Pourquoi les jeunes de Clichy se sont-ils sauvés alors qu’ils étaient innocents du plus infime méfait ?
Pourquoi n’ont-ils pas fait la différence entre le mur du transformateur et celui d’une maison d’habitation ? Ne savaient-ils pas lire les inscriptions Danger de Mort ? Ou n’étaient-ils pas du quartier ?Ou leurs parents ne les avaient-ils jamais mis en garde contre les dangers de ce genre d’édifice ?
Pourquoi les ‘’bavures’’ de ce genre atteignent-elles toujours les mêmes catégories de jeunes toujours innocents ?
Pourquoi la réponse à ces ‘’bavures’’ policières, consistant à poursuivre ceux qu’elles suppose être des coupables, réside-t-elle dans une volonté de tout casser ? Y compris les services publics comme la Poste ou les pompiers qui seront accusés un jour ou l’autre de ne pas intervenir assez vite sur un incendie d’appartement ou de distribuer le courrier trop lentement?
Pourquoi les associations anti-racistes ne sont-elles pas les premières en tête des manifestations violentes ou ne les condamnent-elles pas ?
Pourquoi les animateurs températeurs disent-ils toujours que les réactions des jeunes ‘’on les comprend ‘’ ? Pour mettre de l’huile dans les rouages ou sur le feu ?
Pourquoi les parents viennent-ils systématiquement dire que leurs enfants sont connus pour leur tranquillité, leur caractère pacifique, leur gentillesse et leur tendance, connue de tous, à se tenir loin de toute forme de délinquance ?
Pourquoi les guides religieux sont-ils toujours absents des manifs et du débat ne serait-ce que pour prêcher le calme ? Voire à stigmatiser les violences et les violents des deux bords ? Parce que ces débuts de guerre civile ne sont pas leur affaire ? Ou les arrangeraient peut-être ?
Pourquoi les déclarations de prochain(s) retour(s) à l’ordre public sont-elles si fortement médiatisées ? Parce qu’elles sont la réalité technique prévisible eu égard aux mesures mises en oeuvre ? Parce qu’elles ne sont que roulages de mécanique suivies de reculades stratégiques ? Et ne sont que calculs pré électoraux ?
Pourquoi les ‘’légitimes et compréhensibles réactions’’ des jeunes consistent-elles à brûler non pas les belles limousines des beaux quartiers mais, plus aisément, les minables bagnoles voire les poubelles qui servent, aux plus pauvres qu’eux, à aller pointer en usine ou au chômage ?
Pourquoi laisser se pérenniser le système de barres d’immeubles en se lamentant qu’elles reproduisent à l’infini la ségrégation alors qu’il suffirait, fut-ce à grand prix, de donner les moyens de se disperser à la population désireuse (on le suppose) de s’intégrer, au sein de toutes les villes environnantes, voire de toutes les agglomérations de France ?
Pourquoi, enfin, appelle-t-on les ‘’jeunes’’ de cette manière alors que pour tous ‘’les autres’’, les medias, usent des termes, si simples, de personnes, d’hommes, d’enfants, de jeunes hommes, ou d’adolescents, ou encore d’expressions du genre, par exemple, d’origine italienne, espagnole ou autres nationalités de la planète ?
Parce que les journalistes craignent d’être attaqués au tribunal par les ligues anti-racistes, au nom des lois idoines ? Voire bombés ou cocktailmolotovisés à domicile ?
Pourquoi, dès lors, n’hésitent-ils pas à qualifier, comme autant d’insultes, de membres de sectes ou ex-membres de sectes voire de parents ou d’enfants d’ex-membres de sectes, des citoyens lambda, voire des pauvres diables qui n’ont le défaut que de ne pas être catholiques, protestants, orthodoxes, juifs ou musulmans, mais de se retrouver dans la fameuse liste des 172, sans qu’aucun autre trouble à l’ordre public ait , évidemment, jamais pu leur être reproché, si ce n’est un argumentaire tiré d’un ramassis de ragots et de racontars mensongers ?
Parce que c’est bien moins dangereux ?
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Longue vie aux medias qui posent toujours les bonnes questions.