Enfin !
Une commission chargée de combattre la discrimination, l’exclusion, et autres mises à l’écart de tout ce qui pense de travers - en clair de tout ce qui pense ou ne vit pas comme la majorité du troupeau – est en place.
Il était temps !
La France, mère des Droits de l’Homme et Fille aînée de l’Eglise, ne se privait pas, il est vrai et depuis belle lurette, de pratiquer l’exclusion, la mise à l’écart et au rencart, de tout ce qui ‘’dérange’’ la bien pensance.
Ca ne date pas d’hier.
Brassens, déjà, avait, musicalement, mis le doigt où ça faisait mal en stigmatisant le quand dira-t-on et le ‘’regard oblique des passants honnêtes’’, genre catho pour la plupart mais qui ont viré un peu leur cuti depuis lors.
Encore que…
Que la bienséance a cédé la place à la pensée unique qui a remplacé la morale ‘’d’avant’’, par l’éthique et la nouvelle morale qui a ceci de particulier qu’elle n’en est pas une et se fait et se défait au fil du temps, de la brise, de la mode qui passe, trépasse et repasse, de la même manière que la girouette dont feu Edgar ((pas Hoover, Faure) disait que c’était elle qu’il fallait suivre et pas le vent…
Ceci pour dire que de nos jours, la pensée unique inondant désormais toutes les consciences, ou ce qui en tient lieu ou ce qu’il en reste, les exclusions sont légion alors qu’elles n’étaient, auparavant, que marginales.
On marginalise et on exclut, aujourd’hui, à tour de bras.
Avec tous les ‘’arguments’’ et ‘’raisons’’ possibles.
Depuis le délit au faciès (gris, brun ou noir), jusqu’ aux opposants aux vaccinations-à-tour-de-bras-et-qui-profitent-à-l’Institut-Pasteur, en passant par les pratiquants de l’homéopathie, les attardés opposants aux Big Mac, les tenants du macramé les jours de pluie, les obstinés amoureux de l’écriture à la main plutôt qu’à l’ordi, les chômeurs de plus de 50 ans et de moins de 25, les poètes de toutes plumes, les piétons, les 4X4, les pauvres qui n’ont que ce qu’ils méritent, la musique classique et la nébuleuse d’associations que l’ordre établi classe parmi les ‘’SSSSectes’’ (plus il y a de S qui sssiflent sssur vos têtes, plus ça fait peur, les journaleux savent bien ça).
On ne compte plus, désormais, les interdits affichés, mais, surtout, les obstructions dissimulées, les mises à l’écart cachées et les exclusions non dites voire dites officiellement.
Et ce, non seulement dans le vécu du vain peuple, mais dans le secret des décisions administratives.
Tiens, jusque dans l’Education Nationale qui ‘’prend des mesures’’ contre des enseignants qui ont le front, non d’enseigner à leur manière, mais de seulement s’écarter…dans le privé, de ses dogmes à elle en matière de normalité.
On a vu, il y a quelques mois encore, une académie interdire d’enseigner un prof qui avait l’audace d’être Témoin de Jéhovah (encore eux, tonnerre de Brest, à croire qu’ils cherchent les ennuis!), bien que son enseignement n’ait jamais donné lieu à une quelconque critique mais les parents d’élèves ayant eu vent - par la rumeur publique en plus – de son appartenance et ‘’craignant’’ pour la santé mentale de leurs enfants, (tous remarquablement sains évidemment) avaient fait pression pour l’éviction du mal pensant. Quand bien même ne le fut-il que dans sa vie privée…
Certes, la justice a, depuis et heureusement, eu son mot à dire, mais tout de même...
Cette affaire…et des milliers d’autres le racisme n’étant pas qu’ethnique ou religieux, en dit, cependant très long sur les divisions savamment entretenues par certains cercles vertueux, dans le but de mieux régner sur le troupeau invité, incité, mis dans l’obligation, condamné à marcher dans le sens de l’Histoire.
Le petit doigt sur la couture du pantalon et au garde à vous s’il vous plaît.
L’Ordre règne en France. Dormez braves gens.
Certes.
On comprend l’Ordre et sa nécessité.
Tenir en laisse 65 millions de sujets (sans compter les sujets de mécontentement comme disait Rochefort (Henri pas Jean), déjà en 1868, n’est pas chose facile.
Mais mettre les humains dans des tiroirs avec des étiquettes sans leur laisser la possibilité de dire s’il n’y a pas erreur quelque part relève simplement de l’abus de pouvoir et mène à la dictature.
‘’L’ordre pour l’ordre est affaire de magasinier’’ dirons-nous pour paraphraser Alain qui soulignait que si l’obéissance produit l’ordre, de la résistance seule peut naître la justice.
N’être considéré que comme des produits en magasin n’a rien de très réjouissant.
Il semble bien qu’il faudra pourtant bien s’y faire.
C’est bien rangés sur des rayons ou dans des tiroirs que les citoyens sont les plus tranquilles.
Car les plus faciles à contrôler.
Cependant, sait-on jamais, comme l’existence de la Commission vient d’entrouvrir une porte, on pense sincèrement que l’appel d’air va lui créer pas mal d’occupations.
Au fait, Science et Vie de ce mois vient de nous apprendre que les effets secondaires de certains médicaments font des milliers de morts chaque année en France et dans le monde.
Ce qui crée une catégorie supplémentaire de responsables impunis de mort brutales d’hommes par la faute d’autres hommes.
En effet, selon l’adage bien connu, jusqu’ici un homme qui tuait un autre homme était un criminel alors qu’un homme en tuant des centaines était, souvent, un général .
Désormais, des hommes en tuant des milliers sont…des médecins.
Imprudence ? Imprévoyance ?
Certes.
Mais le résultat est là.
Certaines d’entre nous ont donc la possibilité de tuer par imprudence ou par ignorance, ou par on ne sait quoi encore, en restant impunis.
Beau résultat de la civilisation non ?
Et de la nouvelle morale bien pensante qui, selon les normes qu’elle impose, condamne, - mais accepte en même temps -, la mise en danger de la vie d’autrui (fut-ce par ‘’erreur’’), et interdit à tout individu de mener la vie qui lui convient.
On ne sait plus très bien si c’est bien là la liberté que la démocratie dit devoir nous offrir.