Pour qui les manifs?
Les manifestations pour l'augmentation des salaires, pour tout le monde?
Un oubli, des oubliés: les SMICARDS, toujours eux, rivés, cloués à leur système inoxydable, inébranlable, totalement légal, qui, sans le dire, officialise la pauvreté. Avec son cortège d'humiliations de détresse, d'angoisse, d'expédients, de ravalement de l'être humain dans la classe que les nazis avaient inventée: celle des untermensch, des sous-hommes. Des sous-femmes.(1) Tous ceux et celles que l'on rétribue de manière qu'ils aient tout juste la tête, les narines, hors de l'eau mais pas plus.
Les salaires seront, certes, probablement ''augmentés''.
De quelques pourcentages probablement. Vous savez, de manière que plus on gagne plus le salaire augmente. Quelques euros, en tous cas, au bas de l'échelle, concédés par ceux à qui la si catastrophique situation économique permet, néanmoins, à leurs entreprises d'engranger des bénéfices jamais vus, et de s'octroyer à eux-mêmes des 50, 100, 200 voire 500 SMIC par mois. Sans compter les stock-options. Sans compter les parachutes dorés. Sans compter les avantages en nature aux politiques et chefs d'entreprises. Sans compter enfin les recasements automatiques en cas de faillite de la boîte. Les carnets d'adresses c'est fait pour çà.
Certes, les cadres, les agents de maîtrise, nombre de petits et moyens chefs bénéficieront, eux aussi, de la ''manne'' venue d'en haut. Mais les SMICARDS, eux, resteront boulonnés, de par la loi, à un système sur qui la société entière est bâtie. Le système des sous-hommes qui remplissent les tâches que la société leur laisse en leur rappelant le cas échéant que tout travail ennoblit l'homme: caisses de supermarchés, gondoles à remplir, poubelles à ramasser, ménages surtout, ménages pour nettoyer toutes les petites cochonneries quotidiennes, mille fois répétées, rejetées, excrétées par la classe de ceux qui ont encore la possibilité de manifester car leurs salaires peuvent, eux, augmenter au gré des craintes que l'ampleur de ces mouvements revendicatifs suscitent.
Quelle noblesse dans ces emplois de bas étage! Quelle noblesse surtout, chez ceux qui font faire aux autres ce qu'ils ne voudraient pas faire en se salissant les mains.
Même pas la reconnaissance du ventre vis-à-vis de ceux qui, exécutant les tâches ingrates, ont amplement mérité de voir rétribuer la pénibilité à sa juste mesure.
Donc, pas touche! Le SMIC est légalement fixé. Et revalorisé quand ''on'' le décidera.
Ou, peut-être, quand tous les SMICARDS se mettront à manifester eux aussi. Ce qui n'est pas demain la veille.
Une question en forme de remarque: si, demain, les PDG se mettent en grève que va-t-il se passer?
On vous le donne en mille: aucun problème au moins pendant pas mal de temps: les petits, moyens et grands chefs continueront à oeuvrer et les tâches de se faire.
Mieux: si les ministres et députés se mettent en grève? Idem. Le fonctionnariat aussi est programmé depuis des lustres pour faire son travail. Et puis çà va faire pas mal rigoler dans les bistrots.
Donc question: si les éboueurs et toutes les femmes de ménages de France se mettent en grève?
Là, il y a un os. Un gros. Un gros tas de...chose, qui va aller en s'accroissant au fil des heures et exiger qu'une décision soit prise faute d'asphyxie à partir de 15 jours un mois. Et même bien avant.
Alors? Qui est nécessaire, indispensable, vital à notre société? Et qui mérite donc d'être payé à son juste prix? Celui de notre survie?
(1). Tiens! On a dit que c'était l'année de la femme!
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Chasseurs et professeurs
Nouveau! Les chasseurs deviennent pédagogues.
Si si. Un lecteur nous communique une curiosité trouvée dans Var-Matin, un journal du Var comme son nom l'indique, bien qu'il ne soit que la doublure de Nice-Matin.
En dernière page de son numéro du 10 février dernier, est paru un article où était relatée une attendrissante expérience promue par une société locale de chasseurs.
Ces zélés défenseurs de la Nature (majuscule SVP), ont invité des élèves à venir déboiser un coin de forêt afin de permettre au gibier, laché par les chasseurs, d'y vivre en paix. En paix? Enfin, le temps que les bestioles grandissent pour servir de civets ou de rotis à ces valeureux et vrais écologistes, eux.
Etonnant? On peut trouver curieux que des tueurs d'animaux (c'est bien ce qu'ils font non?) puissent ainsi jouer les professeurs et apprendre aux enfants des écoles à respecter l'environnement en péril. A moins que les animaux, eux, n'en fassent pas partie de cet environnement.
Plus prodigieux encore: les chasseurs ont donc convaincu les élèves de venir les aider à préparer des chasses plus...rentables, alors que la chasse, d'Août à Mars, interdit totalement aux enfants les promenades en forêt sous peine de recevoir quelques plombs ou balles peut-être perdues mais fort dissuasives.
Des chasseurs apprenant aux enfants à travailler à s'interdire à eux-mêmes de se promener en aidant ceux qui les empêchent de le faire! Il n'y a que les chasseurs varois pour trouver çà! Et les enseignants pour l'accepter.
Le plus extraordinaire de l'affaire - on ne cesse de progresser dans le superlatif - est que le ''journaliste''(sic) n'a rien trouvé de bizarre et surtout pas posé de questions oiseuses.
Il faut dire que dans le Var, plus encore qu'ailleurs en France, les chasseurs ça compte. Autant comme lecteurs qu'électeurs. Ca peut rapporter gros, si on les flatte. Et de gros ennuis, si on refuse de le faire.
Journalisme libre et démocratie même combat? -
Dossiers disparus
Quatre, cinq, puis maintenant six dossiers fiscaux ont disparu.
Inquiétant: les dossiers personnels des citoyens peuvent, comme par enchantement, disparaître des étagères fiscales.Une armoire ouverte, un coup de vent et pffuit! Plus de dossier!
Rassurant tout de même: il n'y en a que six sur...une douzaine de millions. Atttendez, 12 divisé par 2 çà fait...? Ouf! Ca va! J'ai une chance sur 2 millions que ce ne soit pas, le mien!
Inquiétant cependant: ainsi, les citoyens auraient des dossiers à leur nom, sur leur situation personnelle, financière, voire intime? Ils seraient mis en fiche en quelque sorte? Et pourquoi donc?
Rassurant toutefois: vu ce tout petit nombre de disparus, ''on'', c'est-à-dire vous et moi, n'a pas de dossier chez Monsieur Fisc. Enfin, on le pense.
Il faut dire, vous savez, qu' ''on'' n'est pas tellement intéressant du point de vue de...eh bien, peut-être du nombre de zéros de nos divers comptes et livrets, de nos avoirs cachés en Suisse ou aux îles Vierges ou Caïman, ou de nos fréquentations suspectes, voire de nos respectifs trains de vie pas moins suspects si nous méritions, justement, d'être inscrits dans un dossier.
Mais alors? Les critères pour ''mériter'' un dossier? Mystère!
Et puis, comment savoir si on y est ou pas? Re-mystère.
Mais au fait. Pourquoi et par qui donc ces dossiers pourraient-ils avoir été subtilisés? Comme le susurre toujours Hercule Poirot: ''A qui profite ''le crime''?
A des opposants politiques, pressés d'aller les montrer à des journaux à sensations? Encore que dans ce domaine, on n'en voit plus guère de journaux, qui soient désormais assez téméraires pour s'attaquer au pouvoir, quel qu'il soit. Et puis les dossiers en question concernaient autant des personnalités de gauche que de droite.
Alors? Le ''Canard Enchaîné'' peut-être?
Ce n'est pas dans ses manières. Et l'affaire des plombiers qui l'avait directement touché nous rappelle, tout de même, que le volatile du mercredi niche plutôt dans le camp des cambriolés que des cambrioleurs.
Alors? Mystère!
Mais écoutez. Voilà un mystère plus grand encore.
Ces dossiers, après tout, vu les personnalités concernées, ne devraient comporter que des informations, sinon bénignes, du moins tout à fait honorables. Ces notabilités n'ont donc aucun souci à se faire.
Ou alors, les dossiers comporteraient-ils des choses dérangeantes? Ce qui serait étonnant voyons: le fisc, en effet, ne manquerait pas immédiatement d'entamer une action visant à faire cesser ce ou ces manquements s'il existent.
Ou alors cet honorable service garderait-il ces informations sous le coude? Pourquoi faire, voyons. On vous le demande!
Non. Tout cela est un mystère. Un grand mystère.
Tout comme celui qui consiste à ficher certains contribuables selon certains paramètres, très particuliers au fisc lui-même. Eh oui. Dans ce domaine, il s'invente des critères tout seul, à sa manière.
Quoi? Qu'est-ce à dire?
Rien rien. Encore un mystère.
La preuve? Il n'en parle pas. -
Coucou!
Les Américains et les Anglais ont interdit aux enfants de moins de 13 ans et 12 ans de regarder les ''Choristes''. Pour cause de grossièreté.
Tout à fait d'accord. Ben oui. Le passage des allusions plus que directes à la masturbation et à la sodomie par les gentils chanteurs puis par le voyou de service ont un vrai défaut: ils n'ajoutent rien, mais absolument rien du tout aux réelles qualités du film par ailleurs, merveilleux. Justement parce qu'il est simplement propret, sain et poétique. Le succès du film est là, pas ailleurs, et dans l'envie qu'ont tous les spectateurs ''d'être'' çà ou là. Et sont transportés par la pureté des voix que sous-tend l'innocence. Eh oui.
Une remarque, tout de même: si cette grossièreté aux limites porno se situant, on peut l'estimer, au niveau deux ou trois du genre, on rigole doucement de l'exigence des Anglo-Saxons qui, avec leurs films sexe-violence-perversité, en sont déjà aux niveaux 850 voire 5.780!
Ah! Un petit constat, assez gênant. Dans sa petite merveille, tout de même, Christophe Barratier est d'une discrétion dérangeante à propos du fait que son oeuvre n'est qu'un strict copié-collé du film ''La cage aux rossignols'' de Jean Dréville, Noël-Noël, G. Chaperot et René Wheeler, sorti en 1945. Copié-collé jusqu'aux noms des protagonistes, leur apparence, les décors et la quasi-totalité des situations et des dialogues.
Certes, la référence existe bien sur la jaquette des ''Choristes'', c'est bien le moins, mais en caractères microscopiques. Certes, bis, l'original étant reparu il y a quelques semaines, y figure, tout de même, un bonus de la rencontre de C. Barratier avec Roger Krebs, l'ancien et vrai Laugier.
Mais le bonus des choristes aurait pu faire une vraie place à l'inspirateur de 1945. Il n'y aurait eu aucune honte a celà. Au contraire. Rendre à César en quelque sorte.
Car cacher ainsi, en grande partie l'existence d'un chef d'oeuvre pour s'en attribuer des mérites, même justifiés fait penser à la stratégie du coucou qui s'installe dans un nid voisin, balance les oisillons légitimes par-dessus bord et se fait nourrir par la maman qui, n'écoutant que son grand coeur de mère, n'y voit que du feu et alimente une bestiole bientôt trois fois plus grosse qu'elle.
Quoi plus grosse? La tête?
Et la tête? Et la tête! Alouette? Alouette! Aaaaaaah......
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Pas vu pas pris
''On'' vient de décider d'autoriser l'irradiation des produits alimentaires. ''On'', on sait pas qui mais c'est ''on''.
Il est vrai que cette autorisation ne porte que sur peu de choses. Juste des condiments. Vous savez ces machins du genre ail séché, herbes de Provençaou et produits secs.
Mais si, vous savez bien, tous ces trucs qui permettent de redonner du goût à ce qui n'en a plus, potages, chinoiseries, sardines et pâtés au glutamate de sodium, jambon et charcutailles aux nitrites et au sucre de pétrole etc.
En fait, c'est un progrès car l'irradiation des aliments sert, promis-juré, à mieux conserver, mieux présenter, faire du bien en somme à ceux qui vont en manger.
Au point qu'on ne comprend pas pourquoi on n'autorise pas l'irradiation de tous les aliments possibles. Ca ferait encore plus de bien aux consommateurs non?
Pas tout à fait sûr?
Ah c'est vrai! La Charte, NOTRE charte môssieur, contient une clause protectrice ultime: le principe de précaution.
Or, l'irradiation fait débat. C'est peu dire: elle donne lieu à controverse. Et dans les milieux scientifiques en plus.
Certains crânes d'oeuf sont pour d'autres contre.
Et alors? Le principe de précaution?
C'est vrai, c'est vrai, mais regardez les Américains: chez eux on irradie, on ogéhème, on bigmaquise, et ils pètent la santé.
Ils pètent tellement fort d'ailleurs que l'odeur et la saveur envahissent la planète.
C'est pas la preuve, çà qu'irradier est bon pour la santé?
Réfléchissez donc! Si une douzaine de péquins mangent, çà fait maigre. Ca fait riquiqi! C'est la preuve que c'est pas bon.
Tandis que si 350 millions, et bientôt six milliards en mangent, c'est la preuve: c'est bon et en plus çà fait du bien!
La preuve par la majorité donc. Par la démocratie tout bonnement.
Voilà pourquoi la démocratie irradiée - et pétrolisée - va conquérir la planète. Parce qu'elle vous fait du bien braves gens.
Et puis, la majorité a raison parce que...eh bien, parce qu'elle est la majorité.
Euh, juste une remarque: 35 millions d'allemands ont voté d'une seule voix pour mettre en place un vrai chef, un bon chef. C'était en...oui, c'est çà, en 1933.
Le chef était, d'ailleurs, prêt à irradier tout ce qui bougeait. Il l'a fait en fait.
On l'a heureusement arrêté avant qu'il irradie la planète.
Un parallèle entre tous ces machins?
C'est vrai, ces exemples sont du genre très exagérés. Tout çà c'est pas la même chose.On mélange tout. On amalgamise.
Ouai. Mais, qu'on le veuille ou pas, les principes mis en oeuvre, les lois de la physique aidant, sont les mêmes partout. Et çà marche toujours.
Alors? L'irradiation, les OGM, toutes les cochonneries que l'on sait et surtout celles qu'on sait pas? Parce qu'elles sont bien cachées, du genre pas vu pas pris?
Qu'est-ce qu'on en fait?
Et le principe de précaution?
Et NOTRE charte?
Et nos déclarations solennelles?
Et nos gourous défenseurs de la planète?