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  • Algérie: quel pardon?

    Hélas, on n’a pas fini d’en parler de cette guerre qui ne disait pas son nom.

    On la qualifiait, vertueusement, d’évènements, comme si cette nuance changeait quelque chose aux tueries, aux massacres, aux douleurs et aux millions de drames qu’elle a engendrés.

    Aux épouvantables désirs de vengeance aussi.

    Sans oublier tous les lieux communs qui seraient sans conséquences s’ils s’en tenaient seulement à la dangerosité des politiques de comptoirs, plutôt que de devenir des idées fixes de revanche qui se perpétuent au fil des générations, sans autre raison que le désir de ‘’faire payer’’ l’autre pour des fautes commises…il y a deux ou trois cents ans..

    On a tant écrit là-dessus, d’un côté et de l’autre que, dans l’imaginaire collectif, les lieux communs abondent tant qu’ils remplacent désormais la moindre réflexion.

    STUPIDITE ET VIOLENCE TOUJOURS LA…

    Quarante ans après, les idées toutes faites, les jugements sommaires, les généralisations, c’est-à-dire la stupidité, la violence et la cruauté tiennent toujours lieu de ligne de conduite, de pensée unique.

    Au sein de cette pléthore de haines recuites, un film récent a apporté une touche bienvenue d’humanité et de clarté.

    ‘‘L’adieu’’, réalisé il y a quelques années par François Luciani, est, lui, criant de vérité.

    Quasi documentaire, il est aussi vrai que s’il avait été réalisé sur place et à cette époque. Dans l’ambiance du moment.

    La preuve ?

    Elle ne vaut guère que ce que vaut mon propre témoignage mais si je suis né de l’autre côté de la Méditerranée, je n’ai rien d’un ‘’pied-noir’’.

    Famille de militaire exige, je ne suis né ‘’là-bas’’ et n’y ai vécu que mon enfance et un début d’adolescence.

    Néanmoins, quinze d’années de vie sur place, mais sous statut, somme toute, d’étranger, m’ont permis de me faire une idée assez juste, en tous cas vécue, de la situation à l’époque et de ce qui s’ensuivit.

    Le film ne fait de cadeau ni à un camp ni à l’autre.

    Des massacres il y en eut des deux côtés. Des grandeurs aussi.

    On s’en serait doutés.

    Ce serait faire de l’angélisme que de penser ou de dire que les blancs étaient les mauvais, et ceux d’en face les bons.

    Comme l’inverse d’ailleurs.

    La torture, honte de quelque homme ou armée que ce soit, fut largement pratiquée des deux côtés.

    Les massacres des innocents aussi.

    Y compris entre frères de race, des deux camps.

    Si tant est que la notion de race existe puisqu’il n’en est qu’une, la race humaine.

    Aussi, la guerre civile qui a suivi la fin de la colonisation est d’autant plus inexcusable qu’elle veut, aujourd’hui, être excusée…sans, d’ailleurs, d’autre raison qu’il faut ‘’faire la paix’’.

    …LA RELIGION AUSSI.

    Car si la première guerre, de libération, se justifiait dans son but sinon dans ses moyens, celle-ci, qui a fait plus de 150.000 morts dans des conditions toujours atroces, n’avait qu’une ‘’justification’’, la religion ou, tout du moins la manière de la pratiquer.

    L’on doit à la vérité de dire qu’elle ne fut qu’une réédition très tardive des affrontements confessionnels d’il y a trois siècles en France, ou des actuels nord irlandais qui ne sont pas près de s’apaiser.

    Aussi énorme qu’inexcusable, comme tous les autres.

    Passés, présents et à venir.

    Comment des hommes, catholiques, protestants, ou musulmans, mais aussi hindous, orthodoxes, et que sais-je encore, coupables tous autant qu’ils sont, de haines, de vols, de viols et de tueries, peuvent-ils prétendre à la fois qu’ils vénèrent un Dieu créateur de vie et trucider leurs semblables en se réclamant de lui et de sa volonté ?

    Certes, ce n’est pas nouveau.

    Dans la totalité des guerres et conflits divers qui ont émaillé l’Histoire humaine, les chefs religieux ont toujours été et sont toujours aux premiers rangs des responsables ET des coupables.

    Quand bien même il est aujourd’hui de bon ton, et sans aucun frais car il n’en coûte rien de demander pardon pour des massacres perpétrés par des aïeux qu’on n’a même pas connus, de demander pardon pour des méfaits datant de 2, 3 ou 4 siècles.

    Facile !

    On n’a rien à dépenser et tout à y gagner.

    Dès lors, comment oser exiger l’oubli, sans frais, des traces, très récentes celles-là, que les tueries ont laissées, ineffaçables dans l’esprit et le cœur des victimes et de leurs familles ?

    Un peu facile.

    Le pardon ne peut s’exiger.

    S’il est accordé, il ne peut l’être que par les victimes.

    Et non pas aux descendants des coupables, mais bien aux coupables qui sont toujours vivants.

    Autant il est injuste voire délirant d’exiger réparation aux lointains descendants des colonisateurs des 16ème, 17ème, 18ème et 19ème siècles, autant il est monstrueux d’imposer aux victimes leur pardon qu’ils ‘’doivent’’ à des bourreaux qui ont versé un sang à peine séché.

    Seuls ceux qui ont été éprouvés dans leur chair ou dans celle des leurs, peuvent connaître toute la valeur de leur souffrance et juger de la légitimité d’une demande de pardon.

    D’autant que dans cette douloureuse affaire, nul ne pourra jamais vraiment dire quelle aura été la part de responsabilité prise par un camp ou l’autre, celui de le rébellion ou celui de la répression.

    Curieux, enfin, que jamais dans ces conflits où la religion est présente, même bien cachée, aucun responsable religieux n’ait jugé bon de jeter l’anathème, voire prononcé l’excommunication des coupables de violences et de meurtres.

    Besoin de garder des clients ou interprétation très élastique des principes dits moraux ?

    Les deux très probablement.

    Ce qui nous permet, d’ailleurs, de comprendre qu’en ces occasions, l’hypocrisie et la soif de pouvoir des religions ne sont pas une nouveauté dans un monde qui, justement, trouve dans ces agissements, bien des raisons de s’éloigner d’elles.

     

  • Le bonheur:1.000 euros par mois?

    Le Ministre des Finances, M. Thierry Breton, était interpellé, ce matin, par une dame, au cours d’une interview qu’il donnait à France Inter.

    La dame en question lui faisait remarquer que dire que la France vivait au-dessus de ses moyens était, pour le moins, scandaleux.

    Compte tenu du fait que vivre avec 1.000 euros par mois, relevait de la mission impossible, les ‘’bénéficiaires’’ en étant réduits, compte tenu du coût de la vie, soit à vivre aux crochets de leur famille soit à mendier et à coucher sous les ponts.

    A quoi, justement indigné, M. le Ministre des Finances lui a rétorqué qu’il comprenait fort bien la remarque et que, justement, ‘’tout le monde devait faire un effort afin que ceux qui vivent de 1.000 euros par mois puissent retrouver un emploi et que, bref, etc etc.’’

    Et alors ?

    Eh bien il n’y a pas quelque chose qui vous chagrine dans cette déclaration, aussi fraternelle que compatissante avouez-le ?

    Non ?

    Eh bien nous si !

    C’est, oh peu de choses, que, justement, 1.000 euros nets, c’est à peu près la valeur du SMIC et que ceux qui touchent le SMIC ONT DEJA UN EMPLOI!

    Ce qui signifie qu’il sera donc pas très utile de leur en trouver un et qu’ils vont continuer, ainsi, à se satisfaire de leur 1.000 euros puisque leur problème était, aux dires de M. le Ministre des Finances, de ne pas avoir d’emploi mais qu’en fait, ils en ont un !

    La boucle est bouclée.

    Comme le bec de ceux qui osent l’ouvrir, comme la dame, en disant qu’il serait bon de contraindre M. le baron Seillières de vivre, lui, avec 1.000 euros par mois.

    C’était, il est vrai, un peu méchant.

    Le contraindre n’est pas dans nos manières.

    Non !

    On pourrait simplement lui demander poliment.

    Des fois qu’il voudrait bien.

    Et qu’il trouverait plein de petits trucs, auxquels les pauvres pas très futés en matière de placements financiers, ne pensent pas toujours, pour vivre, sinon à l’aise, du moins décemment, quoique fort modestement, avec ces providentiels 1.000 euros par mois.

    On pourrait même le demander aussi à sa successeuse, Mme Parisot, qui nous a promis de nous faire aimer le libéralisme.

    C’est vrai ça, il y a déjà pas mal de Français qui aiment le libéralisme, mais ils ne sont pas la majorité.

    Allez, un effort !

    Tous en chœur !

    Sait-on jamais ?

    Si, pour un mois, un an, voire quelques années, tout ce beau monde s’y mettait !

    M. le Ministre des Finances n’a-t-il pas dit qu’il fallait, ‘’TOUS ENSEMBLE’’ s’y mettre afin que les conditions de vie deviennent acceptable pour tous ?

    Si, si, il l’a dit !

    Ou alors on commence à entendre des voix !

    Car, tout de même, nos distingués crânes d’œuf nous en rebattent les oreilles tous les jours et à longueur de constats, de rapports, de conseils, d’interviewes et de suggestions :’’L’on ne peut parler bien que des choses que l’on connaît’’ qu’ils nous disent.

    Voilà qui est d’une sagesse infinie non ?

    Ceux qui parlent sans savoir, sans avoir éprouvé par eux-mêmes, sans avoir vécu ce dont ils parlent, ne seraient que des ânes !

    Des stupides !

    Ou des menteurs !

    Ce que nous ne saurions évidemment, ne serait-ce qu’imaginer.

    Allez, avec ces conseils de Monsieur le ministre des Finances, vous allez voir que dans quelques mois, le temps d’une expérience à 1.000 euros par mois, la vie des Français, surtout des petits et des moyens, va nettement s’améliorer.

    Surtout avec la croissance qui va être, au minimum de 2,25% !

    Quoi c’est une supposition ?

    Non môssieur, c’est un calcul !

    Et fait par des spécialistes de la chose encore.

    Si l’on ne peut plus croire aux spécialistes de l’économie maintenant !

    Au fait, et les plombiers molonais alors?

    Qui en acceptent la moitié moins?

    Et les Chinois qui se contentent de leur (tout petit) bol de riz?

    Et les Philippins qui ''vivent'' avec encore moins?

    Et les Biafrais?

    Et les autres?

     Problème;

    Il va falloir encore pas mal d'interviewes de M. le Ministre des Finances pour savoir comment leur permettre de vivre bien avec tout ce qu'on donne à ces gens-là.

    Autre problème: comment ne pas surcharger de travail tous ceux qui, parmi les hautes autorités politico-économiques, vont accepter de montrer à ces pauvres pas très futés, comment y arriver avec tous ces salaires en donnant l'exemple.

    Il va leur en falloir de la patience. 

    Aux autorités en question mais aussi aux pas très futés qui ne perdront, quand même, pas leur temps en attendant.

    A défaut d'autre chose. 

  • SNCM: le GIGN sauve les fonds de pension?

    Dans les medias et, partant, dans l’esprit du grand public qui n’a plus guère que ça pour se faire une idée de tout et du reste, la SNCM jouit d’une image qui va de déplorable à flatteuse.

    C’est dire, la justesse d’analyse et le sérieux de la ‘’mission’’ informatrice des medias, et le désarroi, voire la pagaille intellectuelle dans laquelle patauge ledit grand public.

    Il faut dire, également, que les expériences des passagers de la ligne Continent-Ile ont, elles aussi, ont été jugées par eux sur une échelle allant de la satisfaction totale, à la colère noire face, soit aux attentions prodiguées aux uns qui savaient, semble-t-il, se concilier les bonnes grâces des membres insulaires des équipages, soit estimaient suffisant d’avoir acquis, en même temps que leur billet, le droit aux attentions de façon strictement identique, quelle que soit leur accent, leur provenance voire l’épaisseur de leurs pourboires.

    Inventions ?

    Calomnies ?

    On pourrait vous en raconter quelques uns de croustillantes qui démontrent, vite fait, qu’aller en Corse et en revenir en simple touriste, vous apprend tout aussi rapidement ce que diplomatie et prudence veulent dire, à l’égard des particularités insulaires.

    VAISSEAUX PIRATES

    Ceci dit, la manière dont cette affaire se termine est navrante.

    Certes, dans un contexte de bazardage des bijoux de famille de la République Française et de modernisation démolition du droit du travail, il fallait bien s’attendre qu’un jour la SNCM finisse par y passer aussi.

    Sauf à transformer les bateaux de la compagnie en vaisseaux pirates,- pardon, corsaires au service de l’indépendance corsoises - avec équipages bravant fièrement la Royale, en hissant le drapeau noir.

    Enfin le drapeau à tête de Maure vous l’aurez compris.

    C’est ce qui a bien failli d’arriver, d’ailleurs.

    Car, stricto sensu, (1) l’acte commis par les révoltés du ‘’Paoli’’ (2) est, simplement, un acte de piraterie.

    Ce qui lui vaudrait ou aurait valu, à une époque pas si lointaine, la pendaison à la grande vergue ou, puisqu’il n’y en a plus, au plus haut mât de charge du ferri. Pardon du ferry.

    Les lois républicaines étant passées par là, la pendaison a été remplacée par 20 ans de taule.

    Pas terrible mais tout de même un peu mieux, surtout avec les remises de peine et les manifs des indépendanto-nationalistes.

    Bref : la suite de l’histoire va, on l’espère, susciter une enquête parlementaire qui permettra de mettre au jour un certain nombre d’erreurs, d’errances, de gourances absolues, de compétences douteuses, mais, peut-être aussi, de gaspillages, de bricolages, de magouilles et de disparitions subreptices de financements évanouis sous d’autres cieux ou dans d’autres banques.

    C’est en tous cas ce que les premières déclarations des syndiqués ont laissé entendre.

    Certes, si l’on en arrive à un déballage sordide, il y a fort à croire qu’entre gens raisonnables, l’on trouvera toujours un arrangement qui, faute de satisfaire le grand public cité plus haut, rendra la paix de l’âme même aux nationalistes les plus fervents.

    Aux frais du contribuable une fois encore.

    Du moins pour cette affaire là.

    ARMEE FRANCAISE A L’ AIDE DES US

    Il reste, tout de même que le dénouement militaro-gendarmesque de la mutinerie a revêtu un aspect pour le moins étonnant.

    Voire abracadabrantesque, au plant politico-économique.

    En effet, c’est bien le GIGN et les commandos de la Marine Nationale qui ont investi le bateau, de manière, d’ailleurs, pour le moins stupéfiante quant à la vitesse et à la précision ?

    Il est vrai qu’ils n’avaient pas affaire à des terroristes armés jusqu’aux dents, mais à de simples marins, certes corses, mais, tout de même, prêts à les accueillir un verre à la main et à discuter.

    Ceci non pour minimiser cet ‘’exploit’’, on connaît bien le GIGN et les commandos pour savoir leur capacité à dénouer des confits autrement plus dangereux (3), mais pour estimer curieux, pour le moins, cette aide apportée par nos gendarmes nationaux, au capitalisme international, américain de surcroît.

    En effet, nos soldats français sont bien intervenus contre des Français qui voulaient empêcher les biens de notre République d’être acquis pour une misère par un fonds de pension américain non ?

    Un acte qu’on pourrait estimer plus proche d’un tour de passe-passe financier, d’une magouille camouflée, voire d’un vol dissimulé que d’une transaction bien honnête non ?

    Si l’on s’en réfère aux récents et nombreux appels et rappels politiques à un gaullisme pur et dur, caractérisé par le refus du Général de voir la ‘’politique faite à la corbeille’’ et son anti-américanisme pas primaire car, mieux que quiconque, ils connaissait ces zèbres-là, l’on ne peut que déplorer que nos autorités aient, quelque part, trahi le gaullisme dont elles se réclament toutes.

    Le GIGN et la Marine Nationale volant au secours du capitalisme US envahissant la France, jusqu’en Corse ?

    La fine fleur de l’armée française au secours du fric américain ?

    La Fayette au secours !

    Ils sont devenus fous !

    Enfin !

    Les gendarmes français sauvant les fonds de pension amerlos.

    On attend avec impatience le peintre inspiré qui exécutera ce bien beau tableau allégorique digne de figurer dans le hall d’honneur de la Bourse de Wall Street..

     

    (1) C’est du latin pas du corse.

    (2) Le Pascal, pas le Stéphane de France Inter.

    (3) Il y a quelques années, j’avais effectué un reportage à Antibes où les hommes du GIGN s’entraînaient, sous les ordres du lieutenant (à l’époque) Barril. Avant ses petits problèmes avec la justice. Ce qui m’avait, heureusement, étonné, c’est qu’un des points forts du travail qui leur était enseigné était l’apprentissage à…ne pas tirer. Ou à ne tirer qu’en cas de danger mortel pour les otages, d’abord, puis, ensuite, pour eux-mêmes et encore dans des conditions extrêmes. Pas mal non ? A mettre en parallèle avec les méthodes de quelques Rambo actuels de certaines polices municipales, qui défouraillent à tout va, plus souvent contre les voleurs de poules que des tueurs de haut vol.

  • Abou Grahib: la vérité dans le portable?

    Alors, comme ça, la responsable des atrocités commises dans la prison d’Abou Grahib, est condamnée ?

    Justice est faite ?

    Fort bien.

    On commente quand même un peu vous voulez bien ?

    Or donc, certains ont présenté cette lamentable affaire comme la prise de pouvoir de l’espace médiatique par l’image numérique d’amateur.

    Pour expliquer, combien il faudrait, désormais, se méfier de ces citoyens lambda qui auront la prétention de dire la vérité par l’image puisque les journalistes payés pour le faire ne le font pas.

    Jugement sévère ?

    Pas vraiment, d’autant qu’en l’occurrence, la dénonciation des conditions de vie faites aux supposés terroristes irakiens, était bel et bien le reflet de la minable vérité que, justement, les journalistes n’ont pas pu ou voulu voir, ou peut-être pas été chercher.

    Il est vrai qu’avec la généralisation des moyens de photoser et de transmettre partout dans le monde, et en temps réel, ça craint pas mal dans le fameux espace médiatique jusqu’ici confisqué par tous ceux qui en avaient les moyens.

    Maousses évidemment.

    Taille 1.000 puissance 100.000. Genre Murdoch et tous ses copains, vous voyez ?

    Il y a donc, et comme toujours, plein d’enseignements à tirer de cette histoire.

    Tout d’abord, c’est juste.

    Les futurs Tien An Men, les prochains Koursk, les Tchernobyl de l’avenir et les prévisibles camps de concentration, n’auront pas vraiment la certitude qu’ils resteront ignorés bien longtemps, dès lors qu’il traînera dans le coin un gugusse qui soit voudra jouer au reporter, soit avoir des réflexes simplement humains en dénonçant l’abominable.

    Petit bémol : il devra faire gaffe à ses abatis vu que les responsables des horreurs de la planète, savent bien, eux aussi, que le téléphone portable est l’ennemi numéro un de tous les dictateurs, au grand ou petit pied.

    Néanmoins, la tâche des ‘’amateurs’’ de vérité risque de devenir compliquée.

    En effet, vu la manière dont l’affaire de la prison irakienne est en train de tourner, on se rend bien compte que dénoncer la culpabilité des monstres, n’est pas suffisant pour arrêter l’horreur.

    Car, si l’on interroge la voix officielle, de l’Amérique ou d’autre puissance sauveteuse de la planète, que répondent-ils?

    -Well, dear. This affair is not generally done by all of ours boys, OK ? It’s un cas veritably très isolé, you know? The proof, you have under your mirettes : LA responsible, THE guilty absolue, elle ne fait plus partie de l’armée, OK ? And she is going, right in the taule. Is it not THE justice ça ?

    -Heu…Pardon mon major. Autre chose, elle a pas fait ça toute seule non ?

    -Stupid insinuation my dear. Les few guilty others aussi, hop, du vent! OK ?

    -Ah, parce qu’il n’y en avait que quelques few ? Mais les autres, enfin, les patrons, les petits chefs, mais aussi les moyens et les grands chefs, vous n’en avez pas at States ? C’est les caporaux qui commandent chez vous ? Surtout quand il faut remplir des tâches pas propres mais si importantes pour la victoire finale : extorquer des renseignements à des coloured, des mal blanchis qui ne sont que des barbares ? Les autres few, c’était des happy few peut-être ? Qui se la coulaient douce dans les headquarters climatisés, ravitaillés en Bourbon par camion citerne, à se pressurer le citron pour trouver les tactiques voire les stratégies pour extirper le Mal de la Terre Moyen-Orientale ?

    -Yes dear. We have circonscrit THE Mal, as you say.

    The guilties are tous in the taule.

    -Eh ben dites donc. Vous en avez de la chance dans l’armée US.

    C’est juste les bas de gamme qui font des bêtises ?

    Les gradés, eux, ne font pas ces choses ?

    Mais, dites donc, ils n’étaient même pas au courant ? Au moins un tout petit peu ?

    Car, entre nous, vous pensez que si les sous-fifres en étaient à faire, tout de même, des abominations de ce calibre, il fallait bien qu’ils se sentent soutenus non ?

    Certes, on se doute que dans l’armée, la US en particulier, et avec la morale de là-bas, ils avaient une autre façon de voir la vie, la mort, la guerre et les interrogatoires, que chez nous, même si on est pas blanc bleu dans ce domaine, mais tout de même, ils sont élevés dans l’enseignement de la Bible non ?

    Votre super président, ses ministres et tous ses généraux en ont tous une sous leur oreiller non ? Tous les medias l’ont dit !

    Alors ? La charité, les principes judéo chrétiens, a pu, fini ?

    -Secret defence. And, you don’t know our devise on our dollar? In God we trust. OK? So, si we have confiance in Him, it’s very normal he trusts en nous OK?

    -C’est vrai ça, on n’y avait pas pensé. C’est logique non ? Enfin la logique de là-bas...

    Ca ne vous pas rire ?

    Nous non plus.

    Bon allez, on s’arrête, ça ne nous plaît pas cette histoire. C’est moche et puis ça va recommencer de tous les côtés. Même s’il y a plein de portables toujours prêts à frapper en dénonçant le mensonge et le camouflage.

    On dénonce, on camoufle, on re-dénonce, et on re-camoufle…portable ou pas.

    Il y a une vie après le repas ?

    Ben il y a toujours une solution après le portable.

    OK ?

  • James Dean: quelle rébellion?

    Sur la route de Salinas, une étoile s’est éteinte et une génération est née.

    Bigre de bigre que le temps passe.

    C’était il y a trente ans.

    Il ne serait pas vieux aujourd’hui, mais un séduisant quinqua de 54 ans.

    Et aurait, très probablement troqué sa rébellion dorée contre un écologisme nanti et distingué, mais pas tellement bien informé, du genre Richard Gere ou Robert Redford.

    Eh oui !

    Il faut dire que, déjà, la rébellion de James Dean s’exprimait au volant de sa Porsche.

    Et en trois films seulement, il avait atteint le vedettariat qui, aux Etats-Unis, vous met, si vous savez placer vos économies et les fonds de pension sont là pour ça, définitivement à l’abri du besoin.

    Donc rébellion allegro, certes, mais ma non troppo.

    En tous cas bien cornaquée et menée sur le chemin des goûts du jeune public qui constituait, évidemment, la totalité de ses fans.

    Car la rébellion ne peut faire passer son message qu’en embouchant les trompettes de la renommée.

    Et ces trompettes là ne jouaient et ne jouent toujours que des partitions bien réglées, par les spécialistes du show business et du marketing en particulier, qui savent fort bien façonner les envies du public, les transformer en ‘’besoins’’ puis, les satisfaire.

    D’ailleurs, le simple énoncé des trois titres, en dit long sur la subtilité des faiseurs des ''goûts du public''.

    James Dean, sous la houlette de ses patrons, démarra sa carrière avec le simple et presque neutre ‘’A l’Est d’Eden’’ qui parlait plus à un public américain, féru de culture biblique, qu’aux bolcheviks européens.

    Il continua avec le, cette fois, très racoleur ‘’La fureur de vivre’’, qui ne pouvait que ratisser large dans un public affamé de libertés de tous ordres dans une société coincée comme l’était encore la bostonienne et puritaine Amérique du Nord.

    Il termina sa carrière, hélas pour lui, avec l’extrémiste dénomination de ‘’Géant’’.

    Ce terme a, d’ailleurs, donné naissance à l’expression qui parle aujourd’hui, aussi bien aux oreilles US qu’européennes.

    Il y a même un constructeur américain de VTT qui a choisi ce nom pour ses vélos destinés, au départ, aux grands ados et pré adultes californiens, ‘’s’éclatant’’ sur les pentes, entre autres, du Marin County.

    Cette très savante rébellion s’exprimait aussi au travers d’une iconographie non moins subtile où le rebelle posait, avantageusement moulé dans un blue-jeans pas encore délavé mais artistiquement usagé, sous un stetson d’où s’échappaient négligemment et de manière tout aussi artistique, quelques mèches dans lesquelles les boutonneuses et hystériques volailles rêvaient en clubs et en chœurs, de fourrager, en humant les doux effluves miellés de quelque Camel ou Lucky Strike (Smoking was not dangerous at this époque) négligemment portée entre deux doigts de la main gauche, la droite étant probablement fort occupés à des besognes plus prosaïques.

    Derrière cette rébellion, désormais sans entraves, une machinerie donc bien huilée.

    Dans laquelle, hélas pour Dean, l’on ne voyait guère de traces d’une rébellion véritable mais simplement celles d’un Système qui sait, depuis toujours, instrumentaliser tous les sentiments, toutes les peurs, toutes les aspirations des humains, au profit de la seule rentabilité monétaire.

    Depuis les pères fondateurs, et malgré la ‘’meilleure constitution du monde’’, la non moins ‘’meilleure démocratie de la planète’’ continue toujours à ramer tant qu’elle peut à convertir la Terre à la pensée et aux pratiques étasuniennes : la démocratie néolibérale.

    Comme si la démocratie pouvait se mesurer en termes économiques…

    Triste ?

    Plutôt oui.

    Car s’insérer dans une autre Système, différent voire même contraire, ne sert à rien d’autre qu’à intégrer un machin parallèle visant les mêmes objectifs par des voies différentes.

    D’autant qu’avec l’OMC et le nouvel ordre mondial d’obédience washingtonienne, ou plutôt ‘’Wall Streetienne’’, ce n’est pas demain la veille qu’on verra naître quelque véritable indépendance de pensée et d'action dans quelque pays que ce soit.

    Quand on voit ce que signifie le ‘’communisme chinois’’…

    Le rouski?

    Mieux vaut n'en plus parler.

    Le nôtre?

    Pardon? 

    Le cubain peut-être?

    Le pouvoir y exerce, là-bas, des contraintes aussi, simplement différentes mais tout aussi efficaces sur l’individu et ses velléités de penser et de vivre autrement.

    Le moldo valaque éventuellement...

    Ou le mongol, de l'extérieur évidemment, avec ses rennes et sa taïga romantiquement sans fin.

    Et hachtement frisquette... 

    Bon ! Ca me fout le bourdon ce soir tous ces trucs.

    23H45 ?

    Allez zou !

    Je vais au lit.

    A la revoyure les collègues.

    Enfin à demain ou demain et demi.