Les NON français et hollandais à la Constitution ont eu, entre autres mérites, celui d’attirer l’attention sur ce qui mériterait une saine réflexion des politiques, à propos des gaspillages de deniers publics et des dangers, pour l’équilibre social, que fait courir le ‘’gouvernement à distance’’ des bureaucrates européens.
En effet, le discours libéral – ou néolibéral la différence relève du florentinisme voire de l’hypocrisie – nous assène que la pléthore de fonctionnaires français est une des sources – voire LA source – des dépassements des déficits publics.
Or, ce même discours omet vertueusement de souligner que le nombre de fonctionnaires européens ainsi que leurs émoluments, ne sont contrôlés que par…la Commission Européenne elle-même.
Tout comme certaines administrations française qui justifient leur existence, non par leur travail effectif, mais par la seule ‘’nécessité’’ de ne pas disparaître, afin de ne pas mettre au chômage leurs propres fonctionnaires...
Si si, ça existe !
Quant aux dangers de la mixité nationale et de l’éloignement des centres décisionnels, le pataquès semble irrémédiable.
Les bureaucrates européens eux-mêmes s’en rendent compte.
Ainsi que le N° 762 de Courrier International nous le révèle, mêmes des traducteurs avouent qu’en mettant au clair leurs traductions, il est mathématiquement, sinon logiquement, prévisible qu’ils sont tentés d’avantager leurs propres pays…au détriment des autres bien évidemment !
Et à ce niveau, le danger n’est pas le plus grand !
Comment contrôler, voire empêcher, des bureaucrates, chargés de prendre des décisions d’importance dont découlent des avantages pour tel ou tel pays, de favoriser les leurs ?
Sauf à leur interdite de s’occuper de dossiers concernant leurs propres pays, au risque de se voir attaquer pour anti-européanisme, ou même de ségrégation raciale ?
Quand aux dangers de l’éloignement lui-même des décideurs à l’égard des ‘’décidés’’, on n’ose même pas l’envisager.
Comment imaginer qu’un obscur mais omnipotent chef de bureau batave éperdument amoureux de la mimolette industrielle et hyper-pasteurisée hollandaise, puisse savoir et mesurer, par le menu, quelles vont être les répercussions de ses choix sur le maigrelet chiffre d’affaires d’un squelettique producteur de fromage de chèvre biologique au lait cru de la haute Ardèche ?
Ceci pour ne donner qu’un microscopique exemple de la distance géographique et culturelle - et économique évidemment -, existant entre dominants – c’est tout de même leur fonction - et dominés.
Que dire, en plus, du fait que les décideurs en question soient non élus, c’est-à-dire boulonnés à vie sur leurs fauteuils européens et dans leurs globales certitudes ?
Et que dire de l’impossibilité, absolue, totale, galactique, pour les millions de sujets, de réclamer, d’interroger leurs maîtres, alors qu’ils ignorent évidemment leurs attributions, voire, a fortiori, leurs noms, adresses et numéros de bureaux et de téléphones ?
Et qu’il leur faudrait remuer des montagnes pour arriver, seulement, à leur expédier une simple lettre, sans espoir de réponse, alors que ces tentatives se révèlent, déjà, souvent vouées à l’échec avec nos propres administrations nationales, mais également départementales voire communales ?
Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué ?
Ubu non seulement pas mort mais toujours fringant.
Comment s’étonner, après ce genre de constat que tous nos politiques de droite comme de gauche, auraient pu faire depuis des lustres, du résultat du référendum qui a été, - bien au-delà de la Constitution européenne -, un gigantesque refus de l’impossibilité des élites de tous pays à représenter vraiment les intérêts de ceux qui les ont mises en place ?
Le drame n’est pas dans cette ignorance mais bien dans le fait que ce constat ne servira à rien.
Si l’on en croit les gazettes, les NON successifs de la dissolution, du scrutin d’avril 2001, des élections européennes et régionales n’ont rien enseigné, non seulement aux élus qui en ont été les victimes, mais encore à leurs opposants qui n’en ont pas plus tiré d’enseignements.
Dernier exemple : l’éviction du N° 2 du PS (dont on ne pense d’ailleurs pas qu’il ait la fibre aussi sociale qu’il le prétend) par le N°1 !
Alors que les Français attendaient un recours dans une structure stable, attentive, apaisante, cohérente, cette décision, à chaud, les renvoie à l’océan d’incertitudes et de questions sans réponses, qui leur ont fait refuser l’éloignement, la complexité, l’opacité et la surdité des classes dirigeantes.
Une entente raisonnable, un front commun signe de bon vouloir mutuel, n’eussent-ils pas été plus rassurants pour le besoin de certitude du corps électoral ?
Funérailles !
Comme dit, et répète, mon marchand de pizza, avant l’apéro, ce qui garantit la lucidité de son jugement : ‘’On ne sait pas où on va mais on y va tout droit.’’
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Europe et bureaucratie: même combat?
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Politique générale: quelle noblesse!
Excellente l’allocution de notre Premier Ministre, monsieur Dominique Galouzeau de Villepin, l’autre soir.
Excellente sauf que s’il a annoncé une bien jolie couleur ‘’…France généreuse…affirmer nos valeurs…’’, les mesures concrètes ne coïncident pas tout à fait.
Primo : prime de 1.000 euros pour cause de mobilité de l’emploi.
Mille euros ! Mazette !
Mais, mille euros par mois ou par an ?
Parce que dans les deux cas, il y a une différence non ?
Très légère certes mais tout de même !
Secundo : comme au beau temps du socialisme jospinien, les grands absents des heureux bénéficiaires des mesures promises sont encore et toujours les mêmes. Les retraités.
Pourtant, les nobles sentiments, voire les sentiments de la noblesse, ont été, de tout temps et en premier lieu le respect des personnes âgées.
Le respect en question passe, ou devrait passer, par la…générosité et l’affirmation des valeurs en tous cas.
Or, quelle plus respectable valeur que celle dictant l’aide que la génération actuelle doit à celle qui l’a engendrée ?
Plutôt que le droit à convenablement mourir des plus âgés, dont nombre d’élus et associations clament la nécessité de le mettre en œuvre, ne serait-il pas plus opportun, plus respectable, d’instituer et de faire respecter, une fois pour toutes, leur droit à vivre ?
C’est, pourtant, un devoir primordial - et un bel exemple qui nous est donné - qui est encore largement respecté dans les pays de sauvages, vous savez, africains, asiatiques et autres plus ou moins civilisés qui n’ont pas encore tout à fait assimilé les magnifiques principes occidentaux de rentabilité et d’efficacité.
Quoi de plus généreux pourtant - mais somme toute de très normal – que de permettre aux personnes âgées de mieux voir, de mieux marcher, de mieux manger, de mieux se porter, de mieux vivre en définitive.
Elle est assez ignoble cette manière d’ignorer les ‘’vieux’’ tout simplement parce qu’ils n’ont plus la force de manifester, et plus l’envie de réclamer, fatigués qu’ils sont de ne plus être considérés, de ne même pas être entendus !
On a stigmatisé, avec raison, la politique eugéniste hitlérienne qui tendait à supprimer tous ceux qui n’étaient plus rentables : handicapés physiques, malades mentaux, grabataires…vieux irrécupérables.
-Ce n’est pas la même chose ?
Ceux que ce rapprochement indignerait seraient plus avisés de commencer à se retrousser les manches et à se décarcasser au bénéfice de ceux qui les ont fait naître. Et de tous leurs semblables.
Faire disparaître tous ceux qui gênent, tous les improductifs, c’est bien par là que les nazis ont démarré leur programme de nettoyage de la planète.
Les principes mis en œuvre étaient les mêmes qu’aujourd’hui.
Les mêmes qu’en temps de crise, de toutes manières : les plus forts subsistent tandis que les plus faibles disparaissent.
Générosité, valeur !
Quelle noblesse !
Ou alors serait-ce que la noblesse n’est plus ce qu’elle était ?
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Miracle à la chilienne?
M. Augusto Pinochet vient d’être inculpé de fraude fiscale et de dissimulation de bénéfices frauduleux.
Par contre, il a été relaxé des accusations d’assassinat de…9 (neuf) personnes, durant son mandat de haut responsable du Chili pendant les années fastes.
Pour quelle raison la relaxation?
Parce qu’un précédent tribunal l’avait jugé impossible à juger - mais possible à innocenter - pour cause, à l’époque, de sénilité précoce.
-Alors ?
-Euh non rien. C’était juste pour dire.
Pas sénile puisque capable de frauder, ce qui demande une vivacité d’esprit peu commune, et une élasticité morale idoine.
Mais assez sénile pour ne pas à avoir répondre de 9 (neuf) assassinats, ce nombre étant, d’ailleurs, suffisamment faible pour pouvoir le passer à la rubrique des pertes et profits des années fastes en question.
-Alors ?
-Euh rien, c’est tout !
Sinon que le Chili, on s’en souvient, est un pays très catholique.
Alors, les miracles quelquefois, dans ces pays-là…
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Miracle à la française?
Miracle à la française ?
Un tribunal français vient de rendre un avis, attendu depuis des lustres, en faveur des malheureux troufions, gradés compris, nucléarisés lors des essais nombreux et divers, dans les territoires du Pacifique en particulier.
Ils seront, eux et leurs mandants, indemnisés.
C’est bien le moins : souffrances, blessures, morts : il n’y avait pourtant aucun rapport entre leur santé dégradée et leur présence, peu ou pas protégés des radiations, sur les lieux des expérimentations, avait dit la voix officielle.
Quasi miracle !
Le tribunal a dit le contraire, en soulignant, ce qui est nouveau, que c’était à l’Etat de faire la preuve de l’innocuité de la chose et pas aux victimes de prouver la relation entre les dégâts et la nocivité de radiations.
Fort bien.
Il reste donc, désormais, aux milliers de civils polynésiens, laissés sur place, avec encore moins de protection - c’est-à-dire pas du tout avant, pendant et après les explosions -, la possibilité d’entamer à leur tour des actions en justice en vue d’être également reconnus et indemnisés.
Et là, compte tenu de leur nombre, de leur statut d’insulaires, voire de leur condition de vulgum pecus pas tout à fait français, il n’est pas tout à fait certain qu’ils obtiennent rapidement gain de cause.
A moins d’un miracle ?
Oui mais : question : un miracle de ce genre peut-il avoir lieu deux fois ?
Là encore, le suspense est inouï !
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Miracle à l'américaine (bis)
Miracle à l’américaine bis.
M. George Bush, président des Etats-Unis d’Amérique, vient d’annoncer qu’il est urgent de réduire, voire d’annuler, la dette des pays du tiers-monde.
L’on ne peut que souscrire à une si louable intention et surtout, déclaration.
En effet, ces malheureux pays, dont l’économie surtout agricole et la vie des habitants, sont quotidiennement mises à mal par, entre autres, les subventions protectionnistes des pays riches à l’égard de leurs propres agriculteurs, sont hautement digne d’intérêt.
Il urge donc, mais vraiment, de les empêcher de sombrer corps et biens.
Certes, les Etats-Unis, président, sénateurs et représentants en commun, viennent de voter des subventions à leurs propres agriculteurs, pour leur permettent de pratiquer des prix propres à écouler aisément leurs production sur le marché international.
Certes, cette manière de faire, détruit l’agriculture des pays du tiers-monde car ils ne peuvent plus suivre ces prix de dumping évident, mais comme tout est fait dans les règles bénies par l’OMC, force reste donc à la loi.
Du marché.
Nous n’irons pas jusqu’ à dire…
Bon !
Ca suffit !
Pour la conclusion, voyez celle de l’autre article intitulé, lui aussi, ‘’Miracle à l’américaine’’.
C’est la même.
Ce qui vous prouvera bien que non seulement les miracles existent, mais encore qu’il peut en survenir même aux Etats-Unis, pays pourtant de la laïcité technologique et, ce qui est encore plus surprenant, qu’ils peuvent se répéter deux fois dans la même journée.
Deux fois, voire plus.
En effet, depuis le renouveau des églises politico-évangéliques chic de choc, les miracles de ce genre devraient, peut-être, se reproduire.
Là encore, le suspense est intolérable.