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JOURNAL-INFO - Page 61

  • Grandes surfaces: la gangrène

    Pourquoi, à votre avis, les surfaces de distribution, s’appellent-elles grandes ?

    Pour leur taille ?

    Bien vu barbu.

    Mais assurément pas pour celle des vertus civiques et a fortiori morales, dont les patrons de ces ensembles se parent automatiquement, dès qu’ils sont soupçonnés de pratiquer leur activité de façons pas très convenable.

    Pourtant, il n’est que de consulter le livre de Jean Botorel ainsi que le spécial du ‘’Canard Enchaîné’’ qui viennent de sortir ces temps derniers, pour être sacrément édifié quant aux manières de ces patrons d’un système qui gangrène la société humaine.

    Gangrène ?

    Pas moinsse, mon cher, pas moinsse.

    NAUSEABOND

    Marges arrière étranglant les producteurs, fausses baisses, vraies et énormes hausses, en particulier au moment du passage à l’euro, prix d’appel sur des produits scandaleusement bas de gamme, exploitation des employés, tactiques perverses et inquiétantes appliquées à modeler le comportement des consommateurs, création de besoins, modelage de l’esprit humain, on trouve de tout et surtout du bien nauséabond dans les façons de faire de ces patrons et de leurs sbires, ligotés eux aussi dans un immense système dont l’Humanité entière ne peut pas plus se passer qu’elle ne peut s’empêcher de manger, de boire, en fait, de vivre.

    Et dans la brochette des pontes épinglés, aucun ne manque, pas même Michel Edouard Leclerc qui, s’il se situe parmi les ‘’moins chers’’, n’en exploite pas moins et ses fournisseurs et ses clients, avec les mêmes tactiques que les autres.

    Sans oublier la stratégie d’occupation du territoire, français et mondial, qui ne saurait se faire sans la corruption des hommes politiques voire des fonctionnaires, tous sollicités afin d’en obtenir des autorisations indispensables à l’agrandissement des surfaces qui, de grandes, deviennent gigantesques.

    Certes nécessaires dans le cadre de la civilisation actuelle qui a enlevé aux hommes tous leurs pouvoirs et savoir faire, les grandes surfaces ont remplacé les petits commerces, lesquels, déjà, rendaient les populations quelque peu captives au sortir des époques ‘’d’obscurantisme’’, où les gens savaient, encore, faire pousser leurs patates et leurs salades, fabriquer leurs vêtements, construire leurs maisons, bref, savaient et pouvaient se suffire à eux-mêmes.

    Elle est bien, non, notre civilisation qui a rendu les humains non pas libres en étant dépendants les uns des autres mais prisonniers des grandes surfaces ?

    GASPILLAGE

    Cela n’a évidemment pas suffi à nos geôliers de grande taille qui, sans cesse, s’étendent et raffinent dans les méthodes de persuasion afin que le consommateurs, désormais quasiment élevés en batteries eux aussi, viennent et achète de plus en plus souvent, ce qui signifie, corollairement, qu’ils gaspillent de manière exponentielle.

    Car à côté de leurs ‘’efforts’’, aussi médiatisés que possible, de participation à la protection de l’Environnement, nos grandes surfaces, enfin ceux qui les dirigent, ont mis en place et nourrissent un système qui les contraint eux-mêmes, à ne cesser de grandir sous peine de disparaître… puisque les concurrents, font de même.

    Et, de ce fait, puisent de manière exponentielle aussi, dans les réserves naturelles de l’Environnement, créent du chômage en automatisant leur fonctionnement, à s’installer loin des villes en empiétant sur les terres agricoles, poussent à la dépense de carburants fossiles, achetent à bas prix dans les pays pauvres, condamnent à mort les producteurs locaux, incitent à la surconsommation, au gaspillage etc.

    Et le plus grave réside dans la malléabilité des consommateurs dont le système grandes surfaces, finit par les convaincre non de la nécessité d’achats équilibrés, mais, au contraire, d’une obligation de consommation, à coups de tentations, d’artifices, voire d’escroqueries diverses.

    Malléabilité ? Crédulité ? Paresse intellectuelle ? Fatigue interdisant les choix ? Tout concourt, d’une manière ou d’une autre, à transformer l’humain en bétail consentant qui se presse en foule dans ces centres de décervelage chargés de lui concéder un peu de son pain quotidien en lui fauchant beaucoup de son blé.

    Quand j’étais gamin, notre professeur d’éducation civique nous a dit un jour, en forme de boutade: ’’Dites moi quelle est la différence entre un humain et un mouton ?’’

    Chacun y est, évidemment, allé de ses bèèè ! et de ses hihan ! en passant par les quolibets sur la tête du malheureux albinos qui avait, en plus, le tort absolu d’avoir des cheveux bouclés.

    Jusqu’au moment où notre mentor en blouse grise nous a livré la réponse :

    ‘’C’est simple nous a-t-il dit, les deux finiront un jour par être boulottés par quelqu’un mais des deux, seuls l’un humain peut choisir par qui et comment.’’

    Mon prof ne connaissait pas encore les Grandes Surfaces.

     

  • Rouler végétal: devoir civique?

    On en parle pas mal depuis que des gugusses fantaisistes mais bien honnêtes, se sont mis à emplir leur réservoir avec de l’huile de tournesol et de colza de supermarché.

    En risquant de se retrouver au gnouf.

    Because la loi ?

    Oui mais surtout because les pétroliers pas contents et qui couinent que la liberté, l’égalité et la fraternité démocratiques ne sont pas respectées.

    Aaaah mais !

    Et qui ne le disent pas, mais le font dire par leurs copains parlementaires et leurs autres copains fonctionnaires patentés et respectueux, eux aussi, de la fraternité démocratique.

    Or donc, on peut rouler à l’huile de tournesol à 0,78 euro ?

    Ben oui.

    Mais oui mais…

    Uniquement pour les moteurs Diesel ancienne génération.

    Pas indiqué du tout sur les TDI et HDI.

    Pression trop forte, carburant pas assez fluide. Donc, big matata en perspective si vous essayez.

    Et puis, les agents des douanes risquent de vous tomber sur le râble si votre derrière, de voiture, sent la friture.

    Jusqu’ici, seuls de joyeux fantaisistes et un fermier du Sud Ouest se sont fait remarquer à rouler propre et moins cher.

    Tous les autres, dont vous et moi, se contentent de polluer et de gaspiller mais en respectant la loi.

    Ce qui est plus important que de ne pas gaspiller et de rouler plus propre comme de vrais représentants du grand banditisme.

    Désormais, des responsables d’une grand commune, toujours du Sud Ouest, vient de s’y mettre mais, prudente, a mis de côté assez d’argent au cas où les douanes lui réclameraient les taxes que ces voleurs n’ont pas payées.

    On pense, d’ailleurs, que d’autres communes suivront, sans compter d’autres zazous, terroristes, bolcheviks et autres zèbres qui feront tout pour moins gaspiller et préserver l’Environnement dans un pays où, pourtant, tous nos crânes d’œufs n’en ont jamais autant parlé…en faisant pas grand’chose…

    Rigolo cette histoire ?

    Pas mal, c’est vrai mais en même temps, c’est grave de chez grave.

    ‘’Ce que nous faisons, ont dit certains dangereux coupables de ces initiatives, est absolument conformes aux directives européennes.’’

    Ils ont ajouté, les pervers : ‘’Comme nos représentants, nos députés et tous les parlementaires n’ont pas fait leur boulot, c’est-à-dire harmonisé notre législation aux directives de l’Europe, eh bien leur boulot, nous le faisons.’’

    Pas triste non,

    Enfin très triste en réalité.

    Les mesures non prises avantagent les pétroliers.

    Qu’est-ce à dire ?

    Parlementaires pétroliers même combat ?

    Mêmes intérêts ?

    Vous voulez, après, que les citoyens manifestent une totale confiance à l’égard de la chose politique et de ceux qui la font ?

  • Lionel comme on le voit...venir

    Le monde comme je le vois ?

    Lionel Jospin est venu, il a vu le monde, il l’a, non pas vaincu, on a vu comment, mais il s’en est accommodé.

    Il a, on le rappelle, privatisé plus d’entreprises et d’organismes publics que MM. Balladur et Juppé.

    Lesquels ne sont pas vraiment des amis, comme on sait et à tort ou à raison, des partis de gauche.

    Puis, peu de temps d’ailleurs avant la fameuse ( tragique ?) élection, le premier ministre d’alors, soucieux peut-être des sondages particuliers, se hasarda donc à annoncer que son programme et sa politique n’étaient pas extrêmement socialistes. Pas dangereux en somme.
    Histoire, probablement, d'élargir une recherche de suffrages vers une droite qui, vues les complaisances qui leur étaient consenties, ne pouvaient donc qu'être rassurés par un homme qui n'avait plus du tout de couteau entre les dents.
    Ces savants calculs, entre autres raisons, droit d’inventaire compris, donnèrent le résultat cataclysmique que l’on sait.

    Moyennant quoi Lionel annonça solennellement que jamais au grand jamais il ne tremperait de nouveau ses guêtres dans le marigot politique.

    Trop sale, dégoûté de telles mœurs, trop de désillusions, N, I, NI, c’est fini !

    T’as qu’à croire !

    LIONEL, LE RETOUR !

    Depuis, après un jeûne épurateur, qui assure un teint photographiquement frais, notre ami n’a jamais cessé de faire parler de lui.

    Oh, discrètement. On n’est pas protestant rigoriste pour rien.

    Et l’on connaît bien son Histoire politique de France.

    Notamment le très efficace exemple donné par Mongénéral qui a attendu, près de 20 ans, que le peuple français le ‘’réclame’’ à genoux.

    Sauf que par amis et membres du RPF interposés, le grand Charles avait tout fait pour mettre en place le fauteuil présidentiel.

    Au moins, n’avait-il pas clamé que les combines et le refus politicards qui l’avaient éliminé après la guerre, l’avaient décidé à ne plus jamais revenir sur la scène.

    Et puis, revenu, évidemment, aux commandes, il ne s’y est pas accroché et, renvoyé à ses chères études, il a obtempéré et pris sa retraite après avoir filé pas mal de gnons à l’OTAN et aux Américains que le monde actuel adule, et offert aux travailleurs la participation que les copains de Laurence Parisot se préparent à faire disparaître.

    Ceci dit, comme tous les gouvernants depuis la nuit de l’Histoire et encore pour pas mal de temps, celui de l’époque n’a jamais eu les mains bien propres. Les hommes providentiels n’existent pas. Tout au plus leurs images peuvent-elles faire illusion…le temps de décevoir et d’aller se gaver dans un autre fromage.

    Aussi, le retour annoncé, même discrètement, du représentant auto proclamé de la gauche, nous annonce, sans coup férir, qu’il va revenir aux manettes.

    COMME ON LE VOIT VENIR

    Titre du livre qui va améliorer les fins de mois du candidat à la candidature, ‘’Le monde comme je le vois’’, pourrait, selon nous, s’interpréter, ‘’Lionel tel qu’on le voit venir’’…

    En douce.

    Mais aux commandes.

    Aux commandes du parti déjà, on s’en doute.

    Car il lui faudra ensuite passer sous les fourches caudines de la consultation populaire.

    Pas gagné d’avance.

    Le socialisme désiré, attendu, par une bonne partie du corps électoral, tarde à se définir.

    Et le chef à s’affirmer.

    En fait à donner des preuves de sa fiabilité.

    Des preuves tangibles.

    Et plus du tout du genre, promesses qui n’engagent seulement que ceux qui y croient…Vu que les citoyens lambda commencent justement, à ne plus y croire du tout.

    Dur dur…

    Alors ?

    On ne peut guère s’attendre qu’à une situation similaire à celle vécue en Allemagne.

    50-50 ou à peu près.

    C’est d’ailleurs ce genre de configuration qui semble commencer à prévaloir dans le monde.

    Y compris dans les pays dictatoriaux.

    Mais aussi les pays…démocratiques. Ou censés l’être.

    Ce qui signifie, tout simplement, que la démocratie classique, celle pour qui l’alternance faisait croire à l’existence d’une vraie justice, ne satisfait plus.

    Désormais, le message véhiculé par les résultats électoraux mi-chèvre mi-choux, signifie que les citoyens en ont assez de la sempiternelle et stérile bi polarisation politique.

    Stérile, sauf pour les émoluments des dirigeants, cela va sans dire. 

    Les citoyens semblent bien dire qu’ils voudraient, une fois au moins, et pour toutes, que leurs représentants se débrouillent afin que leur mission sacrée (c’est du moins ce qu’ils prétendent) de gouverner les peuples, ne soit plus une série de matches auxquels ils ne sont conviés qu’en spectateurs chargés de compter les coups et d’applaudir une fois sur deux.

    On peut rêver ?

    Rêvons.

  • Saddam Hussein: le spectacle commence!

    Saddam Hussein ?

    Comment n’en pas parler puisque c’est la ruée !

    Cependant, nous n’allons pas pouvoir vous dévoiler les dessous du raïs déchu, lesquels pourraient, normalement, être découverts à l’occasion de ce qui devrait être un grand déballage.

    Hélas, les Américains ont transporté un morceau des Etats-Unis là-bas pour mettre en scène, à la façon d’Hollywood, LEUR procès, LEUR justice, LEUR droit, LEUR vérité et LEUR morale.

    LEUR force aussi.

    Lorsqu’un gars de 120 kilos cause, disait Audiard, tous les gars de 60 kilos écoutent.

    Or donc, tout le monde, tous les medias en fait, parlent du procès et de Saddam.

    Bien plus, d’ailleurs, qu’au beau temps de sa gloire.

    A l’époque, il avait droit à toutes les attentions des journalistes avides, bien sûr, d’objectivité et de vérité.

    Comment faire autrement mon cher?

    La parole des politico-économiques étant l’évangile, il était de bon ton de parler du sanguinaire dictateur comme d’un ‘’partenaire’’ économique, politique, privilégié.

    Pensez un peu !

    Avec un sous sol imprégné de naphte et de gaz et d’énormes besoins en armements, nucléaires compris, il représentait une opportunité de choix, vantée, reconnue par les gouvernements français, allemands, anglais et, the last but not the least, américains, dont Donald Rumsfeld lui-même photographié en train de presque embrasser son amour de jeunesse d’alors, Saddam Hussein en personne.

    Un des évènements les plus éblouissants de ce fol amour de jeunesse ?

    La centrale atomique Ozirak fournie par la France et démolie vite fait par la chasse israélienne, avec des Mirages français par-dessus le marché ! Le capital et le militaro industriel sont bien les frères jumeaux du néolibéralisme. Et la couleur verte du dollar a, depuis bien longtemps, viré au kaki.

    HAPPY END ?

    Avec un tel parterre d’amis, enfin d’ex-amis, on pourrait croire que Saddam peut envisager l’avenir autrement qu’à travers un noeud coulant.

    Ben non.

    Le spectacle hollywoodien a ceci de rassurant, c’est que The Happy End est prévue d’avance.

    Happy end, enfin,  pas pour tout le monde…

    Quant au déroulement, prédécoupé en séquences, il sera largement amélioré par tout un tas d’effets spéciaux garantis.

    Saddam ne pourra que répondre et pas dialoguer.

    Saddam ne pourra, lui et ses défenseurs, pas parler directement à ses juges.

    Lesquels poseront les questions qu’il faut. Et surtout, pas de fantaisies.

    Saddam, enfin, ne pourra être vu à la télévision, sinon que vingt minutes après la prise, le temps que la censure coupe tout ce qui dérange.

    Au fait, pourquoi ne pas le remplacer par un robot programmé pour donner les réponses qu’on connaît depuis une dizaine d’années, en plus ?

    Car c’est bien ce rôle qu’on, lui demandera, qu’on lui imposera de jouer.

    Ne répondre que ce qu’il faut, quand il faut, et la fermer la plupart du temps.

    Une poupée mécanique, pour ainsi dire, justifiant, légitimant la colère et le châtiment divins en répondant, à tous les coups : ‘’ C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très très grande faute !’’

    Comment aurait-on, d’ailleurs, pu imaginer autre chose ?

    Le pire, dans cette histoire, est bien que les medias de tous bord ne seront pas gênés de diffuser les images qui auront reçu l’imprimatur de Washington.

    Leur mission, ne serait-elle pas, cependant, d’aller fouiner, chercher, creuser LE sujet ?

    Car pour un sujet en or, en or noir et vert bien sûr, c’est bien quasiment LE sujet du siècle non ?

    Ben non.

    Circulez, il n’y a rien à voir.

    Sinon les images en couleur fournies gracieusement il est vrai (1), par Big Dubia.

    De ce fait, d’ailleurs, tous les ‘’mouillés’’ des dernières décennies peuvent dormir en paix.

    Certes, il y aura bien des tentatives de profiter de l’occasion pour emmouscailler certains hommes politiques et PDG que les américains ont dans le nez.

    Mais rien à craindre dans les rangs anglo-saxons ainsi que dans ceux des nations qui ont hardiment supporté la Grande Croisade.

    Et moins encore parmi tous ceux qui ont trempé, et trempent encore, dans la mare aux dollars (plus d’un milliard et demi), qui était censée aider l’Irak à remonter la pente, et s’est déversée dans les poches des entreprises anglo-américaines, des politiques et des militaires américains et (de quelques) irakiens chargés de veiller sur cette manne.

    Ils ont bien veillé en effet.

    Elle n’a pas été perdue pour tout le monde.

    Les medias là-dedans ?

    Bon…dites là…je vais me raser ça me changera les idées.

    J’en profiterai pour me parfumer un peu.

    Histoire de couvrir l’odeur de cette officielle chienlit.

     

    (1) Enfin, on suppose. Ils seraient bien fichus de les faire payer en plus !

  • Séisme au Pakistan: et chez nous?

    40.000 morts….

    60.000…

    Plus ?

    On ne saura jamais combien de morts, combien de disparus, ce qui revient au même, auront payé de leur vie l’impéritie de leurs dirigeants.

    Rien de nouveau sous le soleil.

    Rien de nouveau chez eux, comme chez nous, rien de nouveau jamais, jamais, jamais.

    Même les journalistes locaux en font beaucoup pour dédouaner leurs dirigeants dont la responsabilité est pourtant aveuglante.

    Là encore, comme partout ailleurs.

    Ainsi, si le Daily News de Lahore souligne à l’encre rouge que le gouvernement n’a pas fait tout ce qui aurait pu s’imaginer, même s’il n’a pas fait les choses de manière à déplorer que zéro victime, il n’en a pas moins fait de louables efforts.

    Donc, on le loue.

    L’ennui est qu’en matière de séismes, en particulier, les lacunes sont bien plus visibles qu’en d’autres domaines.

    En effet, comme pour des catastrophes aériennes, lorsqu’il y a accident, le bilan est catastrophique.

    40.000 voire 60.000 avons-nous dit.

    Qui s’en soucie ?

    Qui s’est soucié des 200.000, 300.000 morts des grands séismes chinois des décennies passées.

    On ne sait même plus les dates…

    Il est malheureux qu’ici comme ailleurs, la vie humaine ne se mesure désormais qu’en termes froidement mathématiques.

    Et pas qu’un peu.

    Voir la facilité avec laquelle les bilans sont établis, 10.000, 20.000,…

    Et pourquoi pas 100.000, un million, un milliard aussi…?

    Et puis, dans la bouche et sous la plume des journalistes de chez nous, blanc, riches, intelligents, civilisés, bien au chaud dans leur fauteuils, les milliers de morts basanés, pauvres, pas très malins et quasi sauvages, ne pèsent pas lourd.

    En tous cas ne se traduisent pas tellement en chiffres de ventes et d’audience.

    Triste, navrante, affligeante, honteuse indifférence des medias si promptes à commenter les histoires sentimentales (pour rester correct) de nos têtes couronnées à nous, politiques et économiques.

    Pensez donc, 24 pages d’images de choc et de mots de poids sur le mariage de fifille. Pardon, de FIFILLE A SON SUPER PAPA…

    ET LA MAFIA ?

    Cela dit, les autorités locales ont, quoique leurs thuriféraires en disent, une part énorme de responsabilités.

    Certes, le dernier séisme de la région date de 1935.

    Néanmoins, le secteur, situé sur un croisement des plaques tectoniques en mouvement, surtout depuis que l’himalayenne s’est remise à bouger, est notoirement dangereux.

    Et les tremblements de terre proches, iraniens, turcs et indiens, ne laissent aucun doute sur les mesures à prendre.

    Mesures préventives s’entend.

    Exemple : après les séismes destructeurs des années 20 à 50, en Sicile, malgré et à cause de la Mafia, les habitants ont attendu longtemps que les bâtiments soient, enfin, construits en respectant les normes anti-sismiques.

    Treillis de béton, amortisseurs divers, murs de sécurité, bref, la technique sait et peut tout faire.

    Seuls les hommes ne veulent pas.

    Bref !

    Quand la Mafia a pu y trouver son compte, les constructions ont quand même suivi.

    Espérons, d’ailleurs, que le béton aura été confectionné et mis en oeuvre suivant les normes, lui aussi.

    Les construction idoines ont donc été réalisées.

    Pas partout.

    Très compliqué, trop coûteux, difficiles à contrôler, peu nombreuses donc.

    Toute la Sicile est loin d’être prête au prochain séisme qui surviendra.

    Mathématiquement et obligatoirement.

    Là comme à Naples d’ailleurs.

    La Terre n’attend pas, du moins pas suivant nos pendules à nous.

    Et puis, passée la catastrophe, passée la trouille et les bonnes résolutions.

    Et les medias ont d’autres évènements à commenter, d’autres drames à déplorer, d’autres nouvelles gloires à encenser.

    Alors, les séismes pakistanais…

    Du moment, d’ailleurs, que les gouvernements locaux ne font pas tout ce qu’il faudrait.

    Voire même qu’ils ne font pas grand’chose si ce n’est de s’armer en nucléaire pour taper sur les Indiens qui font de même à leur égard, en se disputant comme des chiffonniers pour quelques milliers de kilomètres carrés du Cashmere…

    Après tout, 40.000 bouches à nourrir en moins…

    ET CHEZ NOUS ?

    Chez nous ?

    Il y a trente ans environ, (ça y est ça lui reprend à pépé de raconter ses aventures de Tintin au Congo), il y a vingt ans, donc, cessez de m’interrompre je reprends, dans le cadre d’un papier sur la tectonique des plaques, j’ai rencontré un chercheur du CNRS de Marseille, qui avait mis au point des amortisseurs de séismes, tout bêtes mais bigrement bien pensés.

    Imaginez : une plaque d’acier de un mètre par un mètre et de 3 à 4 centimètres d’épaisseur, soudée à une couche de 5 à 10 centimètres de caoutchouc synthétique, laquelle est soudée à une autre plaque, qui est soudée à une autre couche, et ainsi de suite sur 50 cms, mais jusqu’à 80 cms voire un mètre..

    La partie supérieure est boulonnée sur les fondations de l’immeuble, la partie inférieure dans les fondations.

    Séisme ?

    Les amortisseurs tremblotent tant qu’ils peuvent mais…ils amortissent.

    L’immeuble ne bouge quasiment pas, même dans des forces 7 à 8, voire plus !

    Génial non ?

    D’autant que fabriqués en cadence industrielle, ils n’augmentient le coût de la construction que de 2 à 8%, au grand maximum.

    Breveté, bien sûr, on aurait pu penser que les autorités françaises en auraient acheté tout plein et imposé l’usage aux endroits séismiques français.

    Pyrénées, région auvergnate, alsacienne, savoyarde et niçoise par exemple.

    Non qu’il y ait un séisme tous les mois mais il y en a eu.

    Et à l’échelle terrestre, il y en aura encore d’autres.

    Que pensez-vous qu’il arriva ?

    En France, il n’y a en a nulle part. Ou quasiment.

    Sous les centrales nucléaires ?

    Surtout dans ce coin là ?

    On l’a dit mais je n’y ai pas été voir.

    Par contre, les Japonais en ont acheté.

    Plein.

    Et ça marche !

    Voili voilà.

    Vous voulez la meilleure ?

    Y A RIEN A VOIR

    Dans la foulée, j’avais planché également sur le tremblement de terre, pardon, LE tremblement de terre de 1909 dans la région de…Cadarache ( eh oui !) et qui avait fait, officiellement, 44 morts.

    J’avais cherché des documents détaillés sur la chose et m’étais adressé à Alain Bombard, aujourd’hui décédé, qui s’y intéressait aussi à l’époque et avait consulté des archives fort instructives sur les conditions de l’accident, et de ce qui s’en était suivi au plan es bilans et des mesures préventives officielles.

    Il m’a indiqué une source à laquelle je me suis adressé.

    Laquelle m’a fait traînasser des mois avant de me recevoir…pour me dire qu’il n’y avait rien là-dessus…

    Rappelant Bombard pour lui confier ma déconvenue, il m’a dit:’’Curieux ça, moi aussi j’ai voulu de nouveau consulter ces mêmes archives et je n’ai plus rien trouvé.’’

    Du Xi-files ?

    Pas du tout.

    Je vous le donne comme je l’ai vécu.

    Le plus meilleur est pour la fin.

    J’ai consulté aussi Haroun Tazieff dans sa splendide retraite de l’île St Louis. Une charpente mirifique dans son immense sous les toits.

    Et je lui ai parlé de ma région, le Sud Est.

    Parmi les enseignements qu’il a tirés de sa connaissance du problème et de la région, il m’a dit, clairement : ‘’Si la région de Nice subit un séisme majeur en pleine nuit, c’est un million de morts !’’

    Pourquoi ?

    Rien ou presque, n’est construit suivant les normes anti sismiques.

    J’ai fait mon papier.

    Et j’y ai mis ça.

    Le secrétaire de rédaction à lunettes m’a appelé pour me dire : ‘’T’es pas fou non ? Si tu écris ça, tous les immobiliers, tous les maires et tous les gens du coin vont prendre la colère ou la fuite. Change moi vite ce truc.’’

    J’ai dit non.

    Ca a duré un mois avant que mon papier sur la tectonique des plaques - pensez c’était il y a trente ans - ne paraisse, amputé n’importe comment d’ailleurs, du passage litigieux.

    N’importe comment car je m’étais arrangé pour que les ciseaux de la censure s’emberlificotent dans un texte difficile à contourner sous peine de devenir incompréhensible.

    C’est justement ce qui arriva.

    Plutôt que de mécontenter les gugusses qui nous gouvernent, mieux valait ne rien dire.

    Voilà !

    Fatigué de lire ?

    Moi je le suis de toujours me répéter sans résultat.

    Bon.

    Prenez en votre parti.

    Je ne vais pas m’arrêter pour autant.

    Bon, c'est pas tout ça.

    Je vais acheter mes fraises au marché paysan.

    S'il en reste car je suis un peu charrette.

    Salut.