Daniel Cohn-Bendit a-t-il viré néoconservateur ?
Il s’en défend, bien sûr, mais tout de même.
Invité en Sorbonne à apporter de l’eau au moulin du OUI, en compagnie de Michel Barnier, il a répondu à ceux qui auraient tenté de lui accoler l’étiquette de traître à la cause du peuple, qu’il avait toujours été considéré comme tel dès lors qu’il prenait des positions dérangeantes pour la gauche et la droite.
Un peu faible jeune homme.
Car lorsqu’on veut convaincre de sa droiture, mieux vaut mieux être comme la femme de César : même pas soupçonnable de marcher de traviole.
Or, le forum débat, s’il était forum, n’était pas tellement débat puisque n’y étaient acceptés que les partisans du OUI.
Dany l’ex-rouge aurait tout de même pu se dédouaner quant à la droiture des intentions de son âme pure et forte, en n’acceptant de figurer qu’en cas de véritable débat, c’est-à-dire en présence, aussi, de partisans du NON.
Elémentaire non Watson ?
Comme les opposants au OUI ont été soigneusement interdits d’audience…
Y a un doute.
Et puis, notre député européen franco-allemand de centre-gauche, ou de centre-droit on ne sait plus très bien, aurait, également pu éclaircir le débat en posant, voire en répondant à la question qui préoccupe, avant tout, tous les partisans du NON.
Laquelle est-elle cher ami ?
Tout bête : le régime qui va nous débouler dessus avec la nouvelle Constitution va-t-il nous permettre de voir nos salaires et retraites augmenter ou diminuer ?
Ce n’est pas simple çà ?
Parce que si, au gré des ‘’débats’’, l’on nous gave de grands mots et expressions du genre, progrès social, liberté économique, espace de liberté, grand marché d’entreprises ou nouvelles opportunités élargies, tous ces machins-là sont autant de concepts bien creux qui ne font ni ne feront jamais bouillir la marmite.
La vôtre, peut-être, mais la nôtre sûrement pas.
Vulgaire de parler salaire et retraites ?
Certainement pour ceux pour qui ces notions-là ne sont ni ne seront jamais un problème.
Mais nous, ça nous turlupine car le fond du problème est bien là.
Et nous voudrions bien que, comme disait Pierre Dac, en y allant au fond de ce problème, l’on ne soit pas condamnés à y rester.
Ne trouvez-vous pas ça curieux, vous ?
Qu’aucun partisan, soit du OUI soit du NON, n’ait, à ce jour, répondu à cette question : pourquoi, comment et jusqu’où vont évoluer salaires et retraites ?
Avec chiffres à l’appui ?
Et preuves itou bien sûr ?
Et en langage français, pas en euro, ni en énarque ?
Pas étonnant cette regrettable lacune en fait.
Parce que pour donner des réponses, encore faudrait-il que les journalistes leur posent les bonnes questions.
C’est vrai qu’en démarrant à 2.300 euros par mois, et en étant de plus en plus dépendant du pouvoir de l’argent, ou du pouvoir et de l’argent ce qui revient au même, les journalistes n’ont plus guère envie de se sacrifier sur l’autel de la vérité.
Et comme les concentrations de titres et de chaînes, limitent de plus en plus le choix…
Déjà restreint par les cohortes de journalistes formés dans les écoles.
Tiens, tiens….
Curieux non qu’il s’en forme tant !
Etonnez-vous après cela, que la presse quotidienne soit en train de partir en vrille.
A la différence de la presse hebdo.
Que cherchent les lecteurs dans leur quotidien sinon LA vérité ? LA solution à leurs problèmes ? LA réponse aux questions qu’ils se posent sans l’obtenir.
Comme elle n’offre, chère cette PQ, que la peau de la véritable info, les lecteurs se tournent vers les hebdomadaires, où l’on traite l’information en profondeur.
Enfin, on où l’on en donne l’apparence.
Dès lors, comment éviter que les gens, lassés de tout ce cirque, se satisfassent des couillonnades habituelles genre Bachelor et nième compagnie ?
Panem et circenses ?
Lidl-TF1 même combat ?
Ben oui.
Le même que Leader Price-Antenne 2.
Jugement de valeur ?
Pas du tout !
Constat !
Question de goût et de choix.
La preuve : Planète est payante.
Une chaîne de documentaires payante ça ne vous dit rien ?
Une chaîne qui permet de retrouver une réalité relativement vraie alors que les émissions télés qui s’appellent, évidemment, comme ça, tentent de nous faire croire que la réalité c’est leur pitoyable et triste pantalonnade à répétition…
La télé-réalité ?
Abonnez-vous : elle n’est pas payante.
Eh ! On est loin de l’Europe là !
Ben non.
Ce n’est pas, comme disait Kipling, un autre problème. C’est toujours le même.
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Dany le révolutionnaire
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Questions pour une Constitution.
Questions sur la Constitution.
A l’entrée constitution, le Larousse de 86, qu’on vous recommande, nous dit qu’une constitution est ‘’un ensemble de règles JURIDIQUES qui régissent les rapports des gouvernants et des gouvernés et déterminent l’organisation de pouvoirs publics’’.
Vous avez bien lu !
La Constitution, petit ou grand ’’c’’, est un ensemble de règles ju-ri-di-ques. Pas é-co-no-mi-ques.
Aucun pays n’a eu l’idée, y compris les étasuniens, qui aiment pourtant la chose, de penser à réguler par une constitution les règles économiques d’un pays et moins encore d’un ensemble de pays !
Si les conditions de travail (santé, hygiène, sécurité) sont du ressort du législateur, les salaires et pensions le sont aussi, mais eux dans la mesure des conditions locales façonnées par leur histoire: ce que les pays européens ont mis en oeuvre jusqu’à présent.
L’histoire et le cursus social spatio-temporel de la Bulgarie, voire de la Mongolie extérieure n’ont pas trop de ressemblances avec celles de la Franche-Comté et de la Haute-Provence, voire de Neuilly ou de Passy. Non, non, sans allusion aucune…
A chacun suivant son boulot, son histoire, ses efforts historiques, ses luttes syndicales ou autres, ses accords individuels et suivant les conjonctures, périodes etc.
Régimes de gauche, de droite, - encore que la ressemblance hein…-, toute cette histoire socio-économique a fait de notre pays ce qu’il est.
Certes, égaliser, par le bas bien sûr, par une Constitution va sûrement vous amener au paradis ultralibéral pour qui les subtilités des histoires des pays ne sont que vaines amusettes juste bonnes à faire des feuilletons télé entre les tranches de temps de cerveaux disponibles pour Coca-Cola.
Certes !
Mais alors ? Au bénéfice de qui la Constitution travaille-t-elle ?
Des députés européens ?
Bon. Ceux-là on ne se fait pas trop de soucis pour eux.
Et les Smicards alors ?
Que va-t-il se passer en décidant que l’égalisation des salaires, pensions et revenus divers – surtout des moyens et petits qu’est-ce que vous imaginez – devra se faire dans tous les pays ?
Egalisation par où ?
Le haut ou le bas ?
Par le haut, ça nous étonnerait. Vu que tout le monde manque de sous aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain…
Alors lorsqu’on nous dit que la Constitution c’est pour le bien social de tous, nous on serait, pourtant, contents contents que l’égalisation se fasse à la hausse. Pas à la baisse.
Déjà parce que si nous votons pour, c’est d’abord à nous que cela devrait bénéficier.
Ou alors, si voter pour signifie nous inviter à faire hara-kiri - sepuku c’est plus élégant – on a l’impression qu’on a manqué un paragraphe.
Pas de risques de dégringolade de moyens d’existence, voire de survie pour 3 millions de Français ?
Des preuves alors!
Parce que ça commence, et de partout.
De l’entreprise alsacienne ou normande au transporteur européen en passant par les délocalisations génératrices de profits…pour les multinationales mais plus encore pour les PME à qui il n’a pas fallu longtemps pour comprendre le truc, ça innove sec.
Et là aussi, aujourd’hui plus qu’hier…etc.
Il faudrait, tout de même, savoir quels sont, quels doivent être, les principes de base sur lesquels sont fondées les constitutions. Celle-ci comprise.
Reprenez votre Quid tiens !
Vous y apprenez que pour la Constitution de 1958, article 6 : ‘’La loi, (constitution comprise) est l’expression de la volonté gé-né-rale.’’
Vous avez dit générale?
Parce qu’on est tous d’accord en France ?
Sur des conditions de vie aussi satisfaisantes pour les uns que pour les autres ?
Lesquelles ?
Et parce que tous les européens vont se retrouver dans des conditions d’existence non seulement supportables mais encore propices à l’épanouissement de chacun ?
Les Roumains sûrement mais nous ?
Ah, faut faire des sacrifices ?
D’accord mais de haut en bas et de bas en haut alors !
Parce que le préambule de la Constitution de 46, issue de la dernière guerre que dit-il lui ?
Il dit: ‘’La Nation ( via la Constitution) assure à l’individu et à la famille, les conditions nécessaires à leur développement’’.
Développement ?
A un, eux, trois euros de l’heure?
Et que dire de cet article d’une constitution, adoptée, mais oui, par référendum et qui ressemble à un brûlot aussi biblique que révolutionnaire puisqu’elle ordonne ceci : ‘’…ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fit. Faites constamment aux autres le bien que vous voudriez recevoir.’’
Tel que !
Qui c’est les fadas qui ont pondu ça !
Les pères fondateurs de la nôtre de constitution, celle du 5 fructidor de l’An III. En français dans le texte : du 22 août 1795 !
Alors ?
Eh bien on attend que nos ministres, locaux ou européens nous fassent du bien, en fait LE BIEN promis par la Constitution de l’AN III, qui n’a jamais été abrogée.
Et qu’ils disent aussi à tous nos PDG qu’ils nous fassent le Bien qu’ils voudraient recevoir. Pardon, qu’ils reçoivent déjà largement.
Alors ?
Merci qui ?
Merci à la Constitution ?
A laquelle ?
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Majocratie, démorité
Majocratie et démorité?
Ca veux dire quoi ces horreurs ?
Ces trucs que même mon orthographieur automatique souligne en rouge quatre fois parce qu’il n’y comprend pouic ?
Ces horreurs sont, en fait, assez rigolotes quand on les regarde par les petits bouts de la lorgnette, tout neufs parce que pas souvent utilisés.
La démocratie, bon, on s’en plaint pas, parce que la nôtre, malgré tout ce qu’on en dit, on voudrait pas tout à fait la changer avec une d’autres pays. Surtout les exotiques.
Sauf peut-être, avec celles des scandinaves mais faut aimer l’aquavit sur le poisson fumé et, en plus, apprendre la langue. Comme ils en ont pas mal, et toutes différentes, et aucune française en plus...
Mais, pour le moment, la nôtre de démocratie, c’est déjà pas mal.
Et dans notre démocratie pas parfaite mais que nous envie le monde entier, enfin la moitié au moins, qui c’est qui décide, nom de d’là ?
C’est la majorité !
Normal.
Mais qu’est-ce que c’est la majorité ?
Eh bien c’est, par exemple, ce que décident 51 électeurs sur un groupe de 100. Ils ont raison contre les 49 autres.
Qui se disent que s’ils avaient su, hein, vu le résultat, ils auraient été à la pêche ce jour-là.
Oui mais.
Si le bonheur de 51 zigs passe par l’obligation de couper le kiki aux 49 autres ?
Hein ? Qu’est-ce qu’on fait ?
Et le respect des minorités alors ?
Pire, si sur 100 pékins, 60 se prononcent et que sur ces 60, 51% l’emportent sur les 49% restant ?
Hein bis ?
Parce que, au final, ça fera - me dit Mlle Casio – 30,60 gus qui dicteront leurs quatre volontés, aux 69, 40 autres.(1)
En clairement pas gai, 30 personnes vont gouverner la vie de 60 autres personnes. Voire, contre leur gré !
La démocratie à l’envers quoi!
Ben les autres ils n’avaient qu’à ne pas la fermer quand on leur a demandé de l’ouvrir hein ?
Oui mais, tout de même, aller là où va tout le monde, c’est pas toujours signe de sagesse et de raison.
Un exemple.
Vécu par moi qui vous cause.
Avant-hier, travaux inopinés dans ma ville. Pas étonnant qu’ils n’aient pas été annoncés une semaine, un jour ou même quatre ou cinq heures avant ou ailleurs que sur le journal ou affichés à la mairie : je lis pas le journal et je passe pas tous les matins en mairie pour savoir d’où vont surgir les pelles mécaniques.
Et puis j’habite Hyères, dans le Var – vous savez là où on a tué…Bon.
Disons que ma ville c’est pas tout à fait la France…comme les autres départements, vous savez.
Ici, les travaux, c’est toujours inopiné, d’une logique très municipale et sans délais bien connus. Du citoyen lambada bien sûr.
Donc travaux.
A un rond-point, panneau « Déviation ».
Tout le monde suit le chemin qu’indique le panneau. Et tombe dedans!
On s’engouffre dans la voie en question dont je m’étonne, une seconde, de la direction mais bof, puisqu’il y a au moins une trentaine de bagnoles devant moi et qui filent bon train, je les suis.
Au bout de 4 kilomètres, le nez dans la poussière, tout le monde stoppe.
Le chemin est une impasse. Et tout le monde s’arrête, pas pour causer ou pique-niquer mais pour s’enguirlander parce qu’on sait pas comment on va faire marche arrière et qui va se décider le premier!
La guerre de Troie ou quasiment !
Discussions de marchand de tapis puis, enfin, retour.
La plancarte, comme certains disent ici, est toujours mal plantée, les ouvriers sont à côté et s’en foutent, ils ont autre chose à faire, mollement d’ailleurs. En plus, il y en a même un qui rigole.
Un tour de plus autour du rond-point, comme au manège et hop : LE chemin qu’il fallait prendre : 11 kilomètres de plus. Avec les discutailles, une heure perdue. Bon poids.
Pour un truc qui n’aurait demandé qu’un feu rouge alternatif et une précoce et convenable signalisation, sans oublier un contrôle de la mairie et…le respect des électeurs.
Allez. On va pas épiloguer.
Moralité : j’ai cru que la majorité avait raison…parce qu’elle était la majorité.
Un deuxième exemple ?
Justement : et les minorité alors ?
Hier, c’est pas vieux, je viens de Marseille et passant au péage (2) de La Ciotat, j’envoie mes pièces de monnaie.
La machine, bien sûr, me les rejette – à ma tête elle a dû penser que c’est moi qui la fabriquait -, j’insiste, fort de mon bon droit et de l’honnêteté du supermarché qui m’a rendu les pièces dont je dispose, et, après quatre ou cinq tentatives et changements de pièces, je finis par brailler ma hargne désespérée dans l’interphone ad hoc.
Après moult explications incompréhensibles, avec les furieux qui me klaxonnent aux fesses en me traitant de tous les noms, la gamine au bout du fil me dit qu’elle manipule – joli terme – pour faire accepter les pièces car la machine, pas au point, réparée, détraquée, on sait pas…bref. Je finis par balancer un euro, puis un et demi, enfin deux et quelque et la machine consent à me laisser passer lorsque j’aurai déboursé…deux fois le prix.
Je hurle de plus belle après.
Explication, indignée de mademoiselle en plus: « On peut pas tout prévoir. Et si tout le monde faisait comme vous. On peut pas rembourser tout le monde… »
Parce qu'en plus c'est ma faute.?
Et puis ça arrive à tout le monde?
Ah bon ?
Bonjour la fiabilité du système !
En clair, 60, 70, 80, voire 99% des gens sont contents et c’est l’essentiel.
Le micro 0,1%, c'est moi, paiera ce qu’on lui dit.
Donc, "Possible rembourser mais demandes en trois exemplaires, attente de quatre mois, réunions de commissions pour étudier votre litige (de 1,5 euro).
Si si, en fin de compte, c’est possible. Faites toujours votre réclamation. »
Epiloguer ?
Pas plus.
Moralité : le peuple est heureux puisque la majorité est satisfaite.
(1) :On vous dit pas le malheur d’être un 40/100 ième de citoyen…
(2) : Au fait, on va en parler de ces péages. Juste à côté.
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La guerre des robots!
Ca y est!
"Nos" ingénieurs, enfin, les américains avant les nôtres, ont mis au point, ou quasiment, les robots soldats!
Merveilleux non?
Ce sont des petites machines destinées à remplacer les combattants sur le terrain. Mobiles, efficaces, pas chers surtout, ne consommant ni boîtes de singes ni picrate, ni Gauloises pour la troupe, même pas grivois ni salaces, petits enfants muets dignes de leur maman la Grande Muette: ils n'auront pas droit à la parole et encore moins celui de se syndiquer, pas besoin non plus de perms, toujours impeccables pour la revue de chambrée, enfin de garage, pas besoin de leur faire faire leurs classes: il suffira de les programmer. Pour çà c'est pareil qu'avec des trouffions mais çà demandera moins de temps. Des merveilles on vous dit.
Et le programme de développement de ces engins n'aura demandé que 2 millions de dollars. Une misère.
Notre confrère "Science et Vie" qui commente la nouvelle, pose, bien sûr, quelques questions d'ordre, non pas mécanique, ces trucs-là sont assez simplistes, mais d'ordre un chouïa moral.
Ainsi, les étoilés et galonnés n'appréciant pas toujours à leur juste valeur les nouveautés révolutionnaires, il va falloir les convaincre que côté budget, çà coûte vraiment moins cher que des humains. Et que, de toutes manières c'est l'argent qui compte, le patriotisme, la nation, l'intégrité territoriale et tous les machins invoqués pour faire avancer la chair à canon, on en parlera plus tard.
De plus, et S et V pose bien le problème, selon la première loi de la robotique d'Isaac Asimov, dans son "Livre des robots", savoir, ne jamais menacer la vie d'un humain, comment faire intégrer au soldat-robot la notion de respect de cette vie-là?
On trouvera, c'est certain.
Mais d'autres questions plus pointues se profilent également, à l'horizon bleu de la recherche militaire: comment le machin va-t-il différencier un mouvement de branches agitées par le vent et celui d'un humain qui se déplace?
Plus complexe: comment va-t-il faire la différence entre ami et ennemi?
Sauf à le doter d'un système de reconnaissance de couleur de peau...?
Mais alors? Et les éléments noirs ou basanés intégrés aux armées plus blanches que blanches?
Et comment faire la différence entre basanés et...basanés?
Plus grave question: si l'ennemi se rend et lève les bras, aura-t-il droit de garder le silence pendant que le robot lui lira ses droits constitutionnels?
Pire: le robot respectera-t-il les conventions de Genève? Et jusqu'où? D'autant que, entre possibles fuites de joints et court-jus aidant, on peut croire que toute fatigue mise à part, il pourra arriver à ce Rambo, pardon, ce robot sur chenilles, de buguer de temps à autres non?
Et quid de celui qui, pour des raisons que l'enquête et les experts s'efforceront plus tard de tirer au clair, se mettra à tirer au flanc? Voire à se carapater sans demander sonn reste?
Sera-t-il considéré comme traître à la Nation? Voire fusillé pour l'exemple? Et son constructeur, lui aussi, passé par les armes?
Enfin, dernière question. Celle qui tue...Oh! Pardon...
Puisque ces machins, ou machines, ne coûtent pas cher (200 à 300.000 US dollars pièce, c'est-à-dire rien du tout), on peut penser que l'ENNEMI, TOUS les ENNEMIS, se doteront, à leur tour de tels soldats-robots. Après tout, ils en ont les moyens, techniques et financiers, et ils n'ont pas plus envie que vous et moi de se faire trouer la paillasse pour de fugaces idéaux, ou des intérêts pétroliers. A part les martyrs volontaires qui, on le sait, ne sont pas des soldats.
Dès lors, quel visage vont prendre les guerres du futur?
Peut-être, ce ne serait pas si mal, celui de parties d'échecs entre deux joueurs électroniques?
Ce serait un immense Progrès. Je t'avance mes machines, tu avances les tiennes et que le meilleur gagne.
Tu combine, j'esquive.
J'attaque.
L'Empire contre-attaque.
La fin de partie sera sifflée faute de combattants bien sûr.
Pas de sang versé, pas de dégâts - ou si peu - collatéraux aux populations civiles, mais dans les limites du médiatiquement raisonnable, bien sûr, pas de pensions à verser, pas de soins à donner, plus d'hopitaux militaires à prévoir, économies de vies humaines, de médicaments, de retraite...WOUAAAOUH! Le rêve. La Paix en fin de compte.
Enfin jusqu'à la prochaine.
Et même un peu avant.
Eh oui. C'est le hic: dans toutes les parties il y a toujours de mauvais joueurs. Et même des tricheurs.
Et même de mauvais perdants.
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80 ans jusqu'à quand?
76,7 ans d'espérance de vie pour les hommes. 81 ans pour les femmes. Moyenne, aux alentours de 80 ans.
Bien non?
Qui a de quoi être satisfait?
Déja, les personnes âgées en bonne santé qui se disent que l'avenir se présente bien.
Parce que les vieillards malades, les grabataires, ou en phase terminale, eux, hein...
Les jeunes, aussi, qui ont de quoi sourire à la vie mais qui s'en tapent un peu tant qu'il sont encore à 20, 30, 40 voire 50 ans du bout de la route.
Parce qu'au-delà, on commence à la fois à s'inquiéter un peu, et à freiner sur le n'importe quoi en matière de boire, manger et du reste. Eh oui. On commence à distinguer un peu mieux la fin du voyage alors...
Satisfaits encore? Les toubibs. L'exploit démographique est à mettre, tout de même, à leur actif. Bons diagnostics. Bon suivi des patients. Excellent savoir-faire.
Ah! Et puis les laboratoires pharmaceutiques aussi. Ils la tiennent la preuve que leurs efforts portent leurs fruits en matière de moyenne de vie. Sans oublier les bénéfices des entreprises bien sûr. Et le succès, aussi, du lobbying auprès des pouvoirs publics et politiques pour que les profits continuent de croître.
Voilàvoilà.
Tout le monde est content et nous sommes les plus forts.
Encore que.
Un examen complet de la question nous inciterait aussi à nous rappeler que cette moyenne élevée de vie repose sur un fondement, somme toute, artificiel.
Suivez le guide.
Si demain, des troubles sociaux graves surviennent, la chaîne malade-traitement risque de se casser quelque part.
En effet, les bataillons de personnes âgées ne sont maintenus en vie - et c'est bien ainsi - que parce que la moyenne en question repose sur pas mal de béquilles: médicaments, chirurgie experte, prothèses, lunettes, prise en charge, produits de remplacements, dépistage, etc.
Si ces "aides à vivre", ces multiples adjuvants, devaient disparaître, pour des raisons diverses, guerres, crises, troubles politiques ou sociaux, il y aurait de la casse. Et la moyenne dégringolerait vite fait.
Souvenons-nous: il y a quelques années, en URSS-Russie, pour ce genre de raisons, la moyenne de vie a perdu 5 à 10 points en l'espace d'une décennie.
Souvenons-nous aussi. En 1974, la crise du pétrole nous a montré qu'il suffisait que deux ou trois émirs du golfe d'Oman se chopent une grippe, ou se lèvent du pied gauche tous en même temps, pour que le monde entier se mette à grelotter.
Plus un système est compliqué, plus il est fragile et notre système de civilisation est d'un compliqué...
Exemple bebête. Notre monde moderne (saluez) reposant sur l'électrification totale du globe, pour l'énergie et les communications, imaginez un peu les conséquences d'une panne généralisée, disons, pendant quatre à cinq jours. Une semaine même.
Vous voyez le foutoir?
Pas possible?
Nous on ne prend pas les paris.
Ne pas oublier non plus que pour se prémunir contre les aléas de crise, mais aussi de santé, tout coûte de plus en plus cher. Entre le trou de la Sécu et celui de la dette publique, sans oublier le déficit...
En cas de crash, et il y a bien des signes qui montrent que l'on y va tout droit, les premiers à payer vont être les ''improductifs''. Les personnes âgées tout bêtement. On l'a vu avec les dernières mesures: CSG et RDS en hausse. Retraites en baisse. Oui, oui. Une augmentation récente de 2%, c'est vrai. Mais au bout de...3 ans d'augmentation zéro. Perte: 6% du pouvoir d'achat.
Peut-être y-a-t-il là une piste à suivre d'ailleurs? Moins de moyens, signifie moins de soins. Les 15.000 morts de la canicule ont permis d'économiser sur les retraites a élégamment souligné un parlementaire.
Ouh la! Faites gaffe! La moyenne risque de stagner. Voire de baisser. Et le taux de satisfaction dans les sondages...Et les élections possibles...
De quoi plisser le front et froncer les sourcils.
Alors?
Et la fameuse médecine préventive non?
Apprendre aux citoyens à mieux manger, ne pas faire confiance qu'à la médecine et aux médicaments officiels, passer moins de temps devant la télé et plus dans la campagne ou simplement au grand air, supprimer tous les produits chimiques destructeurs, autant dans l'alimentation que dans l'environnement, se passer d'alcool...Là aussi ily a plein de pistes à suivre. Même que çà créerait des emplois pour apprendre - réapprendre - aux gens à vivre normalement.
Utopie?
Ouai.
Mais persister dans l'idée que notre système pourra encore longtemps faire prendre tous les risques aux humains en inventant assez de garde-fous au jour le jour, revient à penser qu'en masquant les voies d'eau au fur et à mesure de leurs apparitions, sauvera le bateau du naufrage.
Tout se paye. Les prises de risques et les abus en premier lieu.
S'imaginer enfin que l'on peut maintenir éternellement un système en apesanteur alors que tout se conjugue pour le faire dégringoler, n'est-ce pas cela l'Utopie?
Pourquoi? La situation est-elle si alarmante?
Lisez les journaux, écoutez lézinfos: dire que le chômage, l'exclusion, le stress permanent au travail, la pression sur les vrais actifs, l'hémorragie croissante d'énergie pour "rentabiliser le capital", ne sont que des histoires ou des excuses pour fainéanter, n'est-ce pas, cela, l'Utopie?
D'un côté, tout est fait pour préserver la santé alors que de l'autre tout est fait pour la bousiller. N'est-ce pas cela l'Utopie?