Le monde comme je le vois ?
Lionel Jospin est venu, il a vu le monde, il l’a, non pas vaincu, on a vu comment, mais il s’en est accommodé.
Il a, on le rappelle, privatisé plus d’entreprises et d’organismes publics que MM. Balladur et Juppé.
Lesquels ne sont pas vraiment des amis, comme on sait et à tort ou à raison, des partis de gauche.
Puis, peu de temps d’ailleurs avant la fameuse ( tragique ?) élection, le premier ministre d’alors, soucieux peut-être des sondages particuliers, se hasarda donc à annoncer que son programme et sa politique n’étaient pas extrêmement socialistes. Pas dangereux en somme.
Histoire, probablement, d'élargir une recherche de suffrages vers une droite qui, vues les complaisances qui leur étaient consenties, ne pouvaient donc qu'être rassurés par un homme qui n'avait plus du tout de couteau entre les dents.
Ces savants calculs, entre autres raisons, droit d’inventaire compris, donnèrent le résultat cataclysmique que l’on sait.
Moyennant quoi Lionel annonça solennellement que jamais au grand jamais il ne tremperait de nouveau ses guêtres dans le marigot politique.
Trop sale, dégoûté de telles mœurs, trop de désillusions, N, I, NI, c’est fini !
T’as qu’à croire !
LIONEL, LE RETOUR !
Depuis, après un jeûne épurateur, qui assure un teint photographiquement frais, notre ami n’a jamais cessé de faire parler de lui.
Oh, discrètement. On n’est pas protestant rigoriste pour rien.
Et l’on connaît bien son Histoire politique de France.
Notamment le très efficace exemple donné par Mongénéral qui a attendu, près de 20 ans, que le peuple français le ‘’réclame’’ à genoux.
Sauf que par amis et membres du RPF interposés, le grand Charles avait tout fait pour mettre en place le fauteuil présidentiel.
Au moins, n’avait-il pas clamé que les combines et le refus politicards qui l’avaient éliminé après la guerre, l’avaient décidé à ne plus jamais revenir sur la scène.
Et puis, revenu, évidemment, aux commandes, il ne s’y est pas accroché et, renvoyé à ses chères études, il a obtempéré et pris sa retraite après avoir filé pas mal de gnons à l’OTAN et aux Américains que le monde actuel adule, et offert aux travailleurs la participation que les copains de Laurence Parisot se préparent à faire disparaître.
Ceci dit, comme tous les gouvernants depuis la nuit de l’Histoire et encore pour pas mal de temps, celui de l’époque n’a jamais eu les mains bien propres. Les hommes providentiels n’existent pas. Tout au plus leurs images peuvent-elles faire illusion…le temps de décevoir et d’aller se gaver dans un autre fromage.
Aussi, le retour annoncé, même discrètement, du représentant auto proclamé de la gauche, nous annonce, sans coup férir, qu’il va revenir aux manettes.
COMME ON LE VOIT VENIR
Titre du livre qui va améliorer les fins de mois du candidat à la candidature, ‘’Le monde comme je le vois’’, pourrait, selon nous, s’interpréter, ‘’Lionel tel qu’on le voit venir’’…
En douce.
Mais aux commandes.
Aux commandes du parti déjà, on s’en doute.
Car il lui faudra ensuite passer sous les fourches caudines de la consultation populaire.
Pas gagné d’avance.
Le socialisme désiré, attendu, par une bonne partie du corps électoral, tarde à se définir.
Et le chef à s’affirmer.
En fait à donner des preuves de sa fiabilité.
Des preuves tangibles.
Et plus du tout du genre, promesses qui n’engagent seulement que ceux qui y croient…Vu que les citoyens lambda commencent justement, à ne plus y croire du tout.
Dur dur…
Alors ?
On ne peut guère s’attendre qu’à une situation similaire à celle vécue en Allemagne.
50-50 ou à peu près.
C’est d’ailleurs ce genre de configuration qui semble commencer à prévaloir dans le monde.
Y compris dans les pays dictatoriaux.
Mais aussi les pays…démocratiques. Ou censés l’être.
Ce qui signifie, tout simplement, que la démocratie classique, celle pour qui l’alternance faisait croire à l’existence d’une vraie justice, ne satisfait plus.
Désormais, le message véhiculé par les résultats électoraux mi-chèvre mi-choux, signifie que les citoyens en ont assez de la sempiternelle et stérile bi polarisation politique.
Stérile, sauf pour les émoluments des dirigeants, cela va sans dire.
Les citoyens semblent bien dire qu’ils voudraient, une fois au moins, et pour toutes, que leurs représentants se débrouillent afin que leur mission sacrée (c’est du moins ce qu’ils prétendent) de gouverner les peuples, ne soit plus une série de matches auxquels ils ne sont conviés qu’en spectateurs chargés de compter les coups et d’applaudir une fois sur deux.
On peut rêver ?
Rêvons.