très faible aperçu de ce qu’elle signifie vraiment dans la bouche de ceux qui ont les moyens de faire que cette année, justement, soit bonne…ou pas.
Personnellement, je préfère qu’on ne me souhaite rien, mais qu’à la fin 2007, je constate que tout s’est nettement amélioré.
Ce que tous ceux qui veillent si aimablement sur mon confort et à mon pouvoir d'achat, m'ont promis d’ailleurs…le Jour de l’An.
Aussi, par mesure de prudence et compte tenu des temps que nous vivons et de la confiance limitée que j’accorde à la sincérité de ceux qui me garantissent tant de bonheur, lorsqu’on me souhaite une ‘’Bonne année’’, je me contente de remercier et de répondre à mon interlocuteur que vu l’aggravation des conditions de vie, du mensonge, des effets d'annonce, de la corruption, de la violence et de tout ce qui nous démolit jour après jour, je préfère leur souhaiter, sincèrement mais très simplement, une…‘’bonne journée.’’
C’est toujours ça de pris !
(1) Etonnez vous que la Constitution européenne, concoctée par des membres, fonctionnaires et non élus, des instances de l’Europe, ait été blackboulée lors du référendum…Méfiance, donc, pour la prochaine mouture qui nous sera présentée (mais plus probablement imposée…) comme éminemment sociale…puisque destinée à permettre aux…pauvres étrangers, de développer une économie qui, surtout, enrichira les industriels bénéficiant de marchés élargis et de coûts fortement allégés, aux dépens des citoyens hexagonaux, appauvris eux, mais conviés à faire preuve d’humanité à l’égard de leurs ‘’frères’’ européens. Soyeux donc gentils, partagez la misère entre pauvres…
(2) Un de nos lecteurs nous a demandé comment nous faire connaître mieux sur la toile. A notre grande honte, car on n’y comprend goutte, on n’en sait rien. Vous qui êtes plus et mieux rodés aux balades sur le Net, nous vous confions la mission. Faites passer.
(3) Ainsi, une lectrice nous a demandé ce qu’il advenait des pédophiles Témoins de Jéhovah et des malheureux gosses démolis par ce genre de pratique. Ben, on ne peut pas vous dire autre chose que ce que l’on sait : savoir que les Témoins ne protègent pas (ou plus semble-t-il après quelques bugs) les saligauds de cette espèce et qu’ils les poussent vers le commissariat faute de quoi ils avertissent eux-mêmes les policiers. Quant aux gosses, les enseignements des Témoins concernant la famille et les relations familiales, concourent, d’évidence, à réparer les dégâts, autant que faire se peut bien sûr pour de tels traumatismes. Mais qui valent bien, à notre avis, les cellules psychologiques diverses, animées, avec de bons sentiments certes mais par des spécialistes, dépositaires de techniques peut-être affinées, mais dépourvus, et il vaut peut-être mieux, de liens affectifs réels avec leurs patients.
(4) Côté formules, on se répète, on le sait, mais on y est tellement habitués…