Encore l'Europe?
D'accord, d'accord! On vous promet qu'on en reparlera que de temps à autres!
C'est vrai qu'à la longue ça lasse.
Oui mais quand les confrères ne posent pas les questions qu'il faut, il faut bien que quelqu'un le fasse non?
On vous l'a dit le mois dernier (Vite, vite, consultons les archives...), c'est notre sainte mission, notre boulot (mal payé) (1) de les poser à leur place.
Ainsi donc, l'Europe, tout le monde s'y met pour un oui pour un non.
Jusqu'au chef de l'Etat qui nous fait deux remarques très opportunes d'ailleurs.
On cite la presse locale (2):"Le président Jacques Chirac a appelé hier à Tokyo, les Français à voter oui au référendum du 29 mai(...)afin d'enraciner la paix en Europe et SAUVEGARDER NOTRE MODELE SOCIAL"
Dans le même discours, quelques instants plus tard, le chef de l'Etat a précisé:" La question posée c'est êtes-vous favorable à un traité constitutionnel qui modernise et rend plus efficace la gestion en Europe de demain et non pas pour d'autres raisons d'autre nature, politique, économique ou sociale".
Bon.
Comme on est pas très malins, nous, on se pose tout de même des questions.
D'abord: si d'un côté il nous est dit que l'Europe va sauvegarder notre modèle social, est-ce à dire que le nôtre est le meilleur qui soit?
Mais alors? Et le SMIC, le chômage, les CEC/CES, les prix, les dégraissages sauvages, les délocalisations, la pauvreté croissante et les Restos du Coeur qui n'en peuvent mais? Vraiment modèles?
Autre question: s'il ne faut pas mélanger social et Europe, pourquoi parler de la sauvegarde du modèle social grâce au oui à l'Europe?
(1): Menteur! Il est pas payé du tout!
(2): Var-Matin du 29 mars 2005.
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L'Europe en question(s)
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Pardon pour qui?
Dans la rubrique les grands évènements, nous avons noté un oubli généralisé, non seulement des commentateurs - ils ont la mémoire aussi courte que la morale - mais aussi des autorités les plus écclésiastiques qui puissent être.
En effet si beaucoup ont souligné au marqueur que le pape avait demandé pardon pour ce que l'Eglise catholique avait fait subir aux Juifs, aux Arabes et à tout ce qu'elle qualifiait d'incroyant, au travers des Croisades, des procès en religion et en astronomie et de l'Inquisition, tout le monde a oublié que le pape n'avait pas demandé pardon pour deux bien vilains rôles que l'Eglise catholique a joué durant la dernière guerre.
Primo: silence...religieux sur les silences, (coupables ou non coupables?) de l'Eglise catholique vis-à-vis du nazisme, du culte du fuhrer et de la solution finale...malgré son service de renseignement le plus efficace du monde!
Secondo: silence sur le sale travail que les représentants catholiques et protestants ont fait au sein de la fameuse commission nazie chargée de juguler les mouvements religieux dissidents qui refusaient au pire l'appartenance au parti politique et au mieux le salut à Hitler. Parmi eux, tous les objecteurs des dites religions et...les Témoins de Jéhovah.
Tiens! Ca faisait longtemps...
Eh oui. Ces Etudiants de la Bible comme on les appelait alors, refusaient le nazisme en bloc: carte du parti, idéologisme, uniforme, service militaire, salut main levée, ils n'ont rien accepté. Ce qui leur a valu, 3 mois après l'avènement du sinistre caporal au pouvoir, l'interdiction et la saisie de leurs biens et la création au sein du secteur IV (Gestapo)du RSHA (Service Central de Sécurité Nationale), d'un département qui avait pour tâche de les traquer et de les détruire. Rien que pour eux!
Pensez! Après avoir tenté, en vain, de convaincre les furieux de leur bonne foi, ils avaient le front de dénoncer le nazisme comme incompatbile avec le Royaume de Dieu! Des rêveurs quoi!
Pire, ils dénonçaient aussi les camps de concentration, bien avant que l'Occident, "stupéfait" ,finisse par les "découvrir"...10 ans après!
Pire encore, si c'était possible, ils se sont pemis de ravitailler les Juifs alors que le régime interdisait à ces deniers d'acheter dans les magasins et, à quiconque, de leur venir en aide. C'est ce que relate, d'ailleurs, le journal Der Tog, publié à l'époque à Dantzig.
La Commission politico-religieuse a donc fait son sale travail mais cet épisode un peu salissant de son histoire est oublié par l'église catholique.
Le pape a même oublié le sort fait...aux mêmes Témoins de Jéhovah, - toujours eux? - (1) lorsqu'il s'est rendu au Malawi, dirigé alors par le non moins sinistre Kamuzu Banda qui a persécuté la "secte" durant...plus de 25 ans. Traquant, tuant,violant, brûlant ces rebelles idéologiques dans l'impunité et le silence politico religieux de tous les occidentaux. Seule la presse américaine, alors indépendante, avait évoqué ces persécutions.
Mais bof!
Des marginaux.
D'ailleurs si le pape n'en a pas parlé, les journalistes non plus alors!
Sinon pour les pourrir.
Eh oui en France, il est convenu de camer dans les medias, que ces gens-là sont des mécréants, des bandits, bref, une secte à éradiquer.
La seule religion, la vraie, n'est-ce pas, c'est la majoritaire.
Certes on fait un peu de place aux protestants aux juifs et aux musulmans mais, la majorité elle, a toujours raison.
Parce qu'elle est la majorité.
CQFD.
(1): Mille excuses d'en (re)parler mais voir que ces gens-là sont, désormais, les seuls vrais réprouvés de France, et pour des raisons aussi crapoteuses que médiatiquement orchestrées, nous fout littéralement en boule. Voilà! -
Prochain numéro
Non non!
Ca n'est pas fini!
Ca ne fait même que commencer.
Alors.
Comme les journaux, télévisés, écrits, parlés, susurrés, communiqués, proclamés, sous-entendus et même subliminés vous l'ont, sans aucun mais vraiment aucun doute possible, appris, le pape est mort.
Aussi, comme tous ces hérauts, (héros?), de la presse quotidienne, hebdomaire ou mensuelle vout ont dit, vous disent et vous diront tout et le reste sur ce giga-évènement, dont le monde n'est pas près de se remettre, enfin disons jusqu'au mariage magique de Charmes et de Camisole, nous nous contenterons, très modestemenbt, de noter quelques une des profondes pensées et remarques diverses qui ont émaillé ces journées aussi historiques que planétaires.
Pour le moins.
Ainsi, d'un commentateur, assez lucide (il s'en trouve encore) nous a-t-il semblé:"Ce qui gêne, toutefois, nombre de fidèles, a-t-il dit, c'est les hommages de personnalités dont les remarques leur ont paru quelque peu sujettes à caution. Ainsi celle de Georges Bush qui a salué "l'ami des libertés et de la paix", de Margaret Thatcher qui a encensé "le défenseur des libertés (aussi) et de l'humanité", de Sharon qui a tenu à honorer "celui qui a tant fait pour le rapprochement des peuples et la réconciliation"..."
Bien vu.
L'ex-Première britannique et le président US qui ont clamé que le pape avait contribué à la chute du communisme, n'ont pas pu s'empêcher de tirer un peu la couverture à eux, en malmenant un peu d'ailleurs la vérité historique. Si l'URSS est tombée c'est surtout parce que les crédits internationaux leur étaient totalement coupés par la grâce anglo-américaine, et que les efforts colossaux du complexe militaro-aérospatio-industriel soviétique l'avaient laissée exangue. Idem, en outre, que les tiraillements internes dûs aux appétits de pouvoir des nouvelles générations, aux soutiens indispensables mais hémorragiques des régimes amis et aux appétits d'un peuple russe qui, malgré l'évangile rouge, avait fini par voir qu'il y avait une vie après le rideau.
Mme Thatcher n'a, curieusement, pas inclus dans sa conception de la défense des libertés celle des syndicats, des services publics et du pouvoir d'achat.
Georges Bush, lui, ne pensait, évidemment pas à la liberté des peuples, même mal-pensants, de se doter d'un régime sans la bénédiction de la CIA.
Sharon, enfin, a oublié de préciser qu'en matière de fraternité des peuples hein...
Autre éclair lucide d'une de ces folles journées. Un Ivoirien, méga-croyant comme on sait encore l'être en Afrique, qui, alors que les medias civilisé trépignaient dans l'attente de sortir leurs nécros paufinées depuis un ou deux ans, s'est permis de dire "Mais bien sûr que nous prions pour la guérison du Saint-Père".
Catastrophe! Le sot! Dire des choses pareilles!
Il ne l'a pas dit deux fois d'ailleurs. On ne l'a plus diffusé ensuite.
Vous vous rendez compte! Alors que tout le monde était dans les starting-blocks pour l'Annonce suprême, il y en avait encore un, le traître, qui avait le front de croire, dur comme fer, que la prière et les miracles ça marchait toujours. Enfin peut-être. En tous cas comme on le lui avait d'ailleurs toujours appris.
Alors que dans le même temps, dans l'attente fébrile de leurs carillonneurs, même les cloches de Lourdes s'apprêtaient à sonner le glas! Ville où, pourtant si l'on ne croit plus au miracles, il n'y a plus qu'à fermer boutique!
A part quelques éclairs de bon sens de ce petit calibre, tous les chefs, sous-chefs, guides, gourous et autres décideurs d'opinion y ont été de leurs larges commentaires, n'oubliant pas, au passage, de comptabiliser les retombées possibles de votes cathos remontant par l'ascenseur des sondages et des élections.
Même Castro s'y est mis. Sept jours de deuil! Pas moins, alors que s'il est un pays où on a besoin de bosser pour s'en sortir...
Il y a juste Loanna, le Bachelor, Ben Laden, Guy Carlier, Bernard-Henry Lévy et Mickey qui n'ont pas donné leur avis.
Enfin pas encore.
Tiens, autre chose.
On nous a pas dit si, pour cette tera-audience attendue (tera c'est 1000 fois méga. Merci qui?), les tarifs de pub ont augmenté et de combien.
Car, comme le disait Onc'Picsou, faut toujours chercher à qui les grandes fêtes profitent.
Poooouuuffff!
Ca nous fatigue tout ça.
On s'arrête.
Pas pour aujourd'hui mais pour ce papier-là.
On va, aussi, tâcher de récupérer quelques autres perles: oublis, fausses routes et curiosités diverses.
Mais pas tout de suite. Y en a, y en a! -
Le pape est mort
Comment?
Vous ne le saviez pas? (1)
(1): Non non: Ce n'était pas une blague.(2)
(2):Suite au prochain numéro. -
Jean-Paul II. Rainier III. Même combat?
Jean-Paul II. Rainier III. Même combat?
Non. Ne vous indignez pas.
Il n'est pas dans notre intention de prendre à la légère ou de manquer de respect à ces deux hommes qui nous sont proches, simplement d'ailleurs, parce que la fin qui les menace nous menace aussi. A plus ou moins long terme, évidemment. Mais seule la proximité change. Il n'est pas mauvais de le rappeler.
Non. Ce même combat que nous évoquons est, en premier lieu, ce qui les rapproche et qui nous les rend plus proches aussi.
Au dernier, ou aux derniers, moments de leur vie, quel bilan peuvent-ils en faire?
Non pour ce qui est de leur réussite. Ils semblent bien avoir atteint un niveau plus qu'honorable, si l'on s'en tient à des valeurs purement matérielles.
Mais encore? Pour ce qui est de ce qu'ils auront bien pu, grâce à leurs pouvoirs respectifs, apporter de mieux-être à leurs semblables. A leur génération.
Certes, ils sont l'objet d'un culte, religieux dans les deux cas. Pour preuve? Leur départ, pas très élégamment annoncé, voudrait être repoussé à grands renforts de prières et de cierges brûlés.
Justement, les prières et les cierges, les leurs et celles et ceux des masses qui les révèrent, les adulent, ont-ils, à ce jour, dans le temps et l'espace, empêché quoi que ce soit pour ce qui est des massacres, des catastrophes, des misères individuelles et collectives que nos deux éminents personnages combattaient ou étaient censés combattre. Par l'exemple pour commencer.
La pauvreté a-t-elle regressé? La cruauté a-t-elle diminué? L'avidité est-elle disparu? L'enrichissement des dominants aux dépens des dominés n'existe-t-il plus? La compassion des gouvernants est-elle devenue la règle? Les petits sont-ils mieux écoutés, exaucés? Le culte de l'homme, des puissants en particulier s'est-il éteint? L'amour des humains, entre eux, du prochain, est-il désormais la règle?
Certes, leurs efforts n'ont pas manqué. Les gazettes journalo-radio-télévisées n'ont, elles non plus, pas manqué de le souligner. Sans pouvoir, évidemment, en mesurer les effets. Mais quelle importance?
Ces mêmes gazettes ont alimenté, jusqu'à l'indécence cette appétence des petites gens pour le culte des demi-dieux. Pas innocent: cela permet d'engranger les recettes de pub attachées à l'Audimat et au tirage.
Jusqu'à l'indécence? Jusqu'à l'obscénité: les numéros spéciaux des nécrologies sont paufinés depuis belle lurette. Et l'atelier et la régie n'attendent plus que les bons à tirer: les pages spéciales vont pleuvoir, les heures d'écoute nous envahir, on ne boulottera que ''çà'' durant, oh allez, une semaine, voire deux. Guère plus. Il faudra, bien sûr et très vite, aller presto chercher sa pitance ailleurs. Le public est versatile allez...
Aaaahhh! Au fait! Si seulement ils pouvaient ne pas mourir en même temps!Imaginez le problème! Double évènement dramatique. Confusion des genres. Oh certes, la ''malheureuse'' coïncidence serait soulignée, à grands traits, pour rendre l'évènement plus "extraordinaire", plus chargé de sens. Mais dans les rédactions le surcroit de boulot tournerait quasiment au cauchemar.
Et puis la perte de pub, imaginez! Alors qu'"on" pourrait faire deux fois le même bon coup, il faudra compresser le tout en une seule fois.
Catastrophe!
Enfin.
Il ne reste plus qu'à prier. Et à brûler des cierges.
Bof! Vous rigolez non?
Mais non, voyons. On sait jamais. Des fois que çà serve.
Combat contre la Mort? Combat contre l'abrutissement des masses?
Deux combats perdus d'avance.