Lundi soir dernier sur TCM, ''Soleil vert'', de Richard Fleischer nous a permis de voir une oeuvre d'un genre quasi unique: un film prémonitoire qui, non seulement ne s'est pas trompé, mais dont la prédiction se réalise sous nos yeux.
En effet, rares sont les films de science-fiction qui arrivent à échapper à ce lot commun à ces oeuvres: trente ans après, ils font sourire, voire franchement rire tant leurs prévisions sont passées à côté de la réalité bien différente découverte au moment où on rigole.
Cette fois-ci, d'ailleurs, pas question de rigoler: le côté prémonitoire, nous le vivons déja. Et il n'est drôle que pour les happy few qui en profitent. Pas pour la grande majorité des humains qui paient la note.
Le thème: un inspecteur de police US, enquêtant sur un meurtre non élucidé, finit par tomber sur l'explication ultime: le crime est en relation étroite avec le système sur lequel fonctionne la société du futur: par manque de nourriture, les jeunes et adultes vivent en boulottant les vieux. Tel que...
La vérfité toute...crue. ''Ils''ne consomment plus, donc, on les consomme.
Ils ne bouffent pas tellement, de toutes manières. Donc, on les bouffe. Recta!
Certes, pour préserver le minimum de sensibilité que ce système a encore préservé chez les consommateurs, on leur cache l'origine de ce qu'il consomment. En fait, on évite ainsi qu'ils ne se posent trop de questions et en viennent à se révolter...
Mieux, on use d'un des stratagèmes primaires dont regorge le marketing: on magnifie le produit en l'appelant ''Soleil Vert''. Ce faisant, on inclut dans la dénomination de cette espèce de biscuit de chien, à la fois la chaleur et la force de l'astre du jour et la couleur de l'écologie...d'autant plus appréciée qu'en ces heureuses et lointaines années à venir, l'herbe, les fleurs et les arbres...et tout le reste, auront disparu.
Pourquoi prémonitoire?
Il est vrai que les classes dominantes ont toujours, peu ou prou et plus ou moins discrètement, fondé leur confort sur le travail, la peine, la douleur, voire la vie des classes dominées. Toutefois, c'était à mots et actes couverts. Et par systèmes médians interposés: taxes et impôts, salaires, troc puis monnaie, services bancaires, vie à crédit, toutes choses d'apparence normale mais qui n'étaient qu'habitudes bien utiles inculquées dès l'enfance.
Dans le film, plus rien de tout cela. Les vieux qui ne servent plus à quoi que ce soit, n'ont plus à offrir que leur bidoche et leurs os à la société. Strictement identique, comme processus, à celui mis en oeuvre par les nazis qui, après avoir fait main basse sur les biens de leurs victimes, récupéraient la graisse de leurs tissus pour en faire des savons, leurs cheveux pour en faire des sacs et leurs os pour en faire des engrais ou de la farine animale, sans oublier leurs lunettes, leurs dents en or et leurs alliances bien sûr, pour leur petit magot.
Même manières!
Mêmes idées et même combat?
Où en sommes-nous aujourd'hui?
Nous le voyons. En ouvrant bien les yeux s'entend On commence, mollo mollo bien sûr, par serrer le quiqui aux vieux en diminuant leurs remboursements de soins oculaires et dentaires - tout ce qui leur permet de vivre -, on leur sucre petit à petit leurs retraites en laissant se creuser, sans espoir d'amélioration, le fossé qui les sépare du coût de la vie; on augmente la RDS et la CSG; on augmente les tarifs des mutuelles (sic) en les pénalisant selon leur âge; on facilite, on nourrit l'opposition des générations par un système médiatique bien pervers: on honore les maisons de retraite mais on empêche les vieillards de finir leurs jours dans leurs propres familles. Enfin, les medias qui bêlent d'admiration devant les quinqua et sexa qui ne se laissent pas abattre, ne se chagrinent pas trop du sort fait aux mêmes quand, passés 45/50 ans, ils sont rejetés par un monde du travail gouverné par la seule rentabilité.
Mieux, des associations aux visées éthiques inattaquables, et qui ont pour but ''d'aider à une fin digne'', se constituent tandis que les élus du peuple se concertent sur l'opportunité d'une loi favorisant ces ''départs volontaires'', que certaines infirmières ou aide-soignantes ont déja pas mal anticipé au point que, tout de même, la justice s'en est émue.
Encore 5 à 6 ans, voire moins, et c'est la croissance qui décidera de jeter en fin bas le masque. Question de temps? Oui, oui. Mais le processus est bien enclenché.
Cà fait pourtant longtemps qu'on aurait dû s'en douter.
Dans les medias, toutes les morts sont égales, nous prétend-t-on. Ouai. Mais certaines plus que d'autres.
Un vieux renforcé par un ''scoot'' et qui se casse le col du fémur et en meurt trois semaines plus tard, ''çà'' fait une nécro. Tout simplement.
Un enfant qui se fait écraser par une voiture, çà donne au moins une ou deux cols à la une ou à la 2, et encore plus en rubrique locale.
A fortiori, un ministre qui infarctuse ou un député qui casse sa pipe, et c'est le branle-bas de combat dans les rédactions.
Vrai?
Et pour un septuagénaire-lambda qui claque de son cancer, rien?
Ah, on oubliait. Les patrons de presse, et les journalistes avec eux, piaillent que les jeunes, les personnalités, les vedettes, çà plaît plus à tous les citoyens qui font les beaux taux d'Audimat..
''On '' dit çà en oubliant que si on ne leur a pas demandé leur avis, on les a, de toutes manières, bien éduqués pour cela. Et que ces lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, s'ils n'avaient que des infos convenables à se mettre dans l'oreille et sous les yeux, ils s'en contenteraient.
Ah. On oubliait.
Toutes choses égales par ailleurs, dirait-on en énarchie, bouffeur ou bouffé, ti crève quand mêm'.
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Kilimandjaro: ta neige fout le camp!
Lorsque j'ai photographié mon copain Truong devant le mont Kilimandjaro, il y a de cela...pas mal de décennies, il n'était pas encore classé - le mont - au patrimoine de l'humanité. Il l'a été seulement en 1987, cent ans tout juste après sa première ascension.
Ce qui nous avait frappé, Truong et moi, c'est non seulement le fait qu'à distance, son dôme glaciaire flottait, immaculé, sur une masse nuageuse au-dessus des plaines du Serengeti (côté Kénya), mais qu'en grimpant sur ses pentes, on passait de la savane herbeuse à la végétation subtropicale puis carrément à la verdure suisse alémanique. Des papayes jusqu'aux cerises!
Aujourd'hui, les photographes, chasseurs et touristes devront pédaler ferme pour aller photographier son glacier avant que ses célèbres neiges qui fondent comme...elles au soleil et surtout à la chaleur des combustibles fossiles, aient complètement disparu.
Tout aussi tristement qu'on disparu les centaines de milliers d'éléphants, les espaces inviolés, et même, pire encore, une certaine forme de dignité individuelle des autochtones.
En effet, à l'époque, comme tout bon beauf ethno-francocentriste, je voulais tirer le portrait de certains Masaïs mais ils m'en ôtèrent très vite l'envie. D'abord par un refus sec mais poli puis sur mon indécente insistance, par des menaces non dissimulées, lance au fer de 50 centimètres à la main. Les gars en question avaient, bien avant nous, la notion très ferme du droit à LEUR image.
Et me rappelaient, par là même, que s'ils venaient en France, j'aurai trouvé bizarre leur intention de photographier les indigènes de ma famille, auvergnats ou périgourdains..voire parisiens, dans nos vêtements traditionnels et nos occupations quotidiennes: achat de baguette, paiement des impôts et autres dégustations de petit noir de comptoir, sans oublier les blagues salaces et la gastronomie locale à base de cochonneries sans cesse réinventées.
Aujourd'hui, ils figurent, ces ''indigènes'', et sans barguigner, dans les albums ou dans les films de nos bulots explorateurs qui, avec d'excellentes prétextes de protection de ces malheureux, se font de confortables rentes et incitent encore plus les touristes à aller leur pourrir la vie.
Mais, n'est-ce pas, nous dit-on, aujourd'hui ils sont très coopératifs. Mieux: ils aiment ''çà''. Ils ont compris que ''çà'' va les aider à se protéger. Puisqu'on vous le dit!
Quant aux éléphants, déjà à l'époque, le braconnage et la contrebande battaient leur plein et, tenez vous bien, au bénéfice de hauts personnages, dont on susurrait, avec prudence qu'ils se situaient au plus hauts niveaux de l'Etat. Sûrement un des aspects les plus notables du Progrès qu'avaient apporté avec eux les Britanniques à qui, en matière de colonisation, nous n'avons, d'ailleurs, guère de leçons à donner.
Grosse différence: le Tanganyka de l'époque s'appelle aujourd'hui Tanzanie.
C'est fou ce que çà change. -
Amiante, amiante, quand tu nous tiens!
L'amiante est dangereuse pour l'homme. On le sait depuis...1906!
Et le principe de précaution alors?
C'est vrai qu'à l'époque, le monde scientifique savait, l'Académie de Médecine savait, le pouvoir politique savait. Mais tout ce beau monde des gourous du savoir et du pouvoir ne communiquait pas.
Ah...la belle invention que la communication!
La preuve est que lorsqu'on s'est rendu compte que Jussieux était pourrie d'amiante, ''on'' a communiqué.
Pour dire que tout cela serait réglé en deux coups de cuiller à pot.
Fouchtra de fouchtra! Mais oui C'était bien sûr: il suffisait d'un an, voire de deux pour tout faire disparaître.
C'était vrai. A part que si la communication- de l'époque bien sûr - a disparu, l'amiante, elle, est toujours là ou à côté, ou un peu plus loin. Bref, elle est toujours bien présente.
Mais, tout de même, un constat s'impose. Si les communications disparaissent, elles sont toujours remplacées par d'autres. Toutes fraîches.
On a même pu constater, en faisant un parallèle avec ce qui se passait auparavant, qu'il y a un net changement.
Ainsi, avant, on savait tout mais on ne communiquait rien.
Maintenant, on communique tout, mais on ne sait rien. Ou si on sait, on a autre chose à faire. A communiquer par exemple. Eh bien sur rien. Ou presque rien.
Il y a un changement non?
Le même en pire? Ou Empire?
Salomon a dit, dans son livre des Proverbes, qu'on aime beaucoup, ben oui, on a tous ses faiblesses: ''Il n'y a rien de nouveau sous le soleil''.
Nous avons un peu changé la chose.
On préfère dire: plus çà change, plus c'est pareil.
Et puis, pour conclure, l'amiante, qu'est-ce que c'est à côté des 30.000 à 50.000 produits chimiques qui nous farcissent la tronche et les boyaux. Les scientifiques, l'Académie de Médecine, les hommes politiques, les medias ( surtout eux), savent tout. Mais ne communiquent rien. Enfin sauf lorsque la pression des associations ou des cinglés qui en ont marre, foncent en justice, et surtout y sont vraiment, vraiment persévérants.
Alors, dans ces cas-là, la mort dans l'âme, tous ce beau monde se met à communiquer.
Mais quand l'affaire refroidit...
On trouve toujours de quoi communiquer. -
Milka, Milka, mille cas et compagnie
Milka, Milka, mille cas de ce genre de squattage de noms de sites se retrouvent au quotidien sur le web.
Et alors?
Le site jaune de la couturière de la Drôme qui oeuvre à améliorer l'image de marque de ses clients contre le site de la vache violette qui ne donne pas particulièrement dans le diététique et ne se voue énormément pas à l'amélioration de la santé de ses clients: qui l'a réellement emporté?L'imagination? Le Progrès? Le mieux-être des consommateurs?
On peut disserter sur le ridicule d'une estimation qui se réduit à prendre les internautes pour des demeurés ne sachant pas faire la différence entre la retouche d'un pantalon et la dégustation d'un chocolat.
C'est, tout de même, faire injure au bon sens basique qui, malgré l'abrutissement des masses du marketing, permet aux masses en question de savoir encore distinguer une tablette de choco-caramel au lait d'une veste en tweed.
Mais ce combat, la sempiternelle guerre où le pot de fer (ici de chocolat), l'emporte toujours, va au-delà de cette confrontation.
En effet, si l'on se penche sur le problème des brevets français, on tombe sur une trouvaille qui nous permet de comprendre pourquoi les Japonais, les Américains et nombre d'autres nations européennes sont en train de nous repousser plus loin encore vers la queue du convoi des nations en quête de croissance. En clair, nous nous plaignons de patiner économiquement alors que les entreprises dépensent leurs bénéfices à gaver les actionnaires tandis que la recherche en est à tendre la main et à faire la grève pour subsister.
Pire: dans le même temps, il est une recherche qui ne coûte rien à l'Etat: les inventeurs du genre concours Lépine, qui se démobilisent du fait du mépris dans lequel ils sont tenus...voire dans l'image qu'en donnent les medias: de gentils rigolos à barbe et binocles qui ''occupent'' leur retraite de fonctionnaires...
En France, lorsqu'un petit Tournesol ou Nimbus fait bréveter une trouvaille, conçue, élaborée et fabriquée grâce à des milliers d'heures de passion, de travail et de manque de sommeil, il n'est en rien protégé, d'autant que les droits à payer dépassent de bien loin ses moyens de subsistance.
Et même protégé, la publication de son brevet le met à la merci de tous les industriels prédateurs, français et européens qui s'en saisissent et font fabriquer puis vendent, à son nez et à sa barbe.
La Loi?
Vous rigolez!
En Espagne, en particulier, certains sont passés maîtres dans la pratique: on fabrique vite, pas cher et on diffuse. Et on empoche les bénéfs.
La Justice? Vous rigolez encore plus!
Comme l'inventeur n'a pas encore pu fabriquer et vendre, la justice, dans la quasi-totalité des cas, considère qu'il n'a pas subi de bien grosses pertes. Les dommages et intérêts tournent donc autour du symbolique.
Et quand bien même le voleur (c'est le mot jurique et moral) est condamné, vous pouvez toujours courir pour lui faire rendre gorge. Il a ses moyens financiers et son habileté avocatière pour faire reporter les contraintes et évoluer dans le fatras des chicanes administratives.
Enfin, même les organismes officiellement chargés d'aider les inventions, ne se mobilisent que pour les sociétés, pas pour les ''amateurs''...
Comment s'étonner de cette démobilisation des inventeurs à la petite semaine?
Aux Etats-Unis, décriés à raison dans bien d'autres domaines, les brevets sont déposés en un ou deux clins d'oeil. Plus intéressant, les avocats sont maîtres dans l'art de faire rendre gorge aux trusts voraces. Ce qu'on leur reproche en France! Et pour cause!
D'ailleurs, la situation est, là-bas, en train de changer: l'aministration Bush s'emploie à limiter les droits des pots de terre face aux pots de fer, en matière de poursuites. Le contraire aurait été étonnant!
Il y a, pourtant, un moyen fort simple, et gratuit, de limiter ces abus: il suffit de pondre une loi qui rende les peines financières contre les délits de ce genre, réellement dissuasives. Il suffit de rendre ces dédommagements importants et immédiatement applicables, au niveau européen (on est bien en Europe non?) sous peine de contraintes financières et pénales au quotidien pour les fabricants, diffuseurs et revendeurs qui, eux, se moquent éperdument de la moralité de ceux qui les fournissent.
La croissance a tout à y gagner. Mais les multinationales se foutent absolument de la recherche. Ce qui compte c'est la vente. Pas l'imagination au service du Progrès. Résultat: les budgets de la R et D dégringolent.
Actuellement, la France est à la queue des pays déposant de brevets, mais dans ces derniers, aussi, les grands groupes ont compris qu'il valait mieux dominer le marché et vendre sans se fatiguer et...s'entendre avec les copains pour partager les profits.
A terme, ils visent la fabrication, promotion et diffusion par des machines. Il n'y aura même plus de frais de personnels.
L'innovation? Du temps et de l'argent perdu...pour les actionnaires.
L'imagination au pouvoir?
Encore un soixantehuitard vieillissant qui...s'imagine que l'on peut changer non pas le monde mais ceux qui le dirigent. -
Promesses de salaires en hausse
Hourra!
''Les augmentations de salaires sont, a-t-on dit, légitimes!''
Pour une découverte, c'en est une.
A croire que toutes les demandes, toutes les manifs, toutes les revendications, même les plus polies, ne l'étaient pas.
A croire qu'un SMICARD, absent de toutes les manifs en question, lorsqu'il réclame, s'il le fait, une augmentation de ses quelques mille euros, devrait plutôt se taire, lui qui, tout le monde le sait, n'est qu'un abominable profiteur du régime qui, devant sa télé dernier cri en grand écran, plat bien sûr, se complaît dans la paresse, le luxe, ses pantoufles, sa Corona et ses loukhoums sur son divan brodé.
A croire qu'avec ces confortables émoluments, il arrive à payer son loyer (pour...60 m2 et pas 600), ses impôts ( un peu mais tout de même), ses vêtements et ceux de sa progéniture, leur scolarité, la bouffe mensuelle, les assurances et les mutuelles, les frais de voiture, l'eau, le gaz et l'électricité...sans oublier tout ce qui lui restera pour aller se distraire follement et en dansant, au cinéma, avec des livres pour se cultiver et, pourquoi pas, en vacances à la neige puis à la campagne.
Un ministre, un député, un sénateur, un conseiller général, un maire, ont-ils essayé, ne serait-ce qu'un mois, de vivre à ce régime?
Oui mais, dira-t-on, toutes ces hautes autorités ont d'énormes responsabilités!
Ah bon?
Lesquelles?
Eh bien, tous les citoyens sont et doivent être responsables.
C'est juste. Le citoyen lambda est, lui, bien responsable, pénalement, civilement et financièrement. Il l'est devant le fisc, la police, la justice, son patron, son entourage, son assureur et son adversaire en cas d'accident.
C'est vrai. Par contre, si les dépenses, choix et investissements publics, avec l'argent de nos impôts, sont malheureux, entachés d'erreurs, voire malhonnêtes, qui paie la facture? Qui sont les responsables?
Personne bien sûr.
Mais si ballot! Il suffira d'augmenter les impôts!
Ce sont encore les citoyens lambda qui seront, donc, eux, les seuls responsables.
Alors où sont-elles ces responsabilités qui valent de tels salaires pour ceux qui n'en ont aucune de véritable responsabilité?
Ah oui! C'est vrai. Nos édiles sont responsables, disent-ils, devant les électeurs!
Sans rire? Avez-vous essayé de changer d'un iota la politique de votre ville si vous n'êtes ''que'' simple citoyen?
Et même: avez-vous tenté, seulement, de prendre connaissance de tout ce que vous avez le droit de savoir concernant les dépenses? Les affectations de crédits? Les embauches? Les frais de déplacements et de missions?
Et puis, soyons réalistes. Un an environ avant les échéances électorales, tout le monde voit fleurir dans la presse complaisante, elle l'est toujours, des comptes-rendus d'une foule d'inaugurations de premières pierres, de remises de décorations et de réunions, d'apéritifs, et de vins de l'amitié, de félicitations et d'autocongratulations: le bon peuple raffole de ces hochets pour adultes. Et il n'y a rien de mieux pour affiner une belle image de marque d'un candidat.
Et puis, les campagnes électorales, pleines de promesses, pour les futurs élus et les électeurs, sont indispensables pour affermir la foi de ces derniers, certains, ce coup-ci, que tout va changer...
Enfin c'est promis.
Quant aux PDG des grandes entreprises, voire aux haut et très haut fonctionnaires, leurs responsabilités sont tout aussi imaginaires. Aucun d'entre eux n'est responsable de ses propres erreurs sur ses propres deniers. Bien qu'à un certain niveau de rémunération, n'est-ce pas, on serait probablement plutôt solvable...
Mais non. Même si l'entreprise se porte mal, le congédiement s'accompagne de confortables compensations. Et d'un reclassement, public ou privé, d'autant plus rapide que le carnet d'adresses est plus épais.
Or donc, pour le petit et moyen peuple, les augmentations de salaires sont pour demain.
Comme celles des impôts et des prix en euros?
Comme le disait l'écriteau qui ornait certains salons de coiffure des années 30: ''Demain on rase gratis'. Lorsqu'on repassait, le lendemain et les jours d'après, le panneau était toujours à la même place.
Et portait toujours la même mention.
Ad vitam aeternam.
Quant à l'augmentation des retraites, mieux vaut n'en pas parler.
Après avoir passé 50 à 60 premières années de leur vie à tenter de vivre, les retraités passent, désormais, les quelques dernières à ne pas trop vite mourir.